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DEAR RENZO
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Agostina Gálvez & Francisco Lezama
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2016
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Argentina | USA
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19 min
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Cette semaine, nous accueillons la première de Dear Renzo, le court-métrage d’Agostina Gàlvez et Francisco Lezama qui conte l’aventure de jeunes argentins de passage à New York. Dans cette comédie de la déroute, légèrement surréelle, Renzo souhaite déposer sa candidature pour faire un Master dans une université new-yorkaise, alors qu’il ne parle pas la langue, et son amie Ivana achète des habits pour les revendre à profit à Buenos Aires. Ils tombent sur Mariana, une connaissance de Buenos Aires, qui semble plus désorientée qu’elle ne l’est vraiment, puis sur deux autre New Yorkais, un peu confus eux-mêmes. Regroupés par hasard dans cette ville, les argentins errent dans la ville, se perdant à chaque fois plus dans des détours d’échanges monétaires, de problèmes de traduction, de vocations religieuses et de flirts nocturnes. Suivant sa première à la Viennale, Dear Renzo fut programmé dans plusieurs festivals américains et internationaux, dont aux Entrevues Belfort, au BAMcinemaFest, et au BAFICI de Buenos Aires où il remporte le prix du meilleur court-métrage argentin.
Dear Renzo développe et joue aves les principes établis dans le court-métrage précédent de Gàlvez et Lezama La novia de Frankenstein, présenté sur Le CiNéMa Club en 2017. Ils emploient ici un cadre narratif plus libre et flexible, qui intégrant des éléments spontanés pendant le tournage, qui ont dicté la structure au montage. Le duo a choisi des acteurs aux performances singulières, issus de formations de comédiens prestigieuses de Buenos Aires, ou bien de la scène du cinéma indépendant à New York. Leur scénario fut écrit, et adapté, en fonction des acteurs choisis. Le travail de Gàlvez et Lezama se distingue par une économie des images, de la narration et de la production qui offrent à leurs films une simplicité et sincérité, faisant écho aux films de Jacques Rozier ou bien ceux de Rohmer.
Cette clarté est essentielle dans un univers aussi mystérieux que celui de Dear Renzo, remplis d’étranges glissements de langage et d’identité, de frontières croisées entre les pays, les rêves, la réalité, et quelques touches de spiritualité. En parlant de leur film, Francisco Lezama explique:
"Nous aimons imaginer ‘Dear Renzo’ comme une étrange continuation, ou la face B, de notre court précédent ‘La Novia de Frankenstein’. Quand nous avons appris que ‘La novia’ était sélectionné au New York Film Festival, nous avons décidé d’en profiter pour amener nos acteurs argentins à New York au festival, et pour tourner un film. Avec un plus petit budget, et une équipe bien plus restreinte, nous avons pu nous déplacer, rechercher et incorporer plus de la réalité qui nous entourait, que nous avons eu envie de contraster avec des personnages et un scénario cartoonesques. 'Elle est en vie!' s’exclame le Docteur Frankenstein; c’était notre préoccupation principale."
Francisco Lezama et Agostina Gálvez ont étudié à l’Universidad del Cine de Buenos Aires. Agostina travaille actuellement comme réalisatrice à New York, et est représentée par Radical Media, alors que Francisco enseigne l’histoire du cinéma à l’Universidad del Cine de Buenos Aires et travaille comme projectionniste pour le Musée de l’image en mouvement. Il produit en ce moment son premier long-métrage Una pintora romántica. Leurs films ont été été programmés, entre autres, à Locarno, la Viennale, York Film Festival, AFI, BAFICI, BAMcinemaFest et au FICUNAM. Réalisation : Agostina Gálvez & Francisco Lezama - 2016 - Argentina | USA - 19 min AVEC : Avec Laila Maltz, Renzo Cozza, Miel Bargman, Stephen Gurewitz & David Maloney - SCÉNARIO : Francisco Lezama - PRODUIT PAR : Bingham Bryant - IMAGE : Chris Messina - MONTAGE : Agostina Gálvez Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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DOOMED LOVE
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Andrew Horn
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1984
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Etats-Unis
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74 min
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La nouvelle année approche — et nous présentons cette semaine une oeuvre profondément originale et étonnante sous le thème de “l’éternel retour”: Doomed Love réalisé par Andrew Horn en 1984. Ce long-métrage éblouit continuellement par son ingéniosité visuelle, et pourrait s’apparenter à une histoire d’amour d’idées, de gestes réfléchis et de paroles attentionnées, comme une comédie musicale dont les quelques morceaux possèdent leur propre cadence — Doomed Love est avant tout un classique du cinéma indépendant new-yorkais longtemps disparu. Présenté dans la section Forum de la Berlinale en 1984, puis projeté dans de nombreux ciné-clubs indépendants et undergrounds lors de sa sortie, le film a cependant était diffusé très rarement depuis les années 80. Nous sommes très fiers de le présenter pour la première fois en ligne, et pendant une période prolongée de deux semaines, jusqu’au jeudi 10 janvier.
Au début du film, nous rencontrons André (joué par l’acteur Bill Rice), un professeur de littérature romantique qui s’abandonne lentement à son chagrin. Lorsqu’il rencontre Lois, une infirmière psychiatrique (interprétée par Rosemary Moore) et son récent mari Bob (interprété par le photographe Allen Frame), l’inexplicable se produit: la vie semble enfin reprendre son cours. Un triangle amoureux insoluble se forme; insoluble précisément du fait de l’amour désintéressé et étrange que ces personnages éprouvent les uns pour les autres.
Cet univers réunissant plusieurs artistes du Downtown new-yorkais nous rappelle les découpes No Wave d’Amos Poe ou Eric Mitchell, et à l’expressionnisme minimaliste de Robert Wilson. Horn et son groupe remarquable de collaborateurs parviennent à créer une oeuvre incroyablement singulière, définie par son ton délicatement mélancolique, son humour séduisant et son immédiateté sensorielle. Le fameux dramaturge new-yorkais Jim Neu joue un petit rôle et offre au film des dialogues hypnotisants en looping, les artistes Amy Sillman et Pamela Wilson peignent les étonnants décors monochromes, assemblés dans le studio du Millenium Film Workshop à New York. On retrouve des chansons de Lenny Pickett dispersées à travers le film, alors que la musique du film est composée par Evan Lurie des Lounge Lizards (assisté par son frère le célèbre John Lurie) qui activent les compositions iconographiques et palpables de Horn et de son chef-opérateur Carl Teitelbaum.
Andrew Horn est un cinéaste et artiste qui a également écrit des critiques de film et de danse. Lors de ses débuts de carrière à New York, il était membre de la fameuse troupe de théâtre School of Byrds de Byrd Hoffman, et ses premiers films incluent Elaine: A Story of Lost Love (1978). Son film The Big Blue (1988) réunit la majorité des acteurs et l’équipe technique de Doomed Love et a également été présenté dans la sélection Forum de la Berlinale. Il est le réalisateur de deux documentaires de musique; The Nomi Song (2004) et We Are Twisted Fucking Sister! (2014) ainsi que producteur et scénariste d’un documentaire sur les comédies musicales en Allemagne de l’est (East Side Story, 1997). Il réside et travaille désormais à Berlin.
Réalisation : Andrew Horn - 1984 - Etats-Unis - 74 min AVEC : Avec Bill Rice, Rosemary Moore, Allen Frame & Jim Neu - SCÉNARIO : Andrew Horn & Jim Neu - PRODUIT PAR : Andrew Horn - IMAGE : Carl Teitelbaum - MUSIQUE : Evan Lurie - MONTAGE : Steve Brown & Charlie Beesley - DECORS : Amy Sillman & Pamela Wilson - COSTUMES : Fred Lambert & Jeffrey Geiger Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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WILD COMBINATION : A PORTRAIT OF ARTHUR RUSSELL
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Matt Wolf
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2008
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Etats-Unis
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71 min
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Nous présentons cette semaine Wild Combination: A Portrait of Arthur Russell, un documentaire réalisé par Matt Wolf dont la texture et structure singulières viennent révéler la vie et l’oeuvre de l’une des énigmes les plus bouleversantes de la musique pop et expérimentale. Enfant des terres agricoles de l’Iowa, Arthur Russell a laissé son empreinte sur les contres-cultures de New York d’innombrables manières — profondes et transitoires, accessibles et radicales. Russell était une figure mythique pendant son vivant, puis négligée après son décès du sida en 1992. Le film de Matt Wolf est gorgé d’empathie et de pertinence, et son rôle fut déterminant à sa sortie 2008 dans la large redécouverte de l’oeuvre de Russell. Nous présentons ce film à l’occasion de son dixième anniversaire, et de la sortie de l’édition Deluxe du Blu-ray et du DVD du film par Oscilloscope, accompagnée d’images inédites de Russell et d’un commentaire de Matt Wolf.
Le film adopte une approche mosaïque à ce personnage à la personnalité diverse et de temps à autre contradictoire, un style qui “accepte l’aspect fragmenté de la personne”, comme le décrit le musicien David Toop (un des intervenants du film) au sujet des multiples pseudonymes utilisés par Russell. Wolf concentre ses interviews sur une poignée d’amis proches de Russell, ses parents et collaborateurs, dont Philip Glass et son partenaire de longue date Tom Lee, créant ainsi une remarquable intimité. À travers des photographies, des images d’archives et enregistrements de Russell, le film nous guide des premières rencontres entre le compositeur et Allen Ginsberg ou bien les Modern Lovers, jusqu’à ses productions disco avant sa disparition — laissant entrevoir un aperçu inégalé de cet artiste à chaque étape de sa vie. Wolf, qui a commencé par le cinéma expérimental, fait également des choix de réalisation audacieux: associant images d’archives, à des mises en scène d’acteurs interprétant Russell dans ses repères habituels et portant ses habits, saisis en Super 8 et DV par le chef-opérateur Jody Lee Lipes (Manchester by the Sea, Martha Marcy May Marlene).
“À travers la réalisation de ce film, j’ai beaucoup appris de Russell, sur ce que cela signifiait d’être un artiste et de poursuivre cette profession à tout prix. Arthur a connu beaucoup de difficultés: il s’est crée des obstacles et a pu frustrer ses collaborateurs et ses proches. Mais je pense que, contrairement à beaucoup de personnes, Arthur fut capable d’atteindre l’état primitif d’une innocence et d’un amusement quasi-enfantins. J’adore y aller avec lui.”
— Matt Wolf
Matt Wolf est un cinéaste résidant à New York. Son film Teenage (2013) documente l’ascension de la culture des adolescents à partir des années 50. Le film fut invité pour sa première au Festival du film de Tribeca, puis fut présenté à CPH:DOX à Copenhague et au London Film Festival. En 2015, il a réalisé It’s Me, Hilary, documentaire de HBO produit par Lena Dunham et Jenni Konner sur Hilary Knight, l’illustratrice de la série de livres d’enfants cultes ‘Eloïse’. La bourse Guggenheim lui fu décerné en 2010 et il est actuellement en post-production de son film Recorder, un documentaire sur Marion Stokes, une activiste qui a secrètement enregistré des programmes télévisés 24h/24h pendant plus de trente ans. Réalisation : Matt Wolf - 2008 - Etats-Unis - 71 min AVEC : Avec Philip Glass, Bob Blank, Ernie Brooks, Jens Lekman - SCÉNARIO : Matt Wolf - PRODUIT PAR : Ben Howe, Kyle Martin & Matt Wolf - IMAGE : Jody Lee Lipes - MUSIQUE : Arthur Russell - DECORS : Phil Buccellato - COSTUMES : Janicza Bravo Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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QUATUOR POUR LA FIN DU TEMPS
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Alfonso Cuarón
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1983
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Mexique
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23 min
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Cette semaine, Le CiNéMa Club vous présente Quatuor pour la fin du temps, un court-métrage du brillant Alfonso Cuarón en 1983 alors que le réalisateur de Gravity et de Children of Men n’avait que 22 ans et était encore étudiant en cinéma au Centro Universitario de Estudios Cinematográficos de l’UNAM à Mexico. Ce début exploratoire et intriguant est orné de plans éloquents et nous donne un aperçu des prouesses à venir. Nous sommes heureux de présenter ce film à l’occasion du retour de Cuarón au Mexique et au noir et blanc, dans son nouveau film magistral et intime Roma, applaudi par la critique et disponible dès aujourd’hui sur Netflix.
Quatuor pour la fin du temps est l’histoire d’un homme solitaire qui semble incapable de trouver sa place dans le monde, qu’il soit dans son appartement de Mexico ou bien errant dans la rue. Tout comme les oeuvres qui y sont référencées (Bartleby le scribe de Melville, les peintures de Modigliani), le film illumine son sujet tantôt sombre avec perspicacité et à l’appui d’un langage visuel audacieux, de touches d’humour, de longs travellings qui laissent entrevoir le style déjà maîtrisé de Cuarón. Lors d’une scène révélatrice, le protagoniste joue sur le hautbois le quatuor de Messiaen qui prête son titre au film — mais en solo. En repensant à ce court-métrage, Cuarón a évoqué :
"C’était une émotion plutôt qu’une idée qui a mené le projet, le but était d’improviser et de tenter de nouvelles choses tous les jours, tout en essayant de faire fusionner le personnage et les lieux avec cette émotion."
— Alfonso Cuarón
Alfonso Cuarón est l’un des auteurs les plus accomplis et les plus reconnus du cinéma mondial, un innovateur technique avec un réel intérêt pour le théâtre du quotidien. Après avoir débuté sa carrière au Mexique avec la satire sociale Uniquement avec ton partenaire (1991), les talents de Cuarón ont été rapidement reconnus par Hollywood où il a réalisé son remarquable et atmosphérique Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban (2004), le film culte de science-fiction Les fils de l’homme (2006) puis Gravity (2013). Roma, le dernier film de Cuarón est un retour à son pays natal ainsi qu’aux films à budgets modestes et évoque magistralement le Mexico de son enfance. Réalisation : Alfonso Cuarón - 1983 - Mexique - 23 min AVEC : Avec Angel Torralba & Ramón Barragán - SCÉNARIO : Alfonso Cuarón - IMAGE : Ariel Velázquez - MUSIQUE : Olivier Messiaen - MONTAGE : Alfonso Cuarón & Ariel Velázquez Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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PALÜ
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Jochen Dehn & Ulrich Köhler
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1998
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Allemagne, Suisse
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6 min
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Nous rentrons dans les mois de l’hiver en compagnie des cinéastes Ulrich Köhler et Jochen Dehn, en présentant leur film miniature Palü réalisé en 1998. Dans ce court-métrage sombrement comique et brillamment concis, un homme se promène aux pieds des Alpes suisses jusqu’à ce que, comme Alice, un lapin blanc attire son attention. Le film qui en résulte est symétrique et précis comme une boule de neige minutieusement lancée dans le vide. Le nouveau film d’Ulrich Köhler In My Room, dont Jochen Dehn remplit le poste de chef décorateur, s’aventure dans un paysage désolé. Il fut présenté pour sa première mondiale dans la section Un Certain Regard à Cannes cette année, et sortira en France le 9 janvier.
En utilisant simplement quelques éléments fondateurs (un lieu, deux personnes et un animal), six minutes, et la mèche d’une intrigue totalement dénudée, Palü réussit à créer un monde étrangement évocateur, dans lequel chaque tournant peut détenir un secret et la moindre et banale interaction semble cacher quelque chose de plus profond et paradoxal. Le fait que tout cela se passe sous un ciel bleu, avec sourires et bonnes intentions, est d’autant plus étonnant. Cette réactivation du quotidien transparaît aussi dans les remarques que Dehn nous a communiquées sur la conception de ce court-métrage:
"Nous avions tous deux lu un livre d’Arthur Danto, qui commence avec la description d’une exposition de quelques photographies rouges et continue avec un passage citant Lev Vygotsky dans lequel celui-ci raconte qu’un paysan—face à la découverte de nouvelles galaxies éloignées—n’était pas surpris que les humains aient réussi à inventer ces nouveaux modèles de télescopes, mais était stupéfait et intrigué par comment ils avaient réussi à découvrir le nom de ces planètes."
Ulrich Köhler est l’une des figures principales de ce que certains appellent “l’école de Berlin”, un réseau informel de cinéastes et collaborateurs auquel Christian Petzold, Valeska Grisebach et Maren Ade sont souvent associés. Ses trois premiers longs-métrages ont été présentés à la Berlinale dont La Maladie du sommeil (2011) qui fut récompensé de l’Ours d’argent. Son nouveau film In My Room est un riff émotionnel et bucolique sur le genre post-apocalytpique. Le film est produit la société de production Komplizen Films (Western de Valeska Grisebach, Une Femme fantastique de Sebastiàn Lelio, Les mille et une nuits de Miguel Gomes) fondée par sa femme Maren Ade, la brillante réalisatrice de Toni Erdmann, et Janine Jackowski.
Jochen Dehn est surtout connu comme artiste contemporain pour ses sculptures, performances et installations détournant la notion de bon sens. Son travail a été exposé dans de nombreuses institutions internationales dont le Centre Pompidou, la Volksbühne Berlin, et le Deutsches Schauspielhaus à Hamburg ainsi qu’à la 11ème Biennale d’art contemporain de Lyon. Il a aussi travaillé comme chef décorateur sur des films de Maren Ade ou d’Angela Schanelec, et plusieurs films d’Ulrich Köhler dont plus récemment In My Room. Réalisation : Jochen Dehn & Ulrich Köhler - 1998 - Allemagne, Suisse - 6 min AVEC : Avec Oliver Kochta-Kalleinen, Eric Lamparter Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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CHAVAL
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Mario Ruspoli
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1971
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France
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16 min
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Cette semaine, Le CiNéMa Club se tourne vers le travail de deux artistes et amis : Mario Ruspoli et Chaval. Ruspoli est un cinéaste dont la large et méconnue collection de travaux forme une histoire secrète du documentaire en parallèle (et souvent en collaboration) avec des cinéastes tels que Chris Marker et Michel Brault. La grande curiosité de Ruspoli l’a amené à porter sa caméra sur toutes sortes de sujets; des peintures rupestres aux instituts psychiatriques en passant par les pécheurs de baleine et les musiciens de jazz. Chaval est un court-métrage sarcastique et affectueux daté de 1971, dressant le portrait du dessinateur humoriste français connu pour l’humour impitoyable de ses illustrations, décrivant la bêtise des hommes dessinés avec des becs agrandis d’oiseaux étranges. Chaval menait une seconde activité semi-secrète de cinéaste amateur acharné, réalisant des court-métrages en permanence, pour le plus grand plaisir de ses amis ou pour le sien. Ce court-métrage de Ruspoli, pour la première fois présenté dans sa version restaurée, révèle le talent caché de son ami et de ce que ces deux hommes ont partagé: leur rire, leur attention et leur perspicacité..
Nous présentons Chaval en association avec le Metrograph, le cinéma d’art et d’essai du lower east-side de New York, qui organise un cycle de projections autour du travail de Mario Ruspoli. Remplie de trésors perdus, de nouvelles restaurations et de films pour la première fois sous-titrée en anglais, cette rétrospective inclut également sa collaboration avec Chris Marker Vive la baleine (1972), son deuxième film plus sombre sur Chaval Le Chavalanthrope (1972) ainsi que le portrait réalisé par Florence Dauman, Mario Ruspoli, Prince des baleines et autres raretés (2011).
“Tant de chemins de ma jeune cinéphilie ont mené vers Argos Films et Anatole Dauman. L’hibou du logo d’Argos est devenu pour moi une créature mécène du cinéma français, apparaissant au début de films de Rouch, Resnais, Godard, Bresson et Marker et d’un des premiers films d’Agnès Varda ‘Du Côté de la Côte' (l’un des plus beaux films en couleur jamais réalisé). Cela a mené à la découverte de Borowcyzk, Baratier, Ivens, Labarthe et Comolli. Mais qui était ce Mario Ruspoli, dont le nom était aux côtés de celui de Marker sur ‘Vive la baleine’? Heureusement Florence Dauman, gardienne de la flamme d’Argos, nous a transmis de nouvelles restaurations de ses films qui, avec l’aide de Craig Keller, ont pu être traduits pour la première fois en anglais. Florence Dauman a elle-même réalisé un portrait affectueux de son cher ami Ruspoli ‘Mario Ruspoli, prince des baleines et autres raretés’, un document crucial qui contribuera certainement à la reconnaissance tardive aux Etat-Unis d’une des grandes figures du cinéma vérité et du films essai, le prince, Mario Ruspoli.”
Jake Perlin, Directeur de la programmation du Metrograph
Lorsque Ruspoli a réalisé Chaval, son ami avait déjà disparu quelques années auparavant. Il a ainsi travaillé à partir d’archives: de vidéos du dessinateur à l’oeuvre, d’enregistrements de sa voix, de ses dessins (montés habilement dans plusieurs séquences) ainsi que les court-métrages étonnants de Chaval, filmés ou animés, souvent montrés dans leur totalité. Il y a quelque chose d’un éloge funèbre dans ce films; il se termine dans une cathédrale, peuplée des hommes-oiseaux bien-aimés de Chaval — mais surtout réalisé avec la tendresse et la complicité d’une blague entre amis.
Mario Ruspoli est né à Rome en 1925, résidait à Paris et a travaillé et tourné des films dans le monde entier. Ses innombrables intérêts comprenaient la gastronomie, l’étymologie, la pataphysique et l’amendement des lois du droit canonique afin d’autoriser les motos dans les églises. Son travail en tant que cinéaste comprend des courts-métrages, des longs-métrages et des séries sur une multitude de sujets, dont un grand nombre fut produit par Argos Films, la célèbre société de production avec laquelle Anatole Dauman a soutenu les projets de Bresson, Godard, Varda et Resnais. Ruspoli est décédé en 1986, peu de temps après avoir achevé un projet ambitieux; celui de filmer pour la première fois, de photographier et d’écrire sur les peintures de la grotte de Lascaux. Réalisation : Mario Ruspoli - 1971 - France - 16 min AVEC : Yann Le Louarn, Pascal Mazzotti - SCÉNARIO : Wolinski - PRODUIT PAR : Anatole Dauman - IMAGE : Michel Boschet - MUSIQUE : Memphis Slim - MONTAGE : Françoise Duez Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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A HISTORY OF MUTUAL RESPECT
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Gabriel Abrantes & Daniel Schmidt
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2010
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Portugal
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23 min
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Cette semaine, Le CiNéMa Club est heureux de vous présenter A History of Mutual Respect, le séduisant et malicieux court-métrage Gabriel Abrantes et Daniel Schmidt. Ce film tourné an 16mm marque le début de la collaboration de ces jeunes provocateurs; c’est un conte taquin, une farce introspective sur deux touristes — jeunes, insolents et interprétés par les cinéastes — à la dérive dans un pays pays d’Amérique latine indéterminé. Ils sont à la recherche de l’amour, de l’autre, et lorsqu’ils sont tous deux conquis par la même fille (jouée par Joana Nascimento), leur envolée paradisiaque est perturbée. A History of Mutual Respect a été présenté aux festivals de Rotterdam, Melbourne, et IndieLisboa et a reçu le Pardino d’or au Festival international du film de Locarno. Nous présentons ce film à l’occasion de la sortie française de de la sortie française de leur long-métrage Diamantino, une superbe et folle satire pop, lauréate du Grand Prix de la Semaine de la critique au Festival de Cannes 2018.
Dans ce récit émerge une parabole sur l’amitié et le colonialisme aussi perspicace et esthétique qu’elle est absurde et grossière, à la fois le dessin infantile d’un phallus et une déclaration d’amour sincère. Le film révèle la splendeur excessive des lieux représentés; de l’architecture utopiste de Brasilia, en passant par les incroyables chutes d’Iguazu à la frontière du Brésil et de l’Argentine, jusqu’aux parcs aristocratiques de Sintra dans le Portugal natal d’Abrantes — et interroge le rôle du cinéaste au sein de cet exotisme touristique. Ce mélange séducteur de pop et de politique, de dandysme et d’auto-dérision, est un élément essentiel du travail de ces cinéastes remarquables, et du résultat singulier de leurs collaborations.
Au delà des trois films que Gabriel Abrantes et Daniel Schmidt ont signés ensemble (A History of Mutual Respect (2010), Palaces of Pity (2011) et Diamantino (2018), les deux cinéastes ont réalisés de nombreux autres films et projets artistiques, seuls ou en collaboration avec d’autres appartenant à leur réseau étendu et international d’amis et associés. Abrantes a réalisé une vingtaine de courts-métrages présentés dans de nombreux festivals dont Visionary Iraq (2008, co-réalisé avec Benjamin Crotty), A Brief History of Princess X (2016, présenté sur Le CiNéMa Club) et The Hunchback (2016, co-réalisé avec Ben Rivers). En collaboration avec Alexander Carver, Schmidt a réalisé le long-métrage The Unity of All Things (2013), le court-métrage et l’installation multi-écrans The Isle Is Enchanted With You (2015) ainsi qu’un clip pour Anohni en 2016. Cette même année, Abrantes, Schmidt, Carver et Crotty ont été les sujets d’une rétrospective commune à la Film Society du Lincoln Center à New York.
Réalisation : Gabriel Abrantes & Daniel Schmidt - 2010 - Portugal - 23 min AVEC : Avec Gabriel Abrantes, Daniel Schmidt & Joana Nascimento - SCÉNARIO : Gabriel Abrantes & Daniel Schmidt - PRODUIT PAR : Gabriel Abrantes & Daniel Schmidt - IMAGE : Natxo Checa - MUSIQUE : Daniel Gdula - MONTAGE : Gabriel Abrantes & Daniel Schmidt Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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PRIMROSE HILL
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Mikhaël Hers
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2007
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France
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57 min
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Cette semaine, Le CiNéMa Club présente le moyen-métrage Primrose Hill réalisé par le cinéaste français Mikhaël Hers. C’est un film sur l’amitié et la disparition, sur la jeunesse et la prise de responsabilités — un film qui la même durée qu’un album de musique et qui est rythmé par des morceaux classiques mais oubliés de rock indépendant. Présenté en 2007 à la Semaine de la critique, le film témoigne déjà de la mise-en-scène subtile et gracieuse de Mikhaël Hers qui a permis au réalisateur de s’établir comme l’une des nouvelles et brillantes voix du cinéma français.
Au début de Primrose Hill, quatre amis et membres d’un groupe de musique terminent une répétition et partent faire une longue promenade dans le parc de Saint-Cloud. Ils profitent de leurs retrouvailles qui se font de plus en rares, du début de l’automne et des souvenirs qui leur viennent à l’esprit en se baladant. Mais ils sont aussi troublés par une absence, celle de leur cinquième amie qui a disparu quelques mois auparavant et dont nous entendons la voix off sur la bande sonore, décrivant un rêve étrangement similaire aux images du film.
Nombreux sont les films qui cherchent à reproduire la simplicité et la pureté d’une chanson pop. Et Primrose Hill réussit à recréer la simplicité d’un bon album de pop. Chacune des longues conversations qui structurent le film agit comme un nouveau morceau, avec sa propre mélodie, son propre arrangement musical, et à travers le film entier.
Le film bénéficie évidemment du goût évident qu’Hers partage avec les personnages de ses films pour le rock indépendant des années 80 jusqu’au début des années 2000. Primrose Hill est rempli de perles sélectionnées par un expert des bacs de vinyles : spéciale dédicace à Prefab Sprout et Ben Watt, les sons brillants de Felt et Boards of Canada, et même une chanson écrite et interprétée pour le film par Martin Newell du groupe The Cleaners from Venus.
Mikhaël Hers a étudié à la Fémis avant de se lancer dans une série de moyen-métrages aux structures ambitieuses, dont Primrose Hill est son deuxième. L’admirable cinéaste et critique de la Nouvelle-vague Luc Moullet fut l’un des premiers à défendre les film de Hers, le reconnaissant comme “le plus grand cinéaste français de demain”. Le premier long-métrage de Hers, Memory Lane, fut sélectionné au festival international du film de Locarno en 2010. Il a ensuite réalisé Ce sentiment de l’été (2015), mettant en scène Anders Danieldsen Lie, Judith Chemla, Marie Rivière, Dounia Sichov, et même le réalisateur Josh Safdie et le musicien Mac DeMarco. Son nouveau film Amanda, fut présenté lors de sa première mondiale à la Motra de Venise dans la sélection Orrizonti et sort en France mercredi prochain.
Réalisation : Mikhaël Hers - 2007 - France - 57 min AVEC : Avec Hubert Benhamdine, Stéphanie Daub-Laurent, Thibault Vinçon & Jeanne Candel - SCÉNARIO : Mikhaël Hers - PRODUIT PAR : Florence Auffret - IMAGE : Sébastien Buchmann - MONTAGE : Isabelle Manquillet - DECORS : Camille Barbier - COSTUMES : Natacha Braun Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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MODELS: THE FILM
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Peter Lindbergh
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1991
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Etats-Unis
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52 min
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Chaque année, pendant Paris Photo, nous rendons hommage à la photographie en présentant des films réalisés par, ou au sujet de photographes. Nous sommes fiers d’accueillir cette semaine Models: The Film (1991) de Peter Lindbergh. Parmi les plus grands photographes contemporains, Lindbergh est reconnu pour ses séries et portraits en noir et blanc, et pour avoir influencé la photographie de mode à la fin des années 80, avec une approche humaniste, privilégiant l’authenticité et la beauté naturelle des femmes qui posent devant son objectif.
Models: The Film est un magnifique et intime portrait de cinq grandes muses du photographe, cinq femmes qui ont définies l’ère des top models dans les années 90: Naomi Campbell, Cindy Crawford, Linda Evangelista, Tatjana Patitz et Stephanie Seymour. Entrelacé avec des séquences de séances photos de Lindbergh, les mannequins parlent de leur relation personnelle à leur profession. Elles apparaissent naturelles et spontanées, libérées par la caméra de leur ami et proche collaborateur artistique. Elles discutent et s’amusent avec le reste de l’équipe et les passants, chantent et dansent sur les plateaux de tournage, devant ou hors-champs de l’appareil photo de Lindbergh. Le film illustre le phénomène des supermodels qui a marqué cette époque et offre un accès privilégié aux coulisses de ces séances de photo iconiques.
À travers des plans urbains et romantiques en noir et blanc, le film vous plonge aussi dans un New York qui a tant changé ces dernières décennies, dans la beauté de son paysage industriel et de ses lieux dynamiques, de downtown Manhattan jusqu’à Coney Island. En capturant à chaque fois l’âme de ses habitants et du décor, Models documente New York durant l’une de ses époques les plus glamour. Pour réaliser ces images saisissantes et romantiques, tournées en 16mm et 35mm, Lindbergh a travaillé avec le directeur de la photographie Darius Khondji.
“J’ai rencontré Darius à la fin des années 80. Lorsque j’ai décidé de faire ce film sur le phénomène des supermodels, cela m’a semblait évident de lui demander d’en être le directeur de la photographie. Nous sommes depuis devenus de très bons amis et nous avons travaillé ensemble sur presque tous mes films.”
— Peter Lindbergh
Le travail de Darius Khondji fait l’objet d’une rétrospective au Metrograph à New York, où des films tels que Seven de David Fincher, Delicatessen de Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro, Amour de Michael Haneke et Okja de Bong Joon-Ho (http://metrograph.com/series/ series/186/darius-khondji) seront présentés. Sa carrière sera également célébrée dans un nouveau livre de Jordan Mintzer, présentant des entretiens avec Khondji et avec des cinéastes et artistes avec lesquels il a travaillé tels que Woody Allen, Bernardo Bertolucci et Philippe Parreno (http://www.synecdoche.fr/en).
Reconnu comme étant l’un des photographes les plus influents de ces dernières décennies, Peter Lindbergh est né en Allemagne et a étudié la peinture à l’académie des Beaux-Arts de Berlin au début des années 60. Il a débuté sa carrière en 1978 et a connu un succès international à la fin des années 80 pour ses photos de la nouvelle génération de mannequins, toutes habillées en chemises blanches. Un an plus tard, avec ces mêmes mannequins (Linda Evangelista, Naomi Campbell, Cindy Crawford, Christy Turlington and Tatjana Patitz), il photographie la couverture mythique du Vogue anglais de Janvier 1990.
Les oeuvres de Peter Lindbergh font partie de collections permanentes de nombreux de musées d’arts et ont été exposées à travers le monde entier. Parmi ceux-ci figurent le Victoria & Albert Museum (Londres), le Centre Pompidou (Paris), le Museo Thyssen-Bornemisza (Madrid), le Metropolitan Museum of Art (New York). Des expositions personnelles lui ont été consacrées au Hamburger Bahnhof (Berlin), Musée d’Art Bunkamura (Tokyo), Musée d’État des Beaux-Arts Pouchkine (Moscou) ainsi que le Kunsthal (Rotterdam).
Lindbergh a réalisé de nombreux films et documentaires : Models: The Film (1991), Inner Voices (1999) qui a remporté le prix du meilleur documentaire au Festival international du film de Toronto en 2000, Pina Bausch, der Fensterputzer (2001) et Everywhere At Once (2007), film narré par Jeanne Moreau et présenté aux festivals de Cannes et Tribeca. Réalisation : Peter Lindbergh - 1991 - Etats-Unis - 52 min AVEC : Avec Naomi Campbell, Cindy Crawford, Linda Evangelista, Tatjana Patitz & Stephanie Seymour - PRODUIT PAR : Ivanka Hahnenberger - IMAGE : Darius Khondji - MUSIQUE : Marc Deschamps - MONTAGE : Jean-Pierre Baiesi - COSTUMES : Elisabeth Djian Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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ZONA INQUINATA
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F.J. Ossang
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1983
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France
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21 min
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Cette semaine, Le CiNéMa Club se tourne vers Zona Inquinata. C’est un lieu imposteur et illusoire, un terrain abandonné où chacun risque sa vie, où errent les fantômes de cinéma et les genres méprisés s’entrechoquent. C’est aussi l’un des premiers films du cinéaste F.J. Ossang, figure unique, poétique du cinéma français, un punk futuriste, avec un regard braqué sur le passé, mais dans le but d’imaginer les mondes à venir.
Réalisation : F.J. Ossang - 1983 - France - 21 min AVEC : Avec Robert Cordier, Philippe Sfez, Leslie Stiles & Lionel Tua - SCÉNARIO : F.J. Ossang - PRODUIT PAR : MKB Fraction Provisoire - IMAGE : Pascale Ferran & Serge Ellenstein - MUSIQUE : MKB Provisoire, Cabaret Voltaire & Tuxedomoon - MONTAGE : F.J. Ossang Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL
Nous présentons ses débuts audacieux, lyriques et saturés de références cinématographiques à l’occasion de la sortie américaine de son dernier film 9 Doigts (interprété par Paul Hamy, Damien Bonnard, Gaspard Ulliel et Pascal Greggory) pour lequel Ossang a remporté cette année le prix du meilleur réalisateur au Festival international du film de Locarno. Le film sort à l’Anthology Film Archives (le cinéma mythique new-yorkais co-fondé par Jonas Mekas), accompagné d’une rétrospective des films du cinéaste français.
‘Zona inquinata’ signifie ‘zone polluée’ en italien. Cette pollution est en partie formée de languages et cultures disparates, des combinaisons incendiaires qui en résultent. C’est un film dans lequel un gang de voyous, tous aux accents différents, complote le meurtre d’un cow-boy américain qui a le nom d’une voiture allemande. Le cow-boy regarde un punk anglais à la télévision, et le punk lui jette un regard assassin en retour… ou bien le reconnait-il? On se trouve en Europe, ou bien en Amérique, ou peut-être même dans la confusion des deux, un non-lieu qui existe seulement à la télévision ou dans l’imagination des téléspectateurs. Mais la zone polluée réfère également au monde et tout comme La Zone dans Stalker de Tarkovsky, c’est un lieu à la fois perturbant et malade, mais aussi débordant de vie et de possibilités étranges, dont celle d’une nouvelle conception politique et poétique de “l’international”.
Dans son tout premier court-métrage de 1982, La Dernière énigme, Ossang propose une histoire du cinéma : Méliès, Caligari, Clair, Eisenstein, Buñuel, Chaplin, Debord et… lui-même. Zona inquinata (1983) est une première concrétisation de cette promesse. Le film a été réalisé en collaboration étroite avec d’autres cinéastes et artistes dont Pascale Ferran (la cheffe-opératrice du film), Robert Cordier (qui joue dans le film) et le groupe de rock d’Ossang MKB (qui a composé le titre musical propulsif du film).
"Après 'La Dernière Enigme' film-tract de 1982, j'ai tourné en 3 jours et 16mm 'Zona Inquinata'. C'est une fiction de 21 minutes — une compression de film noir en 3 actes. Sélection Perspectives du Cinéma Français, Cannes 1983.”
— F.J. Ossang
F.J Ossang est né en 1956 dans la région du Cantal. La critique de cinéma Nicole Brenez l’a décrit comme pratiquant “la poésie dans toutes ses formes… si la poésie signifie un éclat violent de vitalité.” Il est également un romancier et poète prolifique. Son groupe MKB (Messageros Kiler Boys) est actif depuis le début des années 80. Il a réalisé cinq long-métrages et cinq court-métrages dont Le Trésor des îles chiennes (1990, Prix du jury aux Entrevues Belfort) et Docteur Chance (1997, nominé pour Le lion d’or au Festival international du film de Locarno). -
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L'ŒIL ÉTAIT DANS LA TOMBE ET REGARDAIT DANEY
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Chloé Galibert-Laîné
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2017
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France
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10 min
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Halloween approche et à cette occasion, nous présentons un vidéo essai intelligent sur le pouvoir des sons au cinéma, et leur capacité à nous effrayer et à hanter notre mémoire. L’œil était dans la tombe et regardait Daney s’inspire d’un texte du grand critique de cinéma Serge Daney sur l’incontournable film d’horreur Les Yeux sans visages de Georges Franju, dans lequel Daney évoque un son particulier l’ayant empêché de revoir le film pendant des décennies.
Réalisation : Chloé Galibert-Laîné - 2017 - France - 10 min SCÉNARIO : Chloé Galibert-Laîné - MONTAGE : Chloé Galibert-Laîné Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL
Disparu en 1992, Serge Daney est l’une des figures les plus importantes de la critique et pensée du cinéma en France. Il a commencé à travailler comme critique aux Cahiers du Cinéma en 1964, avant d’en devenir le rédacteur-en-chef de 1971 à 1981, puis de rejoindre Libération. Au regret de beaucoup de cinéphiles internationaux, très peu de ses textes ont été traduits en anglais. À sa sortie en 1960, Les yeux sans visage de Georges Franju reçut un accueil mitigé, mais est aujourd’hui considéré comme un chef-d’oeuvre classique pour sa nature poétique qui a influencé de nombreux cinéastes.
En associant des textes, extraits de films et effets sonores, apparaissant et se succédant sur un écran d’ordinateur, la chercheuse et cinéaste française Chloé Galibert-Laîné nous dévoile le chemin de ses recherches sur le bruit qui a terrifié Daney, et sur ceux qui l’ont personnellement effrayées. Ses associations sont habiles et percutantes ; elles réussissent, à leur tour, à faire frémir le spectateur.
Galibert-Laîné a réalisé L’œil était dans la tombe et regardait Daney dans le cadre d’un projet de recherche intitulé ‘Un portrait du spectateur comme cannibal’ étudiant les souvenirs de films et l’appropriation des films par les spectateurs dans leur experience personnelle. Tel que l’explique la cinéaste sur son site personnel, ce vidéo essai s’intéresse aussi aux questions suivantes; l’anticipation d’une émotion la rend-elle plus forte ou plus faible? Comment la musique et les effets sonores s’inscrivent dans notre mémoire alors que notre attention est concentrée sur les images?
Chloé Galibert-Laîné est une chercheuse et cinéaste basée à Paris. Ses travaux se concentrent sur la relation entre cinéma et les nouveaux médias et ont été présentés aussi bien dans des contextes académiques qu’artistiques. Ils ont été présentés, entre autres, au festival Ars Electronica, à l’Essay Film Festival de Londres, au Festival International du Film de Rotterdam, au festival IMPAKT et au Musée autrichien du film. En 2018, elle reçoit la bourse Art of Nonfiction de l’institut de Sundance et est invitée dans la résidence artistique du m-cult à Helsinki, grâce à la plateforme européenne des Arts Multimédias (EMAP). Elle enseigne actuellement le cinéma à l’université Paris VIII et prépare un doctorat dans le programme SACRe de l’École normale supérieure de Paris. Plusieurs de ses films et vidéos, et plus de détails sur son travail, sont accessibles sur son site internet.
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SKATERDATER
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Noel Black
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1966
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Etats-Unis
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17 min
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Cette semaine, pour célébrer la sortie aux États-Unis de Mid90s, le formidable premier long-métrage de Jonah Hill, nous présentons Skaterdater. Considéré comme le premier film de skateboard, ce classique méconnu reçoit la Palme d’or du court-métrage en 1966. Skaterdater est un ravissant retour aux débuts du skateboard, à la Californie dans les années 60 et au charme naïf de l’adolescence. Des plans innovants et mouvements de caméra acrobatiques saisissent son récit intemporel.
Réalisation : Noel Black - 1966 - Etats-Unis - 17 min AVEC : Avec Michael Mel, Melissa Mallory & Gregg Carroll - SCÉNARIO : Noel Black - PRODUIT PAR : Marshall Backlar & Noel Black - IMAGE : Michael D. Murphy - MUSIQUE : Mike Curb & Nick Venet Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL
Sur fond d’une musique instrumentale surf rock, on découvre un jeune garçon et sa bande de skaters bronzés, portant des blousons marines assortis, glissant et zigzaguant pieds nus sur des petites planches en bois à roulettes. Ils friment avec figures de skate audacieuses, font les clowns en buvant des milkshakes, et lorsque l’un d’entre eux s’éprend d’une jolie blonde, ils organisent un duel pour décider du meneur du groupe.
Skaterdater est aussi le premier film du réalisateur américain Noel Black qui réalisera, grâce à ce court-métrage, la comédie noire Pretty Poison (qui fut un flop à sa sortie en 1968, mais devenue culte depuis aux États-Unis). On y retrouve Anthony Perkins (Psycho) qui joue un ancien détenu pyromane et Tuesday Weld (Thief), mignonne psychopathe meurtrière, tombant follement amoureux l’un de l’autre.
Pour accompagner Skaterdater, nous publions une liste de cinq films recommandés par Jonah Hill — cinq documentaires dont certains ont influencés Mid90s — avec ses commentaires précis sur chaque choix. Mid90s est également un portrait sur l’adolescence, situé à Los Angeles dans les années 90, qui retrace l’été d’un garçon de 13 ans cherchant à s’éloigner de ses problèmes familiaux et s’émanciper au sein d’un groupe de skaters. Jonah Hill accomplit un premier film réjouissant, brut et émouvant, brillamment photographié en super 16mm avec un casting talentueux mélangeant non-acteurs et professionnels (Lucas Hedges, Katherine Waterston).
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THE SECOND LINE
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John Magary
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2007
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États-Unis
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20 min
http://2018.lecinemaclub.com/wp-content/uploads/2019/10/thesecondline1.jpg,http://2018.lecinemaclub.com/wp-content/uploads/2019/10/thesecondline2.jpg,http://2018.lecinemaclub.com/wp-content/uploads/2019/10/thesecondline3.jpg,0/0
Nous présentons cette semaine le court-métrage The Second Line du réalisateur américain John Magary, tourné et situé à la Nouvelle-Orléans à la suite de l’ouragan Katrina. Deux jeunes hommes et cousins, MacArthur et Natt, déplacés par le cyclone, sont désormais dépendants de petits boulots dangereux pour subvenir aux besoins de leur famille. Ils sont embauchés pour vider une maison ravagée, et se retrouvent confrontés à d’anciennes divisions socio-économiques et raciales, réveillées par la catastrophe. La mise en scène de Magary est audacieuse et dynamique, étoffée de notes gracieuses d’humour et de mystère et des performances maîtrisées des acteurs — des qualités que l’on retrouvera dans le premier long-métrage du réalisateur The Mend (2014). The Second Line fut sélectionné dans les festivals de Sundance, Tribeca, SXSW, et Clermont-Ferrand.
Le titre du film fait référence au “second lining”, une tradition des parades de la Nouvelle-Orléans décrite comme étant “un enterrement jazz sans corps”. L’histoire de MacArthur et Natt semble être à l’image du rythme étrange et ondoyant de cette ‘second line’, ainsi que de son curieux mélange de joie et de mélancolie. Magary nous a détaillé la relation entre le film, la ville et la tempête qui l’a dévastée :
"En décembre 2005, je suis allé à la Nouvelle-Orléans pour la première fois avec mon frère et ma petite-amie. L’ouragan Katrina avait ravagé la ville trois mois plus tôt, et nous voulions aider comme nous le pouvions. Nous nous sommes portés volontaires à travers l’association Common Group Collective, en vidant et nettoyant une maison en périphérie de la ville dans la paroisse de Plaquemines. La tâche est ce que l’on peut imaginer; extraire tout le contenu d’un domicile, le dépouillant jusqu’aux os, afin que son propriétaire puis commencer le processus difficile et douloureux de lui redonner vie. L’expérience m’a marquée et j’étais déterminer de trouver une manière d’y tourner mon film de fin d’études. Un an plus tard, nous tournions The Second Line."
— John Magary
John Magary est un scénariste, cinéaste et monteur qui a grandit à Dallas, au Texas. Son premier et plus récent long-métrage, The Mend, fut sélectionné à SXSW, au BAMcinemaFest ainsi qu’aux Entrevues de Belfort parmi d’autres. Le film fut nominé aux Gotham Independent Spirit Awards ainsi qu’au Independent Spirit Awards. Magary a aussi écrit des critiques de films pour des revues telles que Film Comment et Filmmaker Magazine, et il a été sélectionné pour participer aux programmes Sundance Directors et Screenwriters Labs avec son scénario Go Down. Magary a également été cité comme l’un des “25 nouveaux visages du cinéma indépendant” par Filmmaker Magazine. Il a monté entre autres les films C’est qui cette fille de Nathan Silver et Love After Love de Russell Harbaugh. Magary développe actuellement plusieurs projets de longs-métrages, ainsi qu’une série télévisée.
Réalisation : John Magary - 2007 - États-Unis - 20 min AVEC : Avec Al Thompson, J.D. Williams & Dane Rhodes - SCÉNARIO : John Magary - PRODUIT PAR : Geoffrey Quan, Myna Joseph & Nelson Kim - IMAGE : Chris Teague - MUSIQUE : Kai Gross - MONTAGE : John Magary - DECORS : Mara LePere-Schloop - COSTUMES : Ashley Martin Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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MAISON DU BONHEUR
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Sofia Bohdanowicz
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2017
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Canada
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62 min
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Cette semaine, nous sommes enchantés de présenter Maison du Bonheur, un long-métrage documentaire dressant le portrait délicat et rayonnant d’une astrologue parisienne et réalisé, avec tendresse et ingéniosité, par la jeune cinéaste canadienne Sofia Bohdanowicz. Juliane Sellam, veuve récente d’une soixante-dizaine d’années, est la force vive de l’immeuble de Montmartre qui a inspiré le titre du film. Bohdanowicz saisit son sujet avec une précision et une économie singulière par l’intermédiaire de vignettes élégamment composées dessinant le tableau vivant et harmonieux d’une femme et de son univers. Après avoir été présenté au Vancouver Film Festival, au Festival International du Film indépendant de Buenos Aires (BAFICI) et au festival Hot Docs, Maison du Bonheur a été sélectionné parmi les Critics’ Picks du New York Times lors de sa sortie au Metrograph à New York. Nous présentons ce film à l’occasion de la première au New York Film Festival du dernier court-métrage de fiction de Bohdanowicz, Veslemøy’s Song, dans la sélection “International Shorts Program II”.
Pleine d’énergie, taquine, et fière d’être d’une grande coquetterie, elle adore son métier, ses tâches quotidiennes telles que le jardinage ou la cuisine, et de se rappeler de souvenirs, qui sont pour elles, une façon de vivre jour après jour. Elle se révèle lentement mais généreusement, avec une étrange complicité — son monde intérieur apparaissant à la fois totalement ouvert et comme suggérant qu’elle y garde des secrets précieusement cachés. Bohdanowicz résiste au début à toute intimité, insistant auprès de son sujet, qu’en tant que cinéaste, sa voix ne doit pas apparaître dans le film. Mais elle cède à cette règle, mais y cède ensuite avec plaisir, à travers l’amitié entre les deux femmes que le regard patient de la caméra nous donne à voir grandir. Bohdanowicz nous a parlé plus en détails de la naissance de cette collaboration :
"J'ai tourné ce film avec une caméra Bolex 16mm pendant l'été 2015 après qu'une collègue m'ait suggéré de faire un documentaire sur sa mère Juliane, une astrologue octogénaire vivant dans le même apartment à Montmartre depuis plus de cinquante ans. L'opportunité de tourner ce film est apparue deux mois avant mon départ, et je l'ai donc financé à crédit. J'ai quitté Toronto pour Paris armée de trente bobines de 30 mètres de pellicule 16mm en en sachant peu sur Juliane, anxieuse de ce que j'allais découvrir. Lorsque je suis arrivée à son appartement, j'étais sur le point de frapper à la porte quand j'ai senti quelque chose sous mes pieds, c'était un paillasson sur lequel était inscrit "Maison du bonheur". Un profond sentiment de confort s’est emparé de moi, et quand une belle femme dans une longue robe bleue m'a ouverte la porte, les cheveux épinglés dans une superbe coiffure, son sourire chaleureux et accueillant m’a mis à l'aise. Vingt minutes plus tard, nous avions déjà commencé à collaborer et étions en train d'élaborer un film qui je trouve, capture une vie bien vécue."
— Sofia Bohdanowicz
Basée à Toronto, la jeune cinéaste Sofia Bohdanowicz a reçu le prix du Emerging Canadian Director en 2016 lors du Festival International du Film de Vancouver pour son premier long-métrage Never Eat Alone. Son travail a été le sujet d’une rétrospective au Festival International du Film Indépendant de Buenos Aires (BAFICI) en 2017. Durant la même année, elle a également gagné le Jay Scott Prize attribué par la Toronto Film Critics Association, ainsi que le prix du meilleur documentaire canadien attribué par le Vancouver Critics Circle pour Maison du bonheur. Diplômée du programme Berlinale Talents, Sofia Bohdanowicz est actuellement en post-production sur son troisième court-métrage MS Slavic 7, co-réalisé par l’actrice Deragh Campbell. Elle poursuit à présent un Master en production de films à la York University à Toronto, et vous pouvez obtenir plus d’informations sur son travail sur son site personnel.
Réalisation : Sofia Bohdanowicz - 2017 - Canada - 62 min AVEC : Avec Juliane Sellam - PRODUIT PAR : Sofia Bohdanowicz & Calvin Thomas - IMAGE : Sofia Bohdanowicz - MONTAGE : Sofia Bohdanowicz Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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AWARE, ANYWHERE
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Benoît Bourreau
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2017
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France
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75 min
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Nous continuons notre double programmation sur Olivier Assayas en présentant cette semaine, en exclusivité, le documentaire Aware, Anywhere – Olivier Assayas réalisé par Benoît Bourreau dans le cadre de la collection légendaire Cinéma, de notre temps. Une version courte du film fut diffusée sur TV5 Monde, mais c’est la première fois qu’il est présenté dans sa version originale depuis sa première au Festival de Genève en 2017.
Précédemment intitulée Cinéastes de notre temps, cette série de portraits fut créée par Janine Bazin (femme d’André Bazin) ainsi qu’un autre cinéphile important, disparu cette année, André S. Labarthe. La collection regroupe plus d’une centaines de portraits de réalisateurs, discutant de leur oeuvre, comme ceux de Luis Buñuel, Jean-Luc Godard, Robert Bresson, François Truffaut, Pier Paolo Pasolini, Samuel Fuller, Jerry Lewis, John Cassavetes, Carl Theodor Dreyer (réalisé par Eric Rohmer), et Jean Renoir (par Jacques Rivette). Olivier Assayas est lui-même l’auteur du portrait de Hou Hsiao-Hsien, réalisé vingt ans avant Aware, Anywhere.
Aware, Anywhere révèle Assayas en recoupant intelligemment sa pensée — sur ses films, son approche au cinéma et sur la place du cinéma aujourd’hui — avec des extraits de ses films et des plans inédits du cinéaste sur le tournage de Personal Shopper, notamment pendant la préparation de scènes avec Kristen Stewart.
Le documentaire est centré autour d’une conversation entre Assayas et son ami de longue-date Kent Jones, réalisateur américain et directeur du New York Film Festival, qui a énormément contribué à faire connaître le cinéma d’Assayas aux Etats-Unis. Kent Jones est l’auteur de documentaires tels que A Letter to Elia (2010) et Hitchcock/Truffaut (2015), et co-scénariste de Jimmy P. (2013) d’Arnaud Desplechin. Leur conversation fut tournée dans les locaux de la Film Society of Lincoln Center, qui organise l’excellent New York Film Festival dont la 56ème édition débute aujourd’hui. Le nouveau film d’Olivier Assayas, Double Vies, une comédie située dans le monde de l’édition mettant en scène Guillaume Canet, Juliette Binoche et Vincent Macaigne, y sera présenté dans quelques jours.
“Le film révèle beaucoup sur Olivier. On y lit des choses différentes selon l’état de ses connaissances sur ses films mais je pense que l’on comprend que c’est quelqu’un qui pense incroyablement bien le cinéma, et qui se situe dans un héritage, avec une pensée sur l’histoire, l’actualité et l’avenir du cinéma. On observe aussi un réalisateur qui se remet sans arrêt en cause et sans arrêt au travail."
— Benoît Bourreau
Benoît Bourreau’s intention for this portrait was to place Assayas within a story, one that would give shape to a character. This story has three tracks: a trip through Assayas’ films, a contemporary moment in Assayas’ life that shows the ups and downs of a filmmaker’s life – from bouncing from an aborted project (Idol’s Eyes) to the shooting of another (Personal Shopper) – and finally to the North American premiere of his film. Aware, Anywhere was shot in 2016, exactly thirty years after the release of Assayas’ first feature Désordre, the end of which is set in New York City. Bourreau worked with cinematographer Sean Price Williams (Her Smell, Good Time, Marjorie Prime) to shoot the New York City part of the film.
Benoît Bourreau a commencé par une formation artistique, à l’École d’Arts de Cergy puis aux Beaux-Arts de Paris. En parallèle, il écrit dans la presse musicale spécialisée, avant de rejoindre les studios de France Culture en tant que producteur délégué. Il se tourne ensuite vers le cinéma et poursuit sa formation au Fresnoy – Studio National des Arts Contemporains. Artiste, auteur et réalisateur, il a réalisé le moyen-métrage documentaire Mieux partagés que nous ne sommes (2006), présenté au Festival International du film de Locarno et au Festival International du film sur l’art de Montréal, ainsi que le court-métrage Le chant des particules (2011) sélectionné au Festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand. Il développe actuellement des projets de longs-métrages pour le cinéma. Réalisation : Benoît Bourreau - 2017 - France - 75 min AVEC : Avec Olivier Assayas, Kent Jones & Kristen Stewart - PRODUIT PAR : Bastien Ehouzan, Charles Gillibert & Sylvie Barthet - IMAGE : Pascal Auffray & Sean Price Williams - MONTAGE : Sanabel Cherqaoui & Mathilde Van de Moortel Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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LAISSÉ INACHEVÉ À TOKYO
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Olivier Assayas
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1982
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France
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22 min
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Nous commençons notre double-bill sur Olivier Assayas: cette semaine nous présentons son court-métrage Laissé inachevé à Tokyo, récemment restauré, et continuons la semaine prochaine avec le documentaire Aware, Anywhere (réalisé par benoît Bourreau dans le cadre de la série mythique Cinéma, de notre temps). Ce documentaire révèle Assayas dans une conversation revenant sur trente ans de carrière, tournée au moment de la première de Personal Shopper au New York Film Festival. Son nouveau long-métrage Double Vies y sera présenté prochainement.
Laissé inachevé à Tokyo suit le parcours mystérieux d’une jeune romancière partie au Japon pour écrire son premier roman — un roman d’aventures — et qui se retrouve entraînée dans un jeu d’espionnage. Au travers de plans graphiques et glamours, on retrouve un casting éclectique mené par Elli Medeiros, aux côtés de László Szabó, Arielle Dombasle, Pascal Aubier et Benoît Ferreux.
Nous sommes enchantés d’avoir reçu le commentaire personnel d’Olivier Assayas à propos de son film:
“J’ai toujours considéré Laissé Inachevé à Tokyo comme une sorte de film d’école, je veux dire ces films qu’on fait pour se débarrasser de ses mauvaises idées avant de se confronter aux véritables questions du cinéma. C’est un film de cinéphile au sens où l’on voit bien que mes références sont celles de l’âge classique hollywoodien, ses images icônisées. C’est étrange, j’ai fait à mes débuts un film post-moderne alors qu’on ne pensait pas encore en ces termes-là, et quand on a commencé à le faire je les ai aussitôt rejetés. Au résultat j’en conserve une culpabilité diffuse vis à vis de mes acteurs qui m’ont fait confiance et que je n’ai pas vraiment su diriger, auxquels j’ai imposé des dialogues abstraits et dévitalisés.
Pourtant Laissé Inachevé à Tokyo a été un film important pour moi. Cela a été l’occasion de travailler pour la première fois avec Denis Lenoir qui allait être l’opérateur de tous mes premiers films, de Luc Barnier qui allait tous les monter. Elli Medeiros qui a été la superstar — au sens warholien — de mes courts-métrages est aujourd’hui encore une de mes meilleures amies. Et puis c’est un court-métrage qui a plu, qui a été primé — aussi parce que, plastiquement, je me suis beaucoup amusé à le faire — en ce sens c’est encore un film de graphiste, de plasticien si on veut être généreux, marqué par le style post-punk de l’époque, Bazooka, par exemple, plutôt que le brouillon de mes films à venir.
Pourtant quand j’ai écrit Désordre, mon premier long-métrage, c’est aussi parce que j’avais fait cet exercice de style réussi, que j’ai pu susciter la confiance de mon producteur, et de ses partenaires. Aussi devrais-je en être plus reconnaissant.”
Réalisé en 1982, le film est entièrement tourné en France et les plans au Japon sont construits entre un entrepôt derrière la gare de Lyon à Paris, et les docks de Rouen. Assayas parvient à financer le film grâce à une subvention du CNC, obtenue après plusieurs demandes et candidatures.
Le court reflète effectivement le goût d’un cinéphile averti, dans ses nombreuses références aux films noirs, l’oeil graphique d’un étudiant des Beaux-arts, et suggère tout de même des thèmes précurseurs que l’on retrouvera dans certains des futurs films importants de sa carrière; ceux d’un récit qui se déroule entre l’Europe et l’Asie, centré autour d’un personnage féminin sensuel et énigmatique.
Olivier Assayas est l’un des cinéastes français les plus renommés, prolifiques et internationaux. Il a débuté sa carrière en tant que journaliste aux Cahiers du cinéma au début des années 80, période pendant laquelle il réalise plusieurs courts-métrages dont Laissé Inachevé à Tokyo qui marque sa première invitation au Festival de Cannes en 1983. Son premier long-métrage Désordre sort en 1986, et ses films seront rapidement reconnus, avec des grands succès qui vont étendre sa renommée dans le reste du monde tels que L’Eau froide (1994), Irma Vep (1996), Clean (2004), Carlos (2010) et plus récemment Sils Maria (2014). En 2016, le cinéaste reçoit le Prix de la mise en scène au Festival de Cannes pour Personal Shopper. Le dernier film d’Assayas, Doubles Vies, avec Juliette Binoche, Guillaume Canet, Vincent Macaigne et Nora Hamzawi, a été projeté lors de sa première mondiale à la Biennale de Venise et sera présenté le 2 octobre lors du New York Film Festival.
Réalisation : Olivier Assayas - 1982 - France - 22 min AVEC : Avec Elli Medeiros, Arielle Dombasle, László Szabó, Benoît Ferreux & Pascal Aubier - SCÉNARIO : Olivier Assayas - PRODUIT PAR : Palo Alto Productions - IMAGE : Denis Lenoir - MONTAGE : Luc Barnier & Sofi Verchain - DECORS : Jean-Paul Ginet & Agnès Bracquemond - COSTUMES : Jézabel Carpi Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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SOUTHERN BELLE
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Nicolas Peduzzi
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2017
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France
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84 min
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Nous sommes heureux de vous présenter cette semaine l’étonnant premier long-métrage de Nicolas Peduzzi. Une œuvre sombrement poétique, Southern Belle dresse le portrait troublant et sincère de Taelor Ranzau, fille unique d’un riche pétrolier Texan, en documentant le tournant alarmant que prend l’existence de cette jeune femme suite à la mort soudaine de son père. Après avoir reçu le grand prix du FID de Marseille en 2017, le film fut salué par la critique lors de sa sortie en France au printemps dernier.
Saisissant le nouvel entourage dans lequel Taelor s’est refugée, Southern Belle est aussi un document terrifiant sur l’Amérique profonde, supportrice de Trump, des armes à feu, de propos racistes, et adresse d’autres problèmes de sa société tels que la prescription dangereusement automatique d’amphétamines.
L’objectif du cinéaste porté sur Taelor est bienveillant, et en échange Taelor lui donne un accès libre à sa vie personnelle – cette proximité entre le réalisateur et son sujet donne tout son souffle au film, à ce portrait intime. Nicolas Peduzzi connaît bien son héroïne, puisqu’elle fut sa petite amie, une dizaine d’année avant le tournage. Il a toujours été touché par sa personnalité, la tonalité de sa voix et les formules imagées de ses phrases, ainsi que par la trajectoire de sa vie. Elle lui rappelait les personnages de la littérature du Sud des Etats-Unis; “comme une version contemporaine d’un personnage de William Faulkner ou de Tennesse Williams, pleines de contradictions.”
Le cinéaste a encouragé Taelor a raconté son histoire avec ses propres mots – c’est elle qui rédige et dicte la voix-off du film; “elle avait besoin de raconter son histoire, et elle le fait très bien.” Il remercie sa générosité pendant le tournage, organisant pour que Peduzzi et son chef-opérateur puisse accéder à la plus grande partie de sa vie. Il tourne en équipe réduite, accompagné d’une ou deux personnes, pendant deux voyages à Houston. Chaque décision de réalisation vise à accentuer l’intimité de ce portrait. Peduzzi revoit plusieurs films en préparation avec son équipe ; dont ceux des frères Maysles, de Cassavetes, ou de Laura Poitras. Il montre aussi à Taelor Une femme sous influence; “Je crois que le film l’a influencé inconsciemment, comme cela l’aurait fait pour une actrice.”
"Je ne voulais que le film ne soit ni un documentaire, ni une fiction. Mais un film où la réalité apparaît plus folle que la fiction, observant ces personnages sans les juger, mais démontrant cet aspect terrible des Etats-Unis, qui reflètent aussi d’autres sociétés contemporaines du monde occidental. J’ai été surpris à quel point ces personnes était des vrais ‘performers’, et sûrement l’alcool et les drogues aident cela, mais tout de même ils jouent avec le réel, avec la réalité de leur vies."
— Nicolas Peduzzi
Après avoir étudié à la New York University, et avoir suivi des stages pour devenir comédien à Rome et New York, notamment dans le ‘acting studio de Susan Bateman, Peduzzi joue au théâtre dans Ivanov et Othello de Luc Bondy, et dans Julius Caesar de Sebastian Galves. Il a réalisé plusieurs films courts pour les marques Pigalle et TL-180, ainsi que le court-métrage Death on the basketball court (2015) présenté précédemment sur Le CiNéMa Club. Nicolas Peduzzi prépare en ce moment son deuxième film, dans la lignée de Southern Belle, suivant un nouveau personnage féminin rencontré pendant son tournage à Houston. Southern Belle est produit par la jeune société de production française Jonas Films, dont le très beau City of tales d’Arash Nassiri a aussi été présenté sur Le CiNéMa Club. Réalisation : Nicolas Peduzzi - 2017 - France - 84 min AVEC : Avec Taelor Ranzau - SCÉNARIO : Nicolas Peduzzi - PRODUIT PAR : Elsa Klughertz, Frédéric de Belloy - IMAGE : Aurore Vullierme & Francesco di Pierro - MUSIQUE : Maud Geffray - MONTAGE : Basile Belkhiri Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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LIST
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Hong Sang-soo
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2011
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Corée du Sud
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29 min
http://2018.lecinemaclub.com/wp-content/uploads/2019/09/list1.jpg,http://2018.lecinemaclub.com/wp-content/uploads/2018/09/list4.jpg,http://2018.lecinemaclub.com/wp-content/uploads/2019/09/list3.jpg,FILM NON DISPONIBLE EN LIGNE
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Cette semaine, nous somme fiers de vous présenter List; un rare court-métrage, diffusé pour la première fois en ligne, réalisé par l’un des grands réalisateurs contemporains, le gracieux et inventif cinéaste coréen Hong Sang-soo.
Autour d’une part de gâteau au chocolat, une mère et sa fille discutent nerveusement de leur oncle fainéant dont les problèmes financiers les ont amenées dans le village de bord de mer de Mohang. Pour l’instant, elles n’ont rien d’autre faire qu’attendre, alors la jeune femme, Mihye, dresse une liste de choses à accomplir pendant ce séjour involontaire. Les deux femmes rencontrent un charmant, narcissique réalisateur et passent leur journée et soirée à se promener, boire et manger, à ses côtés, alors que la liste des choses prévues semble se remplir mystérieusement…
Si cette histoire peut apparaître familière, aux admirateurs d’Hong Sang-soo, c’est parce que le film s’étend de son propre cadre pour faire référence au film de Hong In Another Country (2012). Ce long-métrage débute exactement au même endroit, lorsque Mihye et sa mère sont retenues à Mohang, avant de se développer en une série de trois récits complètement fictifs, chacun mettant en scène Isabelle Huppert. List s’établit comme un des films les plus modestement radicaux d’Hong Sang-soo, à la fois drôle et profond, témoignant de la versatilité narrative du réalisateur.
Nous avons demandé au réalisateur comment ce film admirable a vu le jour, et il nous a répondu:
"Lorsque nous avions fini de tourner In Another Country, au lendemain du retour d’Isabelle (Huppert) en France, nous avons passé deux jours à filmer List — avec la même équipe et les mêmes acteurs du film. J’avais promis de réaliser un court-métrage pour une société de production, pour aider le budget de In Another Country. On m’avait donné carte blanche pour réaliser le film que je souhaitais."
— Hong Sang-soo
Hong Sang-soo est l’un des cinéastes contemporains à l’imagination la plus étonnante et prolifique, un inventeur de structures impossibles et un observateur de plus en plus précis du coeur humain. Son premier long-métrage, Le Jour où le cochon est tombé dans le puits (1996) fût immédiatement acclamé comme un film majeur du cinéma coréen indépendant. In Another Country, fut sélectionné en compétition à Cannes en 2012, et fut le premier d’une série de ses films, principalement en anglais et souvent mettant en scène Isabelle Huppert. En 2015, son film Un jour avec, un jour sans a gagné le Léopard d’Or au Festival International du Film de Locarno ainsi que le prix du meilleur acteur pour Jung Jae-young, et a introduit une tendance vers la spiritualité, qui semble désormais indissociable de son univers cinématographique. Nous attendons de découvrir ses deux derniers films Grass et Hotel by the River (film pour lequel Ki Joo-bong a gagné le prix du meilleur acteur à Locarno) qui seront présentés en octobre lors du New York Film Festival. Réalisation : Hong Sang-soo - 2011 - Corée du Sud - 29 min AVEC : Jung Yu-mi, Yoo Joon-Sang, & Youn Yuh-jung - SCÉNARIO : Hong Sang-soo - PRODUIT PAR : Jeonwonsa Film Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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MALIKA S'EST ENVOLÉE
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Jean-Paul Civeyrac
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2008
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France
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35 min
http://2018.lecinemaclub.com/wp-content/uploads/2019/08/malika1.jpg,http://2018.lecinemaclub.com/wp-content/uploads/2019/08/malika2.jpg,http://2018.lecinemaclub.com/wp-content/uploads/2019/08/malika3.jpg,FILM NON DISPONIBLE EN LIGNE
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Nous sommes fiers de présenter cette semaine Malika s’est envolée, un moyen-métrage peu connu du talentueux cinéaste et cinéphile français Jean-Paul Civeyrac. Nous diffusons ce film à l’occasion de la sortie de Mes Provinciales à la Film Society du Lincoln Center à New York.
Marc vit une existence lasse et peu productive à Gennevilliers, financée par son ami d’enfance Nicolas, quelque peu plus ambitieux, pour qui leur amitié est inestimable. Lorsque Marc rencontre Malika, l’effet qu’elle a sur lui est indicible, hors-normes, bien que son statut clandestin peut la faire disparaître à tout moment.
Comme dans beaucoup des films de Civeyrac, Malika s’est envolée émerge comme d’un songe, de pensées discutées pendant un moment dans un café, pour s’approfondir et s’intensifier alors que le film évolue — ici, dans une réflexion sur le sentiment du vide, l’expulsion des immigrants clandestins, et les histoires qui nous sont arrachées.
"Avec Malika s’est envolée j’ai abordé pour la première fois la question politique (qui, plus tard, se déploiera plus pleinement dans Mon Amie Victoria). Pour la première fois aussi, j’ai essayé de filmer une relation d’amitié (thème décliné ensuite, et selon des formes différentes, dans Des Filles en Noir, Mon Amie Victoria et Mes Provinciales). Enfin, troisième première fois, j’ai eu recours à de la musique jazz, rock & pop alors que mon goût me pousse à utiliser de la musique classique (il y a tout de même un peu de John Cage à la fin). Toutes ces premières fois ont fait que Malika s’est envolée est à mes yeux un film très important : en permettant d’autres films, il a été un chemin qui (me) menait quelque part — ce qui n’est pas si souvent le cas."
— Jean-Paul Civeyrac
Jean-Paul Civeyrac est l’un des grands auteurs du cinéma français contemporain. Son premier long-métrage Ni d’Eve ni d’Adam (1996) fut cité comme un croisement entre le cinéma de Robert Bresson et de Nicholas Ray et son film Toutes ces belles promesses (2003), une adaption du roman de l’actrice iconique de la nouvelle vague française Anne Wiazemsky, a remporté le prix Jean Vigo. Une rétrospective de l’oeuvre de Civeyrac a été présentée à la Cinémathèque française en début d’année. Son neuxième long-métrage, Mes Provinciales, un film d’apprentissage sur des étudiants venus de Province à Paris pour étudier le cinéma, fut sélectionné cette année pour sa première mondiale à la Berlinale dans la sélection Panorama. Le film, sorti en avril au cinéma en France, fut applaudi par la critique; décrit tel “un éblouissement” par Serge Kaganski dans Les Inrocks, “un portrait très délicat des idéaux de jeunesse” par Marcos Uzal dans Libération, et “un récit initiatique bouleversant” par Philippe Azoury dans Grazia. Réalisation : Jean-Paul Civeyrac - 2008 - France - 35 min AVEC : Avec Mounia Raoui, Laurent Lacotte et Renan Carteaux - SCÉNARIO : Jean-Paul Civeyrac - PRODUIT PAR : Justin Taurand - IMAGE : Céline Bozon - MONTAGE : Louise Narboni Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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BEESWAX
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Andrew Bujalski
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2009
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États-Unis
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124 min
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Cette semaine, à l’occasion de la sortie aux États-Unis de son dernier film Support the Girls, nous sommes fiers de présenter le sarcastique, tendre et étonnamment profond troisième long-métrage d’Andrew Bujalski, Beeswax. C’est une histoire de deux soeurs, colocataires et bonnes amies, qui se soutiennent et s’entraident depuis toujours, et qui sont interprétées avec une sensibilité et un humour contagieux par les véritables soeurs Tilly et Maggie Hatcher. En plaçant ces deux jeunes femmes au sein d’une représentation détaillée et vivante d’un réseau d’amants, de collègues et de connaissances d’une petite communauté d’Austin, Beeswax est une révélation continuellement surprenante et perspicace sur la vie de tous les jours.
Le film commence lorsque Jeannie (Tilly Hatcher), co-propriétaire d’une boutique de vêtements vintage à Austin dans le Texas, se retrouve assaillie par des angoisses dues au fait que son associée (Ann Dodge) risque de la poursuivre en justice. Elle se tourne alors vers sa soeur au chômage (Maggie Hatcher) et son ex-petit ami étudiant en droit (Alex Karpovsky) afin d’obtenir des conseils. En développant comment les problèmes de Jeannie s’aggravent, Bujalski initie un portrait sur les activités économiques d’américains ordinaires qu’il poursuivra jusque dans ses films les plus récents, Results et Support the Girls. Simultanément, l’axe de narration principal est entrelacé avec une dizaine d’intrigues et de relations parallèles, toutes dépeintes avec minutie et subtilité, et mettant en scène certaines des meilleures performances d’acteurs piliers du mouvement “mumblecore” tels qu’Alex Karpovsky, les frères Zellner et Bob Byington. En repensant au film, Bujalski nous a dit :
"Je suis profondément chanceux d’avoir pu réalisé 6 longs-métrages. Parmi ces films, Beeswax semble être celui qui a été le moins vu et le moins bien reçu. Ce n’est probablement pas par hasard, mais je continue de soupçonner que ce soit mon meilleur film."
— Andrew Bujalski
L’un des réalisateurs clés du cinéma américain indépendant contemporain, Andrew Bujalski est un humaniste avec un sens ludique de la mise en forme. Ses films offrent sytématiquement un commentaire sur des sujets et lieux inattendus, repoussant les frontières du mouvement “mumblecore” dont il est l’une des figures dominantes. Étudiant à Harvard, il a été l’élève de Chantal Akerman et est resté proche de la cinéaste belge jusqu’à son décès en 2015. Ses premiers longs-métrages, Funny Ha Ha (2002) et Mutual Appreciation (2005), ont été extrêmement influents de par leur attention portée aux personnages dans une esthétique “lo-fi” mais réfléchie. En 2013, Computer Chess, un film d’époque excentrique et philosophique tourné avec des caméras vidéos fut présenté et primé au Sundance Film Festival. Son dernier film Support the Girls vient de sortir au cinéma aux États-Unis. Il met en scène Regina Hall dans le rôle d’une gérante débordée d’un “bar sportif aux serveuses avec des courbes”.
Réalisation : Andrew Bujalski - 2009 - États-Unis - 124 min AVEC : Avec Tilly Hatcher, Maggie Hatcher, Alex Karpovsky, David Zellner & Nathan Zellner - SCÉNARIO : Andrew Bujalski - PRODUIT PAR : Ethan Vogt, Dia Sokol Savage, Peggy Chen - IMAGE : Matthias Grunsky Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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SILK TATTERS
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Gina Telaroli
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2015
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Etats-Unis
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17 min
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Nous sommes heureux de présenter cette semaine Silk Tatters de Gina Telaroli, un montage expérimental et sensuel associant des prises de vues personnelles et des images de films et de l’histoire de l’art. À côté de sa pratique de cinéaste, Telaroli est une programmatrice, archiviste et critique accomplie, et l’on trouve dans Silk Tatters le film d’une compulsive et lucide observatrice.
Réalisation : Gina Telaroli - 2015 - Etats-Unis - 17 min Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL
Ses personnages sont empruntés d’autres films, mais contemplent eux aussi ce qu’ils voient, dans un mélange d’amour euphorique et d’une peur indomptée. Ils chantent aussi, et dansent et rêvent, jusqu’à ce que la nature réaffirme sa présence sous forme d’une fleur ou d’un champ. Après sa première lors du First Look Festival au Museum of the Moving Image en 2015, Silk Tatters fut présenté dans plusieurs autres festivals et galleries d’art.
Gina Telaroli nous a décrit l’élaboration de son film ainsi:
Durant l’automne 2011, on m’a fait découvrir Brigadoon de Vincente Minnelli, un film qui fait face à la nature compliquée du progrès, à l’improbabilité de maintenir le passé et à comment le conflit qui existe entre les deux peut parfois vous laisser le coeur brisé. Le film était projeté en 35mm à la Brooklyn Academy of Music (BAM), et entre les deux projections du soir, le programmateur Jake Perlin a parlé de la transition qui prenait alors lieu de la projection des films en 35 à la projection numérique. Cet automne-là, fut aussi marqué par le début d’une relation mouvementé avec des hauts et des bas. Quelques années plus tard, Brigadoon et toute la retrospective de Minelli hantaient encore mon esprit. Et en même temps cette relation, fondée sur la base fragile d’aimer et de vivre le cinéma, avait atteint sa fin après avoir pris un tournant progressivement destructeur. J’ai compris que c’était mauvais mais sans pouvoir le sentir. En résultat Silk Tatters, un film né d’autres films, et la tentative de résoudre un problème à travers ces oeuvres, d’inexplicablement tourner la page en faisant un retour en arrière. Ce film-montage est strictement le mélange d’images de films trouvées et de nouvelles images tournées en superposant des différentes nuances de lumière (autrement dit, il n’y pas de manipulation directe de la couleur). La tentative de créer quelque chose de nouveau en taillant le passé. Combiner le présent vivant, ces fleurs et plantes filmées à Central Park, avec le souffle haletant pour le passé, notre histoire du cinéma en évolution permanente. Trouver un nouveau contexte pour quelque chose (quelqu’un) qu’on aurait autrefois aimé.
Ayant grandit à Cleveland dans l’Ohio, Gina Telaroli est une cinéaste vivant à New York et l’archiviste vidéo de la société de production de Martin Scorsese, Sikelia Productions. Ses courts et longs-métrages ont été projetés entre autres à la Film Society of Lincoln Center, Anthology Film Archives, la Cinemateca Portuguesa, Chicago Filmmakers, le Cleveland Museum of Art, et le Museum of the Moving Image. Son dernier film, This Castle Keep fut présenté au New York Film Festival en 2016. Elle a aussi contribué et édité d’importantes anthologies sur les oeuvres de William A. Wellman, Allan Dwan et Tony Scott, et a programmé et était consultante sur des cycles de projections dédiés à ces réalisateurs au MoMA, Il Cinema Ritrovato, le George Eastman Museum, parmi d’autres. Elle a plus récemment été consultante sur la série Martin Scorsese Presents : Republic Rediscovered, une collection de 30 films projetés au MoMA commémorant les studios de cinéma de séries B (appelés “Poverty Row” ou allée de la pauvreté).
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EASY PIZZA RIDERZ
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Romain Gavras
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2002
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France
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9 min
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Nous présentons cette semaine Easy Pizza Riderz, l’un des premiers courts-métrages du réalisateur français Romain Gavras, produit avec Kourtrajmé, son collectif “Do-it-yourself”et influent, constitué d’un groupe d’amis désireux de tourner des films aussi librement que possible durant les années 90 et le début des années 2000.
Réalisation : Romain Gavras - 2002 - France - 9 min AVEC : Avec Dimitriu Bulatovic, Ladj Ly, Kim Chapiron, Butch Award, Tekilatex & Nazem - SCÉNARIO : Romain Gavras - PRODUIT PAR : Kourtrajmé Productions - MUSIQUE : Marco Casanova, Jérôme Gontier Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL
Le très réussi deuxième long-métrage de Gavras, Le Monde est à toi, un film sur des grangtser pop et comique se déroulant situé entre les banlieues de France et Benidorm en Espagne, présenté cette année à la Quinzaine des réalisateurs, sort le mercredi 15 août dans les salles françaises. Le film est merveilleusement interprété par un casting composé entre autres de Karim Leklou, Isabelle Adjani, Vincent Cassel, Oulaya Amamra, François Damiens et Philippe Katerine. Le Monde est à toi bénéficie aussi de la remarquable photo d’André Chemetoff, et d’une bande-son qui mêle morceaux de rap, chanson française, et compositions originales de Jamie XX.
Easy Pizza Riderz est un western urbain hilarant dans lequel on tue son prochain pour une paire de Reebok argentées. On y retrouve ce dont les jeunes français raffolaient à l’époque; baskets, livraisons de pizza, objectifs fisheye et musique funk. Réalisé lorsque Gavras avait à peine 21 ans, à l’aide d’une modeste caméra vidéo, ce court annonce déjà le talent et l’imagination du cinéaste, ainsi que sa capacité à saisir l’ère du temps.
“J’avais à peine 20 ans quand j’ai fait ce court. C’était une époque où avoir un ami qui travaillait dans un service de livraison de pizzas, et un ami qui possédait un fusil et des chapeaux mexicains, suffisait pour faire un petit film. La course poursuite avec les scooters est la chose la plus stupide qu’on ait faite; en plein Paris, sans casque et sans autorisation, avec un fusil qui tirait en live… C’était des temps délicieux, maintenant je suis triste quand j’ai pas cinq hélicoptères.”
Romain Gavras
Gavras a co-fondé Kourtrajmé en 1994 avec le cinéaste français Kim Chapiron (Sheitan, Dogpound) lorsqu’ils étaient encore adolescents, pour tourner des films bruts et amusants, de façon rapide et entre copains du nord-est de Paris et de sa banlieue. Ils ne souhaitaient surtout pas se préoccuper des significations intellectuelles ou morales de leurs films, tel le déclare leur manifeste dont une phrase dit “Je jure de ne donner aucun sens à mes films mais de créer des films pour les sens”.
Kourtrajmé a produit des dizaines de courts-métrages et clips musicaux, notamment L’arable Strait 2, (Je n’arrive pas) à danser par le groupe de rap français TTC (dont le Tekilatex figure dans Easy Pizza Riderz), et le court-métrage documentaire de Ladj Ly sur les émeutes de 2005 intitulé 365 jours à Clichy-Montfermeil. Leur équipe et groupe d’amis comptaient parmi d’autres Mathieu Kassovitz (qui venait tout juste de réaliser La Haine), le rappeur français Oxmo Puccino, l’animateur de télévision et journaliste Mouloud Achour et Vincent Cassel que l’on retrouve dans nombreux des courts du collectif (Les Frères Wanted II: La Barbichette).
Romain Gavras s’est imposé rapidement, et internationalement, comme un des réalisateurs de clips parmi les plus doués et originaux. Il est connu notamment pour ‘Stress’ de Justice, ‘Born Free’ et ‘Bad Girls’ de M.I.A, ‘No Church In The Wild’ de Jay-Z et Kanye West or encore ‘Gosh’ de Jamie XX. Fils du grand cinéaste grec Costa Gavras, il a réalisé en 2010 son premier long-métrage intitulé Notre Jour Viendra, et confirme avec Le Monde est à toi qu’il est l’un des cinéastes français parmi les plus intéressants. -
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UNIVITELLIN
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Terence Nance
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2016
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France
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15 min
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Le CiNéMa Club présente cette semaine Univitellin, qui revisite, dans un Marseille contemporain, le genre connu des histoires d’amour tragiques. Deux jeunes échangent de premiers regards dans un trajet de bus, en chemin vers leur travail. Au cours des 84 heures passés ensemble, ils parcours la ville partageant leurs goûts, points de vues, et histoires personnelles, et tombent amoureux. Un concours de circonstances soudain et tragique les rapprochera de façon inattendue. Le titre du film Univitellin est un mot français signifiant “des jumeaux identiques provenant du même oeuf.”
L’histoire évolue poétiquement entre narration et essai, et leur romance est représentée à travers des plans serrés et intimes des visages des amants, qui eux naviguent parmi des plans larges de paysages urbains marseillais. Une voix-off nous introduit à leur rencontre amoureuse, consciente et joueuse des clichés d’amour qu’elle utilise. D’autres aspects du film tel que la famille, la tradition et la diaspora se mêlent subtilement dans la trame de l’histoire.
"Ce film est un prologue improvisé sur les vies antérieures d'une personne, c'est une histoire sur deux personnes avant leur fusion karmique."
Terence Nance
Terence Nance est un cinéaste et artiste né à Dallas qui réside désormais à Brooklyn. Il s’est fait connaître avec son premier long-métrage An Oversimplification of Her Beauty, sélectionné à Sundance en 2012. En 2014, Nance a obtenu la bourse Guggenheim et a réalisé depuis de nombreux courts-métrages et clips musicaux dont une sélection peut être vue sur son site. Après sa première mondiale lors du Festival International du Film de Rotterdam en 2016, Univitellin fut présenté dans nombreux festivals autour du monde tel que le New York Film Festival et le Festival International du Film de San Francisco où il remporte le prix du meilleur court-métrage de fiction. La nouvelle série de Terence Nance, Random Acts of Flyness, vient de sortir sur HBO. Réalisation : Terence Nance - 2016 - France - 15 min AVEC : Avec Aminata M'Bathie, Badara N'Gom, Naky Sy Savané et Maman Faso - SCÉNARIO : Terence Nance - PRODUIT PAR : Yohann Cornu, Avi Amar - IMAGE : Shawn Peters - MUSIQUE : Akua Naru, Dany Levital - MONTAGE : Theo Lichtenberger - DECORS : Alexandre Marcault - COSTUMES : Julia Didier Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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ANTES DE IRME
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Mariana Sanguinetti
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2017
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Argentine
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10 min
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Cette semaine, Le CiNéMa Club présente Antes de irme (All Over the Place), le premier court-métrage habile et charmant, de la cinéaste argentine Mariana Sanguinetti. Une jeune femme (Agostina Luz López) entre dans un appartement. Elle a les clés et connait déjà le lieu. Comme prévu, elle y trouve ses livres, son ficus, ses vieilles habitudes. Mais Jimena s’est infiltrée dans sa propre demeure, jouant le rôle d’une cambrioleuse curieuse et maladroite. Elle a trouvé un moyen de revisiter le passé par une entrée insolite et décide de flâner quelques temps, de boire un verre d’eau fraîche et profiter de l’après-midi ensoleillée. Une première mondiale lors du Festival International du film de Rotterdam en 2017, l’élégant et ingénieux court-métrage de Sanguinetti a également été projeté au New York Film Festival et au Festival international du nouveau cinéma latino-américain de la Havane.
La construction du film semble très simple à première vue; un seul acteur, un seul lieu. Cependant, Sanguinetti et López exploitent pleinement cette mise en scène épurée, se déplaçant patiemment à travers un immeuble de Buenos Aires, allant du hall d’entrée jusqu’au toit, en utilisant un humour perspicace à chaque tournant. Le court-métrage déploie très finement les outils technologiques les uns contre les autres (l’écho une boucle du téléphone portable et du répondeur créant un gag sonore parfait), et développe la vulnérabilité et les rêveries de sa protagoniste sans jugement ou cynisme. Ce film nous rappelle l’anarchisme naturel de Chantal Akerman (que Sanguinetti cite comme influence), plus particulièrement les courts-métrages Saute ma ville et J’ai faim, j’ai froid ainsi que l’intrusion d’un domicile bizarrement tendre de Faye Wong dans Chungking Express de Wong Kar-wai.
Marianna Sanguinetti est une cinéaste et actrice argentine. Elle est diplômée de la Universidad del Cine à Buenos Aires, où elle a réalisé Antes de irme pendant ses études et a travaillé sur de nombreux courts-métrages en tant qu’actrice et assistante réalisatrice. Elle est actuellement en train d’écrire son premier long-métrage en collaboration avec Renzo Cozza, un acteur et cinéaste qui a joué dans Dear Renzo et La novia de Frankenstein (deux films qui ont précédemment été présentés par Le CiNéMa Club).
Réalisation : Mariana Sanguinetti - 2017 - Argentine - 10 min AVEC : Avec Agostina Luz López et Daniel Surasky - SCÉNARIO : Mariana Sanguinetti - PRODUIT PAR : Sonia Stigliano - IMAGE : Diego Esparza Jimenez - MUSIQUE : Tomás Azcárate - MONTAGE : Sonia Stigliano - DECORS : Luz Quevedo Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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THE LAYOVER
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Ashley Connor & Joe Stankus
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2017
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Etats-Unis
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10 min
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Cette semaine nous présentons en première, le tendre et drôle court-métrage co-réalisé par la directrice de la photographie américaine Ashley Connor et le réalisateur et monteur Joe Stankus. Sélectionné au New York Film Festival dernier, The Layover révèle la vie intime de deux stewards lors de l’anniversaire de la mort d’un proche.
Conjoints dans la vie réelle, Connor et Stankus ont lancé une série de courts-métrages mettant en scène les membres de leurs familles respectives. The Layover est leur deuxième court-métrage et est centré sur les deux oncles de Connor. L’inspiration pour cette série est partie d’un désir de travailler ensemble, sans pour autant avoir recours à un budget coûteux ou avoir à demander d’innombrables faveurs d’amis travaillant dans l’industrie du cinéma. Les deux co-réalisateurs forment à eux seuls l’équipe de tournage.
Connor et Stankus souhaitaient éviter de créer de simples documentaires sur leurs familles et ont préféré la création de courts récits narratifs attrayants. Stankus explique davantage les défis qu’ils se sont posés : “Comment ne pas simplement créer un documentaire mais une histoire au sens propre ? Comment incorporer éléments narratif qui nous plaisent au cinéma dans un projet centré sur de véritables personnes ? ” Le processus de Connor et Stankus consiste à créer une structure scénaristique, le squelette de l’histoire, dans laquelle la personnalité et le charisme de leurs sujets peuvent naturellement s’épanouir et envahir le portrait filmé.
"C'est un regard sur les instants de la vie des gens, les petits moments dont on ne parle jamais mais qui nous définissent le mieux."
— Joe Stankus
Cette structure réfléchie ainsi que l’expérience et les talents de Connor comme directrice de la photo, notamment ceux pour couvrir une scène et créer plusieurs points de vues, captive le spectateur à regarder un film qui a l’aspect d’un documentaire mais n’en est pas un. Pour Connor, c’est une manière d’approcher son métier différemment : “Je travaille désormais avec de grosses équipes de tournage, des bonnes caméras et beaucoup de matériel pour la lumière. Je possède déjà cette partie de mon travail qui est très stylisé et préparé, et ces courts-métrages sont une façon de retourner vers un cinéma plus direct. Pour moi, c’est une façon de rendre le processus aussi léger et l’approche aussi minimale que possible. Il n’y a pas d’effets de style et c’est précisément ce qui m’intéresse. Je ne cherche pas à amplifier le style mais plutôt à filmer de façon plus épurée, ce qui est très libérant.”
Ashley Connor et Joe Stankus sont tous les deux basés à New York. Connor est l’une des nouvelles directrices de la photographies les plus prometteuses du moment. Elle a récemment travaillé sur Person to Person de Dustin Guy Defa, Madeline’s Madeline de Josephine Decker, Tramps d’Adam Leon et Come As You Are de Desiree Akhavan qui a remporté le Prix du Jury lors du Sundance Festival cette l’année. Joe Stankus est un réalisateur et un monteur qui est également projectionniste au IFC Center. Ses courts-métrages ont été sélectionné dans le New York Film Festival, le Tribeca Film Festival, le Boston’s Independent Film Festival et le Maryland Film Festival. Pour voir davantage de leurs travaux respectifs: ashleyconnor.net et joestankus.com. Le premier court-métrage de leur série, The Backseat est centré sur les grands-parents de Stankus. Le couple de cinéastes vient de tourner deux nouveaux courts-métrages, l’un sur le père et le frère de Stankus et l’autre sur une croisière avec la famille de Connor. Réalisation : Ashley Connor & Joe Stankus - 2017 - Etats-Unis - 10 min AVEC : Avec Mike Adams et Ed O'Brien - IMAGE : Ashley Connor - MONTAGE : Joe Stankus Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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FOUR BOYS IN A VOLVO
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Gus Van Sant
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1996
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Etats-Unis
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4 min
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Nous sommes honorés de présenter cette semaine Four Boys in a Volvo, un beau et rare court-métrage réalisé par Gus Van Sant en 1996, dans une version restaurée par l’Academy Film Archive, à l’occasion de sortie États-Unis de Don’t Worry, He Won’t Get Far on Foot, le nouveau film du grand cinéaste américain. En quelques minutes et séquences, Gus Van Sant absorbe notre regard, et nous balade aux côtés de quatre jeunes adolescents en road trip dans le paysage américain désert.
Réalisation : Gus Van Sant - 1996 - Etats-Unis - 4 min AVEC : Avec Lucien, Danny, Joe, and Mark - SCÉNARIO : Ken Woodard - PRODUIT PAR : Steve Nealy - IMAGE : Harris Savides - MUSIQUE : Bill Frisell and Wayne Horvitz - MONTAGE : Wade Evans Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL
Four Boys in a Volvo fut conçu à partir d’images tournées pour une publicité pour Levi’s, sur laquelle Gus Van Sant possédait une complète liberté artistique. Après avoir livré son film publicitaire, Gus Van Sant a monté séparément ce film. Les merveilleux plans, éclairés en lumière naturelle, sont le résultat de la première collaboration avec le brillantissime, et regretté, chef-opérateur Harris Savides. Quelques années plus tard, ils ont commenceront à travailler ensemble sur Gerry (2002), puis tous les films de Gus Van Sant jusqu’à Restless (2011).
Dans Four Boys in a Volvo, des images se répétant d’une voiture roulant sur une route déserte nous rappellent les films Gerry et Last Days (2005) réalisés quelques années plus tard. Ce film, construit sur une série d’ellipses, évoque avant tout un des thèmes les plus chers de Van Sant: celui du portrait d’une adolescence en recherche d’identité, ayant le désir de se perdre.
Don’t Worry He Won’t Get Far on Foot, le nouveau film de Gus Van Sant, sorti en avril en France, est un biopic touchant et exaltant adapté des mémoires de l’artiste et dessinateur humoristique américain John Callahan, regroupant au casting Joaquim Phoenix, Jonah Hill, Jack Black, Rooney Mara, Kim Gordon, Beth Ditto et Udo Kier.
Le CiNéMa Club souhaite remercier Gus Van Sant et l’Academy Film Archive d’avoir rendu ce programme possible sur le site.
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CHAMELEON
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Anna Pollack
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2018
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Etats-Unis
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5 min
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Cette semaine, nous sommes heureux de présenter un court-métrage ingénieux et charmant réalisé par Anna Pollack, une jeune cinéaste récemment diplômée de NYU. Dans Chameleon, un jeune homme en vélo la nuit nous raconte un amour passionnel de son adolescence, se rappelant des petits détails qui l’ont marqués, de la qualité de caméléon de cette fille. Ce film de cinq minutes prend la forme d’une confession romantique nocturne.
Anna Pollack a utilisé un vrai message vocal laissé un jour sur son répondeur par son ami français Clovis. À partir de cette bande sonore, elle a construit un récit en mélangeant des images et vidéos de Clovis et d’autres amis, prises lorsqu’ils vivaient à Londres tous les deux, avec d’autres éléments trouvés sur internet, et un plan enregistré depuis Paris, que Pollack demande à Clovis de faire de lui-même pour cette vidéo. La jeune réalisatrice a ensuite édité, monté ces éléments, jouant avec les différentes textures et supports présents dans le film. Nous avons été étonnés par la simplicité, modernité et sensibilité du résultat.
“C’est un collage, un mélange de plusieurs formats et médias, de différents espaces, endroits et personnes qui sont issus d’une même période de ma vie. Je les ai rassemblés, bricolés, pour essayer essayer de faire fonctionner une histoire. J’aime qu’il y ait des niveaux différents au film: la narration est vraie, les images sont vraies, mais leur association est fictive.”
— Anna Pollack
Anna Pollack a grandi dans le Queens à New York. Elle se souvient d’avoir regardé beaucoup de films dans son enfance, y trouvant un moyen de s’échapper de la réalité, dont celle du lycée. Elle a fini ses études l’année dernière à la NYU Tisch School of the Arts, et partage son temps aujourd’hui entre un stage dans la production des frères Safdie et des premiers jobs payés comme celui de visionner et organiser les rushs du documentariste Udi Aloni. On peut voir sur son compte Vimeo d’autres vidéos comme A Family Portait ou Juan. Elle travaille aujourd’hui sur un ouvrage de photos et un film réalisés pendant un séjour en Jamaïque, pays d’origine de sa mère. Anna Pollack ajoute humblement : “J’aimerais sûrement un jour réaliser un long-métrage de fiction, quand je serai un peu plus âgée, mais pour l’instant mon truc c’est de filmer des vrais personnages, des vrais choses. J’ai envie de vivre plus avant de m’asseoir pour écrire.”
Réalisation : Anna Pollack - 2018 - Etats-Unis - 5 min AVEC : Avec Clovis Bataille - SCÉNARIO : Anna Pollack Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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L FOR LEISURE
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Whitney Horn & Lev Kalman
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2014
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Etats-Unis
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74 min
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Nous continuons notre programme coïncidant avec le BAMcinemaFest, le rendez-vous annuel du cinéma américain indépendant de Brooklyn, avec une séance spéciale de L for Leisure, le premier long-métrage ensoleillé de Lev Kalman et Whitney Horn qui fut présenté au festival en 2014. L for Leisure est une étude taquine de jeunes académiques américains en villégiature se déroulant en 1992 et 1993; un film sur la paresse et la flânerie, qui promène ses personnages à l’allure décontractée aux travers des Etats-Unis et du monde. Le film est à la fois un aperçu nostalgique d’un passé librement inspiré et de futures possibles hallucinés. Kalman et Horn sont invités de nouveau cette année au BAMcinemaFest pour la première mondiale de Two Plains & a Fancy, un western surréel et humoriste dans lequel on retrouve Laetitia Dosch dans un des rôles principaux.
Réalisation : Whitney Horn & Lev Kalman - 2014 - Etats-Unis - 74 min AVEC : Avec Marianna McClellan, Kyle Williams, Bro Estes, Libby Gery, Benjamin Crotty, Benjamin Coopersmith, Trevor Haav, & André Frechette III - SCÉNARIO : Whitney Horn & Lev Kalman - PRODUIT PAR : Whitney Horn & Lev Kalman - IMAGE : Whitney Horn - MUSIQUE : John Atkinson - MONTAGE : Whitney Horn & Lev Kalman - COSTUMES : Catherine Czacki Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL
L for Leisure est le résultat étrangement cohérent d’un film réalisé par fragments sur une période de quatre années, et avec peu de moyens. L’ensemble des acteurs est constitué d’amis et de connaissances, dont les cinéastes Benjamin Crotty et Mati Diop (dont les films ont été présentés précédemment sur Le CiNéMa Club). Whitney Horn double son rôle de réalisatrice avec celui de directeur de la photographie, donnant naissance à des images tournées en 16mm au format 4/3, dont les cadres saisissent aussi bien de beaux détails architecturaux et que de riches horizons de ciel et de mer. Ces images se fondent parfaitement à la musique hédoniste de John Atkinson. Si Barcelona de Whit Stillman et My Hustler d’Andy Warhol se retrouvaient dans une retraite d’ayahuasca, dans un trip chamanique et cinématographique, il y aurait des chances pour L for Leisure naisse de leur fusion.
"La distance entre l’histoire et le temps présent, et ce que signifie le temps qui s’écoule, est une réflexion continue dans notre travail. L for Leisure s’intéresse plus particulièrement à la mi-distance — un passé qui nous est encore accessible à travers nos souvenirs, et plus directement à travers toutes sortes d’objets du quotidien, mais qui curieusement semble irrécupérable."
— Whitney Horn & Lev Kalman
Lev Kalman et Whitney Horn ont grandi dans la banlieue de New York. Ils vivent et travaillent à présent à San Diego et San Francisco. Ils ont commencé à travailler ensemble il y a quinze ans, pendant leurs études à l’université de Columbia, avec une série de courts-métrages qui leur ont permis de développer leur style singulier. Après sa première mondiale à Rotterdam, et sa première américaine au BAMcinemaFest, L for Leisure fut décrit à sa sortie comme un “trip smooth et tropicool” par Clémentine Gaillot dans Libération, reconnu comme “effrontément original” par Filmmaker magazine, et doté d’une “mystérieuse alchimie entre une profonde ironie et une beauté intense” dans BOMB magazine. Nous sommes impatients de découvrir Two Plains & a Fancy, qu’ils décrivent comme un “Spa Western”. Ils développent en ce moment un projet de série intitulé Dream Team. -
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WE DEMAND
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Kevin Jerome Everson & Claudrena N. Harold
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2016
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États-Unis
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10 min
http://2018.lecinemaclub.com/wp-content/uploads/2019/06/wedemand6.jpg,http://2018.lecinemaclub.com/wp-content/uploads/2019/06/wedemand1c.jpg,http://2018.lecinemaclub.com/wp-content/uploads/2019/06/wedemand5.jpg,FILM NON DISPONIBLE EN LIGNE
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À l’occasion du BAMcinemafest, le rendez-vous annuel de Brooklyn célébrant le cinéma américain indépendant, Le CiNéMa Club vous présente cette semaine We Demand, un court-métrage réalisé par l’artiste et cinéaste Kevin Jerome Everson en collaboration avec l’auteure Claudrena N. Harold. We Demand est un portrait miniature de l’activiste afro-américan James Roebuck et de sa participation dans le mouvement contre la guerre du Vietnam. Brouillant les pistes entre la reconstitution historique et la fiction, We Demand devient un road trip sinueux de l’esprit, un parcours de l’action politique monté devant un ciel projeté en transparence. Ce court-métrage, qui fut présenté au Forum de la Berlinale en 2016, sera montré pour la première fois à New York au sein d’un programme consacré aux oeuvres et collaborations récentes de Kevin Jerome Everson au BAMcinemafest.
We Demand s’intéresse à James Roebuck, le premier président afro-américain du conseil des étudiants de l’université de Virginie, et à son rôle central dans les protestations historiques contre la guerre du Vietnam de cette université. Everson et Harold ont choisi de représenter Roebuck pendant des quelques moments précis de réflection et de préparation. Il y établit sa liste de requêtes à l’administration de l’université, en évoquant les figures politiques qui l’ont inspiré dans sa jeunesse. Le grain du 16mm en couleur laisse place au noir et blanc saisissant des images d’archives. Everson développe ses intentions autour de la forme de ce film:
"À la place d’un réalisme plus standard, je privilégie une approche qui neutralise les actions et déclarations du quotidien pour les transformer en gestes théâtraux, dans laquelle les images d’archives sont re-montées ou re-créées, de réelles personnes interprètent des scénarios de fiction inspirés de leur propres vies, des observations historiques sont mêlées à des récits contemporains. Ces films suggèrent le caractère incessant de la vie — aux côtés de sa beauté — et présentent aussi des métaphores indirectes sur la pratique artistique."
Kevin Jerome Everson a réalisé neuf long-métrages, dont The Island of St. Mathews (2013) et Tonsler Park (2017), et plus de 135 courts-métrages. Il a été le sujet de rétrospectives aux Film Archives d’Harvard, à la Tate Modern et au Whitney Museum. Il a reçu plusieurs bourse la fondation Guggenheim et de l’université d’Harvard.
Claudrena N. Harold enseigne l’histoire et les études afro-américaines à l’université de Virginie à Charlottesville. Ses ouvrages comptent: The Rise and Fall of the Marcus Garvey Movement in the Urban South (2007) et New Negro Politics in the Jim Crow South (2016). Elle a co-réalisé et produit six courts-métrages avec Kevin Jerome Everson.
Le CiNéMa Club souhaite remercier les cinéastes et Madeleine Molyneaux de Picture Palace Pictures, d’avoir permis la diffusion de ce film. Réalisation : Kevin Jerome Everson & Claudrena N. Harold - 2016 - États-Unis - 10 min AVEC : Avec Ricky Goldman, Richard Warner & Ryan Leach - SCÉNARIO : Kevin Jerome Everson & Claudrena N. Harold - PRODUIT PAR : Claudrena N. Harold & Madeleine Molyneaux - IMAGE : Kevin Jerome Everson - MONTAGE : Kevin Jerome Everson Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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BASICALLY et MUNCHAUSEN
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Ari Aster
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2013-2014
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États-Unis
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15 - 17 min
http://2018.lecinemaclub.com/wp-content/uploads/2019/06/ari1.jpg,http://2018.lecinemaclub.com/wp-content/uploads/2019/06/ari2.jpg,http://2018.lecinemaclub.com/wp-content/uploads/2019/06/ari3.jpg,Voir Basically. Voir Munchausen.
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À l’occasion de la sortie très attendue de Hereditary(Hérédité), le premier, brillant et effrayant film d’Ari Aster, nous sommes heureux de vous présenter cette semaine deux courts-métrages du jeune cinéaste américain: Basically et Munchausen.
Depuis les premières du film aux festivals de Sundance et de South by Southwest, Hereditarya été acclamé comme l’un des films d’horreurs les plus angoissantes et réussis de ces dernières années — annonçant l’arrivée d’un nouveau cinéaste américain prometteur. Le film vous plonge dans une histoire cauchemardesque dans laquelle une famille est hantée et terrorisée suite à la mort de la grand-mère maternelle (voir la bande-annonce ci-dessous). On y retrouve les interprétations étonnantes de Toni Colette, Alex Wolff, Milly Shapiro, Gabriel Byrne et Ann Dowd.
À travers ces deux courts-métrages, ces deux exercices de styles très différents, on décèle déjà l’ambition et l’audace d’Aster ainsi que des thèmes que l’on retrouvera au coeur d’Hereditary: les traumatismes familiaux, des personnages inquiétants, et l’utilisation de l’espace domestique comme un lieu troublant et morbide.
Basicallyest le premier épisode d’une série qu’Aster avait prévue de développer et qu’il a décrit comme une “collection idiosyncratique de portraits menés par des monologues” de résidents de Los Angeles. Le rôle principal est interprété par la superbe Rachel Brosnahan (House of cards, Plus fort que les bombes) qui joue ici une jeune actrice complètement égocentrique partageant avec les spectateurs, en regard-caméra, ses soucis intimes avec sa mère et son petit-ami. Cette satire à l’humour pince-sans-rire se déroule à travers une succession de vignettes architecturales qui contribuent à l’atmosphère étrange qu’Aster réussit à créer. Basically fut sélectionné au New York Film Festival en 2014.
Munchausen est un montage muet inspiré par les films Pixar. L’histoire est celle d’une mère qui, n’arrivant pas à accepter que son fils doive quitter leur maison pour aller vivre dans son université, décide de le rendre dangereusement malade. Ce film aux couleurs bonbons transforme le cliché de la douce vie pavillonnaire en un lieu pervers et macabre. Munchausenfut présenté au Fantastic Fest à Austin en 2013.
Avant de réaliser Hereditary, et après avoir reçu un diplôme en Réalisation du conservatoire d’AFI, Ari Aster avait déjà fait parlé de lui grâce à ses courts-métrages. Ari Aster ne se considère pas comme un réalisateur de films d’horreur, mais son prochain annoncé, aussi avec le studio américain A24, en sera un — et nous sommes déjà impatients de le voir. Réalisation : Ari Aster - 2013-2014 - États-Unis - 15 - 17 min AVEC : Avec Rachel Brosnahan, et avec Liam Aiken & Bonnie Bedelia - SCÉNARIO : Ari Aster - PRODUIT PAR : Ahsen Nadeem & Alejandro De Leon - IMAGE : Pawel Pogorzelski - MUSIQUE : Brendan Eder & Daniel Walter - MONTAGE : Arndt-Wulf Peemöller - DECORS : Bonnie Bacevich - COSTUMES : Dakota Keller Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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MANODOPERA
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Loukianos Moshonas
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2016
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Grèce & France
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30 min
http://2018.lecinemaclub.com/wp-content/uploads/2019/05/MD1.jpg,http://2018.lecinemaclub.com/wp-content/uploads/2019/05/MD3.jpg,http://2018.lecinemaclub.com/wp-content/uploads/2019/05/MD2.jpg,Film non disponible en ligne.
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Nous sommes heureux de présenter cette semaine) Manodopera, un court-métrage du franco-grec Loukianos Moshonas (disponible pour la première fois en streaming). Le jeune cinéaste y interprète son propre rôle, rénovant son appartement à Athènes avec l’aide de son voisin albanien plus âgé et expérimenté (Altino Katro). La journée, les deux hommes s’appliquent sans relâche et silencieusement, à démolir et reconstruire. La nuit, le jeune homme retrouve ses amis sur un toit surplombant la ville pour refaire le monde, confrontant leurs pensées et philosophies sur le monde. Suivant sa première au Festival de Locarno, dans la compétition Pardi di domani, Manodopera fut présenté au New Directors/New Films Festival et aux Premiers Plans d’Angers, et comporte les prémisses du long-métrage que Moschonas développe actuellement.
Dans Manodopera, les acteurs non-professionnels jouent des versions d’eux-mêmes, les évènements du film mêlent fiction et documentaire, et enregistrent la vraie rénovation de l’appartement de Moshonas et les échanges et sentiments d’un groupe d’amis intimes. La mise-en-scène est captivante et attentive; elle offre de la singularité et une dimension plus large au quotidien raconté dans le film. Le style est maîtrisé; des plans panoramiques et serrés saisissent soigneusement les gestes fugaces jusqu’à ceux-ci vibrent avec une étrange intensité. Le film est sensible à son espace; il dynamise la représentation des escaliers, fenêtres, et murs sur lesquels les personnages s’appuient, même lorsqu’ils sont abattus au marteau. Manodopera est un film stimulant sur les liens tissés entre le travail et la pensée, et leur relation à l’individuel ou bien à la camaraderie d’une tâche commune ou d’une nuit d’été. Moshonas évoque la tension entre action et inertie, discours et silence dans son film;
“Mon travail précédent est né du désir de filmer le discours comme une action, ou comme un risque pris par quelqu’un. Manodopera prolonge cela, en essayant d’amener des relations muettes, celles des actions de démolir et de construire, pour mettre l’accent sur le rapport entre les classes sociales.”
Né en 1985 à Athènes, Loukianos Moshonas a étudié à l’École des Beaux-Arts de Lyon puis au Fresnoy à Lille. Ses courts-métrages ont été présentés et primés dans de nombreux festivals (New Directors/New Films in NY, Premier Plans d’Angers, Documenta Madrid, Janela, Olhar de Cinema, Vila do Conde, Mar de Plata). Ses deux derniers courts-métrages, Manodopera (2016) et Jeunes hommes à la fenêtre (2017), ont été sélectionnés au Festival de Locarno, et le second fut récompensé du Prix de la European Film Academy pour le meilleur court-métrage européen. Moshonas développe en ce moment son premier long-métrage No God, No Master, inspiré du récit de Manodopera: un film noir parlant de classes sociales et d’éternels travaux de rénovation, mêlant réalité et science-fiction dans un appartement au sous-sol à Athènes. Réalisation : Loukianos Moshonas - 2016 - Grèce & France - 30 min AVEC : Avec Loukianos Moshonas, Panagiotis Oikonomopoulos, Altino Katro, Nikolas Dervenoulias & Anastasis Roubakos - SCÉNARIO : Arthur Harari & Loukianos Moshonas - PRODUIT PAR : Paul Conquet - IMAGE : Paul Guilhaume & Boris Munger - MONTAGE : Leonidas Papafotiou Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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PALENQUE
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Sebastián Pinzón Silva
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2017
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Colombie
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26 min
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Nous sommes heureux d’accueillir cette semaine la première de Palenque, un court portrait musical sur San Basilio de Palenque; un village colombien qui fut le premier en Amérique à se libérer de l’emprise coloniale et qui fut désigné site du patrimoine mondial par l’UNESCO en 2005. Le films nous introduit, avec mélodie et poésie, au quotidien des habitants de ce village. Réalisé par le jeune réalisateur colombien Sebastián Pinzón Silva, le court a été présenté au festival de Locarno et et au New Directors/New Films de la Film Society du Lincoln Center et du MoMA à New York.
Palenque est le projet de fin d’études à la Norwestern University de Chicago du jeune cinéaste colombien. Sa narration musicale est inspirée du rituel funéraire local appelé Lumbalú; un syncrétisme de traditions catholiques et d’Afrique de l’Ouest pendant lequel des chants et percussions accompagnent l’âme des morts durant neuf jours et nuits ,pour leur souhaiter un retour paisible dans leur terre ancestrale en Afrique. Sebastián Pinzón Silva a passé un été entier dans ce village et cette communauté, et a tourné son film en équipe réduite avec un petit budget.
"Je suis arrivé sans un scénario préconçu en tête. Beaucoup de mon temps sur place a été consacré au développement de l’idée du film. C’était important pour moi de développer le projet au sein de la communauté. J’ai travaillé étroitement avec Kuchá Suto, un jeune collectif local pour les médias. Ils m’ont présenté aux principaux personnages de mon film. Notre ligne conductrice principale pour ce film était de trouver de la musicalité dans le rythme de la vie quotidienne du village."
— Sebastián Pinzón Silva
Sebastián Pinzón Silva est un jeune réalisateur colombien qui souhaite explorer la conscience collective de son pays à travers ses films. Il a obtenu un diplôme en Cinéma et Télévision du Savannah College of Art and Design, ainsi qu’un MFA en Documentaires et Médias de la Northwestern University. Son travail été présenté dans des festivals tels que ceux de Locarno, True/False, SFFILM Fest, Cinélatino, et dans des institutions telles que le MoMA, le MACBA Buenos Aires, et le Museum of the Moving Image. Il vit à Chicago où il fait partie du collectif de film Mirror Stage. Il développe actuellement un long-métrage adapté du court-métrage qu’il a réalisé pour le National Geographic autour d’une communauté qui fut déplacée par les forces paramilitaires en Colombie en 2001.
Réalisation : Sebastián Pinzón Silva - 2017 - Colombie - 26 min AVEC : Avec Emelina Reyes Salgado, José Valdez Teherán, Rosalina Cañate Pardo & Joaquín Valdez Hernández - MONTAGE : Sebastián Pinzón Silva Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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HEAVEN IS STILL FAR AWAY
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Ryusuke Hamaguchi
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2016
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Japon
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38 min
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Cette semaine, en continuant notre écho à la compétition officielle du Festival de Cannes, nous sommes heureux d’accueillir la première d’un court-métrage réalisé par le nouveau et talenteux cinéaste japonais Ryusuke Hamaguchi, dont le film Asako été présenté à Cannes cette semaine.
Heaven Is Still Far Away est un conte contemporain de fantômes qui se déroule au Japon. Yuzo (Nao Okabe) et Mitsuki (Anne Ogawa) vivent ensemble dans le petit appartement de Yuzo, entretenant des rapports à la fois tendres et indifférents. Yuzo reçoit un appel de Satsuki (Hyunri), une documentariste déterminée à réaliser un film sur une tragédie passée qui a touché sa famille. Ils se rencontrer tous les trois, et cherchent ensemble à justifier les souvenirs et les secrets qui les relient.
Depuis son premier long-métrage en 2007, Ryusuke Hamaguchi a été très prolifique; il a réalisé deux courts-métrages, deux films documentaires et sept long-métrages. Parmi ces oeuvres, on retrouve son avant-dernière Senses, un film épique de cinq heures autour d’une amitié féminine, sélectionné au festival de Locarno en 2015, qui le fit connaître des critiques et cinéphiles occidentaux, et son dernier film Asako sélectionné en compétition officielle à Cannes. Heaven Is Still Far Away fut réalisé entre ces deux films. Le film est bien plus court et modeste par comparaison, mais prouve une fois de plus le talent du cinéaste dans sa transformation du familier à l’étrange, faisant resurgir joyeusement les émotions de la vie quotidienne moderne. Comme le suggère son titre mélancolique et optimiste, ces personnages sont imprégnés de sentiments, souvenirs et expériences, bien qu’ils semblent apparaître à première vue comme de simple personnages tombés par hasard à la portée de la caméra.
Mais Hamaguchi et ses acteurs réussissent à représenter ces mondes de manière quasi-fantomatique, à travers des gestes et des regards, des histoires et des confessions. Le résultat est inattendu; une histoire d’amour en cinq dimensions, comme dans L’Aventure de madame Muir de Joseph L. Mankiewicz ou bien dans Vers l’autre Rive de Kiyoshi Kurosawa. C’est un film aussi mystérieux que touchant. Voici le commentaire d’Hamaguchi sur son film:
"HEAVEN IS STILL FAR AWAY est une oeuvre courte, initialement réalisée exclusivement pour ceux qui ont soutenu mon film SENSES par financement participatif. Avec leur permission, nous pouvons maintenant présenter ce film au public. Ma première histoire de fantômes."
Né en 1978, Ryusuke Hamaguchi a étudié à l’Université des Arts de Tokyo, où il a obtenu un Master en Cinéma. Son film de fin d’études Passion, fut sélectionné au festival de San Sebastian en 2008, et The Depths (2010) fut présenté à TOKYO FILMeX. Il a ensuite co-réalisé avec Kô Sakai la série documentaire Tôhoku Documentary Trilogy ainsi que plusieurs longs-métrages de fiction dont Intimacies (2012).
Réalisation : Ryusuke Hamaguchi - 2016 - Japon - 38 min AVEC : Avec Nao Okabe, Anne Ogawa & Hyunri - SCÉNARIO : Ryusuke Hamaguchi - PRODUIT PAR : Hideyuki Okamoto & Satoshi Takada - IMAGE : Yoshio Kitagawa - MUSIQUE : Haru Wada - MONTAGE : Ryusuke Hamaguchi Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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THOSE FOR WHOM IT'S ALWAYS COMPLICATED
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Eva Husson
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2013
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France | États-Unis
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50 min
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Chaque année, pendant le Festival de Cannes, nous programmons les films de certains réalisateurs sélectionnés dans la compétition officielle de ce rendez-vous incontournable du cinéma international.
Nous présentons cette semaine Those for Whom It’s Always Complicated; un moyen-métrage réalisé par la cinéaste française Eva Husson, dont le second long-métrage Les Filles du Soleil sera projeté demain dans le Grand Théâtre Lumière. Golshifteh Farahani y interprète la commandante d’un bataillon de femmes kurdes qui se prépare à libérer leur village des mains d’extrémistes.
Those for Whom It’s Always Complicated est une comédie romantique en langue anglaise, réalisée en cinq jours dans la Death Valley. On y suit Camille et G.J, un couple de Los Angeles partant en road trip pour donner un nouveau souffle à leur relation. Leur aventure prend un tournant différent lorsque la meilleure amie de G.J s’incruste dans leur week-end amoureux.
Eva Husson a auto-produit ce film, signé l’image, et rédigé le scénario en collaboration avec ses acteurs. Dans ce film de quarante minutes, tourné rapidement avec peu de moyens, on décèle déjà le talent de la nouvelle réalisatrice française à travers la sincérité des dialogues, la tenue de sa mise en scène et la maîtrise de son esthétique. Those for Whom It’s Always Complicated fut diffusé sur Arte après avoir été sélectionné dans plusieurs festivals.
Après un Master en Littérature Anglaise et une license d’Espagnol à la Sorbonne, Eva Husson obtient un Master of Fine Arts en Réalisation de l’American Film Institute de Los Angeles. Pendant ces années de formation, la cinéaste partage sa vie entre la France, l’Espagne et les Etats-Unis. Son court-métrage de fin d’études Hope to Die fut sélectionné dans différents festivals (Cannes, Deauville, Tribeca) et nominé à la Student Academy Awards ainsi qu’à l’American Society of Cinematographers. Inspiré d’un fait divers, son premier long-métrage Bang gang: une histoire d’amour moderne raconte l’histoire d’un groupe d’adolescents d’une banlieue aisée de Biarritz qui, pour remédier à leur ennui, organise des orgies et les partage sur des réseaux sociaux privés. Présenté au festival de Toronto en 2015, le film a reçu un accueil critique remarquable en France et fut distribué aux Etats-Unis et en Angleterre. Nous sommes impatients de voir la signature d’Eva Husson de se développer sur son second long-métrage Les Filles du Soleil.
Réalisation : Eva Husson - 2013 - France | États-Unis - 50 min AVEC : Avec Camille Rousseau, G.J. Echternkamp & Morgan Kibby - SCÉNARIO : Eva Husson - PRODUIT PAR : Eva Husson & Alexandre Perrier - IMAGE : Eva Husson - MUSIQUE : Eben Smith - MONTAGE : Emilie Orsini Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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ACTUA 1
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Philippe Garrel
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1968
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France
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6 min
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Pour marquer le cinquantenaire de Mai 68, nous sommes honorés de vous présenter cette semaine Actua 1, un film fascinant réalisé par Philippe Garrel, à l’âge de vingt ans, pendant ces évènements légendaires qui ont profondément transformé la société française. Ce film en noir et blanc de six minutes, conçu comme des “actualités révolutionnaires”, est composé d’un mélange de plans tournés en 35mm par Garrel et de captations en 16mm d’étudiants-cinéastes participant aux révoltes. Il est accompagné de la voix off d’un homme et d’une femme croisant des segments d’informations et des mots d’ordre issus de l’esprit de 68; “Ce qui vient au monde pour ne rien changer, ne mérite ni égard, ni patience.”
Actua 1 est à la fois un document historique important et un film remarquable qui annonce le talent et la charge poétique du grand cinéaste français. Dans une émission d’Hors Champs pour France Culture, Garrel se souvient de l’époque à laquelle il tourne son premier court-métrage Les Enfants Désaccordés (1964), quelques années avant Actua 1:
"J’avais acheté une table de montage qui était près de mon lit; je montais tout le temps, j’adorais cela. C’est très intéressant le travail de cinéma comme un peintre travaille, c est à dire en atelier. C’est ce que j’avais essayé de faire. Je me demandais ce que l’on pouvait faire derrière la Nouvelle Vague, qui était en partie en décor naturel, et je pensais que cela pouvait être cela: avoir une vie de peintre. Aller un peu sur le terrain rencontrer les modèles, mais sinon avoir une vie d’atelier très importante, sur la table de montage, la caméra à côté… C’était complètement solitaire comme activité. Cela m’a donné une certaine économie et il reste quelque chose de cette économie dans mes films quand j’ai commencé à être produit, quand la gauche est arrivée au pouvoir."
Philippe Garrel
Actua 1 fut longtemps considéré comme un film perdu avant d’être retrouvé en 2014 aux aux Archives Françaises du Film, dûment étiqueté, puis restauré par la Cinémathèque Française. Garrel l’avait même reconstitué en partie dans son long-métrage Les Amants réguliers (2004), pensant que ce film avait disparu à jamais. Actua 1 aurait été projeté une seule fois, juste après avoir été tourné, et Jean-Luc Godard s’en souvenait encore trente ans plus tard, dans sa préface du livre “Une caméra à la place du coeur” sur l’oeuvre de Garrel; “Je me souviens aussi de ces plans en 68, les seuls où l’on voit les CRS de face avec la sombre austérité du 35 mm, alors que tout le monde ne faisait que du 16 flou, un flou dont le scope et le dolby ne nous ont pas sorti, bien au contraire.”
Enfant de Mai 68 et de la Nouvelle Vague, Philippe Garrel a commencé à réaliser dès l’âge de 16 ans, et est devenu l’un des auteurs les plus célèbres et respectés en France. Fils de l’acteur Maurice Garrel, il s’est souvent décrit comme un artisan du cinéma ainsi qu’un fervent disciple de Godard. Son oeuvre est déterminée par deux moment principaux. Au début de sa carrière, il réalise des films plus expérimentaux et “underground”, partageant une partie de ces années avec la chanteuse Nico avec qui il tourne quatre films dont La cicatrice intérieure (1972). À partir des années 80, il réalise des films plus narratifs, intimistes et autobiographiques dans lesquels il fait jouer ses enfants, les talentueux acteurs Louis et Esther. Philippe Garrel vit à Paris avec sa femme la cinéaste Caroline Deruas (L’Indomptée) dont nous avons présenté deux de ses courts-métrages sur Le CiNéMa Club; Le feu, le sang, les étoiles (2008) et Les enfants de la nuit (2011). Philippe Garrel a reçu deux fois le Lion d’argent du meilleur réalisateur à la Mostra de Venise: en 1991 pour J’entends plus la guitare, et en 2005 pour Les Amants réguliers.
Le CiNéMa Club souhaite remercier Philippe Garrel et la société d’éditions Re:Voir pour la diffusion de ce film. Réalisation : Philippe Garrel - 1968 - France - 6 min Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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A FUNERAL FOR LIGHTNING
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Emily Kai Bock
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2016
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États-Unis/Canada
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24 min
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Cette semaine, nous somme heureux de présenter, en exclusivité, le premier court-métrage de la jeune et brillante réalisatrice canadienne Emily Kai Bock. Elle est considérée comme un talent à suivre de près depuis qu’elle a réalisé son premier clip ‘Oblivion’ pour Grimes; que Paul Thomas Anderson a décrit comme « tellement génial » lorsqu’il l’a projeté pendant sa masterclass au New York Film Festival, pour la sortie de Inherent Vice. Emily Kai Bock s’est établi comme une réalisatrices de clips et de publicités les plus importantes, en travaillant pour des musiciens et groupes tels que Arcade Fire, Grizzly Bear ou Lorde, ou bien pour des marques comme Google, Yves Saint Laurent ou Coca-Cola.
À travers A Funeral For Lightning, livre un premier film narratif réussi et sensible. Le film est raconté du point de vue de Mandy, une jeune femme coincée entre les promesses faites par son mari et la réalité austère de sa situation. Son mari, Cornelius, lui avait vendu son désir d’une « vie libre », vivant en autarcie à la campagne, cultivant leur nourriture et chantant près du feu. Mais la réalité est dure; Mandy est maintenant enceinte de sept mois, et laissée seule dans leur maison décrépite au milieu de nulle part, sans argent, sans voiture ou de quoi se nourrir.
Pour la cinéaste, ce court-métrage est une réflexion sur l’abandon et la négligence comme forme d’abus émotionnel et psychologique dans les relations domestiques; ou comment les intentions d’amour sont des illusions si elles ne sont pas soutenues par des actes d’amour, et comment cette illusion peut-être elle-même très toxique. Emily Kai Bock s’est inspirée écrire cette histoire de fragments de sa vie personnelle et d’histoires qu’elle a entendu autour d’elles, principalement racontées par des femmes.
«Je voulais réaliser un film silencieux, calme, lent, avec peu de mouvements de caméra — une sorte d’antithèse de tous les clips que j’ai tournés — sans une musique dont le rythme dicte le montage et sans steadicam. Je voulais aussi jouer avec la perspective caméra subjective d’un personnage qui ne guide par forcément l’histoire, ce que tous les livres d’apprentissage au scénario vous déconseillent! Mais il s’agissait pour ce film de se placer de l’autre côté du personnage bruyant, narcissique, et dominant, parce que dans la vie certains n’ont aucun pouvoir dans cette situation. Ma protagoniste est emprisonnée dans sa propre soumission et, pendant tout le film, tente de trouver sa force et son autonomie.»
— Emily Kai Bock
La structure non-linéaire du film, qui va et vient entre le moment présent, des flashbacks et des rêves, était une intention déjà présente dans le scénario. Emily Kai Bock souhaitait rapprocher le spectateur de l’état mental en détresse de son personnage, qu’elle décrit comme « prise dans une spirale dans laquelle elle se replonge dans sa mémoire et se projette dans ses rêves, pour comprendre comment elle en était arrivée là et comment en sortir. »
Réalisation : Emily Kai Bock - 2016 - États-Unis/Canada - 24 min AVEC : Avec Annie Williams et Daniel Frazier - SCÉNARIO : Emily Kai Bock - PRODUIT PAR : Emily Kai Bock & Lora Criner - IMAGE : Evan Prosofsky - MONTAGE : Emily Kai Bock - DECORS : Brit Doyle - COSTUMES : Samantha Roe Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL
Elle a fait un casting sauvages, pendant ses repérages à Nashville, pour trouver ses deux acteurs Annie Williams and Daniel Allen Frazier Jr. — deux acteurs qui n’avaient auparavant jamais joué, et qui pourtant incarnent les personnages avec authenticité et sincérité. Elle explique qu’elle a appris « à trouver ses vrais personnages fictifs dans le monde » pour le casting de ses clips.
Les références de la réalisatrice pour le film étaient les photographies de Joel Sternfeld et de William Eggleston, et les tableaux d’Edward Hopper. Emily Kai Bock et son collaborateur étroit, et petit-ami, le jeune et talentueux chef-opérateur Evan Prososfsky, tournent dès qu’il peuvent en pellicule. « Je suis amoureuse de la pellicule; la palette de couleurs et les tons que l’on peut obtenir avec sont si riches, il n’y a presque pas besoin d’étalonner en post-production. Je suis toujours si heureuse du processus et du résultat, qui est comme un mélange de la vue humaine et de peinture à l’huile… »
Prosofsky lui développe leurs choix de pellicule pour le film; « Nous avons décidé d’une approche similaire à celle expérimentée sur note clip ‘Afterlife’ pour Arcade Fire, où nous avons mélangés des séquences de rêve tournées en 70mm et des moments de réalité en 35mm, afin d’élever certaines scènes. J’étais époustouflé la manière dont le 70mm offre à chaque plan comme une force émotionnelle, la précision et profondeur apparaît presque transformative, libérant de l’aspect romantique que le 35mm offre fréquemment. Pour tourner en pellicule, ils ont choisi de faire des compromis; comme ceux de tourner en équipe réduite et d’éclairer principalement en lumière naturelle, ou d’acheter des fins de bobines pour que la pellicule coûte moins chère (leur pellicule 70mm provenait des fins de bobines d’Interstellar!)
Emily Kai Bock est née à Toronto et vis maintenant à Los Angeles. Elle est diplômée d’un Master en arts plastiques, avec une concentration sur la peinture et la sculpture, de l’Université Emily Carr de Vancouver. Elle a commencé par réaliser des clips pour ses amis à Montréal — comme pour Grimes et son clip ‘Oblivion’, qui fut un succès critique et viral. Elle a réalisé le court documentaire Spit Gold Under An Empire sur la scène undeground du rap à New York pour Sundance TV et Nokia Music.
Lors de sa première au Festival International de Toronto, A Funeral for Lightning fut sélectionné par le festival parmi les dix meilleurs films canadiens, et le court-métrage gagna le Grand prix du Jury du Festival du film de Los Angeles. En 2017, elle reçut une bourse et un accompagnement par l’organisation new-yorkaise philanthropique Cinereach pour développer son premier long-métrage dont elle rédige en ce moment le scénario et qui sera son premier film de genre. Nous sommes impatients de le voir. Vous pouvez voir plus de son travail sur son site internet. -
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FOLLOW THE ROSES
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Jen Steele
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2017
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États-Unis
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23 min
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Nous présentons cette semaine le premier court-métrage de Jen Steele, une photographe et journaliste new-yorkaise. Inspiré de ses souvenirs de jeunesse, Follow The Roses se déroule dans une petite ville rurale du Wisconsin où Steele a grandi. Le film saisit, à travers de belles images tournées en Super 16mm, les aventures estivales de deux petites filles à moitié conscientes du désarroi émotionnel de leur mère, suite à l’arrestation (hors-champ) de leur père.
Le rôle de la mère est interprété par la jeune nouvelle actrice anglaise Olivia Cooke (Me and Earl and the Dying Girl, Ready Player One) et la musique, composée par Jesse Marchant, regroupe des morceaux de Bob Dylan et de Carly Simon.
Follow The Roses est né du long-métrage que Jen Steele écrivait pour sa mère en 2015, avant son décès l’année suivante. Steele désirait explorer ses souvenirs de jeunesse, et plus particulièrement comment elle fut spectatrice des souffrances de ses parents liées à leur addiction à l’héroïne; « Je voulais raconter une histoire sincère et vraie sur la réalité des personnes qui souffrent de problèmes d’addiction en me concentrant sur les répercussions plutôt que sur les sujets. Ce court-métrage est le début de ce portrait. » explique la cinéaste qui travaille à nouveau sur son long-métrage.
Jen Steele a choisi de raconter l’histoire du point de vue de la petite fille aînée, essayant de saisir le plus de plans à la hauteur du regard d’un enfant. Chaque lieu de tournage est un lieu de son enfance, et elle a tourné avec son équipe pendant les congés du 4 juillet; « Cela a amplifié l’étrangeté et l’exaltation du charme romantique américain présent dans le village où nous tournions” explique la jeune cinéaste.
Jen Steele travaille comme photographe et journaliste à New York. Vous pouvez voir son travail sur son site. Elle a aussi fondé le plateforme Girls I Know destinée à mettre en valeur les jeunes femmes qu’elle admire autour d’elle.
Réalisation : Jen Steele - 2017 - États-Unis - 23 min AVEC : Avec Olivia Cooke, Raye Levine, Mason Matthias & Ruby Kewitz - SCÉNARIO : Jen Steele - PRODUIT PAR : Alex Bach & Jen Steele - IMAGE : R. Aaron Webster - MUSIQUE : Jesse Marchant - MONTAGE : Ben Sozanski - COSTUMES : Tessa Matthias Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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CITY OF TALES
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Arash Nassiri
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2017
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France
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21 min
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Cette semaine, nous présentons un des courts-métrages sélectionnés à la 47ème édition du New Directors/New Films Festival, programmé par la Film Society of Lincoln Center et le MoMA. Réalisé par Arash Nassiri, jeune artiste et cinéaste franco-iranien, City of Tales est une expérience esthétique et onirique, tournée de nuit à Los Angeles pendant ‘Norouz’, le nouvel an iranien. Le film met en scène des souvenirs de Téhéran dans les années 70, issus d’entretiens avec des iraniens vivant à présent à l’étranger, à travers le dialogue de jeunes résidents de la Cité des Anges. Un univers urbain et imaginaire, suspendu dans le temps et l’espace, prend forme au milieu des rues éclairées par les néons et feux d’artifice. City of Tales est produit par la jeune société de production parisienne Jonas Films.
Le travail d’Arash Nassiri se concentre sur les espaces qu’il interprète comme des “lieux spéculatifs où les idéologies peuvent devenir visibles.” City of Tales est né d’une réflexion autour de la modernisation et de l’occidentalisation de Téhéran dans les années 70, avant la révolution islamique de 1979, et plus particulièrement de l’influence du mode de vie américain sur la culture et l’architecture de la ville.
Le jeune cinéaste a interviewé une trentaine d’iraniens, qui vivent aujourd’hui en Europe et en Amérique du nord, et enregistré leurs souvenirs de cette époque afin d’écrire le dialogue de son film, une « mémoire » de la diaspora iranienne. Arash Nassiri a choisi de mettre en scène et matérialiser ces souvenirs dans la ville de Los Angeles; le lieu dont provenait cette influence culturelle américaine et qui possède aujourd’hui une large communauté iranienne. Il décide de tourner le film pendant ‘Norouz’, qui veut dire le ‘Jour Nouveau’ en persan.
« J’aime penser ce film comme une thérapie de groupe. La mise en scène de ces souvenirs rapportés dans les rues de Los Angeles déplace les histoires intimes de ces gens dans l’espace public de la ville, les rendant visibles. Ainsi l’espace matériel de Los Angeles et espaces virtuels décris dans ces souvenirs interagissent, comme le frottement de deux plaques tectoniques. »
Arash Nassiri
City of Tales est le cinquième film d’Arash Nassiri, né à Téhéran et résidant aujourd’hui à Paris. Il passe par l’ École des Beaux-Arts, effectue un programme d’échange à Berlin puis étudie la photographie et la video aux Arts Décoratifs de Paris, et complète sa formation au Fresnoy. City of Tales a aussi été sélectionné cette année à la Berlinale et au Cinéma du Réel du Centre Pompidou. Les films d’Arash Nassiri ont été projetés dans plusieurs expositions et festivals en France et à l’étranger, dont notamment à la Biennale d’Architecture de Venise et à la Fundació Suñol à Barcelone. Réalisation : Arash Nassiri - 2017 - France - 21 min SCÉNARIO : Arash Nassiri - PRODUIT PAR : Elsa Klughertz - IMAGE : Jordane Chouzenoux - MUSIQUE : Raphaël Henard - MONTAGE : Pierre Deschamps & Julien Soudet - DECORS : Militza Solorio - COSTUMES : Anne-Line Desrousseaux & Tristan Lahoz Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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CAPRICE
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Roi Cydulkin
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2015
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États-Unis
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85 min
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Nous sommes honorés d’accueillir la première du très beau et radical premier long-métrage du jeune cinéaste new-yorkais Roi Cydulkin. Caprice est un film à la forme libre, une symphonie visuelle, qui vous plonge dans une aventure hypnotique et lyrique à New York. On y suit un jeune homme (joué par Cydulkin) qui peine à trouver son identité à travers trois relations obsessionnelles (les trois chapitres du film) et qui sombre progressivement dans une sorte de maladie surréelle.
Dans ce film captivant, rythmé par son montage et sa musique, les personnages sont incarnés, avec une admirable spontanéité, par la DJ Clara Deshayes (Clara 3000), l’actrice et mannequin Abbey Lee (Mad Max: Fury Road), le fondateur du label Terrible Records Ethan Silverman, l’artiste et actrice India Menuez et le chef opérateur du film Patrick Parker. Roi Cydulkin concède que Caprice n’est pas fait pour tout le monde, mais laissez le film parler pour lui, en espérant que vous serez emportés comme nous l’avons été.
Caprice commence en suivant un jeune couple qui s’enferme dans des rêves enfantins, utilisant la ville comme terrain de jeu. À mesure que la réalité les rattrapent, leur relation s’amochit et s’effondre. Jusqu’à la fin du film, le jeune homme cherche en vain à recréer cette relation fantasmée et co-dépendante — en étant à chaque fois plus inquiétant et perturbant.
Roi Cyduklin a tourné ce film il y a quelques années, inspiré par son entourage à l’époque, par « le sentiment qu’il y avait dans l’air, cette insatisfaction, compétition, et confusion présentes entre l’enfance et l’âge adulte, lorsque l’on a 20 ou 25 ans. » Le jeune cinéaste a auto-produit son film sans aucun budget, et l’a tourné en dix jours. Il a choisi des amis pour interpréter les rôles, mené seul cette équipe de cinq ou six personnes dans laquelle chacun aidait comme il pouvait : « Ce fut une expérience fluide et amusante, toute l’équipe était incroyablement généreuse et impliquée. C’était fou mais beau, un vrai travail d’équipe. »
« CAPRICE parle de ce qui se passe quand l’expérience est soudainement placée dans le cadre : pas du New Yok que tous les new-yorkais connaissent, mais d’un New York qui est vécu par les personnages du film — de la même manière que le New York vécu par une personne peut-être totalement différent que celui perçu par son voisin… Je souhaitais simplement réaliser quelque chose d’instinctif, en ayant confiance dans mon goût et mes compétences, dans mes collaborateurs, confiance dans l’idée de départ et dans le processus de création. »
— Roi Cydulkin
Lorsque le réalisateur a trouvé le mot ‘caprice’, il a tout de suite su que cela devait être le titre. Il nous cite les différentes définitions du mot en anglais qui selon lui évoquent parfaitement le film et sa production : « un soudain et inexplicable changement d’humeur et de comportement, un morceau de musique animé et plus particulièrement libre et court dans sa forme, une peinture ou tout autre œuvre d’art qui représente un fantasme ou un mélange d’éléments réels et imaginaires. »
Au moment du tournage, Cydulkin était influencé par des films tels que Medium Cool (1969) de Haskell Wexler, les films de Warhol, de documentaires tels que Cracked Actor (1975) d’Alan Yento ou Poto & Cabengo (1980) de Jean-Pierre Gorin, Stroszek (1977) de Werner Herzog, et les films de Nicolas Roeg, particulièrement The Man Who Fell To Earth (1976).
Roi Cydulkin est né et a grandi à New York. Il travaille aussi comme monteur pour la photographe Harley Weir, et le directeur artistique et réalisateur Fabien Baron. Il a été finaliste du Sundance Screenwriters Lab et est actuellement en train de finir le scénario de son second long-métrage. Entre 20 et 25 ans, Roy Cydulkin a passé la plupart de son temps à faire de la musique, en s’imaginant devenir écrivain. Interrogé sur les réalisateurs qu’il admire, Cydlkin évoque Pier Paolo Pasolini, Abbas Kiarostami, Dusan Makavejev, Andrzej Żuławski et Rainer Werner Fassbinder, parmi d’autres. Réalisation : Roi Cydulkin - 2015 - États-Unis - 85 min AVEC : Avec Roi Cydulkin, Clara Deshayes, Abbey Lee, Ethan Silverman, India Menuez, Patrick Parker & Christopher Landon - SCÉNARIO : Roi Cydulkin - PRODUIT PAR : Roi Cydulkin & Kenzo Niwa - IMAGE : Patrick Parker - MONTAGE : Roi Cydulkin Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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FIVE MILES OUT
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Andrew Haigh
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2009
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Angleterre
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18 min
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Cette semaine, à l’occasion de la sortie prochaine de La Route Sauvage, le nouveau film du remarquable cinéaste britannique Andrew Haigh (Week-end, 45 ans), nous présentons son court-métrage Five Miles Out, réalisé et présenté à la Berlinale en 2009.
Five Miles Out annonce le talent d’Andrew Haigh de raconter, avec une grande sensibilité, des personnages et histoires émotionnels. Dans ce court, une jeune fille est envoyée passer des vacances avec ses cousins au bord de la mer où elle y rencontre un jeune garçon aventureux. Tout le long, sa sœur qui est hospitalisée, occupe son esprit.
Five Miles Out fut décisif dans la carrière d’Andrew Haigh; ce fut sa première collaboration avec son producteur Tristan Goligher avec qui il réalisera son brillant second long-métrage Week-end (2012) qui fut applaudi internationalement.
Avant de réaliser Week-end, et son premier film auto-produit Greek Pete, Andrew Haigh a commencé sa carrière comme assistant monteur sur des films variés tels que Black Hawk Down (2001) de Ridley Scott ou Mister Lonely (2007) d’Harmony Korine. Après Week-end, Andrew Haigh réalisa la série Looking produite par HBO, et son très beau troisième film 45 ans, interprété par Tom Courtenay et Charlotte Rampling qui fut nominée pour l’oscar de la Meilleure Actrice pour ce rôle.
Son nouveau long-métrage La Route Sauvage est un film poétique et profond sur le désir d’amour, de famille, d’acceptation, raconté à travers le prisme de la connexion entre une jeune homme et un cheval de course. Le film sera distribué par A24 aux Etats-Unis la semaine prochaine, et sortira en France le 25 avril.
Réalisation : Andrew Haigh - 2009 - Angleterre - 18 min AVEC : Thomas Malone, Dakota Blue Richards & Gillian Waugh - SCÉNARIO : Andrew Haigh - PRODUIT PAR : Tristan Goligher - IMAGE : Mátyás Erdély - MUSIQUE : James Edward Barker - MONTAGE : Lea Morement - DECORS : Sarah Finlay - COSTUMES : Marianne Agertoft Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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I'M CAROLYN PARKER
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Jonathan Demme
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2011
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États-Unis
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91 min
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Cette semaine, nous vous présentons un documentaire réalisé par le brillant cinéaste américain Jonathan Demme, décédé il y a près d’un an. I’m Carolyn Parker: The Good, the Mad and the Beautiful dresse le portrait intime d’une femme courageuse d’une soixantaine d’années. Carolyn Parker fut l’une des dernières personnes à quitter sa maison lorsque l’ouragan Katrina approchait la Nouvelle-Orléans, et la première à retourner dans son quartier dévasté.
Jonathan Demme, aux côtés de son producteur Daniel Wolff, ont suivi Carolyn Parker sur une période de cinq ans, fascinés par sa résistance et son optimisme dans sa lutte pour reconstruire sa maison, sauver son église et sa communauté. « Carolyn est une personne extraordinairement inspirante… Je pense que ce film fait partie de la solution, car Carolyn Parker en fait clairement partie.»
«Nous savons tous que les médias disparaissent peu de temps après les grands dégâts. Je voulais juste descendre en Louisiane et y faire quelque chose, alors j’ai commencé à m’y rendre périodiquement. Je ne pensais pas vraiment en tirer un film, mais progressivement je m’y suis attaché. On devient admiratif du travail des volontaires, et aussi vraiment furieux contre la bureaucratie.»
Jonathan Demme
Arrivés à La Nouvelles-Orléans, Jonathan Demme a entendu parlé d’une communauté qui refusait d’évacuer leur quartier (le Lower Ninth Ward) que les autorités locales souhaitait raser. Dès leur première rencontre avec Carolyn Parker, Demme et son producteur furent émerveillés par sa personnalité et ténacité débordantes. Ils décidèrent rapidement qu’elle deviendrait la voix principale de leur film. À chacune de leurs visites, Carolyn leur témoignait plus de détails sur son passé et sa bataille.
« C’est une incroyable narratrice – j’avais le sentiment que Carolyn connaissait l’histoire qu’elle voulait raconter, qu’elle savait ce qui était important de partager avec les caméras » Demme expliqua dans un entretien à la sortie du film. Ils apprirent que Carolyn était née dans la ségrégation du Sud des Etats-Unis puis, adolescente, avait participé activement au mouvement des droits civiques. Ainsi, elle ne devint pas seulement le sujet parfait pour représenter les conséquences traumatiques de l’ouragan, mais elle «personnifiait aussi tout un partie de l’histoire des Etats-Unis».
L’œuvre de Jonathan Demme est éclectique et impossible à catégoriser. Il était l’auteur de grands succès hollywoodiens tels que Le Silence des agneaux (1991) pour lequel il remporta l’Oscar du meilleur réalisateur et du meilleur film. Il a aussi réalisé Melvin and Howard (1980), Something Wild (1986), Philadelphia (1993) et Rachel Getting Married (2008). Il signe aussi de nombreux documentaries musicaux dont un de ses meilleurs films, Stop Making Sense (1984), qui immortalisa les concerts innovants des Talking Heads en 1983. On retrouve dans toutes les oeuvres de Demme, d’une manière ou d’un autre, une profonde conscience politique, un attachement pour la fragilité des êtres humains ainsi qu’un esprit rock ‘n’ roll. -
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BEIGELS ALREADY
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Debbie Shuter
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1992
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Angleterre
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9 min
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Nous présentons cette semaine un charmant court documentaire qui saisit, en 1992, la vie nocturne de ‘Beigels Bake’, une boutique de bagels culte sur Brick lane dans l’est de Londres. Beigels Already est un exemple parfait du portrait filmé réussi d’un lieu. En huit minutes dynamiques, le court vous plonge dans l’atmosphère de la boutique et de ses cuisines, vous fait rencontrer sa clientèle et ses employés charismatiques, vous montre le processus de fabrication d’un bagel, et enquête sur les raisons de son succès.
“C’est certainement la meilleure chose au monde, tout juste après un fantasme sexuel, lorsque l'on ne peut pas coucher avec quelqu'un.”
Un jeune homme dans le film
Beigels Already fut réalisée par Debbie Shuter, un productrice britannique qui, a l’époque chercher à percer dans l’industrie cinématographique en travaillant comme assistante. Elle a réalisé et produit ce court toute seule, et puis réussit à le vendre à la BBC.
Le court-métrage est depuis présenté à travers le monde, certainement pour le moment magique et nostalgique qu’il délivre mais aussi car son sujet, la boutique Beigels Bake, est depuis devenue une destination mondialement connue. Ouvert en 1974, le magasin continue de servir ses clients 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 — produisant 7000 bagels par jour. Plus étonnamment, ils n’ont depuis jamais changer leurs prix, malgré l’embourgeoisement de son quartier; 30 pence le bagel, £1.80 le bagel au saumon. -
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LEGAL SMUGGLING WITH CHRISTINE CHOY
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Lewie & Noah Kloster
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2016
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États-Unis
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4 min
egal
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egal
« Cela a commencé doucement. Un été entier pour réaliser un court de quatre minutes ? C’était notre toute première animation donc nous avons fait attention à bien faire des pauses, en dehors du studio, pour prendre un café ou faire une promenade en vélo. Une préparation qui a donné le ton et l’allure décontractés de nos animations. »
Lewie and Noah Kloster
egal Réalisation : Lewie & Noah Kloster - 2016 - États-Unis - 4 min SCÉNARIO : Christine Choy - PRODUIT PAR : Lewie and Noah Kloster - MUSIQUE : Eric Heltemes Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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ACROSS MY LAND
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Fiona Godivier
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2017
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États-Unis, France
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16 min
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Cette semaine nous accueillons la première du second court-métrage de la jeune réalisatrice franco-chilienne Fiona Godivier. Présenté en sélection officielle du Festival de Cannes l’année dernière, Across My Land dresse le portrait d’une famille vivant en Arizona dans une ville frontalière du Mexique. Le père, qui appartient aux ‘minutemen’ (des milices privées qui surveillent la frontière américaine pour traquer les immigrants), décide d’emmener son fils dans une de ses rondes nocturnes.
À l’appui d’une mise en scène maîtrisée, Fiona Godivier développe un sujet qui se retrouvera au cœur de l’actualité (le film fut tourné avant l’élection présidentielle américaine de 2016). Summer Phoenix interprète le rôle de la mère, et la musique est confiée au musicien électronique français Jackson. Across My Land fut co-produit par Random Bench et Joaquin Phoenix.
Fiona Godivier découvre l’existence des ‘minutemen’ en faisant des recherches sur les murs qui protègent les frontières des pays, un concept auquel elle s’oppose philosophiquement et politiquement. Elle décide ainsi d’en faire le sujet de son scénario. La jeune cinéaste approfondit ainsi ses recherches et obtient une autorisation pour observer des gardes-frontières américains pendant leurs patrouilles. Elle décide aussi de suivre des ‘minutemen’; une expérience qu’elle choisit de raccourcir, ne se sentant pas en sécurité.
«J’ai cherché à raconter une histoire intime qui réfléchit autant sur le concept du mur frontalier, que sur l’éducation, la peur et le port d’armes.»
Fiona Godivier
Fiona Godivier est née en France d’une mère chilienne et d’un père français. Elle grandit à Paris et étudie la photographie à l’International Center of Photography à New York. Après être rentrée en France pour suivre des cours d’animation 3D au Studio Mercier, elle commence par réaliser des clips de musique et des vidéos de mode. En 2014, elle réalise et produit son premier court-métrage Deep Down, pour lequel Scarlett Johansson enregistre la voix off. Le film reçoit le prix du Meilleur film expérimental au Festival de Toronto. Fiona Godivier est actuellement à l’écriture du scénario de son premier long-métrage. Nous sommes impatients de la voir passer au format long. Réalisation : Fiona Godivier - 2017 - États-Unis, France - 16 min AVEC : Avec Summer Phoenix, Timothy V. Murphy, Preston Bailey & Gaia Peddy - SCÉNARIO : Fiona Godivier & Thymaya Payne - PRODUIT PAR : Michael Tubbs, Adrian Salpeter, Liz Levine & Fiona Godivier - IMAGE : Kenton Drew Johnson - MUSIQUE : Jackson - MONTAGE : Giulia Rodino - DECORS : Katie Dineen - COSTUMES : Maggie Maceri Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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MYSTERY
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Andrey Zvyagintsev
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2011
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Russia
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6 min
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Nous présentons cette semaine un court-métrage du grand cinéaste russe Andreï Zviaguintsev réalisé en 2011. Prix du Jury du dernier Festival de Cannes, son cinquième long-métrage Faute d’amour est nominé à la fois aux Césars et aux Oscars pour le Meilleur film étranger. Son langage cinématographique est magistral, et ses films, dont les thèmes récurrents sont la famille et les dilemmes moraux, dressent un portrait saisissant de la Russie contemporaine.
Mystery donne un aperçu de la maîtrise du septième art d’Andreï Zviaguintsev. En quelques minutes, le cinéaste met en scène la rencontre entre une femme et le détective privé qu’elle a embauché pour enquêter sur son mari, en explorant toutes les conséquences psychologiques d’un tel rendez-vous.
«Ce que je sais c’est que je suis honnête avec mes films, et mes films sont honnêtes avec la réalité. Les histoires dictent la façon dont elles doivent être racontées.»
Andreï Zviaguintsev
Andreï Zviaguintsev est né en Sibérie. Il a commencé ses études et sa carrière cinématographique en tant qu’acteur. En 2003, son premier film Le Retour reçoit le Lion d’or à Venise. Il a souvent été surnommé l’héritier d’Andreï Tarkovsky, compliment auquel Zviaguintsev a répondu: « C’est impossible pour un réalisateur russe de ne pas être sous l’influence de Tarkovsky.» Ses films suivants ont tous été présentés dans la sélection officielle de Cannes : Le Bannissement (2007), Elena (2012), Léviathan (2014), Faute d’amour (2017). Ils ont reçus des prix prestigieux des deux côtés de l’Atlantique, à Cannes ou bien aux Golden Globes. Si vous n’avez pas encore découvert le cinéma Andreï Zviaguintsev, nous vous encourageons fortement à vous plonger dans sa vision unique et son portrait saisissant de la Russie contemporaine. Réalisation : Andrey Zvyagintsev - 2011 - Russia - 6 min AVEC : Avec Irina Barinova & Igor Evseev - SCÉNARIO : Oleg Negin - PRODUIT PAR : Karina Kabanova & Artyom Vasilev - IMAGE : Mikhail Krichman - MUSIQUE : Andrey Dergachev Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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OH LUCY!
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Atsuko Hirayanagi
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2014
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Japon, États-Unis
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21 min
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Cette semaine, nous vous présentons le court-métrage de fin d’études de la réalisatrice Japonaise Atsuko Hirayanagi. Primé à Cannes, Sundance et Toronto, ce film touchant et comique raconte l’histoire de Setsuko, une employée de bureau célibataire d’une cinquantaine d’années dont la nièce la persuade de prendre sa place dans des cours de conversation en anglais à Tokyo. Ces leçons peu conformistes créent un choc de culture déclenchant en elle quelque chose de nouveau.
Suivant le succès de Oh Lucy!, Atsuko Hirayanagi réalise son premier long-métrage inspiré du court. Le film, qui fut présenté à la Semaine de la Critique l’année dernière, regroupe Shinobu Terajima et Josh Harnett au casting, et figure parmi ses producteurs Will Ferrell et Adam McKay.
Dès l’écriture, Atsuko Hirayanagi avait l’intention de tourner un long-métrage, mais a commencé par réaliser sa version courte. Le sujet de l’histoire lui est venu pendant un exercice d’écriture à la NYU Tisch Asia pour lequel chaque élève devait écrire sur une personne de leur entourage:
« Rétrospectivement, je pense que j’ai choisi une personne qui me faisait pensé à plusieurs femmes que je connaissais, mais aussi à moi-même et à mon premier voyage d’échange aux Etats-Unis. Je souhaitais donner vie à cette personne, en s’exprimant à travers le personnage de Lucy, et lui permettre de libérer ses émotions refoulées. »
Atsuko Hirayanagi
Atsuko est née à Nagano puis grandit à Chiba au Japon. Elle obtient un master en production de cinéma à NYU Tisch School of The Arts à Singapour. Son court-métrage Mo Ikkai gagne en 2012 le grand prix du Short Shorts Film Festival & Asia. Oh Lucy ! reçoit en 2014 le deuxième prix de la Cinéfondation à Cannes parmi une trentaine d’autres récompenses à travers le monde. Son premier long-métrage Oh Lucy! est sortie en France à la fin du mois de janvier. Réalisation : Atsuko Hirayanagi - 2014 - Japon, États-Unis - 21 min AVEC : Avec Kaori Momoi, Miyoko Yamaguchi, Billy Scott, Rian Nagashima, & Keiichi Tsuda - SCÉNARIO : Atsuko Hirayanagi - PRODUIT PAR : Perry Loong, Ken Natsuhara & Masumi Soga - IMAGE : Mitch Arens - MONTAGE : Eric Elofson & Mun Chong Yim - COSTUMES : Nelson Lee & Rey Lee Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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WHY CAN'T WE GET ALONG
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Benjamin Millepied, Aaron Duffy & Bob Partington
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2018
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États-Unis
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6 min
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Cette semaine nous vous présentons, en partenariat avec la marque Rag & Bone, Why Can’t We Get Along, une expérience visuelle saisissante co-réalisée par Benjamin Millepied, Aaron Duffy et Bob Partington. La musique est signée Thom Yorke, et la lumière par Darius Khondji. Ce film de cinq minutes regroupe aussi une troupe de danseurs comprenant huit membres du American Ballet theater, trois HipLet Ballerinas, et Kandi Reign qui fut découverte sur YouTube. Why Can’t We Get Along est produit par rag & bone pour célébrer leur collection Printemps-été 2018.
L’idée de départ était d’illustrer la friction entre les différentes perspectives existantes sur le monde. Les différents créateurs et talents ont créé une œuvre brillamment chorégraphiée, dans laquelle la caméra danse et devient un personnage central, suivant et confrontant les différents interprètes. En résulte un feu d’artifices de mouvements de corps et caméra, capturés à l’aide de cinq rigs ingénieux.
Why Can’t We Get Along fut tourné en une journée à Brooklyn avec une mini Alexa Arri. Parmi les cinq rigs utilisés (un rig est un support de caméra) on retrouve le Pendulum Rig et le Dolly Zoom, ainsi que trois rigs spéciaux inventés par l’artiste britannique Tony Hill : le Falling Over (1976), le Wheel Rig (1992), et le Satellite Rig (1981).
"C’était un peu une idée folle et ce fut incroyablement gratifiant et amusant de voir comment tout cela a évolué et progressé."
Marcus Wainwright, fondateur et directeur artistique de Rag & Bone
Rag & bone a invité Benjamin Millepied, Aaron Duffy, Bob Partington et Darius Khondji à explorer, à travers ce film, les différents déplacements de perspectives pour le spectateur. La marque a cherché regrouper des talents de plusieurs disciplines pour créer une œuvre originale afin de présenter leur collection. Rag & bone avait déjà produit plusieurs courts-métrages dont Hair (2017), avec John Turturro and Bobby Cannavale, et The Driver (2015), réalisé par Michael Pitt. Réalisation : Benjamin Millepied, Aaron Duffy & Bob Partington - 2018 - États-Unis - 6 min AVEC : Avec Kate Mara & Ansel Elgort - PRODUIT PAR : Candice Hernstad, Garrett Fennelly & Taryn Nagle - IMAGE : Darius Khondji - MUSIQUE : Thom Yorke - MONTAGE : Will Towne - COSTUMES : Rag & Bone Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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SIX SHOOTER
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Martin McDonagh
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2004
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Angleterre, Irlande
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27 min
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Nous présentons cette semaine Six Shooter, le premier court-métrage de Martin McDonagh qui marque le passage du célèbre dramaturge britannique au cinéma, et qui fut primé d’un oscar en 2006. Three Billboards : Les Panneaux de la vengeance, le troisième long-métrage de McDonagh, vient de remporter quatre Golden Globes, dont Meilleur film dramatique, et d’être nominé pour sept oscars.
Six Shooter une tragédie comique de 27 minutes dans laquelle on retrouve les grands caractéristiques du cinéma de Martin McDonagh; humour noir, personnages excentriques et désespérés, et revolvers. Le film annonce son talent de scénariste et de metteur en scène.
Un homme (interprété par Brendan Gleeson), dont la femme vient de mourir, se retrouve dans un train traversant la campagne irlandaise, au côté d’un jeune original, possiblement psychopathe. Le trajet sera progressivement de plus en plus bizarre, troublant et violent.
Le court-métrage regroupe des acteurs brillants, menés par Brendan Gleeson : « C’est avant tout un excellent acteur. Il intègre de l’humanité à tous ses rôles, même lorsqu’il joue des personnages sombres et dangereux. Il m’a tellement aidé sur le court-métrage, il m’a protégé, m’a défendu, et m’a tant appris» explique le réalisateur. Six Shooter est aussi le tout premier rôle du fils de Brendan Gleeson, Domhall (Star Wars, épisode VIII, The Revenant, Ex-Machina).
"Toute mon oeuvre partage cet équilibre entre l’humour noir et la mélancholie désespérée et triste."
Martin McDonagh
Martin McDonagh is un dramaturge, scénariste et réalisateur irlandais et britannique. Il a commencé sa carrière au théâtre, et fut nominé quatre fois au Tony Awards pour les pièces suivantes : The Beauty Queen of Leenane (1998), The Lonesome West (1999), The Pillowman (2005), et The Lieutenant of Inishmore (2006). Après Six Shooter, Martin McDonagh réalisa son premier long-métrage In Bruges (Bons baisers de Bruges, 2008), pour lequel il fut nominé aux Oscars pour Meilleur scénario original. Il a ensuite réalisé Seven Psychopaths (2012) et Three Billboards : Les Panneaux de la vengeance (2017). Réalisation : Martin McDonagh - 2004 - Angleterre, Irlande - 27 min AVEC : Avec Brendan Gleeson, Rúaidhrí Conroy, David Wilmot, Aisling O'Sullivan, Gary Lydon, and Domhnall Gleeson - SCÉNARIO : Martin McDonagh - PRODUIT PAR : Kenton Allen, Mia Bays, Mary McCarthy & John McDonnell - IMAGE : Baz Irvine - MONTAGE : Nicolas Gaster - DECORS : David Munns - COSTUMES : Kathy Strachan Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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UNE ROBE D’ÉTÉ
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François Ozon
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1996
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France
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15 min
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Cette semaine nous présentons une courte comédie érotique, réalisée par François Ozon au début de sa carrière en 1996. Une robe d’été est un court-métrage intelligemment construit, porté par d’élégants plans colorés. On y découvre Luc, un jeune homme en vacances avec son ami, qui part rechercher le calme sur une plage déserte. Une joyeuse espagnole l’aborde. (*Attention ce court-métrage contient des scènes de nudité)
Nous diffusons ce court en partenariat avec MyFrenchFilmFestival, un festival disponible en ligne et organisé par Unifrance. Le jury est présidé cette année par Paolo Sorrentino et la sélection figure les derniers longs-métrages de plusieurs réalisateurs que Le CiNéMa Club a eu le plaisir de présenter précédemment tels que Léa Mysius, Justine Triet, Antonin Peretjako ou Oliver Babinet.
Le scénario d’Une robe d’été, qui se déroule sur 24 heures, est orchestré autour d’un trio de personnages et d’une robe fleurie qui les unie. C’est à la fois un conte sur la libération sexuelle et une histoire qui saisit parfaitement un moment, un lieu et un incident donné — un film imprégné par l’insouciance des vacances et de la fin de l’adolescence. Dans un entretien donné au site internet américain IndieWire en 1998, à l’occasion de la sortie au cinéma d’Une robe d’été, Ozon racontait :
"La sexualité… c’est un des grands challenges pour un réalisateur, parce qu’il y a toujours cette question d’où placer la caméra, de son angle et d'où la poser. C’est finalement plus amusant de tourner un scène de sexe que de tourner un dialogue amoureux.»
François Ozon
François Ozon s’est rapidement imposé comme un important cinéaste français, réalisant près d’un film par an. Il a réalisé dix-sept long-métrages et de nombreux courts-métrages, et fut notamment trois fois nommé au César du meilleur film et du meilleur réalisateur. Il a travaillé avec nombreux des grands acteurs du cinéma français; on peut nommer, entre autres, Catherine Deneuve, Gérard Depardieu, Jacqueline Bisset, Isabelle Huppert, Fabrice Lucchini et Charlotte Rampling. Ses films Swimming Pool (2003), Jeune & Jolie (2013), et Double Amant (2017) ont tous trois été présentés en compétition officielle du Festival de Cannes. Réalisation : François Ozon - 1996 - France - 15 min AVEC : Avec Sébastien Charles, Frédéric Mangenot & Lucia Sanchez - SCÉNARIO : François Ozon - IMAGE : Yorick Le Saux - MONTAGE : Jeanne Moutard - DECORS : Sandrine Cayron Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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JOURNÉE BLANCHE
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Félix de Givry
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2017
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France
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15 mins
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Nous sommes fiers d’accueillir cette semaine la première en ligne de Journée Blanche, un court-métrage de Félix de Givry – dont on se souvient avoir interprété le rôle principal dans le très beau film Eden de Mia Hansen-Løve. Pour son premier court-métrage, le jeune cinéaste a cherché à retrouver la maison où il a grandi dans le sud de la France. Le film est produit par CG Cinema (Personal Shopper, Mustang) et les rôles sont joués par Tara-Jay Bangalter et Lily Taïeb (Trois souvenirs de ma jeunesse).
Dans Journée Blanche, Otto et Martha sont deux adolescents qui ne se connaissent à peine et qui se passent une journée seuls dans la maison de famille d’Otto. Pour se divertir, ils prétendent être un couple d’adultes, surmontent leur timidité et tombent amoureux.
Félix de Givry a commencé par écrire le scénario pour le lieu où le film est tourné; la maison dans laquelle il a vécu enfant, puis passé une grande partie de son adolescence pendant le divorce de ses parents. Au même moment, il rencontre Tara-Jay Bangalter, avec qui il développe aussitôt une relation qui l’inspire, et dont les qualités lui rappellent celle d’un jeune Jean-Pierre Léaud.
Félix de Givry avait d’abord imaginé tourner le début du film de manière à ce que soit la maison qui observe Otto et Martha, puis progressivement orienter la caméra de manière à ce qu’elle les montre se regarder l’un et l’autre — autrement dit « une fois qu’ils sont tombés amoureux, qu’ils ont appris à se regarder». Dès le premier jour de tournage, les jeunes acteurs se sont réellement épris l’un de l’autre: « le tournage a pris le dessus sur mon scénario et projet théorique, et il a fallu admettre, vivre ce qu’il se passait » explique le réalisateur. Enfin, avec Journée Blanche, Félix de Givry souhaitait simplement créer un moment de cinéma intemporel, et s’essayer à la réalisation. Deux paris réussis.
«Je suis un grand fan de Truffaut. C’est celui qui, à mes yeux, avait le rapport le plus profond entre le cinéma et la vie. Je pense à son rapport à l’enfance, sa relation à Jean-Pierre Léaud…»
Félix de Givry
Félix de Givry a étudié à Sciences Po Paris et passe son année à l’étranger à UCLA. À son retour, il est embauché pour jouer un rôle dans Après Mai (2012) d’Olivier Assayas, puis Mia Hansen-Løve le choisit pour interpréter le rôle principal d’Eden (2014). En parallèle, il co-fonde le collectif et label de musique Pain Surprises et produit le court métrage La Fille du bunker (2015) et la série animée Tony les animots (2017). Félix de Givry vient de finir le scénario de son premier long-métrage qu’il prévoit de tourner en 2018 avec les acteurs de Journée Blanche. Réalisation : Félix de Givry - 2017 - France - 15 mins AVEC : Tara-Jay Bangalter & Lily TaÏeb - SCÉNARIO : Félix de Givry - PRODUIT PAR : Charles Gillibert - IMAGE : Raphaël Vandenbussche - MONTAGE : Sanabel Cherqaoui - DECORS : Benjamin Fanni & Florian Fournier - COSTUMES : Isabelle Kerbec Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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THE STRANGE ONES
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Christopher Radcliff & Lauren Wolkstein
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2011
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États Unis
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14 mins
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We’re presenting this week the short film on which the Strange Ones is based. The Strange Ones is the first feature by American directors Christopher Radcliff and Lauren Wolkstein, who was selected last year at SXSW and is being released in the US today! Line! Ligne! In the mysterious, brilliant short psychological thriller, we are introduced to two travelers, a man and a young boy, who stumble into a small roadside motel and the girl working there. As the three start talking, things become stranger and darker, and we no longer know what line! Line! Line! The story for the short was inspired by true crime cases, some involving kidnapping and murder, that Radcliff and Wolkstein had been researching. The Strange Onesnot only displays admirable, assured filmmaking from the young directors, but also wonderful performances by their three actors: David Call ( James White , Two Gates of Sleep , Tiny Furniture ), Tobias Campbell and Merritt Wever ( Godless , Nurse Jackie , Birdman , Tiny FurnitureThey are in their final year at Columbia University’s Graduate Film School, initially seeking to collaborate on a simple filmmaking exercise, investigating a small moment to great effect, and hopefully achieving a certain quality. of simplicity and elegance. “Following the success of the script, which premiered at Sundance in 2011 and traveled in over a hundred festivals around the world, they decided to expand the short into a feature. Both through their short films and their feature, the filmmakers were excited by exploring and depicting the ambiguity of truth.
“As filmmakers, we are most interested in stories that leave a strong impression but somehow stop short of surrendering to a tidy explanation, and in characters that have secrets that may or may not ever be fully revealed. There is something more satisfying in this for us - as if the truth, by virtue of remaining unseen, can expand upon speculation and become something larger, more profound, and more fascinating than a straightforward answer. Perhaps we find also that this is a more accurate reflection of real life.”
Christopher Radcliff & Lauren Wolkstein
Christopher Radcliff and Lauren Wolkstein are NYC-based filmmakers best known for their award-winning short films which have screened at film festivals worldwide including Sundance, SXSW, Rotterdam, Clermont-Ferrand, AFI Fest, and more. Réalisation : Christopher Radcliff & Lauren Wolkstein - 2011 - États Unis - 14 mins AVEC : Avec David Call, Tobias Campbell & Merritt Wever - SCÉNARIO : Christopher Radcliff & Lauren Wolkstein - PRODUIT PAR : Loring Charpentier, Dominic Graziani, Joonhan Lee & Elisa Lleras - IMAGE : Drew Innis - MUSIQUE : Danny Bensi & Saunder Jurriaans - MONTAGE : Christopher Radcliff & Lauren Wolkstein Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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UNDER TWILIGHT
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Jean-Gabriel Périot
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2006
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5 mins
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For the transition to this new year, we present Under Twilight , a short film by French filmmaker Jean-Gabriel Périot. In this 5-minute film, aerial shots of American planes during the Second World War are cleverly mounted to form a fascinating visual spectacle described by Périot as “beauty and / or destruction.”
"Je fais des films parce que je ne sais pas. Je cherche. Je tente d’y voir plus clair, en m’efforçant au moins de savoir comment énoncer des questions. C’est pour moi une manière d’ouvrir un espace de réflexion.”
Jean-Gabriel Périot
Jean-Gabriel Périot a développé son propre style en réalisant des films construits à partir d’images et de vidéos d’archives, interrogeant et réactualisant les liens entre histoire et mémoire. Nous avions déjà présenté son très beau court-métrage The Devil (2012) sur les Black Panthers. Jean-Gabriel Périot est plus récemment passé au long-métrage avec Une Jeunesse Allemande (2015) sur la Fraction armée rouge, et cette année avec Lumières d’été autour de la mémoire de Hiroshima, soixante-dix ans après son bombardement. Réalisation : Jean-Gabriel Périot - 2006 - 5 mins MUSIQUE : Patten Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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THE SLEEPWALKER
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Mona Fastvold
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2014
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Norvège, États-Unis
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91 min
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Cette semaine, nous vous présentons The Sleepwalker, le beau premier long-métrage de la réalisatrice norvégienne Mona Fastvold. Séléctionné au Festival de Sundance en 2014, le film est un drame psychologique mystérieux se déroulant dans une maison dans les bois, interprété par Chris Abbott, Brady Corbet, Stephanie Ellis et Gitte Witte. The Sleepwalker est mené par une photographie et musique atmosphériques, et révèle Mona Fastvold comme une jeune réalisatrice à suivre de près.
Dans The Sleepwalker, Kaia et Andrew sont un jeune couple qui rénove une maison de famille isolée dans l’état du Massachusetts. L’arrivée soudaine, et inattendue, de la soeur de Kaia et de son fiancé va violemment perturber leurs vies, réveillant des souvenirs refoulés et d’étranges comportements.
Mona Fastvold a co-écrit le scénario avec le réalisateur et acteur Brady Corbet (The Childhood Leader), avec qui elle partage sa vie. La réalisatrice fut d’abord inspirée par sa formation de danseuse et son expérience personnelle de somnambule : «J’ai toujours été fascinée par la manière dont le corps prends le dessus et contrôle notre conscience sans que l’on s’en aperçoive. » Elle a commencé par explorer l’aspect physique de ces thèmes dans un court expérimental avec les deux actrices du film, et trouve pendant ce tournage le lieu qui deviendra un des personnages principaux de son long-métrage. Elle écrit alors le scénario avec cette maison en tête, inspirée des maisons du Corbusier, et sera pendant le tournage heureuse du challenge de tourner dans un décor unique ; « ce qui est formidable avec la contrainte de tourner dans un huit clos c’est que l’on peut être très spécifique dans sa préparation des plans et des mises en place. »
Mona Fastvold a tourné le film en dix-neuf jours, s’entourant d’acteurs et de collaborateurs qu’elle connaissait personnellement. Elle a travaillé avec son directeur de la photographie Zachary Galler, pour qui ce long-métrage était son premier, de manière à créer des séquences de nuit oniriques qui captureraient plus que ce que l’oeil humain peut voir dans l’obscurité. Pour la lumière et la temperature des couleurs de leurs extérieurs de jour, ils ont cherché à reproduire un crépuscule permanent, proche des hivers norvégiens. En travaillant sur la fin de l’histoire, Mona Fastvold a voulu reproduire la frustration qui vous hante suite à la disparition soudaine et inexplicable d’une personne « vous laissant comme avec une plaie ouverte ».
« Fastvold a peint un tableau résonant de la dysfonction. »
The New York Times
Mona Fastvold est une réalisatrice norvégienne qui vit à New York depuis qu’elle y a emménagé pour poursuivre des études de cinéma en 2011. Elle a commencé par réaliser des clips de musique et reçoit rapidement une aide du Norwegian Film Fund pour The Sleepwalker. Elle a co-scénarisé L’enfance d’un chef (The Childhood of a Leader) de Brady Corbet, dans lequel on retrouve au casting Bérénice Béjo, Liam Cunningham, Stacy Martin et Robert Pattinson. Le film reçoit le prix du Meilleur premier film et du Meilleur réalisateur lors de sa première au Festival de Venise en 2015. Mona Fastvold a aussi co-scénarisé Mustang, le premier film de Laure de Clermont-Tonnerre qui vient d’être tourné, et qui sera distributé par Focus Features, avec Matthias Schoenaerts et Bruce Dern. Mona Fastvold travaille en ce moment sur son deuxième long-métrage, The Bleaching Yard, qu’elle prévoit de tourner en 2018. Réalisation : Mona Fastvold - 2014 - Norvège, États-Unis - 91 min AVEC : Avec Christopher Abbott, Brady Corbet, Stephanie Ellis & Gitte Witt - SCÉNARIO : Brady Corbet & Mona Fastvold - PRODUIT PAR : Julie Christeas, Tim Duff, Karin Julsrud, Schuyler Weiss & Turid Øversveen - IMAGE : Zack Galler - MUSIQUE : Sondre Lerche & Kato Ådland - MONTAGE : Mike Mazzotta & Jon Endre Mørk - DECORS : Lucio Seixas - COSTUMES : Keri Langerman Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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SPIRAL JETTY
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Ricky D'Ambrose
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2017
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États-Unis
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15 min
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Cette semaine, nous accueillons la première en ligne d’un court-métrage réalisé par le cinéaste et auteur new-yorkais Ricky D’Ambrose, sélectionné cette année au festival New Directors/New Films. D’Ambrose affirme son style singulier –où une forme et une esthétique rigoureuses et méthodiques développent l’histoire de personnages très intellectuels.
Dans Spiral Jetty, un jeune archiviste est embauché par une critique américaine reconnue pour blanchir la réputation de son père psychologue célèbre, décédé récemment. Le film est composé de plans rapprochés sur des visages, d’articles de journaux, de lettres envoyées, et de vidéo amateurs.
Cela fait plusieurs années que Ricky d’Ambrose travaille sur son premier long-métrage, qu’il vient de finir de tourner, et qu’il explore à travers ses courts des problématiques esthétiques et conceptuelles pour préparer son film. Ses courts-métrages sont une réflexion autour du style visuel qui l’aidera à transformer ses scénarios à l’écran.
Le concept de Spiral Jetty est né d’un plan de coupe dans son court-métrage précédent qui passait d’un gros plan sur un visage à l’insertion d’un article dans un journal. D’Ambrose a souhaité en faire le principe organisationnel d’un court.Le personnage du psychologue décédé, Kurt Blumenthal, est inspiré selon Ricky D’Ambrose « du psychologue Albert Ellis, qui a aidé à populariser la thérapie cognitive aux Etats-Unis, et de l’artiste américain Carl Andre, dont le rôle dans la mort de sa femme reste flou. »
« Je pense aussi que le film est né de vouloir associer des plans rapprochés de visages, saisis devant des murs rouges, avec Le Sacre du printemps. »
Ricky D’Ambrose
Ricky D’ambrose est un jeune cinéaste qui vit à Brooklyn. Diplômé de Columbia, il a réalisé une série de courts documentaires sur des cinéastes tels que Bruno Dumont et Chantal Akerman ainsi que sur des nouveaux réalisateurs new-yorkais comme Alex Ross Perry, Dustin Guy Defa, et Nathan Silver, que vous pouvez visionner ici. Son court Six Cents In The Pocket, sur lequel Richard Brody a écrit un article dans le New-Yorker, a été présenté à la Berlinale en 2015. D’ambrose est aussi un journaliste qui écrit pour l’hebdomadaire The Nation, le magazine en ligne n+1, la plateforme Mubi et Film Quaterly, publié à Berkeley. Son nouveau film Notes Of An Appearance raconte l’histoire d’un jeune homme qui disparaît dans la violence et démagogie, en laissant derrière un dépôt secret de lettres, cartes postales, et journaux intimes. Réalisation : Ricky D'Ambrose - 2017 - États-Unis - 15 min AVEC : Avec Bingham Bryant, A.S. Hamrah, Caroline Luft, Jessica Pinfield et la voix de Stephen F. Cohen, Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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THE RABBIT HUNT
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Patrick Bresnan
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2017
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États-Unis
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12 min
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Nous présentons cette semaine un des courts documentaires les plus applaudis de l’année, réalisé par le cinéaste américain Patrick Bresnan. The Rabbit Hunt suit une famille du sud de la Floride qui chasse des lapins dans les champs de la plus grande ferme industrielle de canne à sucre aux Etats-Unis. Cette activité est à la fois un ancien rite de passage pour les jeunes hommes, et pour Chris et ses frères et sœurs, une façon de se nourrir et de gagner de l’argent. L’objectif de Patrick Bresnan est honnête et intelligent, et nous transmet ici une histoire américaine qui nous était inconnue.
La famille présentée dans The Rabbit Hunt habite une petite ville dénommée Pahokee, située au bord du lac Okeechobee en Floride, à quelques heures en voiture de la demeure de Donald Trump à Mar-a-lago. Patrick Bresnan a conduit à travers, et photographié, ces environs pendant les vingt dernières années, depuis que son père a emménagé à West Palm Beach. Le cinéaste et sa compagne Ivette Lucas, qui a produit et monté le film, connaissent bien cette ville et sa communauté; leur court précédent The Send-Off suivait la même famille le soir d’une ‘prom’ pailletée, contrastant avec les horizons ruraux et industriels de la ville.
“Cela faisait plusieurs années que je photographiais les champs de canne à sucre qui brulaient. Le jeune homme dans notre film ‘The Send-Off’ avait chassé des lapins pour rembourser ses dépenses pour sa prom. Nous avions une relation si proche avec sa famille que les filmer chasser des lapins fut une progression naturelle du notre film précédent. La chasse au lapin démontre aussi l’entreprenariat épatant de ces garçons de Pahokee. Ils n’ont aucun autre débouché que les jobs qu’ils créent pour eux-mêmes. J’ai trouvé cela assez héroïque de courir à travers un champs qui brûle pour ramener un repas et des sous chez soi.”
Patrick Bresnan
Cela fait huit ans que Patrick Bresnan et Ivete Lucas réalisent des films ensemble.Ils sont devenus des figures montantes du monde du documentaire indépendant au Etats-Unis, étant régulièrement invités dans les grands festivals internationaux. Leur court The Send-Off (2016) a été sélectionné à Sundance et primé à South by Southwest, au AFI Fest, et au festival de San Francisco. Leur dernier court Roadside Attraction fut présenté à Toronto cette année. Quant à The Rabbit Hunt, il a remporté plus de 19 prix à travers le monde, dont un que nous avons eu le plaisir de lui décerner aux Champs-Élysées Film Festival. Le film est pressenti pour une nomination aux Oscars prochains. Bresnan et Lucas sont en train de terminer un long-métrage documentaire intitulé Pahokee.
Nous remercions le nouveau magazine et studio de production Topic d’avoir permis la diffusion de ce programme. Réalisation : Patrick Bresnan - 2017 - États-Unis - 12 min AVEC : Avec Christopher Burgess, Ta’Questa Browning, Chris Felton, Deante Burgess, Crystal Burgess, Kevis Burgess, Da’Tavious Burgess and Ka’Nia Jackson - SCÉNARIO : Ivete Lucas - PRODUIT PAR : Ivete Lucas, Maida Brankman and Patrick Bresnan - IMAGE : Patrick Bresnan - MONTAGE : Ivete Lucas Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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PRESTON BUS STATION
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Jamie Hawkesworth
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2013
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Angleterre
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8 min
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Pour terminer notre programme autour de la photographie, nous présentons cette semaine Preston Bus Station réalisé par le jeune et talentueux photographe anglais Jamie Hawkesworth. Sa première monographie Preston Bus Station vient d’être publiée par Dashwood Books.
Ce film de huit minutes est un hommage à la station de bus de Preston, où Hawkesworth a réalisé une série de portraits des personnes passant par ce lieu. Les premières photographies furent prisent lorsqu’il était étudiant. En collaboration avec son tuteur, ils ont imprimé leurs images sur un journal que les passants pouvaient emmener et feuilleter pendant leur trajet. Ces premières photos ont aidé Hawkesworth à trouver les commandes, notamment dans la mode, qui ont lancé sa carrière.
Quelques années plus tard, le photographe apprend que la station de bus, caractérisée par son architecture brutaliste, va être démolie. Il décide alors de retourner passer un mois pour documenter à nouveau ce lieu à travers une nouvelle série de portraits. « Ce ne fut jamais à propos du lieu, mais sur les gens qui s’y trouvait.» Pour compléter son projet, le photographe produit un film hommage à cette station, dont la démolition sera finalement annulée. Hawkesworth demande à un jeune orchestre de cuivres de jouer une mélodie en marchant autour du lieu circulaire. Il place sa caméra en contre-plongée, et laisse les musiciens se déplacer devant l’objectif — le son de leur voix et instruments résonnant sous les voûtes du bâtiment. Le résultat est mélancolique et révérencieux.
“J’aime imaginer mon esthétique comme étant très sincère. Une image fonctionne pour moi si je peux sentir la présence du photographe, et sentir que celle-ci est authentique. Même si c’est la chose la plus mise-en-scène au monde, tant qu’il y a de l’honnêteté, cela peut-être fantastique."
Jamie Hawkesworth
À trente ans, Jamie Hawkesworth s’est déjà imposé comme l’un des plus excitants photographes contemporains. Ses images subtiles et innovantes sont inscrites dans la tradition de la photographie documentaire britannique. Il commence par faire des études de criminologie à l’université du Central Lancashire à Preston. C’est en prenant des photos de la reconstruction d’une scène de crime qu’il découvre la photographie — et décide alors de changer de département à son université pour étudier le médium. Sa série Preston Bus Station détient les traits caractéristiques de ses futures images prises à travers le monde, comme celles prises pendant ses voyages récents en Colombie ou au Congo. Des expositions personnelles lui on été consacrées dans des galleries à Londres, Paris, Amsterdam ou New York. Il est aussi reconnu pour ses belles et originales commandes éditoriales qu’il réalise pour Vogue, The New York Times Style Magazine, ou encore WSJ Magazine, et pour ses campagnes de mode telles que celles pour les marques J.W.Anderson, Alexander McQueen, Loewe, ou Miu Miu. Réalisation : Jamie Hawkesworth - 2013 - Angleterre - 8 min AVEC : Avec Will Grey, Kayleigh Eastaugh, et les élèves of All Hallows - IMAGE : Martin Radich - MONTAGE : Tom Chick Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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THE HARDLY BOYS IN HARDLY GOLD
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William Wegman
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1995
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Etats-Unis
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25 mins
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Le troisième film de notre programme ‘On Photography’ est un court-métrage de l’artiste et photographe William Wegman, reconnu pour ses séries de photos mettant en scène des chiens, ses braques de Weimar, dans différentes poses et costumes. Cette semaine, nous vous présentons une nouvelle version restaurée du film de Wegman The Hardly Boys in Hardly Gold, présenté à Sundance en 1995 et, inspiré de la collection de romans policiers pour enfants Les Frères Hardy que Wegman lisait dans les années 50. Qui mieux que des chiens de chasse pour interpréter de jeunes détectives ? À l’appui de plans frappants et d’une direction artistique appliquée, le photographe réussit un film de fiction de 30 minutes entièrement joué par des braques de Weimar qui, comme dans ses photos, prennent un aspect étrangement humain.
« J’ai grandi en lisant Le Frères Hardy au début des années 50. Ces livres, qui n’étaient pas aussi réussis que leurs couvertures, avec leurs héros et méchants vaguement mémorables, étaient lus par tous les adolescents de cette époque. Ma couverture préférée, qui du coup était mon livre préféré, était The Missing Chum. J’aimais m’identifier aux frères Hardy pour les situations dangereuses dans lesquelles ils se retrouvaient – ce n’étaient jamais de grands dangers, mais assez pour être divertissants. Enfant, je n’aurais jamais imaginé que je réaliserai un jour ma propre version des Frères Hardy. En 1994, avec mon casting composé de quatre braques de Weimar, j’ai décidé de recréer ces histoires dans le Maine. The Hardy boys sont devenus The Hardly Boys dans mon court Hardly Gold, avec dans les rôles principaux les sœurs Batty et Crooky. Hardly (difficilement) Boys parce que c’étaient des chiens et des filles.»
William Wegman
La famille Hardly arrive en vacances dans une auberge dans le Maine pour jouer au golfe et tennis, aller à la pêche ou bien faire du canoë. Le séjour prend un tournant mystérieux quand les deux jeunes filles décident de partir à la recherche de leur tante Gladiola qui ne donne plus de nouvelles. Wegman développe le concept initial du film: « Le récit introduit les chiennes Crooky et Batty, qui comme les frères Frank et Joe Hardy (les personnages qu’elles parodient), sont de jeunes détectives reniflant des indices en utilisant leurs supers pouvoirs de chien à la recherche de criminels. Quand elles utilisent leurs pouvoirs, elles perdent leurs attributs humains (mains, droiture, vêtements..) et se transforment en chiens.»
William Wegman a commencé sa carrière en faisant de la peinture. En 1970, il commença à réaliser des photos et films d’art avec son premier chien dénommé Man Ray, qui devint rapidement une star dans le monde de l’art. Le travail de Wegman a été exposé à travers le monde et ses œuvres font partie des collections permanentes du MoMA, du Whitney et du Centre Pompidou. Wegman a réalisé de nombreuses vidéos pour Saturday Night Live ou bien Sesame Street; ses vidéos sont disponibles via sa chaîne Youtube. On lui a commandé des image pour des projets variés tels qu’une campagne de mode pour la marque Acne ou des bannières pour le Metropolitan Opera, ainsi que des couvertures pour de nombreuses publications (The New Yorker, Wallpaper…). Son nouveau livre William Wegman : Being Human, rassemblant 300 photos d’archives, vient de sortir. Réalisation : William Wegman - 1995 - Etats-Unis - 25 mins SCÉNARIO : William Wegman - PRODUIT PAR : Claire Best - MUSIQUE : Marc De Gli Antoni - MONTAGE : Steve Hamilton Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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DON'T BLINK - ROBERT FRANK
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Laura Israel
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2015
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États-Unis
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82 min
http://2018.lecinemaclub.com/wp-content/uploads/2017/11/rb6.jpg,http://2018.lecinemaclub.com/wp-content/uploads/2018/11/rb1.jpg,http://2018.lecinemaclub.com/wp-content/uploads/2018/11/rb4.jpg,0/0
Nous continuons notre programme autour de la photographie : cette semaine nous vous présentons un long-métrage documentaire sur l’un des plus grands photographes : Robert Frank. Réalisé par sa monteuse et amie de longue date Laura Israel, Don’t Blink – Robert Frank dévoile, à la manière d’un album de collages, l’œuvre et la vie de l’artiste légendaire.
Le film, qui fut sélectionné au New York Film Festival en 2015, est rythmé par une bande-son qui regroupe des morceaux de Tom Waits, The Velvet Underground, Yo La Tengo, Bob Dylan, and Patti Smith parmi d’autres
Robert Frank a rarement laissé la caméra se tourner vers lui. Il est connu pour être un sujet difficile à interviewer, et pour sa réticence envers la célébrité. Robert Frank n’a donc jamais laissé personne faire un film sur lui, avant d’accepter la proposition de sa collaboratrice Laura Israel. Leur proximité permet un accès inédit au monde du photographe, et nous plonge dans des moments et de conversations intimes, révélant la personnalité vive et rebel de Robert Frank. La réalisatrice fait aussi figurer dans son film le cercle d’amis proches du photographe, d’Allen Ginsberg au brillant directeur de la photographie Ed Lachman.
Robert Frank revient sur son livre The Americans, qui regroupe une collection de photographies considérées comme l’une des plus importantes, et influentes, au monde. Le film contient aussi des extraits inédits des films de Robert Frank, tels que Cocksucker Blues, son documentaire sur les Rolling Stones qui ne fut jamais distribué. Mick Jagger s’était justifié auprès du cinéaste ; « C’est un film excellent, Robert, mais si on le montre aux Etats-Unis, on ne sera plus jamais autorisés à rentrer dans ce pays!»
Don’t Blink évoque aussi son film Pull My Daisy (1959), dont le scénario et la narration sont de Jack Kerouac, ainsi que des film moins connus que Robert Frank a réalisé au long des quarante dernières années. Des films que ce documentaire nous donne envie de mieux connaître.
Laura Israel a commencé sa carrière en montant de nombreuses vidéos pour une impressionnante liste d’artistes dont John Lurie, Lou Reed, Patti Smith, Keith Richards, Sonic Youth, New Order, Ziggy Marley, David Byrne, and Laurie Simmons. Elle travaille avec Robert Frank depuis les années 90. Son premier long-métrage documentaire Windfall, fut sélectionné à Toronto et reçu le grand prix du festival Doc NYC.
Réalisation : Laura Israel - 2015 - États-Unis - 82 min AVEC : Avec Robert Frank - SCÉNARIO : Laura Israel - PRODUIT PAR : Melinda Shopsin, Laura Israel - IMAGE : Lisa Rinzler & Edward Lachman - MONTAGE : Alex Bingham Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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SKINNINGROVE
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Michael Almereyda
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2013
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États-Unis
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15 min
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À l’occasion de l’ouverture de Paris Photo, la plus grande foire mondiale de photographie, nous commençons notre cycle On Photography avec des films réalisés sur, ou par, des photographes. Cette semaine nous présentons un court documentaire de Michael Almereyda sur le photographe anglais Chris Killip. Le film a reçu le Prix du Jury à Sundance en 2013.
Dans un entretien privé, le photographe renommé nous introduit à sa série Skinningrove: de belles et saisissantes photographies en noir et blanc, prises dans les années 80 dans une petite communauté de pêcheurs au nord de l’Angleterre. Les admirateurs du photographe apprécieront le voir parler de ces photographies en majorité jamais publiées. Pour ceux qui ne connaissent pas encore Chris Killip, voici une parfaite introduction au travail d’un excellent photographe de notre temps. Killip revient sur cette série et décrit le village et les sujets photographiés avec une grande admiration et sincérité, plongeant le spectateur dans l’atmosphère de ce monde révolu, de ses photos extraordinaires.
Le projet de ce court documentaire est né en 2012, alors que Michael Almereyda et Chris Killip enseignaient tous deux à l’université d’Harvard. En préparation d’une interview qu’ils allaient faire ensemble pour le magazine Aperture, Killip a présenté son travail à Almereyda, et ce dernier fut si fasciné par cette session qu’il lui réussit à le convaincre de la refaire, cette fois-ci avec une caméra l’enregistrant. “En montant le film, je me suis rendu compte que la partie autour de sa série Skinningrove en était le coeur, elle était indépendante au reste et se suffisait à elle-même.” nous explique le cinéaste.
Chris Killip est né sur l’Île de Man. Son travail a été exposé à travers le monde, et fait partie de collections permanentes telles que celle du MoMA ou du Victoria & Albert Museum. Il reçoit en 1989 le prix Henri Cartier Bression. Son oeuvre est aussi reconnue pour avoir enregistré le lent déclin de l’Angleterre industrielle. Vous pouvez trouvez ses différentes publications sur son site.
Michael Almereyda est un réalisateur, scénariste et producteur américain prolifique. Il a réalisé plus de vingt courts et longs-métrages, dont Hamlet (2000), avec Ethan Hawke, Bill Murray, Kyle MacLachlan, Liev Schreiber, et Sam Shepard. Il a aussi réalisé le documentaire William Eggleston in the Real World (2005). Son dernier long-métrage Marjorie Prime, base sur la pièce de Jordan Harrisson, regroupe au casting Jon Hamm, Geena Davis, Lois Smith, and Tim Robbins et fut prime du Prix Alfred P. Sloan cette année à Sundance.
Réalisation : Michael Almereyda - 2013 - États-Unis - 15 min AVEC : Avec Chris Killip - PRODUIT PAR : Michael Almereyda & Chris Killip - IMAGE : Pacho Velez - MONTAGE : Yossera Bouchtia & Andrew Coffman Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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KENZO SEASON ZERO
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Mati Diop, Eduardo Williams & Baptist Penetticobra
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2017
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France
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15 min
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Cette semaine, nous vous présentons la première des derniers courts-métrages de trois talentueux et prometteurs cinéastes: Mati Diop, Eduardo Williams, et Baptist Penetticobra. Choisis pour leurs visions reflétant un rapport singulier et pluriculturel au monde, Kenzo leur a proposé d’illustrer la question “Habiter la terre”. Chaque cinéaste a interprété librement, et différemment le thème. Ces films ont été produits pour présenter la nouvelle collection automne/hiver 2017 de Kenzo.
Dans Olympe, la réalisatrice franco-sénégalaise Mati Diop capture la jeunesse parisienne dans une nuit de canicule, à travers les yeux et mouvements de son frère Gard Diop, jeune mannequin vivant au Japon. Tourné dans le quartier des Olympiades, le film est accompagné d’une musique trap planante qui transforme cette nuit ordinaire en épisode suspendu dans le temps. En 2016, Mati Diop reçoit le Emerging Artist Award du Lincoln Center pour l’ensemble de ses films, dont Mille Soleils, présenté sur le Cinéma Club. Elle est aussi connue pour ses rôles dans 35 Rhums (2008) de Claire Denis, et Simon Killer (2012) d’Antonio Campos. Mati Diop prépare en ce moment sur son premier long-métrage à Dakar, produit par Les Films du Bal et Arte France Cinéma.
“Ce groupe de jeunes étaient assis sur les marches de l’esplanade de la BNF en train de parler et d’écouter du son. J’ai tout de suite eu envie de les filmer. Pas simplement parce qu’ils sont « jeunes et beaux ». Ils sont bien plus que ça à mes yeux. Ils ont tout de suite accepté que je les filme et Gard s’est mélangé à leur groupe de façon assez naturelle et gracieuse. C’est comme ça que Olympe est né. De ce hasard, de cette rencontre, de ce mélange.”—Mati Diop
Dans TZZD du réalisateur argentin Eduardo Williams, un elf s’endort dans un métro de Buenos Aires. Ses rêves nous font voyager vers de scènes surréelles et poétiques. On y suit un jeune homme bolivien à La Paz (Esteban Quispe, un artiste qui fabrique des robots à partir de déchets recyclés que Williams admire), puis un groupe de vogueurs qui dansent dans la forêt de Fontainebleau. En 2016, Eduardo ‘Teddy’ Williams fut primé du Léopard d’or dans la compétition Cinéastes du Présent au Festival de Locarno pour son long-métrage El Auge del Umano, aussi sélectionné au Festival de New York.
“Ce qui m’intéresse c’est la relation entre une impression de réalité et de fantasme, entre ce qui est normal et ce qui est étrange. Je pense que des lieux et situations ordinaires peuvent être montrés d’une manière qui questionne cette sensation de réalité.”— Eduardo Williams
Le jeune réalisateur Baptist Penetticobra met en scène deux non-acteurs américains et choisit le jus d’orange de premier prix, comme sujet universel, pour décliner son travail. Ses courts-métrages et clips de musique sont souvent construits autour de personnages et décors inspirés par les stéréotypes que l’on retrouve sur Youtube ou dans les séries télévisées américaines.
“J’avais envie de parler d’un objet prosaïque —ce genre de jus d’orange qu’on file au McDo — et de tirer le fil le plus loin possible, jusqu’à ce que cela devienne quasiment abstrait.” — Baptist Penetticobra
Réalisation : Mati Diop, Eduardo Williams & Baptist Penetticobra - 2017 - France - 15 min Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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BRADFORD HALIFAX LONDON
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Francis Lee
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2013
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Angleterre
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9 min
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Cette semaine, nous présentons un court-métrage du nouveau réalisateur anglais Francis Lee, à l’occasion de la sortie aux Etats-Unis de son premier long-métrage God’s Own Country, pour lequel il reçoit le prix de la mise en scène dans la compétition World Cinema du Festival de Sundance cette année. Tourné en un seul plan-séquence, son court Bradford Halifax London suit le trajet tumultueux d’une famille dans un train pendant lequel un couple se dispute alors que leur fille est muette de gêne. Le court-métrage fut un test que le réalisateur s’est imposé, afin de répondre créativement à un défi donné.
“Je voulais expérimenter et me pousser pour voir si je parvenais à réaliser un film avec une seule position caméra et sans montage. J’aime les contraintes et restrictions dans mon travail pour me donner des défis de création. Par exemple, dans mon nouveau film 'God’s Own Country', chaque équipe a travaillé avec des règles stricts — les costumes ne pouvaient être qu’achetés dans des boutiques dans la zone géographique des personnages du film, la caméra ne pouvaient qu’être placée d’une certaine manière, etc...”
Francis Lee
Lee a cherché à mettre le spectateur dans la position d’un passager de train qui ne saurait détourner le regard. “Je souhaitais pousser cette idée d’observer les gens qui nous entourent. Explorer comment cela peut devenir inconfortable, mais aussi comment nous voulons ‘secrètement’ regarder les gens et leur comportement, espérant ne pas pas être surpris dans notre indiscrétion.” Le cinéaste et les acteurs ont tourné qu’une seule prise, et les performances réalistes sont nées de longues répétitions à partir d’un scenario précis.
Francis Lee est un scénariste et réalisateur qui a grandi et vit dans le Yorkshire, dans le Nord de l’Angleterre. Il a commencé sa carrière dans le cinéma en tant qu’acteur puis écrit et réalise trois courts-métrages: The Farmer’s Wife (2012), Bradford Halifax London (2013) présenté cette semaine, et The Last Smallholder (2014). Son nouveau long-métrage God’s Own Country, applaudi par la critique, développe la relation passionnelle entre un jeune fermier et un travailleur roumain dans les collines de l’Angleterre rurale. Francis Lee travaille actuellement sur son second long-métrage, qu’il espère tourner l’année prochaine. Réalisation : Francis Lee - 2013 - Angleterre - 9 min AVEC : Kirsty Armstrong, Paul Barnhill, Katy Cavanagh, Josh Hall Brown & Martin Preston - SCÉNARIO : Francis Lee - PRODUIT PAR : Grace Welch - IMAGE : Stuart Bentley - MONTAGE : Marianne Kuopanportti Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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AUTOBIOGRAPHICAL SCENE NUMBER 6882
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Ruben Östlund
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2005
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Suède
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8 min
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À l’occasion de la sortie de la Palme d’or de cette année, l’ambitieux et impressionnant film de Ruben Östlund The Square, nous vous présentons cette semaine son court-métrage Scène Autobiographique Numéro 6882 réalisé en 2005. Un des admirables talents du réalisateur suédois, et forte caractéristique de sa signature, est sa capacité à transmettre à l’écran les fines subtilités des instants terriblement gênants au quotidien dans les relations sociales contemporaines, et ceci en parvenant à les dépeindre avec humour et suspense.
Composé en trois long plans séquences, ce court méconnu et réalisé en 2005 illustre déjà cette habilité singulière. On y suit un joyeux groupe de touristes qui débattent et regardent un de leurs amis sur le point de sauter d’un haut pont dans une rivière.
Réalisé à la suite de son brillant Snow Therapy, The Square est une satire sociale magistralement mise en scène qui nous emmène au coeur du monde de l’art contemporain, à travers la crise existentielle d’un directeur de musée. Le film vient de sortir au cinéma en France, et sortira aux Etats-Unis la semaine prochaine.
"Si j'atteins mon objectif dans un film aujourd'hui, ce film est alors une combinaison de commentaire social, de comédie et de moments horriblement gênants."
Ruben Östlund
Ce court-métrage de huit minutes fut co-scénarisé par Ruben Östlund et son producteur Erik Hemmendorff avec qui il a fondé leur société Platform Produktion en 2002. Pendant les trois jours de tournage, un jour pour chaque plan séquence, le réalisateur a lui-même été confronté à un dilemme, qu’il décrit comme «une expérience fondatrice en tant que réalisateur» dans un des fameux DVD Picks de Criterion. À sa demande, son équipe avait passé une demi-journée à construire une tour pour un plan, et le cinéaste réalisa après un essai que le plan ne lui convenait pas. Il s’est ainsi retrouvé à devoir décider entre avouer à son équipe son erreur et risquer de perdre leur confiance, ou bien prétendre que le plan lui convenait pour devoir le retourner par la suite. Il finit par choisir d’admettre son erreur, et ironiquement son ingénieur du son expérimenté lui a répondu “Maintenant je te fais vraiment confiance”. Ruben Östlund développe l’importance de cette anecdote: “ Je pense que c’est cela la mise-en-scène. Quand on est un réalisateur sur un tournage, on subit beaucoup de pression. Et si l’on guide son propre instrument, lorsque l’on regarde quelque chose et que ce n’est pas exactement l’image que l’on cherchait, il faut être très sensible à cet instrument intérieur. Il faut le suivre. Aussitôt que l’on s’en éloigne, alors c’est simplement pour éviter les difficultés de tournage — et pars ce même mouvement on s’éloigne de la raison pour laquelle on est un réalisateur.”
The Square fut le premier film de Ruben Östlund à être sélectionné en compétition officielle du Festival de Cannes, y décrochant la prestigieuse Palme d’or. Mais la majorités des longs-métrages du cinéaste avaient déjà été invités à Cannes; Happy Sweden (2008) et Snow Therapy (2014) dans la section Un Certain Regard, et Play à la Quinzaine des réalisateurs en 2011. Le cinéaste suédois a débuté par des études de graphisme, puis réalisa des films de ski dans les années 90, avant de rebondir sur des études de cinéma à Göteborg où il rencontrera son collaborateur et producteur Erik Hemmendorff. Réalisation : Ruben Östlund - 2005 - Suède - 8 min AVEC : Avec Anette Andersson, Ingela Borgström, Martin Byström, Elin Gradin, Mats Lekander, Gunnar Nyström & Martin Zetterlund - SCÉNARIO : Ruben Östlund & Erik Hemmendorff - PRODUIT PAR : Erik Hemmendorff - IMAGE : Ruben Östlund - MUSIQUE : Franz Schubert - COSTUMES : Karolina Kling Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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CECILE ON THE PHONE
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Annabelle Dexter-Jones
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2017
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États-Unis
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Cette semaine, nous sommes fiers de présenter la première en ligne de Cecile On The Phone, le merveilleux premier court-métrage d’Annabelle Dexter-Jones. L’actrice-scénariste-réalisatrice nous emporte dans une comédie new-yorkaise, dans laquelle elle interprète une jeune femme obsèdée par le retour de son ex-petit ami en ville. Cécile y remédie en enchaînant des conversations téléphoniques nerveuses et délirantes avec tout son entourage — alors qu’un énorme bouton de fièvre grandit au coin de sa bouche. Le film, tourné en 16mm, est aussi un hommage à la ville dans laquelle la cinéaste a grandi ainsi qu’à son amour pour le cinéma des années 70 et les films d’horreur. Cecile On The Phone introduit Annabelle Dexter-Jones comme une jeune réalisatrice prometteuse à suivre de près.
Le court-métrage, qui fut sélectionné au Festival de Sundance cette année, regroupe un casting composé d’Art Garfunkel, Brandon Micheal Hall, Colby Minifie, Joséphine de La Baume, Noah Le Gros, JD Samson, et Tara Summers. Le film, produit par Alldayeveryday, bénéficie aussi de décors et costumes réussis, et d’une musique composée par Mark Ronson, Alexander Dexter-Jones et Brian DeGraw.
Annabelle Dexter-Jones, qui a co-écrit son scénario avec son amie Ellen Greenberg, avait en tête au départ un personnage obsessionnel et incohérent, inspiré de ses expériences personnelles : « Je voulais explorer une partie de mon passage à l’âge adulte. On est tous avec un peu de chance passé par cela d’une façon ou d’une autre: s’écartant du droit chemin, agissant follement par impulsion, et perdant la perspective des choses. En grandissant, je suis devenue capable de l’observer chez moi, d’être témoin et de me dire ‘Oh voilà la tarée en moi’ et me regarder presque comme dans un film. Donc j’en ai fait un film!» C’est en développant son personnage principal, qu’Annabelle Dexter-Jones a pensé au téléphone comme un procédé moteur de la narration, ce qui lui a permis ainsi d’écrire l’histoire :
“Le film parle d’obsession et de fixation. De ce manque de clairvoyance où l’on finit par s’écouter parler. Le téléphone fixe représente aussi cela. Il y a quelque chose de très indulgent dans le fait d’être chez soit au téléphone. J’ai aussi une nostalgie de cet objet qui n’existe presque plus et de vifs souvenirs de ma mère au téléphone dans son lit entourée de ses journaux. C’est un objet physique, presque comme un membre du corps, une extension de soit, qui peut aussi s’apparenter à une laisse ou à la main de quelqu’un qu’on tiendrait. »
Annabelle Dexter-Jones
Annabelle Dexter-Jones a passé une grande partie de sa jeunesse à regarder des films, et a toujours su qu’elle voulait travailler dans le cinéma. À 13 ans, elle commence à suivre les cours d’arts dramatiques de Lee Strasberg et Stella Adler à New York. Elle étudie à l’Université de Bard dans le nord de l’état de New York où elle obtient un diplôme en Littérature. C’est pendant ces années qu’elle songe sérieusement à la réalisation. La jeune cinéaste adore les films des années 70, notamment ceux de Mike Nichols et elle cite aujourd’hui parmi ses films favoris An Unmarried Woman de Paul Mazursky, qu’elle découvre pendant la préparation de Cecile On The Phone. Son court-métrage s’inspire très justement des films de cette époque.
En tant qu’actrice, Annabelle a joué dans plusieurs courts et longs-métrages. Elle apparaît dans Holy Motors de Leos Carax, et joue dans Asthma de Jake Hoffman, Ava’s Possession de Jordan Galland, et #Horror de Tara Subkoff. Elle vient de terminer Swing Low, un film d’horreur qui se déroule dans une forêt et dans lequel elle tient le rôle principal. Annabelle Dexter-Jones écrit en ce moment son second court-métrage, qu’elle compte tourner cet hiver, et qu’elle espère adapter en long-métrage. Réalisation : Annabelle Dexter-Jones - 2017 - États-Unis - 11 min AVEC : Avec Art Garfunkel, Brandon Micheal Hall, Colby Minifie, Joséphine de La Baume, Noah Le Gros, JD Samson, et Tara Summers - SCÉNARIO : Annabelle Dexter-Jones & Ellen Greenberg - PRODUIT PAR : Andrew Runkle - IMAGE : Deering Regan - MUSIQUE : Ryan Price - MONTAGE : Sophie Corra - DECORS : Happy Massee & Costanza Theodoli Braschi - COSTUMES : Stevie Dance Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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UNE SÉLECTION DE TROIS COURTS-MÉTRAGES
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Harmony Korine
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2010-2011
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États-Unis
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9 min
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À partir de cette semaine, nous changeons notre jour de sortie! Les films seront mis en ligne le vendredi — et toujours disponibles pendant une semaine, gratuitement.
Cette semaine, nous sommes heureux de vous présenter une sélection de trois courts-métrages du brillant et unique cinéaste et artiste américain Harmony Korine, à l’occasion de son exposition et rétrospective commençant aujourd’hui au Centre Pompidou, rassemblant pour la première fois l’ensemble de son œuvre en France. Les trois courts choisis, réalisés entre 2010 et 2011 dans des contextes différents, forment ensemble un merveilleux triptyque révélant la poésie insolite et la forte personnalité de l’œuvre d’Harmony Korine.
Act da Fool fut tourné en Super 8 et réalisé pour la marque de vêtements Proenza Schouler en 2010. Korine décrit ainsi son film; “C’est à propos de jeunes filles qui dorment dans des voitures abandonnées et mettent le feu autour d’elles. C’est à propos des belles choses de la vie. Des étoiles dans le ciel et beaucoup de bière forte. » Le court suit un groupe des jeunes filles dans un quartier pauvre de Nashville. Le cinéaste y illustre la colère d’une jeunesse en passe de devenir adulte, lorsque leur futur représente à la fois tout et pas grand chose.
Blood of Havana un film court accompagnant le film expérimental d’Harmony Korine Trash Humpers (2009). Il y transporte un des protagonistes, ces étranges créatures sociopathes, dans les rues de la Havane à Cuba. On suit le personnage errant, méditant et dans ses interactions avec les habitants d’un pays qui semblent hors du temps. Le court fut réalisé pendant qu’Harmony Korine tournait une publicité à Cuba. « Quand une opportunité se présente, quelque soit sa forme, c’est bien d’en faire quelque chose, la vie passe si rapidement que j’aime rentre tout divertissant, sans jamais laisser passer ces moments » explique le cinéaste.
Dans Curb Dance on retrouve Harmony Korine faisant des claquettes sur le bord des trottoirs. C’est une ode à son amour depuis son plus jeune âge pour cette danse. Le court associe des images absurdes d’Harmony dansant dans une robe rose à un monologue poétique autour de son amour pour les claquettes. Le film est dédicacé à Jonas Mekas.
"Si je vois quelque chose de moralement ambigu ou d'ambigument beau ou quelque chose qui attire l'oeil d'une certaine manière, je ne vais pas m'autocensurer; je cours toujours vers la lumière."
Harmony Korine
Korine fut propulsé dans l’industrie du cinema à l’âge de 19 ans, lorsqu’il signe le scénario de Kids (1995), le film culte de Larry Clark. Deux ans plus tard, Korine réalise son premier film Gummo. Il réalisera ensuite Julien Donkey-Boy, Mister Lonely, Trash Humpers, et Spring Breakers qui fut acclamé par la presse et le public. Korine a aussi réalisé de nombreuses publicités et des clips de musique notamment pour Sonic Youth, Bonnie “Prince” Billy, Cat Power, the Black Keys et Rihanna. Il est aussi peintre et écrivain – il est l’auteur de nombreuses publications et fanzines, ses oeuvres et photographies ont été exposées à travers le monde. Nous sommes impatients de découvrir son nouveau film en production, intitulé The Beach Bum et dans lequel Matthew McConaughey joue le rôle principal. Réalisation : Harmony Korine - 2010-2011 - États-Unis - 9 min Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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CSI
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Raf Fellner & Tegen Williams
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2012-2015
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Angleterre
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29 min
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We present this week the project CSI of the young British duo Raf Fellner and Tegen Williams. The concept of their project, which brings together three short films, is that of an imaginary criminal investigation. The films brilliantly blend photography and video, reality and fiction. The project is conceived from the beginning not without a touch of irony, denoted from the title borrowed from the famous American television series ( The Experts ). In CSI 5 Boroughs (2016) ,Fellner and Williams become detectives and investigate the disappearance of a young boy, questioning both true and false witnesses through the five great “boroughs” of New York. The other two films were filmed in London and its surroundings. The very short CSI Landor House (2014) is interested in the scene of a murder committed in an HLM park. Their first CSI 1 (2012), in black and white, follows Detectives Cooke and Shickle, played by friends of filmmakers, who look for a young boy in the vicinity of Wormwood Scrubs prison, a seedy London coffee or a greyhound racing club.
« Inspiré par la façon magique dont la photographie peut dire beaucoup avec pas grand chose — ces films utilisent des images et de la vidéo pour construire une narration à la recherche du vrai. S’appuyant sur des faits réels tirés des informations ou de notre expérience personnelle, nous, en tant que photographe et réalisateur, avons pris les rôles de détectives pour raconter l’histoire à notre manière. Le processus de fabrication de chaque film est devenu une performance en soit et je regrette un peu que l’on ait pas tourné en pellicule… »
Tegen Williams
Each film is inspired by a real fact from which Fellner and Williams imagine their own investigation. CSI 5 Boroughs takes as its starting point the real poster of a missing boy, whom the duo uses to interview individuals, whether related to the boy or not. They question people about their lives, and add questions about this boy. We meet real characters who become the false witnesses of an investigation written by Fellner and Williams. This impression of “true false” offers an offbeat and interesting energy to their films. In CSI Landor House, the filmmakers record the story of one of their friends who witnessed a murder in social housing in West London. They superimpose his testimony on a series of photographs and diagrams recreating the events. Finally, CS1 , the film that initiated this project, is inspired by the book A Criminal Investigationthe Japanese photographer Watabe Yukichi. Fellner and Williams were struck by the photos; “They seemed so staged and cinematic, as hyper-real and almost ridiculous,” Fellner explains, “they line up!” They both grew up in London and are about twenty years of age. Fellner studied photography at the University of Goldsmiths and Williams painting at the Camberwell College of Arts. They have been working together for five years and have produced several clips including the one for the recent song Blue Train Lines of Mount Kimbie with King Krule. They have recently filmed a documentary about the Berber music they are in the process of assembling. Réalisation : Raf Fellner & Tegen Williams - 2012-2015 - Angleterre - 29 min Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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THE SHORT & CURLIES
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Mike Leigh
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1987
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Angleterre
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18 min
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Le dernier et quatrième film choisi par les frères Safdie pour Le CiNéMa Club est un court-métrage du brillant et célèbre metteur en scène anglais Mike Leigh. Réalisé en 1987 dans le Nord de Londres, le film suit le quotidien de quatre personnages à travers plusieurs scènes courtes; on y découvre Betty, une coiffeuse bavarde et sa fille timide Charlene, ainsi que Joy qui travaille à la pharmacie, et le grand dadais Clyde qui lui fait la cour avec ses blagues incessantes. Dans The Short & Curlies, on reconnaît le talent de Mike Leigh pour dépeindre des personnages ordinaires avec affection, réalisme et humour, ainsi que son attention pour les détails. Un des ses grands admirateurs, Benny Safdie, introduit le court :
« The Short & Curlies est ce que les courts-métrages devraient être : des films courts! Ce film explore tellement de sujets et d’idées avec une telle rapidité et précision, sans jamais délaisser les personnages, que cela me laisse bouche bée. Le temps qu’il couvre, les sujets qu’il aborde, la lumière et la musique: tout est en parfaite harmonie. Leigh réalise un tour de force dans ce rare court-métrage, David Thewlis livre une brillante performance et Alison Steadam est incroyablement transformée. Si vous devez voir ce court pour une raison ce serait pour le flot constant de plaisanteries déversées par Thewlis. Avertissement : Je pense que Mike Leigh est le roi des personnages et des nuances ¬— ses premiers films sont si géniaux qu’ils devraient être illégaux ! Ce court parvient à témoigner de tout cela en 17 minutes…»
Benny Safdie
Mike Leigh a réalisé The Short & Curlies pour une commande de Channel 4 dans le cadre d’une série de courts-métrages. Le succès de ce court lui a permis de revenir au cinéma, après une longue absence depuis son premier film Bleak Moment (1973). Entre temps, il écrit et réalise de nombreuses pièces de théâtre, ainsi que plusieurs courts et longs-métrages pour la télévision anglaise qui sont aujourd’hui considérés parmi ses meilleurs travaux. Les acteurs, qui regroupent ses collaborateurs récurrents David Thewlis et Alison Steadman, ont répété avec Mike Leigh pendant trois semaines avant de commencer à tourner. Mike Leigh est connu pour répéter longuement avec ses acteurs avant le tournage, un procédé qu’il décrira plus tard dans un interview : « On ne répète pas dans le sens où on ne construit pas les scènes. Après, pendant la période de tournage, je répète vraiment en donnant vie aux séquences, structurant et scénarisant tout à travers les répétitions. La période préliminaire, les quatre mois avant le tournage, est une période pendant laquelle les personnages, leur relations et tout leurs univers, prennent forme à travers beaucoup de recherche, d’improvisation et de discussions.»
Mike Leigh est un des réalisateurs anglais les plus reconnus et appréciés. Il a reçu au Festival de Cannes le prix de la mise-en-scène pour Naked (1996) et la Palme d’or pour Secrets et mensonges (1996). Il fut nominé sept fois aux oscars et primé du Lion d’Or à Venise pour Vera Drake en 2004. Il est en ce moment en production de son nouveau long-métrage Peterloo sur le massacre de Peterloo de 1819 où les forces anglaises ont attaqué une manifestation démocratique à Manchester.
Le CiNéMa Club tient à remercier Mike Leigh, Helen Grearson, Protagonist Pictures, Shorts TV, et StudioCanal de nous avoir permis de diffuser ce court-métrage. Réalisation : Mike Leigh - 1987 - Angleterre - 18 min AVEC : Alison Steadman, David Thewlis, Sylvestra Le Touzel & Wendy Nottingham - SCÉNARIO : Mike Leigh - PRODUIT PAR : Victor Glynn - IMAGE : Roger Pratt - MUSIQUE : Rachel Portman - MONTAGE : Jon Gregory - DECORS : Diana Charnley - COSTUMES : Lindy Hemming Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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FOWL PLAY
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Owen Kline
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2013
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États-Unis
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12 min
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Josh et Benny Safdie continue leur mois de programmation sur Le CiNéMa Club, alors que leur génial long-métrage Good Time, où l’on retrouve dans le rôle principal un Robert Pattinson transformé, est actuellement au cinéma en France! Cette semaine, les frères Safdie ont choisi de présenter Fowl Play, un court-métrage du jeune réalisateur new-yorkais Owen Kline. Tourné dans le Queens en 2013, l’histoire suit Sammy, Little Jimmy et Ernie, trois minables racailles qui cherchent un coq pour participer à des combats. Le cinéaste rassemble un étonnant casting de non-acteurs, ses amis ou connaissances du Queens, pour les faire jouer, avec humour, des voyous incompétents. Fowl Play nous emmène en périphérie de New York, pour nous plonger dans une partie de la ville que l’on a peu l’occasion d’entrevoir.
"J’ai rencontré Owen Kline quand il m’a demandé s’il pouvait m’inviter à prendre un café lorsqu’il avait 15 ans. J’en avais 23. Il a toujours cherché à interagir avec un monde qui était bien au delà de son entourage, construisant avec soin une vie qui sortait tout droit des bandes dessinées dont il est fasciné. On a été épatés par FOWL PLAY quand on l’a vu. C’est le portrait d’un certain type de légende. De plus, Juan Wauters est une superbe star. On est impatients de voir la vision obsessive d’Owen s’épanouir sur le format long.”
Josh Safdie
Owen Kline explique comment l’idée du court est née: « Je connaissais ce revendeur de DVD super louche qui était quelque peu impliqué dans des combats de coqs très authentiques dans le Queens. J’ai commencé à me renseigner sur ce business mené par de réels gangsters chinois et l’opération m’a semblé dans son ensemble complètement dingue! » Il souhaitait aussi absolument incorporer ses amis du Queens dans un court-métrage. Cependant, Kline n’avait aucune envie de filmer un carnage animalier, pour des raisons morales : «Avec mon co-scénariste, on s’est ainsi dit que cela serait tout naturel d’écrire ses personnages comme des criminels de bas-étage tentant de percer le monde des combats de coqs mais sans être assez malins pour faire la différence entre un coq et une poule. »
La seule dépense que l’équipe avait prévue était celle destinée à employer une volaille apprivoisée pour le cinéma, mais ils se sont rapidement rendus à l’évidence que « toutes les poules se ressemblent et sont totalement indomptables». Ils ont finalement emprunter une poule de la ferme d’un ami, nommée Shyla. «Lâcher cette poule dans les rues du Chinatown de Flushing fut une des journées les plus chaotiques de ma jeune vie d’adulte» conclut le réalisateur.
Très jeune, Owen Kline tournait des petits films avec une caméra vidéo pour enfant et s’imaginait devenir un dessinateur de bande dessinée ou bien un magicien : « faire des films est un peu un combinaison des deux maintenant que j’y pense !» Ayant grandi en visitant plusieurs tournages (son père est l’acteur Kevin Kline), c’est à 13 ans, lorsqu’il interprète le petit garçon dans The Squid and the whale de Noah Baumbach, qu’il devient convaincu qu’il veut réaliser : « Être témoin d’une production indépendante a rendu les choses plus accessibles et moins intimidantes. » Après avoir vu son court-métrage, imbibé d’humour noir, nous avons hâte de voir ce qu’il prépare pour la suite. Réalisation : Owen Kline - 2013 - États-Unis - 12 min AVEC : Hilary Duncanson, Rob M. Anderson, Frank Avila, Juan Wauters & Steve Dalachinsky - SCÉNARIO : Alex Curtin & Owen Kline - PRODUIT PAR : Johann Carlo - IMAGE : Alex Curtin - MONTAGE : Owen Kline & peter Brensinger - DECORS : Madeline Quinn Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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ATOMIC TABASCO
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James Cox
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1999
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États-Unis
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12 min
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The Safdie brothers’ carte blanche continues this week with this short film, shot in 1999, where several cultures collide in a New York grocery store. Josh Safdie introduces their choice of this week, written and directed by the American James Cox:
« Les années 90 étaient une affaire de zig-zags et de formes carrés. Les années 90 à New York ont vu les derniers jours que ce que l’on appelle aujourd’hui le “vieux New York”, avant que le maire Giuliani arrive et “nettoie” la ville. Je me souviens aller à Legs Diamond à l’âge de 16 ans, alors que j’en avais l’air d’en avoir 12, et que le videur s’en fichait totalement. Atomic Tabasco est un aperçu de la fin des années 90 du vieux New York. Écrit et réalisé par James Cox qui a poursuit sa carrière à Hollywood. On aimait les films non linéaires dans les années 90, et ceci en partie grâce à la vague pop initiée par Tarantino. On peut clairement y distinguer son influence dans ce court-métrage de fin d’études. Le film est interprété par une superbe et électrique Eleonore Hendricks (avec qui nous avons travaillé comme actrice et directrice de casting) et un jeune Josh Ralph (qui fut trois fois nominé depuis pour l’oscar de la Meilleur chanson originale) qui, avec le réalisateur et un autre ami, jouent des hipsters proto-post-bimillénaire, amateurs nihilistes de musique. Ralph est hilarant dans cette œuvre pulp et multi-culturelle.”
Josh Safdie
James Cox directed Atomic Tabasco at the end of his studies at New York University, and the short film propelled his career to Hollywood. The filmmaker wrote the script in an East Village McDonalds: “By seeing groups of people interacting in different languages, I had this idea of a set of characters, where no one would understand each other, even if everyone would basically say the same thing, as if time was going backwards and on and on again, “James Cox told us. That’s when he went to Korea to write and work as a chef-operator. What was missing most from New York was “how vibrant and lively the city was, even in a grocery store on Avenue C and the 10 thstreet at 2:00 AM. “He made the decision to go live with this short while listening to Japanese hip-hop in a Seoul CD store:” Volcanic Beats by Denki Groove started to play and a Japanese guy came into the store with a flawless Versace jacket and an amazing girlfriend under his arm … and that struck me down! “! line !! line! The short film was awarded at the Sundance Film Festival and Academy Awards, purchased by HBO for six years. The short film earned James Cox a heck of a lot to make a film for New Line and to write a film for the famous Hollywood producer Jerry Bruckheimer. That’s why James Cox often says “Never underestimate the power of an awesome short film.” Réalisation : James Cox - 1999 - États-Unis - 12 min AVEC : Sameer Butt, James Cox, Eleonore Hendricks et J. Ralph - SCÉNARIO : James Cox - PRODUIT PAR : Bill Bymel, James Cox & J. Ralph - IMAGE : Michael Grady - COSTUMES : Mila Radulovic Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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MALEC CHAMPION DE TIR
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Buster Keaton
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1921
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États-Unis
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21 min
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Nous sommes très heureux de vous annoncer que nous avons donné carte blanche aux brillants réalisateurs new-yorkais Josh et Benny Safdie pendant tout le mois de Septembre. Nous les avons invité alors que leur dernier film Good Time, une course poursuite nocturne se déroulant dans le Queens, dont le rôle principal est interprété par un Robert Pattinson transformé, sortira en France ce mois-ci. Good Time les confirme comme deux des meilleurs cinéastes américains contemporains, et il faut voir le film pour découvrir leur signature unique.
Les frères Safdie ont choisi pour Le CiNéMa Club une sélection éclectique de quatre courts-métrages mêlant œuvres classiques, pépites rares et films de nouveaux talents.
Leur sélection commence cette semaine avec The ‘High Sign’, un court-métrage muet daté de 1921 d’un des premiers réalisateurs américains de comédie, le légendaire Buster Keaton. Keaton joue un vagabond qui réussit à se faire passer pour un tireur d’élite afin d’obtenir un job dans un stand de tir. Il est engagé à la fois par le gang des tueurs des Blinking Buzzards et par l’homme qu’ils cherchent à tuer. Le film se finit par une poursuite acrobatique dans une maison remplie de passages secrets.
"À partir du sketch du journal, ce court-métrage de Buster Keaton vous plonge dans une aventure continue de rires et d’ingéniosité. L’allitération sur les cartons sont une chose mais le dénouement au sein du décor découpé sur plusieurs étages, avec ses gags visuels infinis, est si beau et drôle qu’il atteint un cinéma et une comédie qui même aujourd’hui apparaissent novateurs. C’est une des meilleurs courts de Keaton parce qu’il ne répond à aucune règle et possède une blague à chaque milliseconde, tout en préservant son humanité! Longue vie à Keaton!"
Benny Safdie
The ‘High Sign’ est le premier court-métrage de Keaton qui fut produit, et Keaton n’en était pas particulièrement fier contrairement à l’avis des critiques et du public. Le film révèle en effet la virtuosité du cinéaste : on peut y admirer l’efficacité et la finesse du scénario ainsi que l’inventivité des gags, tantôt surréels ou bien extrêmement physiques. Le dernier acte est une folle poursuite tournée sur un décor à plusieurs étages, qui ressemble à une maison de poupée coupée en deux. Réalisation : Buster Keaton - 1921 - États-Unis - 21 min AVEC : Avec Buster Keaton, Joe Roberts et Bartine Burkett - SCÉNARIO : Buster Keaton, Edward F. Cline Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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FOREVER'S GONNA START TONIGHT
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Eliza Hittman
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2011
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Etats-Unis
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16 min
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This week, we present you the short film of graduation of the brilliant new American director Eliza Hittman. Her second, very beautiful and sensual feature film Beach Rats , for which she received the award for Best Director this year at Sundance, has just been released in the United States. Beach Rats explores the trouble in which a young boy from the depths of Brooklyn is immersed in the perfect male plastic, facing the discovery of his homosexuality, while he spends his days hanging out with his band of friends rather macho or his pretty girlfriend, and that he is confronted by the imminent death of his father! line! line! Released in 2011, Forever’s Gonna Start Tonightalready demonstrates the talent that Eliza Hittman possesses to paint a subtle portrait of the trials of adolescence and sexual arousal among young people in the tough neighborhoods of Brooklyn. The short film tells the story of Sonya, a 17-year-old Russian immigrant who is at risk of being evicted from her small apartment, which she shares with her father and herd of cats. She joins one of her friends to go out and dance, and faces a series of desires and choices created by the night.
« J’ai toujours été plutôt fascinée par les quartiers de la côte de Brooklyn, et je passais beaucoup de temps l’été à traîner autour de ces plages. C’est une partie de Brooklyn qui semble être prisonnière entre le passé et le présent. Ces zones ont un historique de violence en tous genres – et, contrairement à d’autres quartiers de New York, son évolution est très lente. »
Eliza Hittman
Eliza Hittman grew up in the Flatbush neighborhood of Brooklyn. His first feature film It Felt Like Love , was already interested in the themes of sexuality and autonomy in a young girl from Brooklyn. He was applauded by the critics during his Sundance and the Rotterdam festival premieres in 2013. Like Beach Rats , he was awarded a Critic’s Pcik by The New York Times. Eliza Hittman is currently making episodes for Netflix’s 13 Reasons Why series. Réalisation : Eliza Hittman - 2011 - Etats-Unis - 16 min AVEC : Avec Viktoria Vinyarska, Nina Medvinskaya, Fedor Filonov et Andrey Drozdov - SCÉNARIO : Eliza Hittman - IMAGE : Smokey Nelson - MONTAGE : Scott Cummings - DECORS : Andrew Boyce - COSTUMES : Sarah Maiorino Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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SEAN'S BEACH
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Sean Price Williams
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2004
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États-Unis
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15 min
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Nous continuons nos vacances d’été en 16mm, et sommes honorés de présenter cette semaine Sean’s Beach, un court-métrage inédit réalisé par le talentueux directeur de la photographie américain Sean Price Williams. Cet amoureux de la pellicule est un collaborateur récurrent de plusieurs des nouveaux réalisateurs new-yorkais les plus intéressants (Alex Ross Perry, les frères Safdie, Robert Greene…) – son nom fait partie intégrante de la nouvelle scène du cinéma indépendant de la côte est. Nous présentons ce film aussi, à l’occasion de la sortie aux Etats-Unis, de l’excellent thriller nocturne Good Time de Josh & Benny Safdie, sélectionné en compétition officielle à Cannes cette année, dans lequel on peut y admirer la belle lumière sombre et électrique de Sean Price Williams.
Le titre Sean’s Beach définit parfaitement ce court-métrage (bien qu’il avait pensé initialement l’intituler 12 Spoons mais ses amis l’en ont dissuadé). Sean a emporté son entourage sur une plage des Hamptons et tourné spontanément ce film. Le résultat est un monde cinégénique, peuplé de personnages plutôt loufoques, dans lequel on aimerait bien rester plus longtemps. On pourrait définir un bon cinéaste comme quelqu’un qui, avec presque rien, sait créer un moment de cinéma. En voici un exemple, au bord de l’eau.
« J'ai un amour infini pour la pellicule et j'aime tant voir des films tournés en pellicule. C'est un support souple et polyvalent que l'on peut utiliser pour créer une esthétique nostalgique ou naturaliste. Mais j'aime aussi électriser l'image filmée et les couleurs, surtout les couleurs fortes, sont très belles en pellicule. Combinée à sa texture graineuse, la pellicule est faite pour une image stimulante qui est plus facilement créée pendant le tournage, et plus intéressante à regarder que son interprétation digitale. La pellicule voit ce qu’elle a en face d’elle ; elle est vivante. »
Sean Price Williams
Sean Price Williams a décidé de réaliser ce film en 2004 après que sa petite-amie l’ait quitté – il souhaitait vaincre sa timidité avec les filles et avec l’idée de faire des films, qui selon lui vont de pair. Il travaillait à l’époque chez Kim’s Video, la boutique culte de dvds et disques dans le downtown New York qui a fermé en 2014. Une majorité des personnages du film sont soit des employés ou clients de Kim’s. Sean Williams tourne avec une bonne caméra Aaton, mais le reste de leur équipement est plutôt scolaire. Le tournage a lieu pendant deux courtes journées, où ils font face à des problèmes de dernière minute tels que celui de trouver comment payer la caution pour faire sortir de prison leur acteur français, arrêté à tort lors d’une convention politique la veille. Ou bien encore celui de batteries non rechargées, suite auquel ils improvisent en les branchant à un lampadaire sur une route pas loin. N’étant pas arrivé à les recharger complètement, Sean Williams a astucieusement remarqué que la caméra pouvait tout de même tourner à 18 images à la seconde, au lieu de 24. Ils ont ainsi tourné ces images qui semblent ainsi accélérées dans le film, à l’heure magique juste avant le couche de soleil. Enfin Sean Williams voulait que toute la musique soit diégétique, c’est à dire directement enregistrée pendant le tournage. Ils se sont ainsi balladé sur la plage avec un tourne-disque portable qui jouait Herbie Mann, Basil Kirchin, The Mamas & The Papas, ainsi que le musicien expérimental turque Ilhan Mimaroglu.
Sean Williams a étudié lé cinéma à l’Université du Maryland à Baltimore, mais a vite arrêté une fois qu’il avait appris comment se servir d’une caméra, pour déménager à New York. En arrivant à New York, en plus de travailler chez Kim’s Video, il tournait de courtes vidéos pour différents sites internet, puis fut archiviste pour la production des grand documentaristes Albert et David Maysles. Il fut d’ailleurs le chef-opérateur du dernier film d’Albert Maysles Iris(2014). Ses premiers travaux incluent Frownland de Ronnie Bronstein, le co-scénartiste et monteur des frères Safdie, que l’on voit apparaître dans Sean’s Beach, et Impolex d’Alex Ross Perry, avec qui il travaillera sur tous ses films suivants (Listen Up Phillip, Queen of Earth, and Golden Exits). Avant Good Time, Sean Williams a aussi éclairé Heaven Knows What et le court-métrage The Black Balloon de Josh et Benny Safdie. Ses derniers films comptent aussi Marjorie Prime de Michael Almereyda, Kate Plays Christine de Robert Greene, et Thirst Street de Nathan Silver. Réalisation : Sean Price Williams - 2004 - États-Unis - 15 min AVEC : With Alex, Justin, Matt, Dominique, Sarah, Jolie, Ronald, Dore, Leslie, Jeff, and Chris Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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VOUS VOULEZ UNE HISTOIRE?
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Antonin Peretjatko
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2014
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France
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10 min
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Au mois d’août, nous adoptons un rythme plus détendu : chaque film sera présenté pendant deux semaines au lieu d’une. Les deux courts-métrages choisis ce mois vous feront voyager dans des images de vacances tournées en 16mm : le premier film est réalisé par le cinéaste français Antonin Peretjako, le second par le cinéaste et directeur de la photographie américain Sean Price Williams.
Cette semaine, Vous voulez une histoire? est un carnet de voyage dans lequel la voix de son cinéaste vous guide à l’appui d’une narration pleine d’esprit. Ce court-métrage, écrit et réalisé par le brillant réalisateur Antonin Peretjako, associe subtilement des images et des idées qui nous dépaysent. C’est une invitation au voyage dans laquelle on traverse les continents, en avion, en bateau ou en train, accompagné de filles en tenues légères.
Le film a été tourné en deux temps. Peretjako avaient filmé la majorité de ces images en voyage, sans scénario précis mais avec une esthétique en tête, en choisissant une caméra 16mm à ressort pour ne pas avoir de problème de batterie. Lorsque le collectif Le Septième Continent, fondé par les productrices Lola Norda et Alix Pennequin, lui commande un court-métrage pour leur collection Undead (regroupant entre autres des courts de Virgil Vernier, Héléna Klotz, et Hubert Viel), Peretjako décide de tourner les images des comédiennes pour compléter la trame narrative du film. Le film passe d’un pays à un autre, d’un souvenir à une pensée, et d’une fille à une autre. On y admire les paysages comme feuilletant des cartes postales de vacances, on sourit aux mots de la voix-off comme si l’on discutait avec l’esprit du cinéaste.
Antonin Peretjako fait partie des réalisateurs français les plus talentueux révélés ces dernières années. Son langage cinématographique apporte une nouvelle voix bienvenue dans la comédie française. Ses films déploient des gags physiques et verbaux, teinté d’un discours social et politique perspicace, et souvent, empruntent et détournent les codes esthétiques de la Nouvelle Vague présent dans notre inconscient collectif. Antonin Peretjako a réalisé deux long-métrages dans lesquels on retrouve le brillant Vincent Macaigne : La Fille du 14 juillet, présenté à la Quinzaine des réalisateurs et nominé pour le césar du Meilleur premier film en 2013, et La Loi de la jungle sorti en 2016. Le cinéaste est aussi l’auteur de nombreux excellents courts-métrages — nous avions présenté French Kiss l’année dernière. Il est actuellement en montage d’un nouveau court intitulé Panique au Sénat.
Réalisation : Antonin Peretjatko - 2014 - France - 10 min AVEC : Avec Pauline Ghersi, Lucie Borleteau & Laura Giappiconi - SCÉNARIO : Antonin Peretjatko - PRODUIT PAR : Alix Pennequin & Lola Norda - IMAGE : Antonin Peretjatko - MONTAGE : Antonin Peretjatko Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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MEET MARLON BRANDO
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Albert and David Maysles
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1966
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États-Unis
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29 min
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Cette semaine nous vous présentons Meet Marlon Brando, le deuxième volet de notre double-bill sur les grands documentaristes américains Albert et David Maysles (The Salesman, Gimme Shelter, Grey Gardens). Ce film de près d’une demi-heure nous emporte au plus près de la personnalité magnétique d’un des meilleurs acteurs de tous les temps. On y découvre Brando détournant, se moquant, avec esprit et humour, les questions prévisibles d’un groupe de reporters pendant une journée de promotion. Ou bien flirtant ouvertement avec les jolies journalistes. Les frères Maysles ont crée un portrait intime, honnête et amusant, à voir absolument. Brando était incroyablement charismatique et délivre ici une envoûtante performance en incarnant son propre personnage.
Brando est interrogé sur son dernier film Morituri — certainement pas son plus mémorable. Sans jamais l’interroger directement, les frères Maysles le filme simplement répondre à d’autres journalistes et assemble des extraits qui, ensemble, forment un portrait à la fois sincère et personnel. Voici une des plus grandes forces de ces cinéastes : capturer des instants spontanés et révélateurs et en tirer la tension dramatique en les assemblant au montage. Marlon Brando est dévoilé dans toute la complexité de son personnage : intellectuel, sensuel, agressif, drôle et vulnérable. On l’aperçoit aussi parler le français et l’allemand. Dans sa critique pour le New York Times, Howard Thompson avait dit du film : « L’acteur n’a jamais était aussi séduisant que dans ce court-métrage à la caméra sincère, sa meilleure performance. »
« Dans chacun de nos films, nous avons travaillé à nous approcher aussi près que possible de la vérité. »
Albert Maysles
Albert et David Maysles ont eu une profonde influence sur le cinéma en révolutionnant le genre documentaire. Ils font partie des pionniers du cinéma direct, le mouvement américain parallèle au cinéma vérité en France. Ils ont élaboré des caméras plus légères pour leur permettre de filmer de manière mobile en cherchant à saisir la réalité telle qu’elle était, et telle qu’ils l’observaient. Ils ont brisé avec les conventions du film documentaire en choisissant de ne pas interviewer directement les sujets de leurs films ou de superposer leurs images de narrations en voix-off. Ils étaient connus pour chercher à capture la vérité, en travaillant sans scénario prédéterminé. Albert Maysles disait souvent : « Mon seul point de vue est de ne pas avoir de point de vue.» La force dramatique de leurs films découle de la présence intime et empathique de leur caméra, et de leur habilité à capturer les moments spontanés et révélateurs de l’ordinaire.
Jean-Luc Godard a qualifié Albert Maysles du meilleur caméraman américain. Martin Scorsese écrit dans une préface du livre A Maysles Scrapbook : « Quand Al est derrière la caméra, il y a une sensibilité dans l’ambiance, dans l’espace et la lumière, dans l’énergie entre les gens dans la pièce. »
Leur premier classique fut Salesman (1966), dans lequel ils suivent le quotidien de quatre vendeurs de bibles de porte à porte. Leurs deux autres chefs-d’œuvre sont Gimme Shelter (1970), qui retrace la tournée américaine des Rolling Stones de 1969, et Grey Gardens (1975), leur film fascinant sur Edith and Edie Bouvier Beale, la tante et cousine de Jacqueline Kennedy-Onassis, au coeur leur résidence de Long Island en déliquescence. Ils ont réalisés des dizaines d’autres films et dresser le portrait de nombreuses grandes figures tels quel Truman Capote, les Beatles, Muhammad Ali ou Christo. Après la mort de son frère en 1987, Albert Maysles a continué de réaliser de remarquables films tels que Iris, sur l’icône de mode new yorkaise de 94 ans Iris Apfel, sorti en 2014.
Nous remercions Rebekah Maysles, Laura Coxson et Jake Perlin de nous avoir permis de présenter ce film. Réalisation : Albert and David Maysles - 1966 - États-Unis - 29 min Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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DALI'S FANTASTIC DREAM
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Albert and David Maysles
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1966
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États-Unis
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6 min
http://2018.lecinemaclub.com/wp-content/uploads/2017/07/dali1.jpg,http://2018.lecinemaclub.com/wp-content/uploads/2017/07/dali2.jpg,http://2018.lecinemaclub.com/wp-content/uploads/2017/07/dali3-1.jpg,FILM NON DISPONIBLE EN LIGNE
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Pendant les deux prochaines semaines, nous sommes honorés de vous présenter deux merveilleux films courts réalisés par les documentaristes légendaires Albert et David Maysles, génies du cinéma direct, qui comme pour beaucoup, sont parmi nos cinéastes préférés. Les deux films que nous vous offrons à voir, Dali’s Fantastic Dream et Meet Marlon Brando, ont été réalisés à New York en 1966. Ces films témoignent du très beau talent que les frères Maysles possédaient pour créer des portraits sincères et intimes — et dans ces films en particulier, de deux figures mondialement célèbres, en les observant simplement dans leur quotidien professionnel.
Dali’s Fantastic Dream est un film rare de six minutes qui suit Salvator Dalì à New York. Les cinéastes saisissent l’artiste dans toute son exubérance. On découvre Dalì à l’œuvre d’un portrait de l’actrice Raquel Welch puis dans un processus créatif extravagant dans une chambre de l’hôtel St Régis. Le film fut mandaté le studio 20th Century Fox pour promouvoir la sortie du film Le Voyage Fantastique dans lequel Welch était l’actrice principale et Dali un consultant artistique. En parlant du film, Albert Maysles remarqua «Dali était drôle parce qu’il était si étrange. »
« Dans chacun de nos films, nous avons travaillé à nous approcher aussi près que possible de la vérité. »
Albert Maysles
Albert et David Maysles ont eu une profonde influence sur le cinéma en révolutionnant le genre documentaire. Ils font partie des pionniers du cinéma direct, le mouvement américain parallèle au cinéma vérité en France. Ils ont élaboré des caméras plus légères pour leur permettre de filmer de manière mobile en cherchant à saisir la réalité telle qu’elle était, et telle qu’ils l’observaient. Ils ont brisé avec les conventions du film documentaire en choisissant de ne pas interviewer directement les sujets de leurs films ou de superposer leurs images de narrations en voix-off. Ils étaient connus pour chercher à capture la vérité, en travaillant sans scénario prédéterminé. Albert Maysles disait souvent : « Mon seul point de vue est de ne pas avoir de point de vue.» La force dramatique de leurs films découle de la présence intime et empathique de leur caméra, et de leur habilité à capturer les moments spontanés et révélateurs de l’ordinaire.
Jean-Luc Godard a qualifié Albert Maysles du meilleur caméraman américain. Martin Scorsese écrit dans une préface du livre A Maysles Scrapbook : « Quand Al est derrière la caméra, il y a une sensibilité dans l’ambiance, dans l’espace et la lumière, dans l’énergie entre les gens dans la pièce. »
Leur premier classique fut Salesman (1966), dans lequel ils suivent le quotidien de quatre vendeurs de bibles de porte à porte. Leurs deux autres chefs-d’œuvre sont Gimme Shelter (1970), qui retrace la tournée américaine des Rolling Stones de 1969, et Grey Gardens (1975), leur film fascinant sur Edith and Edie Bouvier Beale, la tante et cousine de Jacqueline Kennedy-Onassis, au coeur leur résidence de Long Island en déliquescence. Ils ont réalisés des dizaines d’autres films et dresser le portrait de nombreuses grandes figures tels quel Truman Capote, les Beatles, Muhammad Ali ou Christo. Après la mort de son frère en 1987, Albert Maysles a continué de réaliser de remarquables films tels que Iris, sur l’icône de mode new yorkaise de 94 ans Iris Apfel, sorti en 2014.
Nous remercions Rebekah Maysles, Laura Coxson et Jake Perlin de nous avoir permis de présenter ce film. Réalisation : Albert and David Maysles - 1966 - États-Unis - 6 min AVEC : Avec Salvador Dalì & Raquel Welch Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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TROIS COURTS-METRAGES
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David Lowery
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2006-2011
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États-Unis
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14 min
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Cette semaine nous sommes heureux de vous présenter une sélection de trois courts-métrages du brillant réalisateur américain David Lowery. Ces premiers travaux sont présentés à l’occasion de la sortie de son audacieux et poétique nouveau film A Ghost Story, interprété par Rooney Mara et Casey Affleck. Avec A Ghost Story, David Lowery inscrit une approche unique et personnelle dans la longue traditions des films de fantômes. Il y suit l’existence d’un fantôme, simplement accoutré d’un long drap blanc, qui observe sa bien-aimé et leur maison et se trouve prisonnier du temps qui passe.
C’est émouvant de revenir aux débuts de David Lowery en visionnant ces films qu’il réalise de façon amateur chez lui. On y découvre les thèmes qui occupaient l’esprit du jeune cinéaste — l’un de ces courts débute même avec des images d’archives du tout premier film qu’il a réalisé à l’âge de sept ans, intitulé A Ghost Story.
Ces films sont présentés du plus récent au plus ancien. My Daily Routine (2011) est une animation dessinée à la main de trois minutes qui nous introduit à son quotidien de jeune cinéaste. A Catalog Of Anticipations (2008) est construit de photographies et raconte l’histoire d’une jeune fille (jouée par sa petite sœur) qui collectionne d’étranges créatures trouvées dans son jardin. Enfin, dans Some Analog Lines (2006), David Lowery nous parle de ses premiers efforts de cinéaste et réfléchit à l’importance de la signature d’un réalisateur, en confrontant cela à un débat sur l’arrivée des images de synthèse.Mais la meilleure introduction aux films présentés est sans aucun doute celle qui nous a été envoyée par David Lowery :
« Les trois courts-métrages présentés cette semaine ont été réalisés entre 2006 et 2011. Pendant cette demi décennie, j’ai trouvé ma voix en tant que cinéaste ; ultérieurement perdue puis retrouvée — mais il n’y rien de comparable à cette première fois et c’est pour cela que je souhaite offrir ces premiers efforts en concert les uns avec les autres. Ce ne sont pas les seuls films que j’ai réalisés pendant cette période, mais ils fonctionnent particulièrement bien ensemble. Ils sont tous les trois des films d’amateurs, au sens le plus vrai et positif du terme. Ils sont aussi tous les trois très brefs. Ma voix guide la narration de deux d’entre eux. Deux sont presqu’entièrement faits à partir de photographies ; le troisième est essentiellement à propos de comment les deux autres ont été faits. Il convient de noter que deux d’entre eux murmurent des fils annonceurs à A GHOST STORY, mon film qui vient de sortir aux Etats-Unis, et qui possède des thèmes et tonalités similaires à ces trois films — en espérant que je me suis amélioré depuis à les développer. »
David Lowery
David Lowery est un réalisateur, scénariste et monteur né dans l’état du Wisconsin puis élevé à Irving au Texas. Son premier film St Nicks (2011) fut réalisé avec un minuscule budget de 12 000 $ et suit un frère et une sœur en fuite dans les bois. Il est connu pour son deuxième film Ain’t Them Bodies Saint, sa première collaboration avec Rooney Mara et Casey Affleck, sélectionné au festival de Sundance en 2013. Le film reçoit le prix de la Meilleure photographie pour le chef-opérateur Bradford Young, à l’époque encore peu connu. Lowery est ensuite engagé pour écrire et réalisé Pete’s Dragon (2016) pour Disney. Il vient de finir de tourner son nouveau film Old Man and the Gun, adapté d’un articled de David Grann (Lost City of Z) sur un homme de soixante-dix ans qui s’évade de prison et realise une impressionnante série de braquages. Le film sortira l’année prochaine et réunit un casting impressionnant dont Robert Redford, Casey Affleck, Sissy Spacek, Danny Glover, Tom Waits et Elisabeth Moss. Réalisation : David Lowery - 2006-2011 - États-Unis - 14 min Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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APPROACHING A BREAKTHROUGH
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Noah Pritzker
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2017
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États-Unis
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10 min
http://2018.lecinemaclub.com/wp-content/uploads/2018/06/approaching1.jpg,http://2018.lecinemaclub.com/wp-content/uploads/2018/06/approaching4.jpg,http://2018.lecinemaclub.com/wp-content/uploads/2018/06/approaching2.jpg,FILM NON DISPONIBLE EN LIGNE
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Cette semaine, nous vous présentons la première en ligne d’une courte comédie new-yorkaise du jeune réalisateur américain Noah Pritzker, interprétée par Kieran Culkin et Mae Whitman. Une situation réaliste glisse vers une scène hallucinée dans ce cout-métrage sélectionné au Festival de Tribeca de cette année.
Alors que Norman et sa petite-amie s’élancent dans Central Park en se chamaillant, Norman est traqué par une série de personnages de son passé, émergeant autour de lui dans le parc, dont deux des ses anciens psychologues et son ex petite-copine mormone. Bien qu’il fasse tout pour échapper à ses problèmes, Norman ne semble pas pouvoir y arriver.
Le film commence ancré dans la traditions des comédie romantique new-yorkaises — un couple se querelle à Central Park — puis prend soudainement un curieux et drôle tournant quand plusieurs individus du passé du protagoniste surgissent de tous côtés et l’analysent ensemble, en venant justifier les reproches que sa petit-amie lui faisait.
« Je voulais créer une scène sortie d’une comédie hallucinatoire mais qui se déroulerait dans un lieu très ordinaire, tel que le parc, et qui arriverait de nulle part au milieu d’une dispute banale entre Norman et sa petite-amie. »
Noah Pritzker
Le réalisateur cite l’influence importante de Woody Allen sur son travail. En plus de tous ses célèbres films, Pritzker décrit Oedipus Wrecks des New York Stories comme l’exemple d’un court-métrage parfaitement réussi. Il est aussi un grand admirateur de Louis Malle. Le morceau introduisant et terminant d’Approaching a Breakthrough est My old Flame” de Charlie Parker du film de Malle Le Souffle au coeur (1971). Enfin, il évoque l’écrivain israélien Etgar Keret: “Il écrit ces merveilleuses nouvelles, tragicomiques and fantasmagoriques que j’ai toujours aimées et qui je pense m’ont beaucoup influencé dans mon écriture. Keret et sa femme Shira Geffen ont réalisé un film intitulé Jelly Fish, que Shira a écrit. J’adore le scénario, mais aussi la simplicité et l’élégance des plans et des décors.”
Noah Pritzker est un jeune cinéaste vivant à New York. Son premier long-métrage Quitters a été présenté à South by Southwest en 2015. Il prépare en ce moment son prochain long-métrage Men of Divorce autour de l’histoire d’un homme qui, après avoir été quitté par sa femme, s’incruste accidentellement dans l’enterrement de vie de garçon de son fils à Mexico. Noah Pritzker est un cinéaste qui vit à New York. Son premier film Quitters a été séléctionné à South by Southwest en 2015. Il prepare en ce moment son prochain long-métrage Men of Divorce qui se racontera l’histoire d’un homme qui, après avoir été quitté par sa femme, se retrouve accidentellement à s’incruster dans l’enterrement de vie de garcon de son fils à Mexico Réalisation : Noah Pritzker - 2017 - États-Unis - 10 min AVEC : Avec Kieran Culkin & Mae Whitman - SCÉNARIO : Noah Pritzker - PRODUIT PAR : Brendan McHugh & Wyatt Angelo - IMAGE : Andrew Ellmaker - MONTAGE : David Massachi - DECORS : Meredith Lippincott - COSTUMES : Hannah LaCava Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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L'ÎLE JAUNE
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Léa Mysius & Paul Guilhaume
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2015
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France
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29 min
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Léa Mysius, révélation du Festival de Cannes cette année, est une des jeunes voix excitantes qui contribuent aujourd’hui à renouveler le cinéma français. Son premier long-métrage Ava, qui fut applaudi à la Semaine de la Critique, vient de sortir au cinéma. À cette occasion, nous présentons le très beau court-métrage qu’elle a réalisé juste avant. Elle co-réalise ce film avec le chef-opérateur et co-scénariste d’Ava, Paul Guilhaume. Ils ont tourné le film en super 16 mm anamorphique.
L’Île Jaune est un film de trente minutes sur l’adolescence et le développement des premiers sentiments amoureux pendant les vacances d’été – à la croisée entre réalisme et fable. Ena, une jeune fille de 11 ans, demande à son étrange et solitaire camarade de voile de l’emmener sur son île secrète, dans l’espoir de retrouver un jeune pêcheur d’anguilles. Les deux jeunes cinéastes, qui se sont rencontrés à la Fémis, cherchaient à réaliser un film d’aventure inspiré par leurs souvenirs d’adolescence au bord de l’Atlantique. Ils ont fait le choix de tourner en pellicule afin de saisir des extérieurs à la fois lumineux et doux, ainsi que de sentir au mieux le grain des peaux. Au montage, ils se rendent compte de similitudes avec À Nos Amours de Maurice Pialat et décident ainsi d’ajouter le générique de celui-ci comme un clin d’oeil. Le scénario de L’Île Jaune fut écrit avec la jeune Ena Letourneux en tête, que la réalisatrice avait déjà dirigée dans son court-métrage précédent Cadavre Exquis.
Léa Mysius a grandi dans une famille de cinéphiles dans le Sud-Ouest de la France. Plus jeune, elle s’imaginait devenir écrivain. Elle intégre La Fémis en section scénario et écrit Ava à la fin de ses études. Le film raconte l’histoire d’une jeune fille qui apprend qu’elle va perdre la vue à la fin des vacances d’été. Elle décide alors de vivre ses prochains jours de manière intense, et s’aventure aux côtés d’un jeune gitan rencontré sur la plage. À Cannes, Léa Mysius était aussi co-scénariste du nouveau film d’Arnaud Desplechin Les Amours d’Ismaël, présenté en ouverture du festival. André Techiné lui a proposé de collaborer à l’écriture de son prochain long-métrage. À 28 ans, Léa Mysius s’est propulsée dans une carrière qui s’annonce belle et longue – et on a hâte d’en être les spectateurs.
Merci à Trois Brigands Production et France Télévisions de nous avoir permis de diffuser ce film.
Réalisation : Léa Mysius & Paul Guilhaume - 2015 - France - 29 min AVEC : Avec Ena Letourneux & Alexandre Branco - SCÉNARIO : Léa Mysius & Paul Guilhaume - PRODUIT PAR : Fanny Yvonnet - IMAGE : Paul Guilhaume - MONTAGE : Pierre Deschamps - DECORS : Esther Mysius, Camille Rouaud Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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TCHOUPITOULAS
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Turner Ross & Bill Ross IV
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2012
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États-Unis
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82 min
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Pour notre deuxième semaine célébrant La Nouvelle-Orléans, en partenariat avec le Champs-Élysées Film Festival, nous sommes heureux de vous présenter Tchoupitoulas, le deuxième documentaire des cinéastes américains Bill et Turner Ross. Le film vous fait voyager dans le centre historique de la ville, où l’on se trouve guidés par trois jeunes frères qui, le temps d’une nuit, flânent et s’aventurent dans les rues animées de la ville. Ils y rencontrent des danseurs, musiciens, et autres personnages nocturnes. À travers la caméra des frères Ross qui saisit la réalité de ces moments, l’échappée apparaît aussi comme un rêve urbain aux nuances fantastiques. Le film fut présenté au festival South by Southwest à Austin en 2012, et applaudi par la critique dont le New York Times qui en fit un de ses “choix de la critque”.
Si Tchoupitoulas se déroule tout au long d’une nuit, il a été cependant tourné pendant neuf mois. Le film n’est pas un documentaire conventionnel et est réalisé plus dans la tradition du cinéma direct qui cherche à capter directement le réel (Jean Rouch, les frères Maysles, Les Blank). Comme pour tous leurs films, l’impulsion de départ fut de vivre et documenter une expérience qui les excite, et ici celle de revivre les nombreux moments qu’ils ont passés dans leur jeunesse à se promener dans le carnaval de La Nouvelle Orléans. Mais la meilleure introduction à ce film est celle qui nous a été envoyé par son réalisateur :
« Je reviens du Festival de Cannes et cela m’a rappelé la première fois que j’y suis allé quand j’avais vingt ans et où j’y avais découvert ‘Les Quatre Cent coups’ au cinéma de la plage. Comme pour beaucoup, cela m’a émerveillé et c’est devenu mon film préféré. Turner et moi étions des enfants plutôt agités et nous avons pu nous identifier au film. Nous voulions absolument faire un film qui parlait de la quête d’aventures, de faire des bêtises. Nous voulions aussi que le décor soit celui de notre ville adoptive qu’est La Nouvelle Orléans. Enfants, nous y avons passé beaucoup de temps, en sortant en cachette le soir et en essayant de voir des choses qui n'étaient pas permises. On a pas mal réussi ! Nous voulions que ce le film et que l’expérience transmise soient authentiques. Nous avions besoin que la ville soit découverte à travers le regard contemporain de jeunes qui cherchaient aussi à s’aventurer. Pendant sept mois, nous avons cherché jusqu’à l’aube. Un soir enfin William est passé devant nous, nous l’avons entendu faire ses blagues et nous savions que c’était lui. Nous lui avons demandé si nous pouvions le suivre avec ses frères pour notre film, et soudainement ce fut aussi simple que cela. Turner et moi nous espérons que vous allez kiffer ‘Tchoup’ et puis aller vous-même vous lancer à la recherche d’aventures.»
Bill Ross
Bill et Turner Ross ont grandi dans l’état d’Ohio et sont diplômés du Savannah College of Art and Design. Leur premier film documentaire 45365 renvoie à un code postal dans la ville où ils ont grandi et a été primé du Grand Prix du Jury au festival de South by Southwest à Austin. À la suite de Tchoupitoulas, ils ont réalisé deux autres documentaires : Western (2015) qui se déroule sur deux villes frontières séparées par le fleuve Rio Grande et qui a obtenu un prix spécial à Sundance, puis Contemporary Color sur David Byrne et son événement du même nom au Barclays Center à Brooklyn, primé du Prix pour le Meilleur Documentaire au festival de Tribeca. Ils préparent en ce moment leur prochain film Bloody Nose, Empty Pockets dans lequel ils souhaitent faire le portrait d’un groupe varié de patrons et d’employés travaillant dans un bar de nuit. Vous pouvez les aider à financer ce projet sur leur site ou à ce lien. Réalisation : Turner Ross & Bill Ross IV - 2012 - États-Unis - 82 min AVEC : Avec Bryan Zanders, William Zanders & Kentrell Zanders - PRODUIT PAR : Michael Gottwald, Dan Janvey, Josh Penn, Turner Ross & Bill Ross IV - IMAGE : Turner Ross & Bill Ross IV - MONTAGE : Turner Ross & Bill Ross IV Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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THE BOATMAN
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Zack Godshall
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2015
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États-Unis
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14 min
http://2018.lecinemaclub.com/wp-content/uploads/2018/06/theboatman1.jpg,http://2018.lecinemaclub.com/wp-content/uploads/2018/06/theboatman2.jpg,http://2018.lecinemaclub.com/wp-content/uploads/2018/06/theboatman3.jpg,0/0
Pendant les deux prochaines semaines, en partenariat avec le Champs-Élysées Film Festival à Paris — qui présentera sept films dans sa section célèbrant la Nouvelles-Orléans — nous présentons deux portraits différents de la ville et ses environs. Les deux films ont été produits par le collectif Court 13 connu, entre autres, pour le très beau film de Benh Zeitlin Les Bêtes du sud sauvage.
Le Champs-Élysées Film Festival a été fondé il y a six ans par la productrice et distributrice Sophie Dulac. Le festival propose un excellent programme de cinéma français et américain indépendant sur une des avenues les plus célèbres du monde. La sixième édition du festival s’ouvre avec The Florida Project de Sean Baker (Tangerine), et propose cette année des films tels que la Caméra d’Or de Cannes Jeune Femme de Léonor Serraille ou bien Rat Film de Theo Anthony, applaudi dans de nombreux festivals cette année. Vous pouvez trouvez le programme complet du festival ayant lieu du 15 au 22 juin sur leur site.
Cette semaine, nous présentons un court documentaire réalisé par Zack Godshall, un cinéaste vivant en Lousiane. Son film nous introduit à Joseph and Selina Gonzales, un couple approchant leur 71ème anniversaire de mariage, vivant sur la région côtière en danger près de La Nouvelle-Orléans. Il y est question de résistance, d’amour et de courage. Joseph nous fait visiter le bateau de 18 mètres qu’il construit depuis des dizaines d’années et qui a miraculeusement résisté à l’ouragan Katrina. Le film fut réalisé pour une série de six courts documentaires intitulée New Orleans, Here & Now pour Time Magazine.
« THE BOATMAN est un hommage à toutes les personnes qui vivent sur la région en danger de la côte de la Louisiane, et un hommage en particulier à Joseph et Selina Gonzales, dont le mariage de 71 années a enduré bien plus que des ouragans et inondations, et a produit plus qu’une flotte entière de bateaux à huîtres aurait pu espérer. »
Zack Godshall
Dans ses films, qui mélangent souvent fiction et documentaire, Zack Godshall s’intéresse à des individus et lieux qui existent en marge de la culture de masse. Ses deux premiers longs-métrages Low and Behold et Lord Byron ont été présentés au festival de Sundance. Ses documentaires ont gagnés de nombreux prix aux Etats-Unis. Son projet le plus récent Hogwash est une web-série de huit épisodes de dix minutes qui proposent des scènes de vie dans la ville fictive d’Oubliette en Louisiane. Le cinéaste les décrit comme « un mélange de réalisme, d’absurde et de comédie scandaleuse». Vous pouvez découvrir la première saison à ce lien, une deuxième saison sera bientôt mise en ligne. Zack Godshall enseigne aussi le cinéma à l’université de Louisiane. Réalisation : Zack Godshall - 2015 - États-Unis - 14 min AVEC : Avec Joseph & Selina Gonzales - SCÉNARIO : Zack Godshall - PRODUIT PAR : Noah Stahl, Brad Becker-Parton & Dan Janvey - IMAGE : Zack Godshall - MONTAGE : Zack Godshall Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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KRISHA
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Trey Edward Shults
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2015
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États-Unis
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15 min
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Cette semaine nous vous présentons en exclusivité le court-métrage Krisha du nouveau brillant cinéaste américain Trey Edward Shults. Ce film est le premier essai à son long-métrage du même titre qui fut applaudi par la critique internationale en 2015. Son nouveau film It Comes At Night sort cette semaine aux Etats-Unis et en France le 21 juin. Le court-métrage Krisha trace le portrait intense d’une femme alcoolique et dépendante retrouvant ses proches après une longue absence, lors d’une réunion de famille chaotique. Réalisé dans la maison où le cinéaste a grandi au Texas, et interprété par plusieurs membres de sa famille, le court annonce déjà l’arrivée d’une nouvelle voix moderne dans le cinéma américain. Son court et son long-métrage révèlent le talent de Shults d’instaurer une forte tension au sein d’une histoire personnelle et émouvante, appuyé par un style visuel recherché. Le court-métrage présente aussi sa première collaboration avec le chef-opérateur Drew Daniels et le compositeur McOmber avec qui il travaille depuis.
À l’origine du court-métrage Krisha se trouve aussi une histoire personnelle et émouvante. Le film est né des restes de la première tentative échouée de Shults de réaliser son premier long-métrage. En 2012, le cinéaste s’est lancé seul dans la production et fabrication de son film Krisha. Il comprend dès la première semaine de tournage qu’il n’a pas les moyens, les acteurs et l’équipement nécessaires pour mettre à jour le film qu’il avait écrit et souhaitait faire. Frustré de cette expérience, il assemble les images tournées dans le format court présenté cette semaine. Suite au succès de cette version, qui reçoit le Prix Spécial du Jury au festival SXSW en 2014, Shults peut revenir à la production de la version longue. Il tourne cependant son film dans des conditions très indépendantes, avec un tout petit budget et sur une durée de neuf jours. Le long-métrage qui en résulte gagne de nombreux prix en festivals, dont le Grand Prix du Jury à SXSW et le prix John Cassavetes aux Independent Spirit Awards. Krisha est sélectionné à la Semaine de la Critique à Cannes en 2015 et acheté par l’excellent distributeur américain A24 qui signe un deal pour l’accompagner sur ses deux prochains projets.
Le personnage de Krisha est inspiré de plusieurs membres de la famille du réalisateur. Une de ses cousines rechute après une réunion de famille, et meurt d’une overdose peu de temps après. Son père, dépendant aussi, fut peu présent pendant son enfance. Krisha est interprétée par sa tante, qu’il a toujours imaginé dans un film. Le cinéaste souhaitait que tout dans le film fasse écho à l’état d’esprit du personnage, que le film soit entièrement guidé par le point de vue du personnage central, de la musique aux procédés visuels.
« J’ai mis beaucoup de mes propres démons dans KRISHA. J’ai lutté contre la colère et la rage toute mon enfance. Tout cela m’a mené à l’histoire de cette femme confrontant ses propres démons. J’aimais tant cette femme et ce personnage, je voulais lui apporter tout le respect possible. Je suis un nerd de cinéma, obsédé par la grammaire visuelle des films. J’ai pensé que rendre le film aussi fort possible visuellement et placer le public dans l’état d’esprit du personnage serait la manière la plus honnête de raconter cette histoire. Mon nouveau film IT COMES AT NIGHT est tout autant personnel, bien que l’histoire soit entièrement fictive. J’ai mis toutes mes émotions et les choses contre lesquelles je me battais dans cette fiction. Je crois que je commence mes films ainsi : avec un sentiment ou un thème qui m’est personnel puis en cherchant après quelle est l’histoire la plus juste pour les transmettre. Je suis passionné par les thèmes, les émotions, les personnages, et les procédés techniques à imaginer pour les communiquer. En envoyant le court-métrage, j’ai décidé le revoir pour la première fois depuis si longtemps. Ce fut un trip. Comme regarder un vieux dessin que l’on aurait fait enfant. Je me suis souvenu de mes pensées à cette époque et de comment j’essayais de trouver mon langage cinématographique. Ayant terminé deux longs-métrages et à l’écriture du prochain, j’arrive à percevoir cette évolution et progression naturelle qui a commencé avec ce court. Je suis très heureux de le partager aujourd’hui. »
Trey Edward Shults
Trey Shults a toujours voulu réaliser des films. Ses parents voulaient qu’il fasse une école de commerce. Il abandonne ses études après un an, ceci après avoir réalisé un stage sur le tournage du documentaire Voyage of Time de Terrence Malick. Il a ensuite travaillé sur les films de Malick tournés au Texas (Knight of Cups, Song to Song) puis sur Midnight Special de Jeff Nichols. Ses parents ont eu une influence différentes sur lui : « Ma mère et mon beau-père sont tous deux des psychologues et je serais perdu sans eux. Une grande partie de leur travail est de confronter les problèmes que l’on possède et de les mettre en lumière. » Le premier film de Trey Edwards Shults Krisha a été remarqué internationalement. Son très attendu nouveau long-métrage It Comes at Night sortira en France le 21 juin. On retrouve au casting Joel Edgerton, Chris Abbott, Carmen Ejogo et Riley Keough. Réalisation : Trey Edward Shults - 2015 - États-Unis - 15 min AVEC : Avec Krisha Fairchild, Robyn Fairchild, Victoria Fairchild, Chase Joliet, Bryan Casserly, Billie Fairchild & Trey Edward Shults - SCÉNARIO : Trey Edward Shults - PRODUIT PAR : Trey Edward Shults - IMAGE : Drew Daniels - MUSIQUE : Brian McOmber - MONTAGE : Trey Edward Shults Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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BRÛLE CŒUR
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Vincent Tricon
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2015
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France
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25 min
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Nous vous présentons cette semaine la première en ligne de Brûle-Cœur, le premier court-métrage du jeune réalisateur et monteur français Vincent Tricon. Ce film d’une demi-heure, tourné près des Cévennes, fut pensé par son cinéaste comme un mini-drame venant contourner les schémas habituels du film d’adolescent. Dans Brûle-cœur, trois meilleurs copains de quinze ans voient leur amitié chamboulée par la rencontre d’une jolie jeune fille travaillant dans une station d’essence et participant à des concours de Miss.
Vincent Tricon souhaitait réaliser un anti-film d’adolescent, en évitant les tropes classiques et stéréotypes retrouvés dans ces films (disputes avec les parents, fugues etc…). Il a cherché au contraire à se concentrer sur l’innocence et la naïveté de personnages gentils et tendres. Dans son film, l’adolescence, le passage à l’âge adulte, sont représentés à travers la perte d’une certaine innocence suite à un évènement conflictuel, aussi anodin qu’il peut paraître. Vincent Tricon a apporté son scénario au producteur Saïd Hamich qui l’a aidé à le développer et lui a permis d’obtenir une aide du CNC et un soutien de la région Languedoc-Roussillon. Le réalisateur a longuement préparé le tournage et a effectué un casting sauvage à la sortie des collèges et dans les rues d’un village dans le Gard où il grandi. Il a effectué de nombreuses répétitions avec ses acteurs. Il voulait donnait un ton particulier à son film, à la fois reflétant la naïveté des ses personnages adolescents mais aussi en apportant une touche détournée, à la frontière du burlesque. Il cite plusieurs références cinématographiques pour ce film : Mes petites amoureuses de Jean Eustache, De Bruit et de fureur de Jean-Claude Brisseau, Outsiders de Francis Ford Coppola, et A Swedish Love Story de Roy Andersson. Vincent Tricon avait aussi en tête la peinture de Giotto, notamment pour les différentes proportions donnée aux sujets des tableaux en fonction de leur importance. L’image de Brûle-Cœur cherche ainsi volontairement à tricher sur les perspectives: ils ont utilisé pour cela des objectifs scope avec un format zoomé 1.85. Vincent Tricon a monté le film avec Raphaëlle Martin-Holger (Mercuriales) : « Nous voulions trouver une rythmique propre aux images avec un contraste entre le dynamisme de la narration et une lenteur un peu étrange, où on a le temps de sentir qu’il ne se passe pas grand chose où ces adolescents habitent » explique le cinéaste.
« Je souhaitais ne par tomber dans certains clichés représentatifs du film d’adolescent, qui peuvent être plus spectaculaires et aguicheurs. Je voulais filmer une pudeur, une certaine distance … ceci dans un ton particulier innocent, naïf, et burlesque. »
Vincent Tricon
Vincent Tricon a obtenu une licence de cinéma à l’université de Montpellier avant d’intégrer la section montage de la Fémis. Ce qui l’intéresse aujourd’hui c’est la création d’objets cinématographiques, la recherche de nouvelles images et de signatures innovantes au cinéma, que cela soit à son poste de monteur ou bien de réalisateur. C’est ce qui le pousse aussi à travailler avec les jeunes cinéastes français Caroline Poggi et Jonathan Vinel, pour qui il a monté leur célèbre court-métrage Tant qu’il nous reste des fusils à pompe ainsi que leur futur long-métrage. Vincent Tricon vient de terminer son nouveau court-métrage Glister, un mélodrame de science-fiction minimaliste tourné en noir et blanc. Réalisation : Vincent Tricon - 2015 - France - 25 min AVEC : Avec Victor Bruge, Sarah Esperandieu, Antony Gil & Mateo Diaz - SCÉNARIO : Vincent Tricon - PRODUIT PAR : Saïd Hamich - IMAGE : Raphaël Vandenbussche - MONTAGE : Raphaëlle Martin-Holger, Vincent Tricon - DECORS : Edwige Le Carquet - COSTUMES : Laëtitia Carré Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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TROPHY HUNTER
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Josh & Benny Safdie
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2012
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États-Unis
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4 min
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Notre troisième sélection de notre série autour du Festival de Cannes célèbre cette semaine le très attendu nouveau film de Josh et Benny Safdie Good Time, présenté en compétition officielle ce jeudi. Nous avons programmé plusieurs courts-métrages des brillants frères Safdie depuis le début du CiNéMa Club et nous ne pourrions être plus impatients de découvrir leur nouveau long-métrage dans le Grand Théâtre Lumière du festival.
À cette occasion, nous présentons un court faux documentaire sur le commerce illégal des animaux sauvages qu’ils ont réalisés pour la Turtle Conservancy, une organisation de protection des tortues. On y retrouve l’icône new-yorkaise Glenn O’Brien qui rend visite à un collectionneur chinois excentrique.
Une fois de plus, les frères Sadfie nous plongent dans les bas-fonds de New York en créant des personnages et décors qui frappent par leur réalisme et cinégénie. Ils ont aussi un talent pour composer un casting mélangé d’acteurs, de non acteurs et figures culturelles. Glenn O’Brien, malheureusement décédé le mois dernier, fut embauché par Andy Warhol en 1971 pour lancer le magazine culte Interview et avait lancé quelques années plus tard l’émission télévisée TV Party où il s’entretenait avec Debbie Harry, David Byrne, Iggy Pop ou Jean-Michel Basquiat. Dans Trophy Hunter, Glenn O’Brien frappe à la porte d’un appartement mystérieux suivi de son équipe caméra, Josh et Benny Safdie. L’appartement renferme de nombreux trésors louches présentés par leur chasseur, le collectionneur chinois. La performance de cet acteur amateur est remarquable ; il nous aurait bien dupé si nous ne savions pas que ce documentaire était faux.
Les frères Safdie ont commencé à tourner dans les rues de New York sans aucun budget. En quelques années ils se sont établis parmi les jeunes cinéastes les plus prometteurs de Manhattan et sont aujourd’hui parmi les voix les plus excitantes du cinéma américain. Leurs premières oeuvres ont voyagé dans les festivals internationaux, remportant de nombreux prix. Leur dernier film Mad Love in New York fut sélectionné à la Mostra de Venise en 2014 et applaudi par la critique internationale. Dans Good Time (regardez la bande-annonce ci-dessous!), suite à un braquage raté, le personnage principal interprété par Robert Pattinson, se lance dans une odyssée démente à travers les bas-fonds de New York pour tenter désespérément, et dangereusement, de sortir son frère de prison. Le casting est complété par Benny Safdie, Jennifer Jason Leigh, Barkhad Abdi, Buddy Duress, and Taliah Webster. Il sortira aux Etats-Unis le 11 août, distribué par A24, et le 11 octobre en France. Les frères Safdie viennent d’annoncer que Jonah Hill sera l’acteur principal de leur nouveau film Uncut Gems se déroulant dans le diamond district à New York.
Réalisation : Josh & Benny Safdie - 2012 - États-Unis - 4 min AVEC : Avec Glenn O'Brien - PRODUIT PAR : Turtle Conservancy Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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SINK & RISE
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Bong Joon-Ho
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2004
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Corée du Sud
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6 min
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Nous continuons notre programme autour du Festival de Cannes en célébrant cette semaine la sélection en compétition officielle d’Okja, le nouveau film du grand réalisateur coréen Bong Joon-Ho, dont la première aura lieu ce vendredi au Grand Théâtre Lumière du festival.
Réalisation : Bong Joon-Ho - 2004 - Corée du Sud - 6 min AVEC : Avec Byun Hee-bong, Yoon Jae-moon & Chung In-sun. - PRODUIT PAR : Korean Academy of Film Arts Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL
Sink & Rise est une vraie perle rare. Ce court-métrage apparaît comme un prologue au très beau long-métrage The Host, sorti trois ans plus tard. Tourné dans le même décor, sur les quais du fleuve Han, ce film met en scène l’histoire d’un père et d’une fille faisant des paris fous avec un marchand sur la capacité des œufs durs à flotter. Le film vous laisse admirer l’immense talent du réalisateur, même lorsqu’il s’agit d’une si courte histoire et d’une petite production, ainsi que son don de mélanger les tons et les genres (ici le drame, la comédie, et le fantastique). Comme dans The Host, le film introduit un élément de science-fiction pour soulever un problème écologique.
Bong Joon-Ho a réalisé Sink & Rise pour un film en vingt segments célébrant les vingt ans de son école, la Korean Academy of Film Arts. C’est un premier test pour le long-métrage The Host. «Adolescent, je vivais à côté du fleuve Han. J’étais plein d’imagination, et un jour j’ai réellement cru y voir émerger un monstre » explique le cinéaste dans un entretien donné aux Inrockuptibles. Depuis ce moment, il gardera l’envie de réaliser un film construit autour de cette idée. Il attendra d’avoir plus d’expérience et de reconnaissance pour lui permettre de regrouper les financements nécessaires à la réalisation de The Host.
Bong Joon-Ho est un des réalisateurs asiatiques les plus importants, et un de nos cinéastes contemporains favoris. Souhaitant devenir cinéaste depuis son enfance, il intègre plus tard la Korean Academy of Film Arts où il réalise des courts-métrages en 16mm. Jeune cinéphile, il admire aussi le travail d’Edward Yang, d’Hou Hsiao-hsien et de Shohei Imamura. Il devient rapidement un cinéaste reconnu avec ses trois premiers films: la satire sociale Barking Dogs Never Bite (2000), son très beau thriller Memories of Murder (2003), et son sensationnel The Host (2006), record au box-office coréen et succès critique international. Il réalise ensuite un des trois segments du film Tokyo! (2008) aux côtés de Michel Gondry et Leos Carax, puis Mother (2010) qui sera sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs. Son premier film en langue anglaise Snowpiercer est adapté de la bande-dessinée française Le Transperceneige.
Nous sommes impatients de découvrir son nouveau long-métrage Okja. Celui-ci raconte l’histoire d’une jeune fille prête à tout pour sauver son meilleur ami, un énorme animal portant le nom d’Okja, des mains d’une puissante multinationale. Produit par la société de production de Brad Pitt Plan B (Twelve Years a Slave, Moonlight, The Lost City of Z), le film regroupe Tilda Swinton, Paul Dano, Seo-Hyun Ahn et Jake Gyllenhaal, et sortira sur Netflix au mois de juin.
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GASMAN
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Lynne Ramsay
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1998
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Écosse
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14 min
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Nous commençons cette semaine notre programme célébrant la 70ème édition du Festival de Cannes. Pendant les trois prochaines semaines, nous présenterons des courts-métrages réalisés par des cinéastes dont le nouveau film est sélectionné en compétition officielle du Festival de Cannes : Lynne Ramsay, Bong Joon-Ho et Josh et Benny Safdie.
Cette semaine vous pourrez admirer le très beau, émouvant et cinématique Gasman de Lynne Ramsay, dans lequel elle dépeint le milieu de la classe ouvrière écossaise à la fin des années 70 et saisit le point de vue perspicace de jeunes enfants. Lynne Ramsay se fait connaître à vingt-neuf ans grâce à ce court-métrage qui reçoit le Prix du Jury à Cannes en 1998. Gasman suit une jeune fille et ses deux frères qui accompagnent leur père dans un pub pour une fête de noël, et qui se retrouve forcée de réaliser la double vie que mène leur père. Lynne Ramsay présentera cette année son quatrième long-métrage You Were Never Really Here, dans lequel Joaquin Phoenix interprète un ancien combattant essayant de sauver une jeune fille d’un réseau de trafic sexuel.
Gasman s’ouvre sur une série de plans serrés sur les détails d’un foyer : des mains cirant des chaussures, un garçon faisant neiger du sel sur une petite voiture, une petite fille enfilant ses collants jaunes… Lynne Ramsay est une cinéaste qui honore le détail, et elle explique que cela vient peut-être de ses débuts en tant que photographe. En quelques plans, sans avoir vu les visages des personnages, mais en ayant entendu leurs voix, et aperçu leurs gestes, Ramsay nous plonge dans l’atmosphère de ce ménage se préparant pour une occasion. Un des aspects les plus remarquables de ce film est la manière dont elle arrive subtilement à raconter l’histoire du point de vue des enfants. La réalisatrice illustre l’ambiance sombre et difficile d’une classe ouvrière avec élégance et finesse, soulignant la beauté d’une atmosphère précaire tout en maintenant son authenticité. Lynne Ramsay a elle-même grandit dans ce milieu dans les années 70: “Il y a un véritable froideur en Écosse, et il peut faire très sombre. Cela peut-être très beau, mais aussi très oppressant.” explique la cinéaste écossaise. Gasman est tiré d’une nouvelle que Lynne Ramsay a écrit pendant ses études de cinéma, tout comme ses deux premiers courts-métrages. La plupart de ses camarades écrivaient des scénarios pour plaire à l’industrie, alors qu’elle avait envie de prendre des risques et s’est donc mise à écrire ses propres nouvelles plus personnelles.
« J’aime beaucoup les nouvelles. Elles peuvent être plus puissantes que les romans. (…) Dans mes courts, j’ai essayé de me concentrer sur des idées très simples, en développant les émotions autant que je le pouvais. »
Lynne Ramsay
Lynne Ramsay a grandit à Glasgow. Elle commence par étudier la photographie à Edimbourg, puis étudie la direction de la photographie et la réalisation à la Scottish National Film School. Son premier film Ratcatcher (1999) est remarqué par la critique après sa première dans la section Un Certain Regard du Festival de Cannes. Morvern Callar (2002), avec Samantha Morton dans le role principal, fut présenté à la Quinzaine des réalisateurs et nominés pour sept British Independent Film Awards. We Need To Talk About Kevin (2011), dans lequel on retrouve Tilda Swinton, John C. Reilly, et Ezra Miller, est lui présenté en compétition officielle et nominé pour le Golden Globe du Meilleur film étranger. Lynne Ramsay est une des cinéastes contemporaines les plus talentueuses et nous avons hâte de découvrir son nouveau film. Réalisation : Lynne Ramsay - 1998 - Écosse - 14 min AVEC : Avec Lynne Ramsay Jr., James Ramsay, Lisa Taylor, Jackie Quinn, Martin Anderson, Denise Flannagan & Robert McEwan - SCÉNARIO : Lynne Ramsay - PRODUIT PAR : Gavin Emerson - IMAGE : Alwin H. Küchler - MONTAGE : Lucia Zucchetti Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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KOKOA
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Moustapha Alassane
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2001
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Niger
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13 min
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À l’occasion de la première rétrospective nord-américaine du cinéaste nigérien Moustapha Alassane, ayant lieu au MoMA à New York du 12 au 15 mai, nous vous présentons cette semaine un rare court-métrage animé réalisé par un des pionniers du cinéma africain. “Moustapha Alassane, Pioneer of the Golden Age of Nigerien Cinema” a été organisée avec les Services Culturels de l’Ambassade Française aux États-Unis et La Cinémathèque Afrique de L’Institut Français. Amélie Garin-Davet, co-programmatrice de la rétrospective, nous introduit Kokoa et son réalisateur ci-dessous.
Dans Kokoa, vous êtes le spectateur d’un joyeux combat de lutte entre un crapaud, un oiseau et un iguane, arbitré par un crabe. Cette animation éclatante de marionnettes, réalisée en 2001, est une des dernières œuvres de Moustapha Alassane (1942-2015). Alassane est un pionnier du cinéma au Niger et le premier cinéaste africain à avoir réalisé un film d’animation avec La Mort de Gandji en 1963. À travers la mise en scène d’un championnat du sport traditionnel du Niger, Kokoa résume bien le ton des films d’Alassane: humoristique, ingénieux, fin et subtilement ironique. Alassane était un autodidacte, ayant réinventé le cinéma à son plus jeune âge:
“J’ai été, à l’école, un excellent dessinateur, et je suis arrivé un jour à faire des ombres chinoises. Je pouvais montrer à mes camarades des lions, des éléphants… […] Ni moi, ni mes amis ne connaissions à cette époque-là le cinéma, nous n’en avions même jamais entendu parler. J’avais un assistant pour m’aider qui est aujourd’hui marabout au Togo. Quand il a constaté que ce que je faisais était une attraction cotée, et qu’il était le seul avec moi à connaitre le système, il a fait la même chose à son compte. Nous étions donc deux dans le village: j’ai ainsi été obligé d’améliorer mon système! C’est alors que j’ai pensé réaliser un spectacle en couleurs. Pour cela, j’ai augmenté la puissance de la lumière et travaillé sur une matière à travers laquelle elle pouvait passer: les emballages transparents des paquets de cigarettes! Plus tard, j’ai pu voir des films, Et je suis même allé jusqu’à fabriquer une caméra qui marche!”
Moustapha Alassane
Plus tard, Alassane a rencontré et collaboré étroitement avec le cinéaste et anthropologue Jean Rouch, ainsi qu’avec l’animateur visionnaire canadien Norman MacLaren. Il fait partie de la première vague de cinéastes nigériens, au lendemain de l’indépendance du Niger en 1960. Outre cette animation de marionnettes de crapauds, il aussi réalisé un western détourné avec Le retour d’un aventurier (1966) et une satire de la société matérialiste nigérienne dans F.V.V.A. : Femmes Voitures Villas Argent (1972), ainsi que plusieurs œuvres de fictions et documentaires.
Alassane a développé son talent artistique et une filmographie éclectique en restant curieux toute sa vie, en inventant inlassablement de nouvelles techniques et en explorant de nouveaux horizons dans chacun de ses films tel un explorateur ; il mérite bien son surnom du “Méliès africain”.
Pour toutes questions sur les droits des films d’Alassane, vous pouvez contacter La Traverse. Réalisation : Moustapha Alassane - 2001 - Niger - 13 min SCÉNARIO : Moustapha Alassane - PRODUIT PAR : Freddy Denaës, Gaël Teicher - IMAGE : Moustapha Alassane - MONTAGE : Erwan Le Gall, Rodolphe Molla, Gwénola Heaulme Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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AMERICAN AUTUMN
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Albert Moya
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2012
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États-Unis
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20 min
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Voici cette semaine un mélodrame surréel, le premier court-métrage réalisé par le jeune cinéaste Albert Moya pendant ses études de cinéma. Dans American Autumn, un groupe de new-yorkais mondains dans leur quarantaine est joué par des jeunes enfants. Deux couples dînent ensemble, et lorsqu’un de leurs amis s’invite par surprise au diner, la soirée prend un tournant amer. Ce premier court-métrage prometteur reprend le genre du drames de famille (à table) en insistant sur le caractère comique et absurde des petites catastrophe quotidiennes qui menacent le doux mode de vie de la bourgeoisie.
En admirant des films tels que Le Discret charme de la bourgeoisie de Luis Bunuel ou bien Festen de Thomas Vinterberg, Albert Moya trouvait que ces situations possédaient un caractère si enfantin qu’il s’est imaginé tourner une scène similaire interprétée par des enfants. Il écrit le scénario avec son amie Silvia González Laá, développant l’histoire en suivant la structure d’un menu: l’entrée, le plat principal et le dessert. Alber Moya a produit le court-métrage seul, avec l’aide de son chef opérateur Rob Leitzell (qui a aussi travaillé sur Glory At Sea de Benh Zeitlin): “Je n’avais absolument aucune experience, et Rob s’est impliqué avec beaucoup d’énergie, d’attention et de temps.” Il a trouvé les enfants en publiant des annonces ici et là, et en les démarchant au coin de la rue où il vivait dans le downtown de Manhattan.
“C’est émouvant de repenser à ce court-métrage. Je le ferais sûrement différemment aujourd’hui, en me concentrant moins sur l’aspect esthétique et plus sur les performances et la tension entre les personnages. Je n’avais absolument aucune expérience. Cette innocence pousse à suivre son instinct, les choses que l’on aime et son bon sens. J’apprécie expérimenter dans la fabrication d’un projet, cette incertitude du résultat me fait travailler avec plus de passion.”
Albert Moya
Albert Moya a grandi en Catalogne, dans une communauté indépendante. Un des ses films préférés est Margot At The Wedding de Noah Baumbach car il lui rappelle son enfance et les femmes charismatiques qui l’ont élévé. Interrogés sur ses cinéastes préférés, il cite Fassbinder, les films du mouvement Dogme 95, Carlos Reygadas, Terrence Malick, David Lynch ou Peter Greenaway: “J’aime les films qui possèdent un fort point de vue, qui peuvent vous raconter une histoire que vous connaissez déjà mais à travers une nouvelle perspective.”Albert Moya a réalisé un nouveau court-métrage intitulé Baton et co-écrit avec Efthymis Filippou (Dogtooth, The Lobster). C’est un film plus radical et experimental qu’American Autumn, avec une réflexion politique, qui sortira plus tard cette année. Moya a aussi réalisé plusieurs films de mode pour des clients tels que Dries Van Noten, Mulberry, Gucci, Derek Lam, et des courts documentaries sur des personnalités créatives telles que Ricardo Bofill, Linda Rodin, Marie-Louise Sciò, Kiko Mizuhara and Peter Marino. Il est représenté par l’agence new-yorkaise The Collective Shift. Albert Moya est à l’écriture de son premier long-métrage qui se concentre sur les relations entre une mère et son fils, vivant en autarcie sur une île où les règles morales ont perdues leurs sens — cette île prendra la forme du pavillon de Mies Van Der Rohe à Barcelone. Réalisation : Albert Moya - 2012 - États-Unis - 20 min AVEC : Avec Ivan Tomic, Cleo Cohen, Kyle Connery, Madeline Lupi & Zeljko Tomic - SCÉNARIO : Sylvia Gonzalez Laa & Albert Moya - PRODUIT PAR : Rob Leitzell & Albert Moya - IMAGE : Rob Leitzell - MONTAGE : Andrew Hafitz Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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THE MAN WHO CAME OUT ONLY AT NIGHT
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Michael Almereyda
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2014
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États-Unis
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15 min
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Cette semaine, nous vous présentons une adaptation d’une nouvelle d’Italo Calvino réalisée par le réalisateur américain Michael Almereyda. The Man Who Came Out Only At Night est tiré de Contes Italiens, un recueil de 200 contes médiévaux publié en 1957. Ce court-métrage en noir et blanc fusionne subtilement un contexte new-yorkais contemporain avec un conte ancien dans lequel une jeune femme doit rester fidèle à son mari pour le délivrer d’un sort étrange. The Man Who Came Out Only At Night fut présenté au New York Film Festival en 2013.
C’est la deuxième fois que Michael Almereyda adapte un des Contes Italiens de Calvino après Les Plumes de l’ogre (2012). Il souhaite en adapter d’autres, décrivant ces histoires comme « courtes, intelligentes, drôles, poignantes, et traitant des aspects fondamentaux de l’expérience humaine. » Almereyda a tourné ce film au cours d’une année entière entre le East Village de Manhattan et le quartier de Dumbo à Brooklyn. Le film réussit à nous plonger dans une atmosphère qui mélange les époques et les genres. Ce conte médiéval vient s’immiscer dans un New York à la fois ancien et contemporain — la boulangerie a plus de 40 ans, l’arche date du 19ème siècle, et les costumes rappellent différentes décennies. Le choix d’une mise en scène classique fait intervenir des éléments magiques aux effets spéciaux minimaux. Il n’ya cependant pas d’effets spéciaux en ce qui concerne l’animal — la tortue Gertrude fut achetée chez Petco. Elle vit aujourd’hui à Brooklyn et, selon le réalisateur, est disponible pour de nouveaux rôles.
« Je voulais garder une approche très terre-à-terre, pour aller à l’encontre de l’absurde et la magie présents dans le conte. C’est un ton que Calvino entreprend lui-même avec tant d’habilité. Dans le monde de Calvino, le banal de la réalité peut devenir magique, mystérieux, surréel — et les choses extraordinaires se produisent tout simplement. »
Michael Almereyda
Michael Almereyda est un réalisateur, scénariste et producteur américain prolifique. Il a réalisé plus de vingt courts et longs-métrages, dont Hamlet (2000), une adaptation de l’oeuvre de Shakespeare dans un New York contemporain tournée en Super 16mm et interprétée par Ethan Hawke, Bill Murray, Kyle MacLachlan, Julia Stiles, Liev Schreiber, et Sam Shepard. Michael Almereyda a reçu une bourse du Guggenheim en Photographie/Vidéo en 2005 et a gagné le prix Creative Capital pour l’image en 2015. Le travail de Michael Almereyda est autant lié à la literature qu’il l’est à la photographie. Il a réalisé le documentaire William Eggleston in the Real World (2005) et le court-métrage Skinningrove (2012) sur Chris Killip. Il a aussi édité deux livres: Night Wraps the Sky: Writings by and About Mayakovsky en 2008, et William Eggleston: For Now en 2010.
Almereyda travaille en ce moment sur son prochain long-métrage sur l’inventeur visionnaire Nicola Tesla, et prépare avec John Ashbery un court-métrage sur comment les films ont influencé sa poésie. Le réalisateur est aussi en train d’écrire une adaptation du roman de Don DeLillo White Noise, l’inscrivant à nouveau, dans un monde contemporain. Réalisation : Michael Almereyda - 2014 - États-Unis - 15 min AVEC : Avec India Kotis, James Ransone, Lauren Bakst, Rachel Rossin & Diego Cortez - SCÉNARIO : Michael Almereyda - PRODUIT PAR : Blake Ashman-Kipervaser, Michael Almereyda - IMAGE : Pablo Tapia-Pla - MONTAGE : Joshua Brown Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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DANS L'ATELIER DE CHRIS MARKER
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Agnès Varda
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2011
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France
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9 min
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Le CiNéMa Club présente un beau et rare moment de cinéma où deux amis, qui sont aussi deux grands cinéastes de la Nouvelle Vague, se retrouvent à la fois dans le monde réel et dans un monde virtuel. Agnès Varda rend visite à Chris Marker dans son atelier, quelques années avant sa disparition. Elle y admire son magnifique désordre, promenant sa caméra à la recherche de chaque détail pouvant « révéler la face cachée de l’œuvre de Marker » : un labyrinthe de câbles et d’outils informatiques, des images, souvenirs et références, une collection de magazines et de livres, et bien sûr de chats. Le court documentaire prend alors un merveilleux tournant surréaliste lorsque les deux cinéastes se retrouvent dans le monde virtuel de Second Life.
Le film a été tourné quand Agnès Varda réalisait sa série Agnès de-ci de-là Varda pour Arte, et la version présentée ici est celle qu’elle a remontée après le décès de son ami. Cette version fut présentée au Festival de Telluride ainsi qu’à la Cinémathèque Française
Ce film est présenté à l’occasion des derniers jours de la première exposition personnelle d’Agnès Varda à New York à la galerie Blum & Poe. L’exposition comporte des œuvres de 1949 à aujourd’hui. On peut y découvrir de magnifiques tirages argentiques montés sur bois datant de la toute première exposition qu’elle avait organisée chez elle, rue Daguerre, où elle vivait avec Jacques Demy. Y sont également présentées des installations plus récentes, à l’image de son poétique Bord de Mer (2009) qui nous transporte, comme par magie, sur une plage.
Chris Marker était un homme discret; il préférait laisser parler son œuvre. Il a ainsi créé un format géant de son chat – Guillaume-en-Egypte – pour se cacher derrière. Les deux cinéastes se sont rencontrés en 1954 : Chris Marker était un ami d’Alain Resnais qui montait alors La Pointe Courte, le premier film d’Agnès Varda. C’est parce qu’ils se connaissent depuis si longtemps que Marker laisse Varda s’immiscer avec sa caméra dans son lieu de travail.
Il reste cependant timide et doute du projet : « Pourquoi tu filmes ma pagaille ? Tu vas me déshonorer… » soupire t-il. Varda lui répond, avec son enthousiasme habituel : « Je trouve cela magnifique d’être entouré de ce que l’on fait ! » C’est en effet toujours merveilleux de voir le lieu de travail des grands esprits. Marker ne se montre pas dans le film mais on entend sa voix. Et quelle joie de l’écouter nous expliquer, par exemple, à quel point il détestait faire la queue à la FNAC et que désormais, grâce aux fichiers sauvegardés sur son téléphone, il pouvait se distraire en lisant un poème d’Apollinaire ! Varda filme au rythme de son regard, qui saute d’un recoin à un autre de l’atelier. On l’accompagne avec le sentiment d’être là, juste derrière son épaule.
« Son intelligence, sa rudesse, sa tendresse, ont été une de mes joies tout au long de notre amitié. »
Agnès Varda
Agnès Varda, seule femme réalisatrice associée à la Nouvelle Vague, première femme récompensée de la Palme d’Or d’honneur, féminine et féministe, affirme que ce n’est pas le fait d’être une femme qui a pu rendre son travail difficile, mais plutôt son choix de vouloir faire des films radicaux. Agnès Varda est une artiste totale et infatigable, incroyablement active à l’âge de 88 ans. Sa curiosité et son énergie infinies l’ont poussée à réaliser des œuvres sincères, intelligentes et libres — du chef d’œuvre Cléo de 5 à 7 (1962) à son étonnante installation Patatutopia présentée à la Biennale de Venise en 2003. Comme l’a si bien dit A.O Scott dans son article sur « Les Plages d’Agnès » (2009) pour le New York Times, Agnès Varda possède « un certain anarchisme de l’esprit, économe et critique, une volonté libératrice de trouver de l’inspiration et de la beauté dans ce qui conventionnellement pourrait être rejeté comme difficile, moche ou commun. » Réalisation : Agnès Varda - 2011 - France - 9 min Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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THE SPIRITUAL LIFE OF WHOLESALE GOODS
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John Wilson
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2016
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États-Unis
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16 min
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Le CiNéMa Club présente le nouveau court-métrage de John Wilson, jeune cinéaste de Brooklyn qui réalise des documentaires et vidéos lo-fi couplés de narrations à la fois drôles et perspicaces. Dans The Spiritual Life of Wholesale Goods, John Wilson découvre de curieux proverbes philosophiques au dos des emballages d’articles ménagers de la marque Trisonic. Le réalisateur décide alors d’aller à la rencontre du manager de cette marque et son enquête l’amène à visiter un salon à Las Vegas où il s’entretient avec différents vendeurs sur leurs produits en tout genre.
John Wilson capture quotidiennement des images dans la rue, souvent avec une vague idée dans la tête – idée inspirée de sa vie personnelle ou d’un article qu’il a lu, qui ne se révèle réellement qu’une fois les premières images assemblées. Il décrit ses films comme des collages de vidéos de rue accompagnés d’une narration-mémoire.
« J’ai aimé pouvoir m’entretenir avec ces individus en essayant de faire tomber le masque qu'ils mettent lorsqu'ils parlent au nom de leur société. Cela reflète les concepts d’aliénation et de perte de soi auxquels je fais référence dans le film. La plupart des personnes interrogées étaient ravies d’avoir une conversation qui n’était plus liée directement au produit ou au message de leur société. La monotonie et la répétition du discours des salons professionnels et des démonstrations de produits peut devenir totalement robotique, et j’avais envie de contrer cela, de saisir leur personnalité avec des questions intimes sur leur vie spirituelle. C’était essentiel pour moi de montrer que ces gens étaient humains alors que tout ce qui les entourait était robotique. »
John Wilson
Les films de John Wilson sont le fruit de plusieurs vies. Il a étudié le cinéma expérimental à l’université de Binghampton où il fut stimulé par les films de George Kuchar, Nick Broomfield, Louis Theroux, Les Blank, Bruce Brown ou encore Frederick Wiseman. Son premier emploi après ses études fut d’assister un détective privé : « J’ai passé cette année seul dans une pièce noire à visionner tous les jours des vidéos d’inconnus. Depuis, je tourne avec cette même distance aux images. » explique le réalisateur.
Ce qui excite le plus John Wilson aujourd’hui, c’est la possibilité pour les réalisateurs de distribuer leurs films en ligne, le fait qu’un film peut prendre absolument n’importe quelle forme souhaitée, et le fait que le public peut choisir de visionner ce qu’il veut, hors de ce qui est dicté par l’industrie des médias.
Wilson commence par réaliser de courtes vidéos dans le format « How-to », séduit par l’idée de faire quelque chose de manière totalement indépendante et sans le moindre budget. Cette série inclut How To Live With Bed Bugs – réalisé après que son appartement ait été infecté de punaises – How To Keep Smoking et How To Walk to Manhattan. Ses films peuvent vus sur son site johnmovies.com.
The Spiritual Life of Wholesale Goods fait partie de Memory’s Program 2, un programme itinérant de courts-métrages réalisés par de jeunes cinéastes américains à présent disponible en VOD. Réalisation : John Wilson - 2016 - États-Unis - 16 min Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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THE FUNERAL
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Sophie Savides
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2016
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États-Unis
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11 min
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Voici The Funeral, le beau premier court-métrage de Sophie Savides. La fille du brillant directeur de la photographie Harris Savides (The Yards, Birth, Zodiac, Last Days, Somewhere), disparu il y a quelques années, signe ici un film émouvant et formellement très réussi. Dans The Funeral, une jeune fille livre un éloge funèbre après la disparition de son père.
Le court-métrage est intelligemment construit en trois plans simples. Le premier nous plonge dans le contexte du film. Le second et principal plan du film capture le discours de la jeune fille qui s’adresse directement à la caméra tandis que cette dernière se rapproche progressivement d’elle. Le troisième révèle la surprenante particularité de la situation : la jeune fille est seule dans le cimetière. Les plans d’ouverture et de fin se reflètent, laissant à chaque fois les personnages marcher le long d’une route sinueuse dans un cadre fixe, et laissant le spectateur rentrer et sortir de ce moment révérencieux.
Au-delà de sa forme très réussie, le film renferme un témoignage intime sur la personnalité d’un directeur de la photographie que tant de cinéastes et cinéphiles admiraient. Et ce qui rend ce film particulièrement poétique est qu’il est peut-être né du désir d’une jeune fille de donner corps aux mots qu’elle n’a pas pu énoncer à l’enterrement de son père.
Après avoir fait passer le casting à de nombreuses jeunes comédiennes, Sophie Savides eut comme une révélation lorsqu’elle vit Kristen Vaganos jouer son texte : « ce fut la seule à comprendre les subtilités du discours, fondant en pleurs sans en faire trop. » Grâce à l’aide d’une équipe d’une vingtaine de personnes, Sophie Savides a tourné le film en une journée au cimetière de Greenwood à Brooklyn.
Sophie Savides est une jeune cinéaste de vingt-deux ans vivant à New York. Elle a arrêté l’université car elle passait son temps à sécher ses cours pour aller travailler sur ses films. Après avoir trouvé et vu les acteurs jouer le scénario de son dernier court-métrage, elle a souhaité l’adapter en un scénario de long-métrage. Son projet est une histoire d’amour dans laquelle elle glissera sa vision de notre société contemporaine.
Réalisation : Sophie Savides - 2016 - États-Unis - 11 min AVEC : Avec Kristen Vaganos - SCÉNARIO : Sophie Savides - PRODUIT PAR : Matt McCann & Jamie Blauvelt - IMAGE : Kelly Jeffrey - MONTAGE : Andrew Kovacic Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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WOMAN IN DEEP
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Janicza Bravo
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2016
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États-Unis
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14 min
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En partenariat avec Memory et Harbers Studios, nous sommes heureux de présenter la première en ligne de Woman In Deep, nouveau court-métrage de Janicza Bravo. La jeune cinéaste américaine parvient une fois de plus à nous emporter dans son monde singulier, étrange et déroutant.
Le film raconte l’histoire d’une jeune femme, interprétée par la merveilleuse Alison Pill, qui perd son portable le jour de son anniversaire et tente tant bien que mal de survivre à cette journée. Woman In Deep a été produit par Killer Films (Boys Don’t Cry, I’m Not There, Carol) et Harbers Studios, une fondation qui souhaite mettre sur le devant de la scène les causes importantes de notre temps.
Janicza Bravo vient de finir son premier long-métrage Lemon, qui fut sélectionné à Sundance, diffusé en film d’ouverture au Festival international du film de Rotterdam et présenté à South By Southwest.
Woman In Deep est né lorsque la réalisatrice fut invitée, avec cinq autres cinéastes, à une série de conférences organisée par le Nantucket Project et Harbers Fondations. Chaque cinéaste devait réaliser un film court à partir d’un sujet l’ayant marqué au cours du séjour. Janicza Bravo fut touchée par le discours de Nancy Lublin, fondatrice de Crisis Text Line, une messagerie de textos d’assistance en prévention du suicide, disponible 24/7. De ce point de départ, la réalisatrice a construit une histoire et un personnage dans la lignée de ses films précédents, films à la fois excentriques et sombres, sans jamais être sinistres. Bravo décrit le personnage principal de Birdie comme une femme très sensible : « Elle se sent ignorée, et sans raison d’être. Elle passe beaucoup de temps seule et trop de temps dans sa tête. »
« D’un film à l’autre, j’exorcise mes démons. Je mets en scène les choses que j’aime et que je n’aime pas chez moi, et chez les autres. J’essaye simplement d’accepter ce qui m’a été donné et ce qui ne m’a pas été donné. »
Janicza Bravo
La réalisatrice est née à New York et fut élevée au Panama jusqu’à ses treize ans. Elle a étudié le cinéma et le décor à la New York University. Elle commence à travailler comme styliste sur des clips de musique, des films, dans la mode et au théâtre. Elle décide ensuite de s’orienter et de se concentrer sur la réalisation. Elle signe huit courts-métrages dont Gregory Go Boom – avec Michael Cera et récompensé du Prix du Jury à Sundance – et Pauline Alone – avec Gabi Hoffmann. Son premier long, Lemon, fut remarqué par les critiques et sortira aux Etat-Unis fin 2017. Elle co-écrit le scénario avec Brett Gelman, qui interprète le rôle principal et avec qui elle partage sa vie. Lemon raconte l’histoire d’un acteur fauché en pleine crise existentielle. Réalisation : Janicza Bravo - 2016 - États-Unis - 14 min AVEC : Avec Alison Pill, Joshua Leonard & Anthony Carrigan - SCÉNARIO : Janicza Bravo - PRODUIT PAR : John Baker, Gretchen Huizinga, Han West & Janicza Bravo - IMAGE : Christian Sprenger - MUSIQUE : Heather Christian - MONTAGE : Cyrk - DECORS : Rachael Ferrara Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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MARIE-LOUISE OU LA PERMISSION
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Manuel Flèche
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1995
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France
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85 min
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À l’occasion de la rétrospective sur le travail du grand directeur de la photographie Darius Khondji à la Cinémathèque Française, Le CiNéMa Club présente le premier long-métrage de Manuel Flèche – Marie-Louise ou la permission. Ce film est un bijou méconnu, sorti en France en 1995, et jamais diffusé en ligne jusqu’à présent.
Le film dévoile la photographie déjà très aboutie d’un jeune Darius Khondji – qui tournera juste après La cité des enfants perdus, puis Seven – et met aussi en lumière le travail de plusieurs célèbres talents en tout début de carrière : Eric Ruf et Kate Beckinsale y interprètent leurs premiers rôles principaux, la merveilleuse musique a été composée par Alexandre Desplat (plus de vingt ans avant son Oscar pour The Grand Budapest Hotel), et Jean-Philippe Delhomme signe l’affiche du film.
Paris rayonne dans cette comédie romantique aussi brillante que loufoque. Marie-Louise, une jeune américaine, vient chercher son amoureux Jean-Paul alors qu’il arrive à Paris pour une permission. Le problème c’est qu’il arrive Gare de l’Est et qu’elle l’attend Gare du Nord… Ils passeront le week-end à se courir après, à se croiser, à se rater.
Après avoir longtemps essayé de financer ses autres scénarios – aux univers plus sombres, le producteur de Manuel Flèche l’encourage à écrire une comédie car « le genre se vend mieux ». Il écrit alors le scénario du film en deux semaines. Le réalisateur accepte de s’écarter des thèmes qui lui sont chers mais il est, pour lui, hors de question de réaliser « une petite comédie bébête qui ne serait filmiquement ambitieuse ». Il écrit une histoire d’amour qui met à l’honneur Paris, présentant la ville sous ses mille visages et selon les points de vue de ses personnages. On passe ainsi de l’aspect ‘carte-postale’ de la ville perçu par la jeune américaine (hommage à Un Américain à Paris de Vincente Minnelli) aux quartiers plus malfamés du nord de Paris des jeunes permissionnaires provinciaux – « C’est incroyable toutes ces boutiques ! Comme si tout le monde avait de l’argent… » déclare même l’un d’entre-eux, assis par terre sur les Champs-Élysées – le tout en passant par des personnages incarnant le vieux Paris bourgeois. Marie-Louise ou la permission est aussi un film sur la frustration car, comme l’explique Manuel Flèche : « une permission est pure frustration : on sait dès le début qu’elle ne va pas durer, qu’elle aura une fin. » Le seul baiser des amoureux sera d’ailleurs séparé par la vitre du train qui part.
« J’ai fait ce film pour faire briller les yeux des gens ! Et pour que tout le monde crie : Marie-Louise ! Marie-Louise ! Marie-Louuuise ! »
Manuel Flèche
Malgré ses apparences, le film a été réalisé avec très peu de moyens et pratiquement sans aucune autorisation de tournage. Grâce à la débrouillardise du cinéaste et au soutien de son équipe en mode “commando dans Paris”, ils réussissent à utiliser des grues de construction pour faire les plans surplombant la ville ou le cimetière du Père-Lachaise, et se servent des bornes d’incendie pour arroser les trottoirs. Ils arrivent même à convaincre Sony de produire la musique du film et l’enregistrent avec un orchestre symphonique. Darius Khondji se souvient : « Le manque de moyens nous forçait à être très créatifs, c’était excitant. Il y a peu de scènes où nous avons ajouté de la lumière. La nuit, dans les rues, on utilisait la lumières des phares de voitures et quelques tubes fluorescents. Il y avait toujours une incroyable énergie sur le tournage grâce à Manuel. En plus d’être un très bon directeur d’acteurs, il a un sens naturel de la caméra. »
Avant de réaliser Marie-Louise ou la permission, Manuel Flèche avait tourné cinq courts-métrages, dont Une femme pour l’hiver qui fut récompensé à Cannes. Son dernier film date de 2010, Bella, la guerre et le soldat Rousseau, avec Vincent Rottiers dans le rôle principal. Réalisation : Manuel Flèche - 1995 - France - 85 min AVEC : Avec Kate Beckinsale, Eric Ruf, Marie Caries, Pascal Ternisien & Yann Collette - SCÉNARIO : Manuel Flèche - PRODUIT PAR : Eric Atlan, André Farwagi & Gérard Louvin - IMAGE : Darius Khondji & Florent Montcouquiol - MUSIQUE : Alexandre Desplat - MONTAGE : Nathalie LeGuay Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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THE FEMALE LEAD: A SELECTION OF PORTRAITS
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Marian Lacombe
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2017
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Angleterre
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41 min
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Voici une sélection d’interviews de femmes remarquables réalisées par Marian Lacombe pour The Female Lead. Publié en février, ce livre met en avant soixante femmes du monde entier excellant dans leurs domaines, dans le but d’inspirer les futures générations. Le portrait de chacune de ces femmes fut tiré par la grande photographe Brigitte Lacombe, et sa sœur, la documentariste Marian Lacombe, a réalisé de brillants interviews pour accompagner la publication.
Le CiNéMa Club a choisi dix de ces portraits filmés, présentant donc des femmes qui travaillent aussi bien dans l’art que dans la science ou la politique. Cette sélection comprend : la réalisatrice et scénariste Ava DuVernay, la rédactrice en chef du magazine Rookie et actrice Tavi Gevinson, la membre du Parti National Écossais et plus jeune des députés britanniques Mhairi Black, la correspondante internationale en chef de CNN Christiane Amanpour, la neuroscientifique et présidente de Chan Zuckerberg Science Cori Bargmann, la danseuse étoile Michaela DePrince, l’écrivain et ex-ambassadrice des Etats-Unis aux Nations-Unis Samantha Power, les écolières ambitieuses de la Mulberry School à Londres, l’actrice Meryl Streep, et Sœur Rosemary Nyirumbe d’Ouganda.
« Ce qui m’a frappée, c’est que presque toutes ces femmes ont réussi en prenant des chemins surprenants. Elles saisissent les opportunités les plus variées. Elles ont en commun la volonté, l’énergie, la persévérance, l’enthousiasme et une grande curiosité. »
Marian Lacombe
Chacune à leur tour, ces femmes nous racontent leur parcours et partagent leurs expériences et opinions. Le résultat est à la fois inspirant et motivant. The Female Lead est une organisation à but non lucratif initiée par l’entrepreneuse anglaise Edwina Dunn. Le but du projet est de mettre en lumière des femmes brillantes, et par conséquent de nouveaux modèles, qui apportent confiance en soi et ambition aux jeunes femmes du monde entier. Le livre a été distribué dans des milliers d’écoles, en Angleterre comme aux Etats-Unis.
Les sœurs Lacombe ont commencé à travailler sur ce projet il y a plus de deux ans, et ont réalisé ces soixante portraits entre Londres, New York, Washington et Palo Alto. Ces derniers ont tous été filmés à la lumière naturelle — Brigitte commençait par photographier les femmes et Marian menait ses entretiens par la suite car, comme la réalisatrice l’explique : « Brigitte sait mieux que personne mettre en confiance celle qu’elle photographie. » À travers ces interviews, Marian Lacombe s’est concentrée sur les trajectoires et expériences personnelles de ces femmes, en cherchant de temps à autres à obtenir des conseils. Toutes les femmes ayant participé au livre The Female Lead étaient convaincues que ce projet était à la fois actuel et essentiel. Le reste de ces portraits sont visibles sur le site de The Female Lead.
Marian Lacombe est une réalisatrice de documentaires. Elle a travaillé comme journaliste, présentatrice et rédactrice en chef pour M6, et fut responsable de l’ouverture des antennes de la chaîne à Lyon et Marseille. Elle a aussi réalisé des documentaires sur les cinéastes, chorégraphes et stylistes Mira Nair, Agnès Varda, Robert Altman, Philippe Decouflé et Christian Lacroix. En 2012, pour les Jeux Olympiques de Londres, Brigitte et Marian Lacombe ont collaboré au livre et à l’exposition HEY’YA autour des sportives arabes. Réalisation : Marian Lacombe - 2017 - Angleterre - 41 min AVEC : Avec Ava DuVernay, Tavi Gevinson, Mhairi Black, Christiane Amanpour, Dr Cori Bargmann, Michaela DePrince, Samantha Power, the Mulberry School Students, Meryl Streep, et Sister Rosemary Nyirumbe. Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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FRANK FILM
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Frank Mouris & Caroline Mouris
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1973
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États-Unis
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8 min
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Nous vous présentons avec un plaisir non dissimulé Frank Film, qui reçut en 1974 l’Oscar du Meilleur court-métrage d’animation, dans une nouvelle version restaurée par la Academy Film Archive.
Ce film autobiographique excelle dans l’animation de collage d’images. Des meubles, voitures, aliments, parties du corps et une multitude d’autres images découpées apparaissent et volent à l’écran de manière frénétique. Deux pistes audio sont superposées : sur l’une, Frank Mouris raconte sa vie (illustrée par les images animées) et, sur une autre, il récite une liste de mots commençant par la lettre « f ».
Après avoir collectionné des images pendant cinq ans, il a fallu aux réalisateurs plus de 11 000 images découpées pour réaliser cette œuvre à la fois personnelle, historique et universelle. Si Frank Film nous raconte avant tout la vie de Frank Mouris, de sa naissance à son choix de devenir un artiste et à la réalisation de ce film, le court-métrage dessine aussi un panorama iconographique du début des années 70. Les images choisies sont si ordinaires qu’elles renvoient à notre inconscient collectif. L’aspect familier des images rend le film humble, mais leur abondance et ce jeu d’associations en font une œuvre hypnotique et virtuose.
« C’est parce que j’étais forcé d’écrire un premier scénario que j’ai réalisé Frank Film. Normalement je préfère faire des collages jusqu’à ce que l’idée se révèle d’elle-même. Donc les cours de cinéma peuvent parfois faire de nous des cinéastes. Mais bien sûr, si je n’avais pas eu ma femme et associée Caroline en productrice, monteuse et critique, je serais encore, et 46 ans plus tard, en train de travailler sur trop de collages. Merci Caroline ! »
Frank Mouris
Caroline et Frank vivent et travaillent ensemble depuis les années soixante. En 2000, ils ont réalisé un court-métrage parallèle à Frank Film intitulé Frankly Caroline, qui raconte cette fois-ci le parcours de Caroline et leur relation de travail. Leur carrière a trouvé un équilibre entre des commandes commerciales pour Sesame Street, Nickelodeon, Comedy Central ou MTV, et des œuvres plus indépendantes telles que leurs films Coney (1975), Tennesse Sample (1977), Impasse (1978), LA LA, Making it in L.A. (1979) et Beginner’s Luck (1986).
Ce film a été présenté avec l’aimable autorisation de Frank et Caroline Mouris ainsi que de la Film Academy Archive. Réalisation : Frank Mouris & Caroline Mouris - 1973 - États-Unis - 8 min AVEC : Avec la voix de Frank Mouris - SCÉNARIO : Tony Schwartz & Frank Mouris - PRODUIT PAR : Caroline Mouris - MONTAGE : Frank & Caroline Mouris Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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LA NOVIA DE FRANKENSTEIN
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Agostina Gálvez & Francisco Lezama
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2015
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Argentine
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12 min
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Le CiNéMa Club présente une tragi-comédie réalisée par deux jeunes cinéastes argentins : Francisco Lezama et Agostina Gálvez. La Novia de Frankenstein – présenté au Festival de Locarno et au New York Film Festival en 2015 – suit Ivana, une jeune femme travaillant dans une agence immobilière pour touristes à Buenos Aires qui soudainement se met à voler, inventer de faux taux de conversion et commettre volontairement des erreurs de traduction.
L’idée du film est née de la fascination qu’avaient les deux jeunes cinéastes pour l’étrange comportement des Argentins en réaction à la crise économique et aux fluctuations monétaires. Si tous vouaient un culte au dollar américain, certains se penchaient vers des considérations ésotériques dans l’idée de prédire leurs finances personnelles. Le désir de travailler avec l’actrice principale, Miel Bargman, fut aussi une des raisons pour lesquelles Francisco Lezama et Agostina Gálvez ont réalisé ce court. En termes de méthode, les réalisateurs ont préféré ne suivre aucun scénario strict et ont infusé dans leur court-métrage nombre d’observations faites sur la vie réelle de leurs acteurs. Leur but était d’ancrer le film à mi-chemin entre fiction et réalité.
« Nous essayons de créer une sorte “d’effet cubiste” laissant place à ambiguïté et l’incertitude. Nous préférons ne pas savoir exactement vers où nous nous dirigeons avant d’avoir terminé le film. J’ai un jour entendu quelque chose de très beau : « La modernité arrive quand l’aventure prend le dessus sur le résultat. » On ne réfléchit pas trop en amont au résultat parce que l’on s’ennuie tous les deux lorsque l’on sait où l’on va. »
Francisco Lezama
Francisco Lezama et Agostina Gálvez se sont rencontrés à l’Universidad del Cine de Buenos Aires où Francisco enseigne l’histoire du cinéma. Il travaille également comme projectionniste au MALBA et au Musée du Cinéma de Buenos Aires. Agostina Gálvez vit à New York et est représentée par Radical Media. Les deux cinéastes ont été influencés par les théories sur le réalisme des critiques français des années cinquante, et admirent le cinéma d’Eric Rohmer et d’Hong Sang-soo. Ils ont co-réalisé un autre court-métrage tourné à New York – intitulé Dear Renzo – et sont en train d’en monter un troisième – intitulé Saturn’s Return. Réalisation : Agostina Gálvez & Francisco Lezama - 2015 - Argentine - 12 min AVEC : Avec Miel Bargman, Claudia Cantero & Renzo Cozza - SCÉNARIO : Agostina Gálvez & Francisco Lezama - PRODUIT PAR : Agostina Gálvez & Francisco Lezama - IMAGE : Jerónimo Quevedo, Agostina Gálvez & Francisco Lezama - MONTAGE : Francisco Lezama Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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CIAO LOLA
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Oscar Boyson
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2016
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États-Unis
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6 min
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Aux amoureux ! Le CiNéMa Club présente une comédie romantique réalisée par Oscar Boyson. Dans Ciao Lola, Peter rejoint sa petite amie Lola à Venise, mais ce moment – qui se devait si romantique – se transforme en une course-poursuite dans laquelle Peter tente de suivre le rythme de Lola, qui s’est visiblement trop bien acclimatée à la ville. Oscar Boyson a cherché à renouer avec les codes des « screwball comedies » des années 1930 tout en se saisissant de cette ville italienne qu’il aime tant.
Oscar Boyson a co-écrit ce scénario avec son ami Ben Collins — imaginant une jeune actrice américaine travaillant à Venise et qui se serait si bien adaptée à la ville que son petit ami en serait perturbé lors de ses visites. Le cinéaste, qui a déjà tourné à Venise, nous confie : « C’est une de ces villes où il se passe quelque chose de différent à chaque coin de rue ».
Il offre les rôles au couple d’acteurs Jane Levy et Thomas McDonell; leur intimité fut un véritable atout pour le film. Oscar Boyson souhaitait revenir aux « screwball comedies » américaines des années 1930 que l’on voit trop rarement aujourd’hui selon lui. On y trouvait des duos romantiques et l’accent était mis sur le comique gestuel et spatial. Il imaginait un personnage ressemblant à Katherine Hepburn pour le rôle principal, ce qui lui inspira l’idée du nœud papillon ainsi que la plaisanterie qui mène le récit du court-métrage.
« Si vous tournez en équipe réduite, que vous connaissez bien la ville et organisez bien le tournage, cela peut être très bon marché de tourner dans un des décors les plus chers du monde. »
Oscar Boyson
Oscar Boyson est un producteur et réalisateur vivant à New York. Ses crédits de producteur incluent Frances Ha et Mistress America de Noah Baumbach, ainsi que Mad Love in New York de Josh et Benny Safdie. Il a réalisé plusieurs films et documentaires courts pour des marques et sites internet – films qu’il qualifie, pour certains, d’ « essais vidéo pop ».
Il a réalisé en Italie deux autres courts films de mode pour la marque de pyjamas Sleepy Jones : Un matin en Italie, et L’Île de Sleepy Jones. « J’ai grandi dans l’Etat du Maine, qui est un véritable paradis pour les vacances, et c’est sûrement pour cela que j’aime célébrer ces lieux touristiques, identifiant leurs fantaisies tout en assumant mon regard d’étranger. » Il termine en ce moment la post-production du film des frères Safdie – Good Time – et commence à développer une série documentaire à partir de son court-métrage The Future of Cities.
Ciao Lola fut produit par M2M, une plateforme en ligne qui présente une belle collection de films et documentaires sur la mode. Réalisation : Oscar Boyson - 2016 - États-Unis - 6 min AVEC : Avec Jane Levy & Thomas McDonell - SCÉNARIO : Oscar Boyson & Benjamin Collins - PRODUIT PAR : Alessia Gatti, Sean Barth, Richard Peete - IMAGE : Brett Jutkiewicz - MONTAGE : Nate DeYoung Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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MY JOSEPHINE
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Barry Jenkins
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2003
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États-Unis
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8 min
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Voici le premier court-métrage de Barry Jenkins, réalisateur du très acclamé Moonlight. Dans ce film de fin d’études, un jeune homme prénommé Aadid travaille de nuit dans une laverie automatique qui propose de laver les drapeaux américains gratuitement. Il confesse le sentiment d’amour qu’il éprouve pour sa collègue Adela, la comparant alors à Joséphine, la première femme de Napoléon.
Barry Jenkins écrit et réalise ce film dans l’époque trouble qui suivit le 11 septembre; et le court-métrage apparaît particulièrement émouvant au vu du climat actuel. Le réalisateur l’a récemment partagé sur Twitter, précisant que ce projet représente un incessant rappel à « canaliser toute cette énergie [qu’il a en lui] afin de créer ». My Joséphine est l’un des travaux préférés de son réalisateur.
« Mon premier court-métrage fut éclairé par James Laxton, comme toujours. C’est encore mon préféré. Ecrit peu après le 11 septembre, il ne fut réalisé que l’année suivante parce l’université était encore sous le choc. Il fut inspiré par trois choses : la devanture d’une laverie à Tallahassee qui indiquait ‘Nettoyage gratuit de drapeaux américains’, une image dans ma tête de deux personnes assises sur des tables pliantes, et mon colocataire qui était obsédé à l’époque par Napoléon. Nous étions très jeunes quand nous avons fait ce film. »
Barry Jenkins
Après avoir étudié le cinéma à l’Université d’État de Floride, Barry Jenkins réalise Medicine For Melancholy, film dans lequel deux jeunes blacks vivent une idylle, discutent d’identité et de l’embourgeoisement, tout en se promenant dans les rues de San Francisco. Avec ce film au tout petit budget – 15 000 dollars, la critique reconnaît immédiatement la percée d’un nouveau talent film américain. Jenkins met huit ans à sortir un nouveau film et Moonlight, dont vous avez sûrement entendu parlé et vu, devient un des films les plus applaudis de 2016, aux Etat-Unis comme à l’internationale. Moonlight a remporté, parmi tant d’autres, le prix du Meilleur film aux Golden Globes et est nominé pour huit Oscars – dont Meilleur film, Meilleur réalisateur et Meilleur scénario adapté. Réalisation : Barry Jenkins - 2003 - États-Unis - 8 min AVEC : Avec Basel Hamdan, Saba Shariat & Marc Levi - SCÉNARIO : Barry Jenkins - PRODUIT PAR : Jasmin L. Tiggett - IMAGE : James Laxton - MONTAGE : Meghan Robertson Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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UN DIMANCHE MATIN
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Damien Manivel
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2012
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France
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18 min
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Voici un court-métrage de Damien Manivel, réalisateur dont le long-métrage Le Parc – applaudi par la critique – est sorti dans les salles françaises en Janvier 2017. Le cinéma de Damien Manivel se caractérise par un découpage méticuleux de plans fixes et de tableaux minimalistes et cinématographiques dans lesquels les personnages prennent vie. Prix de la Découverte à la Semaine de la Critique du Festival de Cannes en 2012, Un dimanche matin suit simplement un homme promenant son chien dans la banlieue parisienne, un dimanche matin. Le film est silencieux et vous invite à rejoindre l’homme dans son activité routinière et, peu à peu, dans sa flânerie et mélancolie.
L’idée initiale de Damien Manivel était de suivre et filmer un chien dans la ville. Après quelques essais, il se rend compte que l’idée ne fonctionne pas. C’est ainsi qu’il ajoute l’homme, avec l’envie de créer un couple banal au penchant burlesque : l’homme est massif et maladroit, et son chien vieux et maigre. Un autre trait marquant du cinéma de Damien Manivel est l’importance qu’il donne au lieu; ici la banlieue parisienne. Il y a d’ailleurs grandi et la trouvait très moche à l’époque. Mais en y retournant après être devenu cinéphile, et en la regardant sous un œil de cinéaste, il reconnaît des qualités photogéniques à ces paysages urbains. Un dimanche matin a été tourné dans différentes banlieues parisiennes : on retrouve au générique le nom des villes de Fontenay aux Roses, d’Arcueil, de Montreuil et de Choisy-Le-Roy. Le scénario consistait simplement en un découpage précis des lieux dans lesquels le duo se promènerait, avec le mouvement souhaité (celui d’une descente, d’une montée, d’une errance, d’une remontée).
« Il y a d’abord eu le choc Bresson. Encore aujourd’hui, j’ai du mal à comprendre comment il fait. Puis les cinéastes asiatiques. Tsai Ming-Liang, cela m’a émerveillé. Hou Hsiao-Hsien et Ozu aussi. »
Damien Manivel
Après son bac, Damien Manivel est parti dans le sud de la France faire une école de cirque. Il est devenu acrobate et danseur. La danse et le spectacle vivant l’ont amené à s’intéresser au cinéma et il fut admis au Studio National du Fresnoy. Avant Un dimanche matin, le cinéaste a réalisé un court-métrage intitulé La dame au chien qui reçut le Prix Jean Vigo en 2011. Son premier long-métrage – Un jeune poète – obtint la Mention Spéciale au Festival de Locarno en 2014. Il est actuellement en tournage d’un nouveau film au Japon. Réalisation : Damien Manivel - 2012 - France - 18 min AVEC : Avec Ivan Borin - SCÉNARIO : Damien Manivel - PRODUIT PAR : Marie-Anne Campos, Alice Beckmann - IMAGE : Julien Guillery - MONTAGE : Suzana Pedro Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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RESPECT
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Benoît Forgeard
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2011
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France
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14 min
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Nous présentons, en collaboration avec Ecce films et les céréales Flipp’s, Respect, court-métrage de Benoît Forgeard. Réalisé en 2010, le film nous plonge dans une dispute de couple à l’heure du petit-déjeuner. Tout va bien, rien de plus normal. Steph annonce à son compagnon Flippy, ours égérie et star des céréales Flipp’s, qu’il souhaite se rendre au Japon pour réaliser son rêve d’enfant : suivre des cours à l’école des ninjas.
« En passant par le rayon petit-déjeuner de la supérette, j'ai soudain été frappé par l'agressivité des images. Les couleurs pétaradent, le lait gicle et renverse les bols. Les créatures qui représentent les marques, affichent des sourires de faux-jetons. La violence est à son comble, dès le petit-déjeuner. Voilà pourquoi j'ai eu envie de mettre en scène l'une d'elles, Flippy, rival de Frosty le tigre, ou du lapin Chocapic, en lui faisant endosser le rôle de l'oppresseur, que son petit ami, Steph, va tenter de renverser. »
Benoît Forgeard
Comment expliquer le cinéma de Benoît Forgeard à quelqu’un qui ne connaît pas le cinéma de Benoît Forgeard ? C’est indéniablement délicat, car il n’y a peut-être pas suffisamment de mots pour décrire les prémices d’une œuvre dans laquelle, une fois habitué, le spectateur se trouve happé par un charme, une drôlerie sans pareille, et ce, jusque dans le moindre détail. Dans Respect, tout commence avec une photo de l’ours Flippy et de Jacques Chirac sur la porte du réfrigérateur, et avec un paquet de céréales jeté sans vergogne au visage de son conjoint en criant « Pas quand je bouffe putain ! » alors que ce dernier allait simplement allumer une cigarette.
Tentons donc une explication ! On peut vous préciser que Benoît Forgeard a étudié aux Beaux-Arts de Rouen avant d’aller au Studio National des Arts Contemporains du Fresnoy. On pourrait aussi se permettre de vous donner quelques précisions concernant les décors. Ni tout à fait studio, ni franchement décors naturels, l’environnement, dans les films de Benoît Forgeard, se caractérise par une atmosphère post-Ikea, comme si l’on se retrouvait dans une étrange 2D, effet mal fait, fait exprès. Un autre avertissement encore plus essentiel : vous verrez rarement des films aussi bien écrits que ceux de Benoit Forgeard, des dialogues qui sont interprétés à la perfection – dans le genre – par des acteurs indéniablement bien dirigés. C’est le cas dans Respect comme c’est le cas dans ses autres courts-métrages, réunis en coffret DVD et dans son premier long-métrage, Gaz de France, sorti en 2015. Il y imaginait une France aux alentours de l’an 2020 avec un président nommé Bird, en chute de popularité effrayante. Laissez-vous aller, vous ne risquez que de mourir de rire. Réalisation : Benoît Forgeard - 2011 - France - 14 min AVEC : Avec Thibault Sauvaige & Anne Steffens - SCÉNARIO : Benoît Forgeard - PRODUIT PAR : Emmanuel Chaumet - IMAGE : Hervé Lode - MUSIQUE : Dimitri Haulet - MONTAGE : Benoît Forgeard Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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LE FEU, LE SANG, LES ETOILES
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Caroline Deruas
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2008
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France
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15 min
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Nous avons le plaisir de présenter Le Feu, le sang, les étoiles, un court-métrage de Caroline Deruas réalisé en 2007 et dans lequel la cinéaste nous livre ses émotions immédiates au lendemain de la défaite de la gauche aux élections présidentielles françaises. On y retrouve la réalisatrice, sa fille Léna Garrel, mais aussi l’inoubliable acteur français Maurice Garrel. Son excellent court-métrage Les Enfants de la nuit avec, dans les rôles principaux, Adèle Haenel et Arthur Igal, a également été présenté sur Le CiNéMa Club. Son premier long-métrage L’indomptée, tourné à la Villa Médicis à Rome, sort, quant à lui, en salles le 15 février.
Dans Le Feu, le sang, les étoiles, alors que les journaux annoncent la défaite de la gauche aux élections, une jeune mère en plein désarroi se relève pour son enfant, une jeunesse de gauche déroutée s’élance dans tous les extrêmes, et une petite fille demande à son grand-père qu’est-ce qu’un « mangeur de rêves ». Le film fut pour Caroline Deruas une façon d’exorciser sa déception et son rejet d’une France où le discours de l’extrême droite gagne du terrain, et où l’on s’éloigne de la devise de la France des droits de l’homme « Liberté, Egalité, Fraternité ». La cinéaste tourne avec sa propre fille, dans l’idée de l’inclure au cœur du processus artistique afin de guérir leur colère. Elle choisit de réaliser un film où le discours politique est volontairement non réfléchi, mais au contraire immédiat et spontané, sans chercher à dissimuler son innocence ou celle de sa fille, afin d’enregistrer leurs réactions et émotions à l’état brut.
« Je voulais que ce soit un ‘film-cri’, avant tout impulsif et immédiat dans sa forme. Je l’ai écrit rapidement et librement, en une journée, en laissant libre cours à mes impulsions. J’ai souhaité tourner tout ce que j’avais écrit, sans chercher à rendre l’objet plus propre. Ne pas passer par les chemins traditionnels de production nous a permis cela. Si nous avions attendu de trouver de l’argent avant de le tourner, le film aurait été foutu d’avance. Je pense que le terrain du court-métrage est aussi celui de l’expérimentation. »
Caroline Deruas
Caroline Deruas est née à Cannes et, dès l’âge de dix ans, assiste aux projections du Festival. Très vite le cinéma devient une nécessité : adolescente, elle souhaitait déjà écrire et réaliser des films. Assistante à la mise en scène, scripte puis scénariste, Caroline Deruas a travaillé avec de nombreux cinéastes tels que Yann Gonzalez, Romain Goupil, Valéria Bruni-Tedeschi et Philippe Garrel – avec qui elle a co-écrit Un été brûlant, La Jalousie et L’Ombre des femmes. Elle a réalisé trois courts-métrages dont L’Étoile de mer, sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs, et Les Enfants de la nuit qui a remporté le Léopard d’Argent au Festival du Film de Locarno. Caroline Deruas a également été pensionnaire de la Villa Médicis, décor de son premier long-métrage, L’Indomptée. Réalisation : Caroline Deruas - 2008 - France - 15 min AVEC : Avec Léna Garrel, Caroline Deruas, Lolita Chammah, Arthur Igual, Kim Pearce, Laurent Charpentier, Adrien Lamande, Eric Rulliat & Maurice Garrel - SCÉNARIO : Caroline Deruas - PRODUIT PAR : Ludovic Henry, Olivier Berlemont - IMAGE : Pascale Marin - MONTAGE : Pascale Allier Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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SUR LA ROUTE DU PARADIS
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Houda Benyamina
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2011
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France
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43 min
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Voici Sur la route du paradis, moyen-métrage d’Houda Benyamina réalisé avant son premier film Divines – film pour lequel elle reçoit le prix de la Caméra d’or au Festival de Cannes ainsi qu’une nomination dans la catégorie Meilleur film étranger aux Golden Globes. Divines suit l’histoire de deux jeunes filles qui vivent dans une cité et rêvent de fortune, loin de leur quotidien dénué d’horizons.
Dans Sur la route du paradis, Houda Benyamina s’intéresse à une autre communauté marginalisée. Leila, une mère de famille sans-papiers, tente d’élever ses deux enfants, Sarah et Bilal, dans un camp rom et souhaite retrouver son mari réfugié en Angleterre, qui ne donne pas de nouvelles. Houda Benyamina s’est immergée plusieurs mois durant dans un tel camp avant de réaliser son film : elle souhaitait retranscrire l’angoisse de l’expulsion, l’état d’urgence de chaque instant dont elle a été témoin. Ainsi son film nous plonge dans la vie difficile de ses sujets et ne nous lâche pas. C’est certainement la sincérité d’Houda Benyamina, réalisatrice engagée, qui nous emporte.
« Je suis une personne révoltée… Ce qui m’intéresse ce sont les pauvres, les gens qui sont au bord de la société, ceux qui sont marginalisés et humiliés. »
Houda Benyamina
Née dans un quartier sensible de Vitry-Châtillon, Houda Benyamina s’orientait vers un CAP coiffure lorsqu’un surveillant la surprit en train de lire Céline. Du fait de cette rencontre, elle reprend une scolarité générale et sort diplômée de l’ERAC (Établissement public de formation supérieure au métier d’acteur) de Cannes, puis continue dans cette voie avec des stages à Minsk et New York. Le métier de comédienne ne la satisfaisant pas pleinement, elle commence à réaliser plusieurs courts-métrages dont celui présenté ici, produit par Marc-Benoît Créancier, qui produira Divines. Elle a créé l’association 1000 VISAGES en 2006 pour offrir un meilleur accès au cinéma et à sa création aux jeunes issus des quartiers prioritaires. Réalisation : Houda Benyamina - 2011 - France - 43 min AVEC : Madjouline Idrissi, Sanna Marouk, Yanis Siraj & Mounir Margoum - SCÉNARIO : Houda Benyamina & Malik Rumeau - PRODUIT PAR : Marc-Benoît Créancier - IMAGE : Michaël Capron - MONTAGE : Julie Dupré Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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C'EST PLUTÔT GENRE JOHNNY WALKER...
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Olivier Babinet
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2008
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France
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28 min
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Les nouveaux cinéastes français sont à l’honneur sur Le CiNéMa Club ! Ici, nous vous invitons à découvrir un court-métrage d’Olivier Babinet dont le film documentaire Swagger – sorti en novembre 2016 et présenté par l’ACID lors du Festival de Cannes – a suscité un vif enthousiasme chez les critiques comme chez le public. Swagger dresse le portrait pop et émouvant des élèves d’un collège de Seine-Saint-Denis. C’est un documentaire qui mélange les genres, qui emprunte à la comédie musicale et au polar, qui donne vie aux regards et réflexions de ces adolescents issus d’une cité défavorisée de la banlieue parisienne. Réalisé en 2008, C’est plutôt genre Johnny Walker… témoigne déjà du style maîtrisé et de l’univers recherché d’Olivier Babinet.
C’est plutôt genre Johnny Walker… nous fait rencontrer Etienne, un jeune homme décalé dont la compagne Solveig le met à la porte une fois la nuit tombée. Il rejoint alors son ami Bip qui lui propose de prendre une drôle de pilule commandée sur internet, une pilule qui les plonge dans une boucle temporelle répétitive. Tourné en 35 mm, le film possède des images fortes et un scénario déjanté. Il a été financé grâce à Cinéma 93, une association de Seine-Saint-Denis qui a également projeté le court-métrage dans des prisons et collèges de la région. C’est ainsi qu’Olivier Babinet rencontre une professeure qui l’invitera par la suite à animer un atelier dans sa classe de collège d’Aulnay-sous-Bois, commune dont la majorité des habitants vit en dessous du seuil de pauvreté. La collaboration avec les élèves et professeurs de ce collège dure quatre ans; et de celle-ci est né le film Swagger.
Olivier Babinet est né à Strasbourg et se fait connaître en 1999 avec la série Le Bidule diffusée sur Canal +. Après son court-métrage, il co-réalise avec le photographe Fred Kihn, Robert Mitchum est mort, présenté à l’ACID et primé du Grand Prix du festival Premiers Plans d’Anger. Olivier Babinet a aussi réalisé des clips pour Zombie Zombie, Tomorrow’s World, les Rita Mitsouko et Mathieu Boggaerts.
Réalisation : Olivier Babinet - 2008 - France - 28 min AVEC : Arly Jover, Cosme Castro & Vincent Pateaux - SCÉNARIO : Olivier Babinet - PRODUIT PAR : Guillaume De Bary & Igor Wojtowicz - IMAGE : Javier Ruiz Gomez - MONTAGE : Isabelle Devinck Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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JINGLE BELLS
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D.A. Pennebaker
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1964
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États-Unis
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16 min
http://2018.lecinemaclub.com/wp-content/uploads/2017/12/jinglebells1.jpg,http://2018.lecinemaclub.com/wp-content/uploads/2017/12/jinglebells4.jpg,http://2018.lecinemaclub.com/wp-content/uploads/2017/12/jinglebells2.jpg,FILM NON DISPONIBLE EN LIGNE
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Nous présentons cette semaine Jingle Bells, film du grand réalisateur de documentaire américain D.A. Pennebaker dans lequel on suit Robert F. Kennedy – tout juste élu sénateur de New York – et sa famille, alors qu’ils visitent les écoles de la ville et célèbrent Noël. D.A. Pennebaker est un des pionniers du cinéma vérité. Il inventa, au début des années soixante, l’une des premières caméras portables avec enregistrement sonore synchronisé.
Jingle Bells fait ainsi partie des premières œuvres filmées « sur le vif ». Pennebaker a reçu un Oscar d’honneur pour l’ensemble de son œuvre, oeuvre où l’on retrouve aussi bien des sujets politiques que des sujets musicaux. Il est d’ailleurs l’auteur de Dont Look Back, le brillant documentaire dans lequel on suit Bob Dylan au cours de sa tournée anglaise de 1965. Sa fameuse séquence d’ouverture où Dylan interprète Subterranean Homesick Blues est considérée comme précurseur des clips vidéos.
Jingle Bells est le quatrième et dernier film choisi par notre programmateur invité Jake Perlin, Directeur Artistique du Metrograph. Cette séance a été rendue possible grâce aux Pennebaker Hegedus Films. De surcroît, Jake Perlin a demandé à son ami Michael Chaiken de rédiger un essai sur Jingle Bells.
RFK '64
Hanté par des ennemis à la fois réels et imaginaires, Robert F. Kennedy était en 1964 comme un noble sans cour. Des dictateurs communistes, des chefs du crime organisé, des bureaucrates avides de pouvoir, et même le président fraîchement élu, faisaient partie, ou du moins en donnaient l’impression, d’un abominable et quasi indiscernable complot cherchant à retirer de force tout pouvoir et influence à RFK et sa famille. Les Kennedy représentaient ce qui se rapproche le plus de la royauté pour les Américains.
D.A. Pennebaker avait déjà filmé une fois RFK, alors au sommet de son influence, lorsqu’il était Ministre de la Justice des Etats-Unis, pendant deux jours particulièrement intenses de Juin 1963. De là est né son film Crisis, une des premières œuvres de cinéma vérité politique, qui saisit le moment où John F. Kennedy a fédéralisé les troupes de la Garde Nationale et les a déployées sur l’Université d’Alabama pour forcer sa déségrégation. À l’écran, les frères Kennedy forment un puissant duo d’idéalisme progressiste et de stratégie politique. Quelques mois plus tard, les circonstances poussent Robert à s’isoler, ré-émergeant en tant qu’agent appelé à poursuivre l’héritage brisé de son frère pour l’Histoire.
Kennedy apparaît dans Jingle Bells comme perdu dans la frénésie de Noël à New York, alors qu’il s’empresse de retrouver son capital politique perdu après l’effondrement du royaume. Tout juste élu sénateur de New York, il apparaît à la fois distant et touchant. Qui étaient ses ennemis ? Qui étaient ses alliés ? Était-il involontairement complice de l’absurde tragédie qui a détruit sa famille et, par extension, la nation ? Ces questions se sont toutes montrées inutiles et sans solutions, mais ont pourtant joué un rôle déterminant dans son futur politique.
Entouré de ses enfants, de sa femme Ethel, de Sammy Davis Jr. (un clown sans public), RFK rend visite à ces écoliers en tant que bon patriarche et fonctionnaire consciencieux. C’est pourtant dans ces instants fugaces, intermédiaires, que Pennebaker frappe juste, nous faisant réfléchir aux possibilités que détenait la vie, trop vite écourtée, de Kennedy. Plutôt que de représenter une simple cérémonie de Noël d’un autre temps, le film parle des tragiques imprévus de l’histoire, au-delà de l’entendement politique, qui continuent de déterminer le destin torturé de notre pays. Réalisation : D.A. Pennebaker - 1964 - États-Unis - 16 min AVEC : Robert F. Kennedy - PRODUIT PAR : D.A. Pennebaker - IMAGE : D.A. Pennebaker & Michael Balckwood - MONTAGE : D.A. Pennebaker Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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HAPPY-END
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Peter Tscherkassky
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1996
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Autriche
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11 min
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Voici le troisième film de notre série Gee Whiz It’s Christmas programmée par Jake Perlin, Directeur Artistique du Metrograph (New York). Jake Perlin a choisi quatre œuvres rares sur le thème de Noël.
Happy-End est un film réalisé en 1996 par le cinéaste autrichien, maître du found footage, Peter Tscherkassky. Le cinéaste a commencé à faire des films en 1979 et obtint un doctorat en philosophie grâce à sa thèse « Film as Art ». Ses œuvres ont reçu plus de cinquante récompenses dont le prix du Meilleur court-métrage à la Mostra de Venise – pour Coming Attractions. Ses installations ont quant à elles été exposées à travers le monde, et notamment au Louvre.
Peter Tscherkassky nous décrit son film ainsi :
« Happy-End est un morceau à part entière d’un film de 90 minutes réunissant des œuvres de huit spécialistes du found footage, et réalisé dans le cadre des célébrations du centenaire du cinéma. La source, la matière première de mon film, est l’ensemble (vraisemblablement complet) des vidéos amateurs d’un couple marié anonyme. Elfriede et Rudolf se sont filmés en vacances à la mer, à la montagne, mais aussi lorsqu’ils s’échangeaient des cadeaux de Noël tous les deux — voire tous les trois, la caméra étant toujours là. Les films les plus récents datent de 1980, les plus anciens du début des années soixante.
Je souhaitais faire renaître ce couple convenablement et ai ainsi réorganisé les films (en termes de temps). Ainsi, alors que le film avance, Elfriede et Rudolf rajeunissent, ce qui nous ramène à « l’époque pré-trépied », lorsqu’il n’y avait pas encore de télécommande pour contrôler la caméra, c’est-à-dire lorsque Rudolf et Elfriede se filmaient avec une caméra à l’épaule tout en sirotant du lait de poule et dégustant des gâteaux à la crème. Ils ont même savouré des pralines avant de faire l’amour (moment qui apparaît très brièvement, presque invisiblement dans Happy-End). Suite à cette introduction, caractérisée par le calme des plans tournés avec un trépied, les plans tournés à l’épaule sont entremêlés par le biais d’une double projection : une affluence d’images accompagnant l’heureuse extase des deux acteurs, jusqu’au bouquet final – cette danse exubérante d’Elfriede qui se termine avec l’arrêt sur image sur son visage portant une expression pleine de joie et de douleur à la fois. »
Vous pouvez découvrir le site de Peter Tscherkassky ici.
Réalisation : Peter Tscherkassky - 1996 - Autriche - 11 min SCÉNARIO : Peter Tscherkassky - MONTAGE : Peter Tscherkassky Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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MERRY CHRISTMAS
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Jerome Hill
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1969
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États-Unis
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3 min
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Gee Whiz It’s Christmas! Et nous avons à cette occasion choisi Jake Perlin comme programmateur invité. Il est Directeur Artistique du Metrograph, le nouveau cinéma préféré des cinéastes et cinéphiles new-yorkais. Jake Perlin a choisi quatre courts-métrages uniques et différents qui seront chacun présenté pendant une semaine sur Le CiNéMa Club, et projetés dans la foulée au Metrograph. Jake Perlin a intitulé son programme Gee Whiz It’s Christmas d’après le titre de sa chanson de Noël préférée, interprétée par Carla Thomas.
Le second court-métrage du programme est un film de trois minutes réalisé en 1969 par l’artiste, cinéaste et philanthrope Jerome Hill — une adaptation moderne du voyage de Marie et Joseph. Dans Merry Christmas, Marie et Joseph errent dans les rues de New York à la recherche d’un refuge, accompagnés de leur âne, mais se voient refuser l’entrée à l’Algonquin Hotel. Ils continuent leur chemin dans les rues encombrées de New York, ignorés par la foule de passants.
Après avoir tourné des images documentaires dans les rues de New York, Jerome Hill a coloré à la main la pellicule, peignant ainsi les personnages de Marie, Joseph et de leur âne. Le résultat est une œuvre à la fois onirique et critique sur la période de Noël dans les grandes villes telles que New York. Trois silhouettes fantomatiques aux contours indéfinis se déplacent à travers la foule de Times Square au moment de Noël, près de l’Algonquin Hotel, là où le cinéaste résidait à l’époque.
« Son travail a rajeuni année après année. Ses films ont débuté chez Warner Brothers et ont fini par s'inscrire dans le cinéma d’avant-garde. Ce cheminement fut long et douloureux. Il dut se libérer de nombreuses traditions sociales, familiales et commerciales. »
Jonas Mekas
Jerome Hill était le petit-fils d’un grand constructeur de lignes ferroviaires. Après avoir étudié la musique à Yale, il poursuivit des études de peinture à la British Academy de Rome puis à l’Académie Scandinave de Paris. Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale – période au cours de laquelle il servit comme réalisateur pour l’armée américaine – il réalisa le court-métrage Grandma Moses qui fut nominé aux Oscars, puis le documentaire Albert Schweitzer qui reçut un Oscar en 1957. Frustré par les contraintes et conventions du film documentaire classique, Hill commença à réaliser des films expérimentaux, inspiré par les idées de C.G. Jung. Il colora à la main plusieurs de ses films dont son plus connu, Film Portrait, qui fut présenté à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes en 1972.
Jerome Hill fut aussi un grand mécène. Jonas Mekas remercie d’ailleurs dans un hommage son ami et contemporain : « Tout le mouvement de l’avant-garde américaine des années 60 aurait pris un tournant complètement différent, bien plus lent et maigre, sans l’aide de Jerome. » Jerome Hill créa en 1964 la fondation Avon, renommée par la suite la Jerome Foundation, afin de soutenir la création, le développement et la production des œuvres de nouveaux artistes. On peut visionner tous ses films gratuitement sur le site de la Jerome Foundation. Réalisation : Jerome Hill - 1969 - États-Unis - 3 min SCÉNARIO : Jerome Hill - PRODUIT PAR : Jerome Hill - MONTAGE : Jerome Hill Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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L.A CHRISTMAS
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Kip Fulbeck
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1996
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États-Unis
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13 min
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Gee Whiz, It’s Christmas! Et nous avons à cette occasion choisi Jake Perlin comme programmateur invité. Il est Directeur Artistique et de la Programmation du Metrograph, cinéma d’art et d’essai ouvert en mars 2016 dans le Lower East Side de New York et qui est déjà l’un des lieux préférés des cinéphiles et cinéastes de la ville. Il suffit de regarder le programme d’ouverture intitulé « Welcome to The Metrograph: A to Z » pour comprendre l’approche moderne et éclectique de leur programmation : on y retrouve aussi bien Les Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy, Point Blank de John Boorman, The Lusty Men de Nicholas Ray et Hard Boiled de John Woo, que Point Break de Kathryn Bigelow et The French de William Klein.
Jake Perlin a choisi quatre court-métrages uniques et différents qui seront chacun présenté pendant une semaine sur Le CiNéMa Club, et réunis et projetés dans la foulée au Metrograph. Ce programme est intitulé Gee Whiz It’s Christmas d’après le titre du morceau de Carla Thomas — la chanson de Noël préférée de Jake Perlin. Nous ne pourrions être plus heureux que Jake Perlin soit notre premier programmateur invité sur le site.
Le premier film du programme est L.A Christmas, réalisé par l’artiste californien Kip Fulbeck. Il nous invite dans l’intimité d’un Noël dans sa famille sino-américaine à Los Angeles. Tourné avec une caméra Fischer Price PixelVision, le film capture avec tendresse et humour les excentricités des membres de sa famille ; de sa marraine qui nourrit trop son chat à son père américain qui regrette qu’on ne lui ait pas offert un CD de Snoop Dog, en passant par ses deux neveux, l’un ceinture noire de karaté, l’autre petit génie récitant les 200 nombres du chiffre Pi.
Réalisé en 1996, le film témoigne de l’étrange universalité des réunions de famille. En voix-off est diffusée une conversation touchante entre le cinéaste et sa mère qui, tout en commentant ces images, glisse quelques commentaires typiquement maternels à son fils, alors jeune cinéaste de trente ans. L.A Christmas demande au spectateur un effort d’attention pendant les premières minutes, comme lorsque l’on se sent étranger à un diner où tout le monde se connaît bien et parle en même temps — accrochez-vous et vous vous sentirez rapidement comme chez vous.
C’est lorsque Kip Fulbeck remarque que sa famille, composée de musulmans, juifs, bouddhistes et d’aucun chrétien, est pourtant réunie pour célébrer la naissance de Jésus, qu’il décide de saisir ces images. Son premier parti pris fut de chercher à placer le spectateur dans un point de vue à la première personne. Pour obtenir ce sentiment, il souhaitait que les membres de sa famille interagissent directement avec la caméra pendant qu’il les filmait. La caméra Fisher Price, malgré les limites de son image floue, lui permit de tourner sans altérer leurs comportements naturels puisqu’elle ressemblait à un innocent jouet d’enfant. Après avoir monté le film, Fulbeck réalisa qu’il y manquait quelque chose. Il invita alors sa mère à regarder son premier montage, enregistra leur conversation pendant le visionnage et la superposa au film. Il ajouta alors des extraits des paroles du film sur l’image pour servir de guide au spectateur, pour l’aider à se retrouver dans ce film qu’il admet complexe à suivre au début.
« J’ai commencé à tourner avec la caméra que j’avais l'habitude d'utiliser mais cela a mis mal à l’aise ma famille. J’ai alors sorti ma caméra Fisher Price et tout le monde pensa que c’était une blague et commença à s’amuser autour de moi. Cela m’a permis de faire ce film amateur sur les films amateurs. »
Kip Fulbeck
L.A Christmas est le film préféré du cinéaste parmi la dizaine de films qu’il a réalisée. Développé à travers une variété de supports, le travail de Kip Fulbeck est principalement autobiographique, combine des histoires personnelles à de l’activisme politique, et mêle pop culture, performance humoristique et poésie. Fulbeck est aussi professeur d’art à l’Université de Californie à Santa Barbara. Son travail a été exposé dans des institutions telles que le Whitney Museum ou le Getty Museum. Il est connu pour son Projet Hapa dans lequel il a photographié 1200 volontaires d’origine d’Asie du Sud Est afin d’éclairer une sous-culture américaine peu mise en avant. Il vient de finir une nouvelle série de photographies pour son projet Hapa, qui reprend les mêmes sujets quinze ans plus tard, et qui sera exposée en 2018 au Japanese American National Museum. Réalisation : Kip Fulbeck - 1996 - États-Unis - 13 min SCÉNARIO : Kip Fulbeck - MONTAGE : Kip Fulbeck Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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WHEN WE LIVED IN MIAMI
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Amy Seimetz
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2013
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États-Unis
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13 min
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Voici un court-métrage envoûtant d’Amy Seimetz, une des plus intéressantes nouvelles réalisatrices américaines. La réalisatrice-scénariste-actrice-productrice-monteuse est l’essence même d’une cinéaste : autodidacte et pluridisciplinaire, elle place la collaboration au cœur du développement de sa pratique et de sa carrière. Déterminée à réaliser de bons films à n’importe quel prix, sa filmographie réunit premiers courts expérimentaux, films indépendants, films de genre et mini-séries pour la télévision.
When We Lived in Miami fut commandé par The Borscht Corp, une association de Miami – lancée par Lucas Leyva et Jillian Mayer – qui vise à redéfinir le cinéma local en favorisant le développement du travail des réalisateurs de la région et en en invitant d’autres à réaliser des films en Floride.
Tourné à Miami pendant l’ouragan Isaac, When We Lived in Miami raconte le parcours émotionnel d’une jeune mère qui tente de sauver son mariage alors que son époux cherche à la quitter, tout en préservant sa petite fille. Seimetz décide de jouer elle-même le rôle de la mère afin de pouvoir diriger au mieux la toute jeune actrice, « afin d’entretenir une certaine confiance et fluidité dans son jeu ; pour qu’elle n’ait pas à intégrer puis à appliquer ce que je lui expliquais à une autre personne. Ce fut un choix de réalisation. » explique la cinéaste. Accessoirement, l’idée d’exploser le pare-brise d’une voiture – une très belle scène du film – lui plaisait beaucoup.
Le court-métrage est un montage captivant de moments superposés et entrelacés, qui nous plonge alors dans une beauté qui raconte la mélancolie, la nostalgie et le désarroi de cette femme qui cherche tout simplement à s’en sortir. Amy Seimetz parvient à mettre en place une narration à la fois poétique et moderne. Le court-métrage fut réalisé en 16mm et éclairé par son fidèle directeur de la photographie Jay Keitel.
« Tout comme dans son long-métrage [Sun Don’t Shine], Seimetz parvient à créer des images à l'ambiance dense et introspective, une atmosphère visuelle emmêlée et embrumée qui, fusionnant avec le jeu intense des acteurs, produit un juste et nuancé sens de l’endroit. »
Richard Brody, The New Yorker
Amy Seimetz a grandi à Tampa, en Floride. Elle commence à réaliser chez elle des films à l’âge de 18 ans, et quitte rapidement ses études de cinéma pour déménager à Los Angeles. Elle vit alors de petits jobs (babysitter, serveuse et couturière) puis réalise des courts-métrages expérimentaux dans lesquels elle joue et parvient, petit à petit, à gagner sa vie en tant qu’actrice dans des films indépendants.
Si être actrice est d’abord une façon pour elle de mieux maîtriser la pratique cinématographique, cela devient un moyen « d’être autour de gens qui font des films qui [l]’intéressent et de collaborer avec eux ». Pour Seimetz, tout appartient à un même ensemble — elle ne serait pas actrice si elle ne pouvait pas aussi réaliser. Elle a joué dans des films de Joe Swamberg, dans Upstream Color de Shane Carruth ou bien encore dans la série Family Tree de Christopher Guest. « La télévision est devenue un lieu intéressant, dans lequel on apprécie à nouveau le développement lent des personnages, où l’actrice n’a pas à se justifier à chacune de ses entrées en scène. »
De retour en Floride, Amy Seimetz réalise et auto-produit son premier long-métrage Sun Don’t Shine, un road trip policier qui fut présenté et acclamé au festival South by Southwest en 2012. Elle tourne juste après When We Lived In Miami. Elle fut approché récemment par Steven Soderbergh pour écrire et réaliser sa mini-série The Girlfriend Experience. La série, sortie cette année, fut saluée par la critique et, comme la décrit Matt Zoller Seitz du New York Magazine « est une des meilleurs séries de l’année, et une oeuvre majeure pour chacune des personnes impliquées. » Réalisation : Amy Seimetz - 2013 - États-Unis - 13 min AVEC : Avec Fiona D'Avis, Amy Seimetz & AJ Boden - SCÉNARIO : Amy Seimetz - PRODUIT PAR : Andrew Hevia, Jonathan David Kane & Lucas Leyva - IMAGE : Jay Keitel - MUSIQUE : Ben Lovett - MONTAGE : Amy Seimetz Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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DEATH ON THE BASKETBALL COURT
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Nicolas Peduzzi
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2015
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France
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20 min
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Le CiNéMa Club présente le court-métrage Death on the Basketball Court de Nicolas Peduzzi, jeune réalisateur français très prometteur. Le film se déroule dans le quartier parisien de Pigalle où le cinéaste a grandi, et raconte une histoire d’amour impossible entre un adolescent et une jeune femme, le tout sur fond de thriller et délinquance locale.
En jouant au basket, Peduzzi rencontre ce groupe de jeunes adolescents qui ont grandi et habitent ensemble dans un même immeuble en face du terrain du 9ème arrondissement. Ces jeunes garçons l’inspirent aussitôt : « Il y avait un lien fort et solidaire entre eux que j’ai trouvé touchant » explique le réalisateur, qui d’ailleurs les surnomme les Goonies de Pigalle.
Nicolas Peduzzi grandit à Paris mais passe ses dix dernières années entre New York et Rome. Ce riche héritage culturel se ressent subtilement dans son film. Pour le personnage féminin, le réalisateur admet s’être directement inspiré de Mamma Roma de Pasolini. Il se replonge dans les films de Scorsese pour les éléments de thriller de son scénario. Cette intrigue plus sombre lui est venue après qu’un ami romain lui a raconté un fait divers dont il fut témoin : le corps d’un homme avait été retrouvé dans son restaurant et, ne sachant quoi en faire, il l’avait placé dans la cour extérieure.
Death on the Basketball Court est produit par Hugo Sélignac (Elle l’adore, Blood Ties, Les Petits Mouchoirs) et Stéphane Ashpool, créateur de la marque Pigalle. C’est aussi Stéphane Ashpool qui entraîne ces jeunes garçons au basket et qui, lorsque le terrain fut menacé de fermeture, a entrepris de le repeindre en travaillant avec l’agence Ill Studio — faisant de ce lieu l’un des plus beaux terrains de basket de Paris.
« Le film est aussi inspiré de notre vie dans ce quartier quand nous étions plus jeunes. On traînait dans la rue et on faisait pas mal de conneries, puis on allait jouer au basket le soir. En y ajoutant l’histoire du macro, c’était aussi une façon de revenir à cette époque, où ce genre de choses arrivait plus souvent à Pigalle. »
Nicolas Peduzzi
Nicolas Peduzzi n’a pas fait d’études de cinéma et perçoit ce court comme une formation au métier. Enfant, il aimait les films d’horreur tels que Freddy de Wes Craven. Il se passionne plus tard pour le cinéma néo-réaliste italien et, entre autres, pour les films de Rossellini et de De Sica. Il décide de devenir comédien et suit des stages à New York – au Susan Batson Studio – et à Rome. Cependant, il lui a toujours semblé qu’être acteur ne le satisferait jamais vraiment entièrement. C’est Luc Bondy qui lui a offert ses plus beaux rôles, dans les pièces Ivanov et Othello.
Nicolas a déjà réalisé plusieurs films courts pour TL-180 (la marque de sacs de sa sœur Antonine) ainsi que le court-métrage Mikado pour la marque Pigalle, dans lequel on retrouve son ami d’enfance : le brillant acteur français Paul Hamy. Le groupe d’amis prévoit de tourner de nouveaux projets croisant mode, cinéma et théâtre. Mais Nicolas Peduzzi vient surtout de terminer son premier long-métrage intitulé Southern Belle et produit par Jonas Films et Imago. Le film est un docu-fiction autour d’une jeune femme née dans la riche société pétrolière texane et de son sombre et décadent destin. Nous sommes impatients de le découvrir ! Réalisation : Nicolas Peduzzi - 2015 - France - 20 min AVEC : Avec Théo Ech Cheikh, Alexia Elkailm, Jonathan tarquin, Mamadou Coulibali, Ichaka Coulibali, Bouba Siby, Paul Brun, Titouan Lahmar-Daiwa, Ibrahim Coulibali - SCÉNARIO : Nicolas Peduzzi - PRODUIT PAR : Hugo Séligniac & Stéphane Ashpool - IMAGE : Francesco Di Pierro - MONTAGE : Francesco Galli Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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WE'RE GOING TO THE ZOO
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Josh Safdie
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2005
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États-Unis
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14 min
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Le CiNéMa Club présente un court-métrage réalisé par Josh Safdie – un de nos réalisateurs américains préférés – alors qu’il était étudiant à l’université de Boston. Safdie, qui a grandi et vit à New York, a co-réalisé avec son frère de nombreux et brillants courts-métrages ainsi que quatre longs-métrages, tous salués par la critique – leur dernier Mad Love in New York (2015) compris.
En dix ans, les frères Safdie se sont imposés comme deux des voix les plus intéressantes du nouveau cinéma américain, grâce à un style personnel qui combine leur amour pour New York et ses personnages éclectiques et leur profonde passion pour le septième art. Ils ont récemment fini de tourner Good Time, dans lequel Robert Pattinson interprète un braqueur de banque en fuite, et ont annoncé leur prochain long-métrage Uncut Gems qui se déroulera dans le Diamond District de New York et sera produit, entre autres, par Martin Scorsese.
Josh Safdie nous parle de We’re Going to the Zoo, une de ses premières expériences en tant que réalisateur.
Comment décrirais-tu cette histoire ?
C’est l’histoire d’une jeune femme qui conduit son petit frère au zoo et de comment ils se retrouvent à prendre un auto-stoppeur en route.
Que représente ce court-métrage d’école pour toi ?
Zoo fut monumental pour moi. Je ne peux que le comparer au stade du miroir de Lacan, aussi prétentieux que cela puisse être. Ce fut LE moment où j’ai compris comment parler « cinéma ». Un peu comme ce moment où entendre sa voix enregistrée cesse d’être douloureux. C’est en faisant ce film que j’ai appris comment je voulais faire un gros plan, comment tirer profit de la vie réelle pour un film, comment trouver cet équilibre entre la réalité et le « réel » d’un film…
Je suis devenu obsédé par l’idée de réifier des moments impossibles entre Mickey et Giocomo – qui sont frère et sœur dans la vie réelle comme dans le film – ainsi qu’avec mes collaborateurs. J’ai eu comme un déclic ; un certain guide esthétique personnel, une philosophie qui était construite sur des contradictions. Une fantaisie un peu sale, une négligence contrôlée. C’était excitant.
J’étais à l’université, et jusque là, en 2004, j’avais réalisé plein de petits courts-métrages avec mon frère et mes amis, mais aucun ne m’était apparu comme quelque chose qui m’appartiendrait éternellement. Les années précédentes, je m’étais plongé dans les filmographies de Cassavetes, Kieslowski et du Dieu Jean Vigo. Jean Vigo fut incroyablement important pour moi, si important que lorsque j’ai rencontré Luce Vigo à un festival en France, je l’ai serrée contre moi et embrassée.
Comment t’est venue l’histoire ?
Une fois les personnages établis, j’ai regroupé plusieurs idées diverses et variées qui me semblaient finalement toutes appartenir à la même histoire. En travaillant avec mes collaborateurs Sam Lisenco, Brett Jutkiewicz, Dan Samiljan et bien sûr Mickey Sumner, un discours s’est forgé et a consolidé ces idées en un ensemble fluide. Si une idée ne pouvait être justifiée émotionnellement, elle n’avait pas sa place dans le scénario… Tel était notre baromètre. De temps à autre, un de nous parlait au nom de l’histoire, mais la beauté d’un road film réside dans un récit qui s’écrit (ou s’inscrit) de lui-même.
J’étais obnubilé par l’idée selon laquelle il faut se forcer à accepter le changement et à interagir avec un étranger, un auto-stoppeur. Une idée bête et simple, mais assez ouverte pour que nous puissions nous exprimer. J’avais fait un court avec Mickey Sumner dans lequel la voiture du personnage qu’elle interprétait disparaissait dans une station service. Nous la filmions de loin, en caméra cachée, alors qu’elle répétait aux passants que sa voiture avait tout à coup disparue pendant qu’elle faisait le plein. Voir ces personnes réelles saisies par son histoire et participer sans le savoir au récit fut bouleversant pour moi.
Où et comment avez-vous tourné ?
On a tourné aux alentours de Boston, principalement dans le nord-est. On a tourné en 16mm couleur inversible – qui n’est aujourd’hui plus disponible – et on a enregistré le son sur une superbe bande audio 1/4 pouces, sur un enregistreur Nagara (l’enregistrement pouvait s’arrêter mais la grâce en valait toujours la peine).
Te souviens-tu de ce que tu as appris au cours de cette jeune expérience ?
Tourner les séquences d’autoroute fut pour sûr une leçon en termes de sécurité des enfants. Je fus aussi obligé de jouer dans le film. J’étais initialement contre cette idée mais j’ai rapidement réalisé que pour trouver le ton juste, je devais être DANS le film et le vivre au plus près. Je n’aime plus vraiment jouer dans mes films, mais savoir ce que c’est que d’être dans un rôle m’est apparu comme riche d’enseignement. Quand je joue pour des amis ou dans des projets qui m’intéressent, je considère cela comme une formation. C’est toujours bien de savoir ce que c’est que d’être de l’autre côté.
Quel type de cinéma voulais-tu réaliser à l’époque et cela a t-il évolué ?
Je crois que j’ai vieilli. Je me suis endurci depuis que j’ai fait ce court il y a 13 ans. J’ai perdu des membres de ma famille et des amis ; je me suis fait avoir plusieurs fois, la récession de 2008 fut un cauchemar et nous a poussés à faire des films que j’espère ne plus avoir à imaginer. Mais ces choses m’ont étoffé et cela s’est vu dans les projets que nous avons réalisés et les univers qui nous ont intéressés. J’ai toujours été passionné par les personnages, et cela n’a pas changé. Par contre leurs univers ont changé.
Sur quels projets travailles-tu en ce moment ?
C’est une bénédiction d’avoir quelque chose dans lequel se perdre à chaque instant. On travaille beaucoup et on arrive tant bien que mal à rester sain. On finit en ce moment Good Time, un film de fugue chargé d’une perspective tordue sur l’amour fraternel. Nous sommes aussi en train de finir la dernière version du scénario d’un pilote pour une série intitulée Monger que nous faisons pour Showtime. Cette bouffée d’air comique est revigorante. Nous nous apprêtons également à rentrer en préparation de Uncut Gems, un projet que nous avons passé plusieurs années à écrire, qui est produit par Emma Tillinger Koskoff et notre Dieu ultime de cinéma, Martin Scorsese.
Réalisation : Josh Safdie - 2005 - États-Unis - 14 min AVEC : Avec Josh Safdie, Giacomo Summer, Mickey Summer & Abdellah Belachguer - SCÉNARIO : Brett Jutkiewicz, Sam Lisenco, Josh Safdie & Dan Samiljan - PRODUIT PAR : Brett Jutkiewicz, Sam Lisenco, Josh Safdie & Dan Samiljan - IMAGE : Brett Jutkiewicz - MUSIQUE : Stephen Valand & Carson Werner - MONTAGE : Brett Jutkiewicz & Dan Samiljan Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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JAN GROOVER: TILTING AT SPACE
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Tina Barney & Mark Trottenberg
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1994
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États-Unis
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28 min
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Voici un documentaire rare où se croisent deux incroyables photographes américaines. A travers ce film d’une demi-heure, Tina Barney met en lumière le travail de Jan Groover, artiste qui l’a grandement influencée. Jan Groover est une photographe post-moderniste reconnue pour ses natures mortes et la singularité de son travail sur la perspective, l’espace, la lumière et les formes — rapprochant ainsi peinture et photographie.
Née dans le New Jersey, Jan Groover commence par étudier la peinture et est inspirée par les œuvres de Cézanne, Morandi, De Chirico et Fra Angelico. Elle se tourne vers la photographie dans les années 70 et, en 1987, le MoMA organise une rétrospective de son travail. « Elle est une des photographes les plus intéressantes, accomplies et originales travaillant aujourd’hui, et ce dans le monde entier » explique le directeur du département de photographie du MoMa, John Szarkowski, dans le film. Jan Groover: Tilting at Space est une belle leçon de photographie mais aussi le portrait d’une artiste que nous devrions tous connaître davantage.
Tina Barney a co-réalisé le film avec Mark Trottenberg, avec qui elle a déjà collaboré lors d’un précédent documentaire consacré au photographe Horst. P. Horst. On suit donc Jan Groover dans son studio à New York ; on l’observe préparer sa photo, puis la développer. Nous la voyons aussi dans son appartement de Bowery où elle vit avec son mari, le peintre et critique d’art Bruce Bois, qui discute parfaitement du travail de sa femme : « Les objets sont dans son travail ce que l’on attend d’eux dans une peinture, c’est à dire qu’ils ne permettent pas de savoir exactement où ils sont. » Nous apercevons ensuite la photographe donner un cours à ses élèves — Groover étant aussi connue pour être une passionnante professeure. On la voit ainsi expliquer son approche formaliste qui résume tout son travail : « Une fois que vous avez le sujet, vous ne devez plus penser au sujet, vous devez penser à la photo. Une fois que vous êtes dans un bois, vous ne devez plus pensez aux arbres mais juste à votre photo. » Le documentaire se finit dans sa résidence en Dordogne, où elle vécut jusqu’à la fin de sa vie.
Jan Groover faisait fabriquer ses appareils photo grand angle 8×10 pouces — qu’elle échangea pour un appareil 18×20 une fois arrivée en France. C’est aussi ce qui a poussé Tina Barney à utiliser plus tard un appareil grand angle.
« Elle m’a appris à regarder et à comprendre l’espace. Elle est probablement la seule et unique éminente professeure que j’ai eue bien que je n’ai jamais suivi ses cours. C’est en faisant ce film que j’ai tout appris d’elle. »
Tina Barney
Née à New York, Tina Barney est une photographe qui produit depuis les années 70 de très grands portraits aux couleurs vives d’amis et familles de son entourage, de grands tableaux de familles bourgeoises. Son travail a été inclus dans les collections permanentes de prestigieuses institutions telles que le MoMA ou le Whitney Museum. Depuis sa dernière série The Europeans, Barney a réalisé deux nouvelles séries de portraits : une intitulée Athletic Rituals sur des athlètes en tout genre — série prise pour la première fois avec un appareil numérique — et une deuxième Youth sur des adolescents. Elle vient aussi de finir sa monographie qui sera publiée l’année prochaine par Rizzoli. Réalisation : Tina Barney & Mark Trottenberg - 1994 - États-Unis - 28 min SCÉNARIO : Tina Barney & Mark Trottenberg - PRODUIT PAR : Tina Barney, Edgar B. Howard - IMAGE : Mark Trottenberg - MUSIQUE : Haze Greenfield - MONTAGE : Mark Trottenberg Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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WHAT HAPPENED TO HER
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Kristy Guevara-Flanagan
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2016
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États-Unis
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15 min
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Avez-vous déjà pensé à la personne qui joue le cadavre à l’écran ? A l’occasion d’Halloween, Le CiNéMa Club présente la première en ligne de What Happened to Her, court-métrage réalisé par Kristy Guevara-Flanagan et sélectionné cette année au New York Film Festival.
Le film consiste en un montage macabre de scènes de cinéma et de télévision où figurent des cadavres féminins et sur lequel se pose la voix off d’une femme ayant joué le rôle d’un macchabée dans River’s Edge (1986). Elle nous raconte sa terrifiante expérience de tournage. What Happened to Her a également reçu une Mention Honorable lors du festival HotDocs de Toronto.
L’étude des genres a toujours était centrale dans le travail de Kristy Guevara-Flanagan. En tant que spectatrice, elle est de plus en plus consciente du caractère stéréotypé de la représentation des cadavres féminins à l’écran. De là naît sa curiosité pour le sujet : elle commence à interviewer des femmes ayant joué un tel rôle jusqu’au jour où elle tombe sur le témoignage de Danyi Deats, qui résume et accompagne parfaitement son propos. S’ensuit alors un long travail consistant à répertorier toutes les scènes qui impliquent des cadavres de femmes et à les catégoriser : cadavres retrouvés dans les rivières, dans la terre, vus de plans aériens… Dans son montage, elle cherche à mettre en exergue une chronologie qui trouve dans les scènes de morgue – les scènes les plus perturbantes – son point culminant.
Selon la documentariste, le cadavre féminin est utilisé en tant que dispositif narratif dans les thrillers à dominance masculine et révèle une obsession culturelle pour le meurtre de la femme, fétichisé au cinéma comme à la télévision.
« Le cadavre féminin devient un appareil narratif à travers lequel les rôles masculins peuvent être actifs et jouer les détectives tandis que la femme est dans une posture complètement passive... puisqu’elle est morte. »
Kristy Guevara-Flanagan
Kristy Guevara-Flanagan est documentariste mais aussi professeure à UCLA. What Happened to Her entre dans la continuité de ses travaux sur la représentation et le rôle des femmes dans les médias populaires. Son documentaire précédent Wonder Women! The Untold Story of American Superheroines se penche sur l’histoire du personnage de Wonder Woman afin de mettre en lumière les questions contemporaines liées à la libération des femmes. Elle projette de traiter deux enquêtes similaires à celle développée ici : une sur la représentation des femmes enceintes dans la culture populaire et une sur les body double dans les scènes de sexe au cinéma. Réalisation : Kristy Guevara-Flanagan - 2016 - États-Unis - 15 min AVEC : Avec la voix de Danyi Deats - SCÉNARIO : Kristy Guevara-Flanagan - PRODUIT PAR : Kristy Guevara-Flanagan - IMAGE : -- - MONTAGE : Kristy Guevara-Flanagan Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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LA PETITE SIRÈNE & LES CONDIMENTS IRRÉGULIERS
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Adrien Beau
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2009 > 2011
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France
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40 min
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Voici deux courts-métrages réalisés par le jeune réalisateur français Adrien Beau dont l’esthétique cinématographique est à la fois fascinante et unique. Auto-produit et tourné en Super 8, La Petite Sirène est son premier court-métrage. Le film raconte l’arrivée d’une étrange petite créature marine qui sème le trouble et la folie au sein d’une famille bourgeoise de province au début du XXème siècle. Produit par Agnès B. et réalisé en 16 mm, Les Condiments irréguliers est quant à lui très librement inspiré de la vie de la Marquise de Brinvilliers et conte l’histoire d’une charmante et folle empoisonneuse qui méprise son terne entourage.
Si les courts-métrages d’Adrien Beau sont tous deux muets, ils sont néanmoins plus expressifs que bon nombre de films parlants. Les images, le monde, les personnages qu’il parvient à créer sont étonnement vivants et nous font voyager dans le temps d’une manière profondément cinématographique.
C’est parce qu’il ne se trouvait pas assez bon dialoguiste que le réalisateur décida de faire un film muet. On ne peut alors que saluer le geste d’un jeune cinéaste qui sait identifier ses atouts et ses lacunes, et trouver des solutions créatives aux contraintes données. Finalement, l’absence de dialogues participe à la magie de son cinéma et rapproche ses films de l’époque dans laquelle ils s’inscrivent. Adrien Beau et ses acteurs ont regardé beaucoup de films muets pour étudier comment écrire et raconter une histoire qui ne prend forme qu’à travers les images et le jeu des acteurs. Le cinéaste évoque ainsi les films de Charlie Chaplin, admirant sa capacité à mettre en scène des sujets graves ou politiques tout en y infusant de la comédie.
Adrien Beau a autoproduit La Petite Sirène avec moins de deux mille euros, somme dont il hérite à l’époque. Sa talentueuse costumière Anne Blanchard, une amie de lycée, fabrique les costumes du film pour 250 euros. Anecdotique certes, mais époustouflant ! Enfant, le conte de La Petite Sirène avait marqué le réalisateur — cette histoire qu’il décrit comme « totalement misogyne et raciste puisqu’à propos d’une fille qui vient de tout en bas, en-dessous terre, et qui est punie de vouloir s’élever socialement ».
Ayant fortement apprécié ce premier passage derrière la caméra, Adrien Beau souhaite réaliser un second court-métrage et Agnès B. lui propose de le produire. Il cherche alors à réaliser un film plus « classique » que son premier et prend cette envie au sens littéral du terme en choisissant de le situer à l’époque de Louis XIV. En adaptant très librement l’histoire de la Marquise de Brinvilliers, son projet est de mettre à l’image un conte totalement punk « où l’héroïne tue tout le monde et meurt à la fin ».
« Je ne ferai jamais de films où les gens portent des jeans, même si j’en porte. Ce n’est pas ce que j’aime à l’écran. »
Adrien Beau
Adrien Beau est un réalisateur autodidacte qui a grandi à Paris. Il ne fait pas d’études à la sortie du lycée, cherchant à s’éloigner le plus rapidement possible du berceau familial. Il commence par travailler en tant qu’ouvreur au Théâtre des Bouffes-du-Nord et passe le reste de son temps à dessiner et fabriquer des marionnettes. En voyant son travail, une amie lui propose de faire un stage pour John Galliano chez Dior où il travailla quelques temps. Ce n’est pas la mode qui l’intéresse mais le costume. C’est d’ailleurs à ce moment que naît La Petite Sirène sous sa forme initiale : Adrien Beau crée une sculpture de cette créature à partir de chutes de galuchat, un cuir fait à partir de peau de poisson. À l’âge de dix ans, il fut acteur dans un film et en avait déduit que ce n’était pas si compliqué d’en faire un. Enfant, son film préféré était Edward aux mains d’argent. Ironiquement, on compare parfois aujourd’hui ses films à ceux de Tim Burton, alors que le réalisateur ne se retrouve pas du tout dans le cinéma de ce dernier.
L’année dernière, Werner Herzog l’invite à participer à un séminaire dans sa Rogue Film School, après avoir découvert et admiré Les Condiments irréguliers. Le réalisateur travaille en ce moment à la mise en production de son premier scénario de long-métrage, cette fois-ci dialogué avec l’aide d’un collaborateur. C’est un film sur l’actrice française culte du début du XXème siècle Sarah Bernhardt. Adrien Beau vient aussi de commencer le développement d’un second long autour d’une histoire de vampires, histoire inspirée d’un ouvrage de Tolstoy. Ces deux projets semblent être taillés pour lui, et on ne pourrait être plus impatients de les voir sur grand écran ! Réalisation : Adrien Beau - 2009 > 2011 - France - 40 min AVEC : Avec Erwan Ribard, Agathe Cury, Coline Veith, Hadrien Bouvier, Anne Blanchard, Mélodie Richard - SCÉNARIO : Adrien Beau - PRODUIT PAR : Agnès B. - IMAGE : Antoine Aybes-Gille - MONTAGE : Alan Jobart Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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TOO COOL FOR SCHOOL
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Kevin Phillips
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2015
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États-Unis
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11 min
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Le CiNéMa Club accueille la première en ligne de Too Cool For School, sélectionné à la Semaine de la Critique lors de la 68ème édition du Festival de Cannes et réalisé par le nouveau talent américain Kevin Phillips.
Dans Too Cool For School, un adolescent bien plus soucieux de ses activités sexuelles que scolaires choisit de rater les cours un après-midi… une décision qu’il finit par regretter. Le réalisateur fait preuve d’une maîtrise indéniable de la mise en scène en établissant rapidement une atmosphère tendue et angoissante, qui nous donne envie d’en voir plus.
Cela tombe bien puisque ce film a été réalisé dans le but de mettre en route le long-métrage Super Dark Times, écrit pour Kevin Phillips par le duo de scénaristes Ben Collins et Luke Piotrowski, également auteurs de ce court-métrage. L’idée était de produire un film court, qui pouvait fonctionner par lui-même, dans un univers semblable à celui du scénario. Avec ses producteurs Jett Steiger et Richard Peete, des amis rencontrés à l’université, ils ont tourné le court-métrage dans la ville où Phillips a grandi, en Pennsylvanie, à l’aide d’une équipe composée de professionnels proches du cinéaste. Le tournage a duré trois jours en décembre 2014 et, quelques mois plus tard, le film était accepté à la Semaine de la Critique et l’équipe rentrait en production du long-métrage.
« J’espère pouvoir subvertir le genre du film d’horreur et l’élever vers quelque chose d’autre… un mélange des genres ou alors quelque chose de totalement nouveau. »
Kevin Phillips
Après avoir reçu un diplôme en Cinéma et en Photographie du Savannah College of Art and Design, Kevin Phillips a travaillé comme directeur de la photographie sur des publicités, courts-métrages et clips musicaux, y compris pour les groupes Yeasayer et Flying Lotus. Il a aussi lui-même réalisé des publicités et des clips, dont un pour Mum et Ariel Pink. Le cinéaste dit avoir été introduit au cinéma très jeune par ses parents. Son père lui fit découvrir les films des grands Wilder, Hitchcock, Kazan, Hawks ou Spielberg. Sa mère lui montra Alien de Ridley Scott et l’encouragea à poursuivre des études artistiques.
C’est à l’université qu’il étendit ses connaissances cinématographiques à travers le cinéma de Stanley Kubrick, Paul Thomas Anderson, Joel et Ethan Coen, Andrei Tarkovsky, Ingmar Bergman, Wong Kar-Wai, William Friedkin, David Fincher, David Lynch ou Kiyoshi Kurosawa. Kevin Phillips travaille en ce moment sur la post-production de son premier long-métrage Super Dark Times, un film dans lequel « deux amis de lycée s’attirent de putains de sérieux ennuis. » Réalisation : Kevin Phillips - 2015 - États-Unis - 11 min AVEC : Tristan Lake Leabu & Esther Zynn - SCÉNARIO : Ben Collins & Luke Piotrowski - PRODUIT PAR : Richard Peete & Jett Steiger - IMAGE : Eli Born - MONTAGE : Ed Yonaitis Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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HANG LOOSE
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Sammy Harkham & Patrick Brice
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2015
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États-Unis
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7 min
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Le CiNéMa Club présente la première en ligne de Hang Loose, court-métrage co-réalisé par le dessinateur de bande dessinée Sammy Harkham et le réalisateur Patrick Brice. Le film relate une nuit dans la vie de Wade, un surfer loser qui décide de rendre visite à son ex petite-amie. Elle est sceptique à son égard et on comprend vite pourquoi…
Hang Loose est produit par la société de production de Los Angeles Memory avec qui Le CiNéMa Club s’est associé cet automne, dans le cadre de la tournée de leur nouvelle collection de courts-métrages. Hang Loose fait partie de leur première série que l’on peut encore découvrir pendant quelques semaines en cliquant ici.
Sammy Harkham et Patrick Brice souhaitaient développer un projet autour de Kyle Field – le musicien du groupe Little Wings qui tient ici le rôle principal – et de son camion. C’était aussi pour eux l’opportunité de capturer la région de la Côte centrale de Californie — un lieu qu’ils trouvent cinégénique et peu vu dans les films. Ils ont tourné dans la petite ville de Cayucos, tout à côté de Big Sur. Les personnages sont nés de leur réflexion autour de l’endroit et des gens qui y habitent. Le personnage de Wade, ce surfeur charmeur pas si charmant, est inspiré d’une personne qui leur est proche.
Le film parle peut-être aussi de ce que Sammy Harkham décrit comme « cette tension entre ce que l’on souhaiterait être, l’image que l’on a de nous-mêmes et la distance entre celles-ci et qui nous sommes vraiment ».
Sammy Harkham et Patrick Brice vivent tous deux à Los Angeles. Sammy Harkham a étudié à la Cal Arts Film of School and Video dans le programme d’animation expérimentale. Il a créé la collection d’albums collectifs de bande dessinée Kramers Ergot, aujourd’hui devenue l’une des plus importantes anthologies du genre aux Etats-Unis. Il est aussi le co-fondateur de The Cinefamily, un excellent cinéma de répertoire à Los Angeles. Son dernier livre Everything Together a reçu le Los Angeles Book Prize de la Meilleure bande dessinée et fut nominé pour le Prix Eisner dans cette catégorie. Patrick Brice a aussi étudié à Cal Arts. Il a réalisé Creep (2014) produit par Blumhouse (Paranormal Activity) et The Overnight (2015) produit par les frères Duplass.
Réalisation : Sammy Harkham & Patrick Brice - 2015 - États-Unis - 7 min AVEC : Kyle Field, Sarah DeVincentis, Hayley Magnus & Carson Mell - SCÉNARIO : Sammy Harkham & Patrick Brice - PRODUIT PAR : Sebastian Pardo & Riel Roch Decter - IMAGE : Drew Bienemann - MONTAGE : David Nordstrom Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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A BRIEF HISTORY OF PRINCESS X
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Gabriel Abrantes
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2016
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France, Portugal, Angleterre
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7 min
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A l’occasion de la 54ème édition du New York Film Festival, un de nos festivals préférés aux Etats-Unis, nous vous présentons A Brief History of Princess X qui y a été projeté dans le cadre du Short Program 2: International Auteurs, programmé par Dennis Lim.
Gabriel Abrantes est un réalisateur américano-portuguais de 32 ans qui vit à Lisbonne. Il a déjà réalisé une impressionnante collection de courts-métrages qui ont été présentés au sein des plus prestigieux festivals et institutions artistiques du monde. Tourné en Super 16 mm, A Brief History of Princess X raconte avec humour et intelligence comment Constantin Brancusi en est venu à créer sa célèbre sculpture Princesse X.
Sculptée en 1916, Princesse X soulève quelques interrogations et fait à première vue sourire avec sa forme phallique futuriste. Le bronze surprend d’autant plus lorsque l’on réalise qu’il représente le buste de la princesse française Marie Bonaparte, arrière-petite nièce de Napoléon Bonaparte. Voici un bon scénario pour un film sur une œuvre d’art ! Avec ce film, Abrantes parvient non seulement à créer un film captivant qui nous plonge dans la fabrication d’une sculpture, mais aussi un brillant film comique. A Brief History of Princess X fut commandé par The Artist Cinema programme, une initiative qui programme des films d’artiste en amont de films grand public dans les cinémas du Royaume-Uni.
Après avoir été diplômé d’un Bachelor of Arts en Cinéma et Arts Plastiques à la Cooper Union de New York, Gabriel Abrantes a étudié en France à L’École National des Beaux-Arts et au Fresnoy Studio National des Arts Contemporains. Enfant, il voyagea beaucoup : ses parents, qui étaient membres du parti communiste pendant la révolution portugaise, ont par la suite travaillé pour des institutions internationales. Abrantes a réalisé et co-réalisé dix-sept courts-métrages. Ses films ont fait l’objet d’une rétrospective à la Film Society of Lincoln Center, dans un programme réunissant son travail à celui de ses amis et collaborateurs Alexander Carver, Benjamin Crotty et Daniel Schmidt.
Ces réalisateurs ont peu à peu établi un cinéma qui leur est propre, très bien décrit dans l’introduction de leur rétrospective par la Film Society du Lincoln Center : « Ces jeunes visionnaires radicaux partagent un goût pour la provocation et la transgression. De temps à autres lyriques et pervers, et parfois hilarants et délirants, leurs films dépassent les distinctions entre l’intellectuel et le populaire, entre le sensuel et le cérébral, entre le film d’art et l’avant-garde — tout en restant parfaitement en accord avec les produits dérivés de la mondialisation et les fluctuations de la pop culture post-Internet. »
Réalisation : Gabriel Abrantes - 2016 - France, Portugal, Angleterre - 7 min AVEC : Avec la voix de Laëtitia Dosch - SCÉNARIO : Gabriel Abrantes - PRODUIT PAR : Justin Taurand, Gabriel Abrantes - IMAGE : Jorge Quintela - MUSIQUE : --- - MONTAGE : Margarida Lucas Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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AND WHEN I DIE, I WON'T STAY DEAD
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Billy Woodberry
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2015
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États-Unis
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89 min
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À l’occasion du cycle de projections du Centre Pompidou autour de l’exposition BEAT GENERATION, Le CiNéMa Club présente un film issu de leur programme : And When I Die, I Won’t Stay Dead, un documentaire sur la vie et l’œuvre de Bob Kaufman.
Réalisé par Billy Woodberry, le film rassemble des images trouvées et des interviews afin de reconstituer, au rythme de récitations et de musique jazz, la biographie de ce poète féroce, radical et visionnaire. Celui que l’on nomma en France le Rimbaud américain, qui fut comme Artaud interné et lobotomisé, qui fit vœux de silence pendant dix années de sa vie, menait, en marge même de la contre culture Beat, un combat spirituel et politique sans compromis contre l’Amérique conservatrice de la guerre froide. C’est sur cette toile de fond que Billy Woodberry, en capturant si bien le San Francisco des années 50 et 60, témoigne de l’unique vision d’un homme dont le combat fut d’être libre.
« La poésie de Bob Kaufman est un élément central du film. C’est comme cela et pour cela qu’il est connu, c’était finalement sa manière d’être au monde. »
Billy Woodberry
La biographie, en ce qu’elle retrace le parcours d’une vie, est souvent présentée de façon chronologique. Cependant, pour son film, Billy Woodberry nous projette d’emblée dans les coffee shops, les bars, les rues où les beatniks se retrouvaient et où Bob Kaufman récitait déjà ses premiers poèmes en public. Ses premiers accrochages avec une police raciste et autoritaire, qui s’en prend à lui pour sa couleur de peau et ses poèmes politiques, font ainsi office d’acte de naissance. Car c’est cet aspect de la vie du poète, son enchevêtrement avec le climat répressif de l’ère McCarthy et le conservatisme des années 50 et 60 qui, selon Billy Woodberry, fait de Bob Kaufman un sujet fascinant pour son documentaire. Le documentaire témoigne aussi de l’ambition du réalisateur de montrer que Bob Kaufman, longtemps oublié ou mis en marge, tant du récit historique que du canon littéraire, représente en quelque sorte la quintessence du poète Beat — et peut-être plus que cela encore, l’incarnation même de la figure du poète, sacrée et immortelle.
Billy Woodberry reçoit son Master of Fine Arts à UCLA en 1982, où il a aussi enseigné à la School of Theater, Film and Television. Son premier long métrage, Bless Their Little Hearts (1983), est un classique du cinéma noir américain et fait de lui un des réalisateurs phare du « L.A Rebellion film movement », un collectif de réalisateurs Afro-Américains qui ont étudié à UCLA dans les années 70 et dont fait partie Charles Burnett. Il est aussi le réalisateur d’un court-métrage, The Pocketbook, et d’un autre court documentaire, Marseille Après la Guerre. Son brillant And When I Die, I Won’t Stay Dead fut projeté pour l’ouverture du MoMA’s Doc Fortnight en 2016 et reçoit le prix du Meilleur documentaire d’investigation au Festival Doclisboa en 2015. Réalisation : Billy Woodberry - 2015 - États-Unis - 89 min SCÉNARIO : Billy Woodberry - PRODUIT PAR : Billy Woodberry, Rui Alexandre Santos - IMAGE : Billy Woodberry - MUSIQUE : --- - MONTAGE : Amir Manesh, Luis Nunes Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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LA DISPUTE
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Clara Aranovich
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2011
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États-Unis
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13 min
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Le CiNéMa Club vous propose ici un récit drôle et émouvant sur la paternité. La Dispute est le premier court-métrage de Clara Aranovich, une jeune réalisatrice et productrice vivant à Los Angeles. Le film fut présenté au Festival international du film de Stockholm en 2011.
Dans La Dispute, un homme français, interprété par le formidable Melvil Poupaud, se dispute au téléphone avec la mère de son enfant. Elle le laisse à la Nouvelles-Orléans sans ressources et avec un bébé gémissant. La réalisatrice souhaitait explorer comment un homme devient père. Elle avait entendu que les femmes devenaient mères pendant leur grossesse, alors que les hommes le devenaient une fois l’enfant né.
« J’aime les films qui savent nous toucher sans que l’on ait besoin de comprendre la langue parlée. Le manque de communication est souvent au cœur de beaucoup de nos malheurs. C’est pourquoi j’ai voulu que le personnage soit un étranger aux Etats-Unis. C’est un choix qui est peut-être aussi influencé par le fait que mes deux parents ont immigrés ici en ne parlant que très peu l’anglais. »
Clara Aranovich
La cinéaste a décidé ne pas pas sous-titrer son film – les dialogues en français ne sont pas traduits dans la version anglaise – et a ainsi réussi à réaliser un film qui peut émouvoir son spectateur sans que ce dernier ait besoin de comprendre chaque mot prononcé. Clara Aranovich a approché l’agent de Melvil Poupaud avec un scenario qui sut séduire l’acteur. Melvil Poupaud avait aussi travaillé avec l’oncle de la cinéaste — le chef opérateur argentin Ricardo Aronovich qui a collaboré avec des réalisateurs tels que Costa-Gavras, Marguerite Duras, Alain Resnais et Raoul Ruiz. La cinéaste a choisi de tourner son film à la Nouvelles Orléans car c’était une ville qu’elle rêvait de visiter depuis ses lectures des œuvres de William Faulkner et Sherwood Anderson. La Louisiane est aussi un Etat pratique pour les tournages avec ses crédits d’impôts et des équipes locales expérimentées.
Clara Aranovich a depuis realisé le court-métrage Primrose qui fut sélectionné au festival South by Southwest en 2015, et qui raconte une histoire d’amour entre une femme et une créature hors du commun. Elle est née dans une famille de cinéphiles et a grandi prés du Stanford Theater à Palo Alto en Californie. Elle souhaite réaliser des films depuis l’âge de sept ans ; étudie l’écriture à l’université de Darmouth puis fait un master de production de cinéma à USC. Clara Aranovich a realisé de nombreuses publicités pour des clients tels que la Ligue Majeure de Baseball (elle est d’ailleurs la première femme à réaliser une publicité pour l’organisation sportive), Toyota, Microsoft, Chevrolet… Elle a aussi produit le film Yosemite (2015) realisé par James Franco. Clara Aranovich est actuellement en train d’écrire son prochain court-métrage et de développer son premier long-métrage. Réalisation : Clara Aranovich - 2011 - États-Unis - 13 min AVEC : Melvil Poupaud - SCÉNARIO : Clara Aranovich - PRODUIT PAR : Clara Aranovitch & Rebecca Eskreis - IMAGE : Stephen Pierce Ringer - MUSIQUE : --- - MONTAGE : Clara Aranovich Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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LES ENFANTS DE LA NUIT
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Caroline Deruas
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2012
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France
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26 min
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Voici Les Enfants de la nuit, le troisième et brillant court-métrage de la réalisatrice et scénariste française Caroline Deruas pour lequel elle reçut le Léopard d’Argent dans la section Pardi di domani au Festival international du film de Locarno en 2011.
L’histoire relate un amour impensable et impossible entre une jeune femme française d’une famille de résistants et un soldat allemand dans la campagne française à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Les rôles principaux sont interprétés par Adèle Haenel, épatante comme toujours, et le chorégraphe Felix M. Ott. Caroline Deruas traite ici d’ un sujet sombre et difficile – celui des femmes tondues lors de la Libération en France – et l’approche avec finesse et intelligence, avec le regard d’une jeune femme moderne. En une vingtaine de minutes, et sans s’attarder sur la reconstitution historique, elle réunit dans son récit un nombre impressionnant d’éléments permettant la compréhension d’un fait historique sensible. La réalisatrice dépeint tour à tour la naissance d’une passion et les liens qui unissent Henriette à sa famille, à son village, à sa patrie, et qui font de son amour un terrible interdit… Les Enfants de la nuit rappelle aussi les qualités des films classiques en noir et blanc dotés d’une intrigue économe et efficace, concentrés sur peu de personnages et permettant un dénouement émouvant.
« Je voulais absolument tourner en noir et blanc parce que j’ai beaucoup de mal avec les films français de reconstitution très modernes en couleurs. C’est essentiel pour basculer du côté de l’Histoire. Je ne voulais pas non plus de noir et blanc moderne, tourné sur pellicule couleur puis basculé en noir et blanc. Je voulais un vrai noir et blanc, avec du grain, un peu doré. »
Caroline Deruas
Le film est tourné en 35 mm — Caroline Deruas fait partie des réalisateurs attachés à la pellicule. Elle n’est pas contre le numérique mais s’inquiète de la disparition progressive du format. Les prochains scénarios qu’elle souhaite réaliser sont des histoires qu’elle ne s’imagine que raconter en pellicule. Le film est éclairé par sa directrice de la photographie Pascale Marin qu’elle a rencontrée sur le tournage de Sauvage Innocence de Philippe Garrel. Caroline Deruas assistait alors Garrel, et Pascale Marin assistait Raoul Coutard – le grand directeur de la photographie français, notamment de nombreux chef-d’oeuvres de Jean-Luc Godard et François Truffaut.
Ce fut le documentaire Tondues en 44 de Jean-Pierre Carlon qui a initialement bouleversé Caroline Deruas. L’image d’une femme tondue en gros plan en train de marcher l’a poursuivie pendant longtemps. Caroline Deruas a longtemps hésité à réaliser Les Enfants de la nuit ; le sujet était compliqué, elle n’était pas spécialiste de la période historique. Mais bien qu’il y ait beaucoup de films et d’écrits sur le sujet, elle souhaitait en parler davantage. Deruas lit alors de nombreux témoignages de femmes tondues et apprit qu’il y eut aussi de nombreux règlements personnels tout au long de la guerre, en lien avec les délations. Et cet angle terrible n’a pas tant été raconté et exploité. Pour la scène finale du court-métrage, elle s’est inspirée de vidéos d’archives trouvées entre autres sur YouTube. « Je trouvais qu’il n’y avait rien de plus fort pour exprimer ces moments-là que ces gens en train de le fêter, avec une grande fierté, face caméra etc. C’est absolument effrayant. » explique la cinéaste.
Caroline Deruas est née à Cannes et assiste, dès l’âge de dix ans, aux projections du festival. Très vite le cinéma devient une nécessité et, adolescente, elle souhaite déjà écrire et réaliser des films . Elle développe plus tard sa cinéphilie avec des amis de lycée dont le réalisateur Yann Gonzalez (son frère Anthony Gonzalez de M83 est l’auteur de la musique des Enfants de la nuit). En arrivant à Paris, elle rencontre Philippe Garrel qu’elle observe puis avec qui elle collabore sur de nombreux films, avant de partager sa vie. Caroline Deruas a réalisé deux autres courts-métrages : L’Étoile de mer (2006) et Le Feu, le sang, les étoiles (2008). Nous attendons avec impatience son premier long-métrage, L’Indomptée, qui sortira en salle le 1er février 2017 avec Clotilde Hesme dans le rôle principal. Réalisation : Caroline Deruas - 2012 - France - 26 min AVEC : Adèle Haenel, Felix M. Ott, Yves Donval & Arthur Igual - SCÉNARIO : Caroline Deruas - PRODUIT PAR : Ludovic Henry - IMAGE : Pascale Marin - MUSIQUE : Anthony Gonzalez - MONTAGE : Floriane Allier Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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BEACH WEEK
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David Raboy
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2015
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États-Unis
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18 min
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Après avoir mis en lumière The Giant du brillant jeune réalisateur David Raboy, nous vous présentons à présent son dernier court-métrage Beach Week. Composé d’une structure narrative originale, le film témoigne une seconde fois de sa signature unique et est à nouveau merveilleusement éclairé par son directeur de la photographie Eric Yue. L’histoire se déroule à Virginia Beach (dans l’Etat de Virginie) où cinq jeunes étudiants ont loué une maison pour la semaine. Lorsque Laure disparaît, Natalie devient terriblement inquiète et tente de retrouver son amie. Cependant des signes troublants rendent sa disparition encore plus étrange. Le film contient de nombreux plans riches et oniriques, avec des mouvements de caméra qui habitent chaque scène d’une présence fantomatique, intime mais aussi étrangère à ce qu’elle observe. À travers son utilisation de la voix off et une composition visuelle toujours accomplie et minutieuse, le réalisateur parvient à créer une atmosphère envoûtante et émotionnelle. Plus qu’une histoire au sens strictement narratif du terme, Raboy façonne le son et l’image de son film pour traduire la nostalgie, l’angoisse, la vulnérabilité et la magie d’une jeunesse qui franchit le seuil de l’âge adulte.
« Ce que je souhaite accomplir avec un film, c'est de transmettre une émotion... C'est selon moi ce pour quoi les films sont faits (mes préférés du moins). Je crois sincèrement que le cinéma est ce que l'on a de plus proche du rêve collectif — ces lieux que nous avons visités mais qui n'existent pas, ces personnages que nous connaissons et aimons mais que nous ne rencontrerons jamais — et quand le générique défile, nous sommes encore transportés par l'expérience de quelque chose qui n'a jamais existé. »
David Raboy
Au lycée, David Raboy et ses amis louaient une maison à Virginia Beach pendant une semaine chaque été. Son groupe de musique y avait même joué lors d’un festival. Le film est comme un hommage à ce lieu qui lui est cher, et provient aussi de son envie d’exprimer l’angoisse du temps qui passe, la nostalgie d’un bonheur lointain et révolu. « Je n’oublierai jamais cette sensation que j’ai eue, » se souvient le réalisateur, « en sortant de l’eau. Je me suis retourné vers l’océan, sous le ciel noir, clair et étoilé, et j’ai eu cette sensation dans mon ventre. Malgré toute la beauté du moment, j’ai aussi ressenti quelque chose d’inéluctable, de manière écrasante et effrayante. Ce sentiment est resté gravé en moi. J’ai donc décidé que ce film exprimerait ceci : cette sensation que j’ai eue en regardant l’océan il y a tant d’années, et cette envie de revivre ces choses qui ne reviendraient jamais. »
Le film fût tourné en cinq jours avec une caméra Arri Studio et quelques-uns des derniers rouleaux de pellicule Fuji 35mm, achetés lors d’une liquidation de stock. L’équipe était composée de dix-sept personnes qui vivaient tous dans la maison où ils ont tourné, qui pourtant ne pouvait accueillir convenablement que huit personnes . « Nos chambres étaient sur le plateau, on devait se réveiller après trois heures de sommeil, ranger nos matelas gonflables, arranger le plateau, tourner toute la journée, boire quelques bières le soir et puis recommencer. » explique le jeune cinéaste. Beach Week a été présenté au Festival international du court-métrage de Clermont Ferrand et a obtenu le prix du Meilleur film international au festival Curtas Vola Do Conde de Porto. David Raboy travaille en ce moment sur un long-métrage adapté de son court-métrage The Giant. Réalisation : David Raboy - 2015 - États-Unis - 18 min AVEC : Avec Deragh Campbell, Patrick Foley, Jana Fredricks, Hannah Gross and Zachary Webber - SCÉNARIO : David Raboy - PRODUIT PAR : Danny Dewes, Chloe Domont, Dustin Nakao-Haider - IMAGE : Eric Yue - MUSIQUE : Ari Balouzian - MONTAGE : David Raboy Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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MADELEINE D'ENTRE LES MORTS
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Bertrand Bonello
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2014
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France
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10 min
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À l’occasion de la sortie en France de Nocturama, le nouveau film de Bertrand Bonello, nous vous présentons une séquence filmique atypique. Il s’agit d’une scène ébauche de Madeleine d’entre les morts, un des « films fantômes » du réalisateur, projets inaboutis qu’il aurait souhaité réaliser mais qui n’ont pu voir le jour (aussi sujets d’un livre publié en 2014).
Dans Madeleine d’entre les morts, Bonello souhaitait raconter Vertigo en inversant le point de vue narratif afin de développer l’histoire non pas du côté de Scottie (le personnage de James Stewart) mais de celui de Madeleine (Kim Novak). Il n’a réalisé qu’une seule scène du projet, à l’occasion du tournage du film Le Dos Rouge d’Antoine Barraud, dans lequel Bonello joue un réalisateur qui porte son nom et dont la filmographie est composée de films fictifs et de ses films fantômes. Dans Le Dos Rouge, cette scène est projetée alors que le personnage de Bonello présente un de ses films lors d’une rétrospective au Centre Pompidou. Bertrand aurait certainement tourné cette scène différemment s’il avait réalisé le film, mais ces dix minutes donnent déjà un aperçu de ce projet audacieux, et tiennent en elles à la fois la beauté des esquisses artistiques et la magie des grands projets inaboutis (on pense au Napoléon de Kubrick ou à La Recherche du temps perdu de Visconti). Madeleine d’entre les morts n’a pas pu être produit car Universal a bloqué les droits — bien que « le film n’était ni un remake, un spin off, un prequel ou sequel mais un objet hybride qui n’est pas défini dans les contrats » explique Bonello.
Dans la scène présentée, Isild Le Besco interprète la Madeleine de Bonello, déplacée dans le temps et l’espace, sur l’avenue de l’Opéra à Paris. Dans son scénario, Bonello aurait commencé l’histoire six mois plus tôt que dans Vertigo — au moment où Gavin Elster, le mari de Madeleine Elster, façonne Judy Barton à l’image de sa femme, afin que Scottie tombe amoureux d’elle. Le titre Madeleine d’entre les morts reprend le titre du roman Entre les morts de Boileau-Narcejac dont Vertigo est adapté.
La scène est composée de très peu de dialogues et de longs plans, et est accompagnée du Requiem de Gabriel Fauré. Bonello choisit cette musique car selon lui « quand Madeleine avance vers cette chambre, elle avance vers son bûcher, vers sa mort ». Ceux qui ont en mémoire Vertigo savent que c’est à ce moment que Scottie et le spectateur prennent conscience du cynique complot. En s’insérant dans le point de vue de Madeleine, on s’aperçoit que cette scène est tout aussi effroyable pour elle, marionnette prise à son propre jeu. Alors que dans Vertigo, on attend avec Scottie dans la chambre, dans la version de Bonello on l’accompagne à travers ce bouleversement. Pendant quelques minutes Bonello parvient à nous replacer, mais aussi à nous décaler, dans le malaise de cette scène.
« Vertigo c’es peut-être le film le plus dingue et le plus beau de l’histoire de cinéma, évidemment. C’est aussi le passage du cinéma classique au cinéma moderne (1958/59) — passage que le film porte littéralement en lui, entre sa première et sa deuxième partie. Le plus grand film de fétichiste. Et le cinéma est affaire de fétichisme. »
Bertrand Bonello
Bertrand Bonello est un auteur incontournable du cinéma français contemporain. Né en 1968 à Nice, il est musicien classique de formation et a accompagné de nombreux artistes comme Françoise Hardy ou Daniel Darc. Il est l’auteur de nombreux courts-métrages, dont Qui je suis d’après Pier Paolo Pasolini et Cindy: The Doll is Mine avec Asia Argento, ainsi que deux documentaires. Il a réalisé huit long-métrages (dont trois présentés en compétition officielle à Cannes) : Quelque-chose d’organique (1998), Le Pornographe (2001), Tiresia (2003), De la Guerre (2008), L’Apollonide (2011) et Saint-Laurent (2013).
Son dernier film Nocturama est tout aussi audacieux : il y met en scène une bande de jeunes de milieux différents qui posent des bombes dans Paris. Le scénario fut écrit et financé avant la récente vague d’attentats en France et Nocturama sort dans un climat qui charge le film de sens. Bertrand Bonello l’a imaginé et réalisé plus comme un film d’action dont le discours politique est hors-champ. L’idée est née de son ressenti d’une société contemporaine qui étouffe, où « la contestation par le silence fait place à l’envie d’exploser ». Bonello explique ainsi : « Nocturama est de ma part plus un geste de cinéma qu’un geste politique. Mais je l’ai fait en toute conscience politique. » Réalisation : Bertrand Bonello - 2014 - France - 10 min AVEC : Isild Le Besco & Alex Descas - SCÉNARIO : Bertrand Bonello, Stéphane Delorme - PRODUIT PAR : Antoine Barraud - IMAGE : Antoine Parouty - MUSIQUE : --- - MONTAGE : Fabrice Rouaud Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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UN MONDE SANS FEMMES
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Guillaume Brac
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2012
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France
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56 min
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Partons en vacances avec Un monde sans femmes, un film de près d’une heure réalisé par Guillaume Brac et qui le révéla comme un nouvel auteur du cinéma français dès sa sortie en 2012. L’histoire se déroule à Ault, une jolie petite ville sur la Côte Picarde où Sylvain (Vincent Macaigne), un jeune homme du cru, loue un studio à Patricia (Laure Calamy) et Juliette (Constance Rousseau), une jeune mère et sa fille venues de la région parisienne pour la semaine. Sylvain est un trentenaire timide, complexé, touchant, dont la maladresse trahit une solitude que bouleverse la rencontre de ces deux femmes si différentes, la mère pétillante, la fille plus gracieuse, discrète. Mais leur entrée dans le monde de Sylvain n’est qu’un passage de courte durée. Le récit se déroule au cours d’une semaine, au rythme du jour et de la nuit, avec scènes de plages, jeux de mimes, balades insolites et sorties en discothèque au cours desquelles le désir courtise son inéluctable abolition.
Brac saisit avec légèreté et émotion les mouvements d’âme de ses personnages, leurs contradictions, le flux et le reflux de la passion… Ce beau conte d’été, à la fois drôle et mélancolique, évoque certains films de Rohmer (Le Rayon vert) et de Rozier (Du côté d’Orouët) — deux références avouées du réalisateur, avec Two Lovers de James Gray. C’est en s’inscrivant dans un contexte connu du cinéma naturaliste français, celui des vacances, des triangles amoureux, de la rencontre entre citadins et provinciaux, que Guillaume Brac construit un film empreint d’humour dont l’apparente simplicité nous charme et nous surprend.
« La pellicule transcende chimiquement les choses, tandis que le numérique a tendance à copier plus platement. »
Guillaume Brac
Tourné en 16 millimètres, l’image du film est habitée par la douceur du lieu qu’elle dépeint, ses couleurs et ses reliefs. Guillaume Brac dit avoir « été fasciné par cette petite station balnéaire perdue au milieu de ces immenses falaises » et « séduit par la douceur de la lumière et son atmosphère mélancolique, transfigurée à chaque rayon de soleil. » C’est d’ailleurs en ce même lieu, sur les traces de Maurice Pialat (L’Enfance nue) et de Brunot Dumont (La Vie de Jésus, L’Humanité), que le réalisateur avait tourné son court-métrage Le Naufragé en 2009, où plusieurs des éléments narratifs et esthétiques d’Un monde sans femmes sont formulés pour la première fois. Vincent Macaigne, un de ses meilleurs amis, y jouait déjà le rôle de Sylvain, tandis que Marie Picard, une gardienne de résidence qu’il rencontre à Ault, joue son propre rôle dans les deux films. Brac s’est donc inspiré du lieu mais aussi des rencontres avec les habitants et de certaines facettes de la personnalité de ses acteurs. Le merveilleux de ce film réside en effet dans sa dimension presque documentaire, dans les détails qui donnent vie à ses personnages et forment l’arrière plan social de cette petite ville de bords de mer.
C’est à 24 ans, après des études à HEC, que Guillaume Brac décide de se lancer dans le cinéma et intègre le département de production de La Fémis. Il crée sa propre société de production Année Zero avec son ami Stéphane Demoustier afin d’avoir plus de liberté dans la production et réalisation de films à petits budgets. C’est avec l’argent que lui rapporte l’achat du court-métrage Le Naufragé par une chaîne de télévision, ainsi que l’apport d’un co-producteur mécène, qu’il parvient avec un budget de seulement 60 000 euros à tourner Un monde sans femmes. Ce dernier fut nominé au Césars du meilleur court-métrage et très bien reçu par la critique. Guillaume Brac a ensuite réalisé Tonnerre en 2013, son premier long-métrage où Vincent Macaigne interprète aussi le rôle principal. Son dernier film Le Repos des braves est un documentaire suivant un groupe de cyclistes sur la route des Grande Alpes et fut présenté au FID de Marseille cette année. Guillaume Brac termine en ce moment l’écriture de son prochain long-métrage qui devrait se tourner d’ici l’été prochain à Genève. Réalisation : Guillaume Brac - 2012 - France - 56 min AVEC : Laure Calamy, Vincent Macaigne & Constance Rousseau - SCÉNARIO : Guillaume Brac, Hélène Ruault - PRODUIT PAR : Guillaume Brac, Stéphane Demoustier, Maya Haffar, Nicholas Nonon - IMAGE : Tom Harari - MUSIQUE : Tom Harari - MONTAGE : Damien Maestraggi Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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I REMEMBER NOTHING
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Zia Anger
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2015
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États-Unis
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23 min
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Le CiNéMa Club présente le travail d’une nouvelle réalisatrice américaine, Zia Anger. I Remember Nothing, son court-métrage envoûtant, nous plonge dans le chaos d’un esprit frappé par une crise d’épilepsie. Découpé en cinq chapitres, le film met en scène Joan, une étudiante à l’université et membre d’une équipe de softball, alors qu’elle traverse les différents états mentaux provoqués par sa maladie.
Si la réalisatrice donne à son histoire la forme d’un diagnostique clinique, le point de vue narratif interne dépeint quant à lui l’effondrement progressif du rapport qu’entretient Joan avec le monde réel. Au cœur de ce contraste de forme et de contenu, I Remember Nothing brouille les frontières entre la santé mentale et la folie, la vérité et l’illusion, mais aborde aussi les grands thèmes de l’identité personnelle et culturelle, l’aliénation, la sexualité, la mort et la poésie. L’intimité avec laquelle la réalisatrice entre dans la tête de son personnage hallucinant donne lieu à des scènes surréelles, des prises de vue originales et une bande-son captivante. Plus original encore, Anger fait appel à cinq actrices différentes pour jouer le rôle de Joan (qui reste néanmoins reconnaissable de par sa tenue) — une décision intelligente grâce a laquelle la réalisatrice nous renvoie à l’image même d’une identité fragmentée.
L’idée du film de Zia Anger est née de son expérience avec un membre de sa famille atteint d’épilepsie. Elle était frappée par le manque général de compréhension face à la maladie, et fascinée par « l’état de rêve » qui est rapporté par certains patients. Elle voulait que son film soit une ouverture pour parler d’un sujet difficile et incertain, non pas de façon scientifique mais afin d’explorer les expériences subjectives qui peuvent être associées à ce trouble neurologique courant.
Le film, tourné sans script, en quelques jours et avec un budget de seulement 3000 dollars, fut présenté au Festival international du film de Locarno ainsi qu’au New Directors/New Films à New York. L’argent pour le film lui avait été initialement donné par un membre de sa famille pour qu’elle achète un ordinateur, à un moment où elle avait peu de moyens et tournait de petits clips de musique. En voyant que ce serait peut-être sa dernière chance de faire un film, elle a décidé d’utiliser la somme à cette fin. Au bout du compte, le budget limité de Zia Anger a conduit à sa décision de choisir plusieurs actrices pour jouer un même rôle — ne pouvant disposer que de peu de temps avec chacune d’elles.
« Dans certains endroits les épileptiques sont des chamanes, dans d’autres ils sont traités comme des lépreux. »
Zia Anger
Zia Anger est née à Ithaca, dans le nord de l’état de New York, et a commencé ses études de cinéma et d’arts dramatiques à Ithaca College. Elle a ensuite passé son master en arts plastiques à la School of the Art Institute à Chicago. Lorsqu’elle était étudiante, elle était très athlétique, jouait dans des équipes de sport et aimait beaucoup la compétition. Aujourd’hui, elle conçoit son métier de réalisatrice comme un prolongement de ce plaisir pour la collaboration et l’esprit d’équipe. Elle a réalisé trois autres courts-métrages, Thanks For Calling, Baby, Lover Boy, et My Last Film. Ses films courts, clips de musique et performances sur scène sont sur son site. Réalisation : Zia Anger - 2015 - États-Unis - 23 min AVEC : Avec Audrey Turner, Eve Alpert, India Menuez, Adinah Dacynger, Lola Kirke, Robert Kelly, Michael Cavadias & Cait Roempler - SCÉNARIO : Zia Anger - PRODUIT PAR : Zia Anger, Miles Joris-Peyrafitte - IMAGE : Miranda Rhyne - MUSIQUE : Julianna Barwick, Jenny Hval - MONTAGE : Zia Anger Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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MARGUERITE, TELLE QU'EN ELLE-MÊME
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Dominique Auvray
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2002
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France
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60 min
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Voici un portrait personnel de la grande écrivaine, dramaturge, scénariste et cinéaste Marguerite Duras, réalisé par une des ses monteuses : Dominique Auvray. Marguerite telle qu’en elle-même fait voir l’incroyable femme derrière l’œuvre monumentale, telle que la connaissait et l’admirait son amie Dominique. C’est un film intime qui place le spectateur au plus près de Marguerite Duras, s’attachant à sa trajectoire, son caractère, ses valeurs engagées.
Dominique Auvray a rencontré Marguerite Duras en 1974 alors qu’elle était assistante-monteuse sur un film de Benoît Jacquot (qui avait lui-même était l’assistant de Duras sur India Song). Duras souhaitait rectifier quelques éléments du montage d’India Song. S’en est suivie une collaboration qui dura plus de dix ans : Dominique Auvray a monté à ses côtés Baxter, Vera Baxter (1976), Le Camion (1977), Le Navire Night (1978).
Marguerite telle qu’en elle-même débute par un plan où la caméra se déplace le long d’un panneau où photographies de tournage et découpes de journaux sur Marguerite Duras ont été punaisées par Dominique Auvray. Cela annonce le parti-pris du film : voici comment Dominique Auvray se souvient de cette femme qui fit partie de sa vie. Le film est réalisé à partir d’images et de films d’archives familiales, ainsi que d’extraits d’interviews télévisées. Si l’on entend d’abord la voix de la réalisatrice, puis celle de Jeanne Balibar qui chante et lit des extraits des romans de Duras à travers le film, c’est avant tout la voix de Marguerite qui domine le film et se présente à travers les différentes interviews sélectionnées. Elle nous raconte son enfance au Vietnam, l’importance de la figure maternelle, ses étude et sa vie à Paris ou encore ceux qui formaient le groupe de la rue Saint-Benoît (Robert Antelme, Dyonis Mascolo, Edgar Morin), repensant alors le monde au lendemain de la guerre. Le documentaire nous fait comprendre comment ces premières expériences, difficiles mais décisives, ont forgé la personne et la pensée de cette femme. Elle dédiera sa vie à son travail en imprimant son esprit sous plusieurs formes artistiques. S’attachant jusqu’au caractère de ses maisons, le film révèle la personnalité d’une des grandes femmes de la seconde moitié du XXème siècle.
« Un portrait pour l’approcher, comme elle était : rieuse et sérieuse, vraie et provocatrice, attentive et catégorique mais avant tout jeune et libre. »
Dominique Auvray
Ce film est la première réalisation de Dominique Auvray, qui a monté les films de nombreux grands réalisateurs européens tels que Claire Denis (S’en fout la mort, Us go home, Le veilleur, un portrait de Jacques Rivette), Benoît Jacquot (Les ailes de la colombe, Les mendiants, La désenchantée), Philippe Garrel (Liberté la nuit), Barbet Shroeder (Koko le gorille qui parle), Bertrand Bonello (Quelque chose d’organique) et Wim Wenders (Carnet de note sur vêtements et ville). Dominique Auvray réalise un second documentaire en 2014 intitulé Duras et le Cinéma, se concentrant cette fois-ci sur la relation de l’écrivaine au septième art. Réalisation : Dominique Auvray - 2002 - France - 60 min AVEC : Marguerite Duras et la voix de Jeanne Balibar - SCÉNARIO : Dominique Auvray - IMAGE : Pascal Marti, André Chemetoff - MUSIQUE : Carlos D'Alessio, Jean-Christophe Marti - MONTAGE : Dominique Auvray, Pascale Chavance Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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ROADTRIP
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Xaver Xylophon
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2014
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Allemagne
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20 min
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L’été commence, c’est l’heure de partir sur la route des vacances. A priori rien de plus facile. Sauf que Julius, le personnage principal de Roadtrip, en est absolument incapable. Depuis Berlin où il s’ennuie, où il déprime carrément car il est incapable de dormir, il se met dans l’idée de partir en road trip avec sa moto rouge. Seulement voilà, rien ne se passe comme prévu et le cauchemar des insomnies recommence.
Telles sont les prémices narratives de ce court-métrage d’animation réalisé par Xaver Xylophon, pseudonyme folklorique s’il en est. Film autobiographique, Roadtrip a été inspiré par la propre insomnie du réalisateur, par sa propre moto rouge est-allemande ainsi que par la ville de Berlin dont il épaissit les traits. Réalisé dans le cadre de ses études à l’université Weissensee des Beaux-Arts de Berlin, Roadtrip a été programmé dans de nombreux festivals internationaux comme ceux de Clermont-Ferrand, SXSW et Annecy. Aujourd’hui réalisateur et animateur freelance, Xaver travaille pour des clients comme le New York Times tout en développant ses réalisations personnelles y compris un long-métrage, non animé cette fois-ci, dont il vient de finir le scénario.
« Presque tous les endroits du film sont inspirés de lieux réels à Berlin, mais parce que c'est de l'animation et que c'est plus à propos de mon ressenti d'un endroit qu'une représentation réaliste de l'architecture et du reste, j'ai pris la liberté de faire le portrait de la ville comme vue 'à travers mes yeux', et j'ai laissé des choses de côté, ou bien j'ai combiné des endroits, ou ajouté des détails pour rendre l'atmosphère plus épaisse et comme je la vivais, et non à quoi elle ressemble vraiment. »
Xaver Xylophon
Le trait de Xaver Xylophon est élégant et touchant. L’animation est dessinée à la main avec des crayons, sur du carton (pour ce qui est statique) et sur une tablette (pour ce qui est animé). Ses dessins sont couplés d’un récit et de dialogues brillamment développés, dans lesquels la description des sentiments est particulièrement réussie. Le ton du film est empreint d’un charmant humour noir et peuplé de personnages excentriques que l’on prend plaisir à rencontrer. Réalisation : Xaver Xylophon - 2014 - Allemagne - 20 min AVEC : les voix de Sven Scheele, Elmar Gutmann & Daniela Schulz - SCÉNARIO : Ariana Berndl, Xaver Xylophon - PRODUIT PAR : Xaver Xylophon - IMAGE : Xaver Xylophon - MUSIQUE : Xaver Xylophon - MONTAGE : Xaver Xylophon Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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PROTECT YOU + ME
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Brady Corbet
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2008
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États-Unis
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10 min
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À l’occasion de la sortie en salles aux Etats-Unis de The Childhood of A Leader — le premier film de Brady Corbet — Le CiNéMa Club présente son court-métrage Protect You + Me. Présenté lors de l’édition 2015 de la Mostra de Venise, en compétition dans la section Horizons, The Childhood Of A Leader y a remporté le Prix de la Meilleure première oeuvre ainsi que celui du Meilleur réalisateur. Le film met en scène la montée de la cruauté et de la mégalomanie d’un enfant et futur dictateur, au lendemain de la Première Guerre Mondiale. Le casting rassemble Bérénice Béjo, Liam Cunningham, Yolande Moreau, Stacy Martin et Robert Pattinson. Avec ce premier et ambitieux long-métrage, Brady Corbet s’impose comme une nouvelle voix singulière du cinéma américain indépendant. Tourné il y a dix ans, à l’âge de dix-sept ans, Protect You + Me annonce déjà la patte et le langage filmique que l’on retrouve dans son long-métrage.
Dans Protect You + Me, l’allusion d’un événement oublié combinée à une situation dérangeante provoque une réaction extrême chez un homme dînant avec sa mère. Brady Corbet explore comment notre caractère est formé par des moments dont nous ne nous souvenons pas. Son court-métrage et premier long-métrage partagent de nombreuses similitudes formelles mais aussi sur le fond : « Enquêter sur la fugacité de nos souvenirs formateurs est aussi l’un des thèmes principaux de Childhood » explique le cinéaste.
Le sujet de Protect You + Me est plus figuratif que présentatif ; « J’aime que les choses, et par exemple que le style d’une performance, soient élevées au rang de l’hyper-agitation, proche de la performance artistique » nous dit-il. La réaction du personnage est en effet plus lyrique que réaliste. Brady Corbet a toujours préféré les extrêmes, évoquant que ses goûts musicaux quand il était adolescent allaient du rock punk à l’opéra, en passant par la musique noise : « J’apprécie les grands gestes ». C’est aussi ce qui l’intéresse dans la narration au cinéma : « Je cherche à aller vers l’inconnu, même si cela peut-être une direction effrayante pour un réalisateur ».
« Je suis fatigué des narrations traditionnelles. C’est peut-être parce que j’ai grandi en lisant des scénarios que je sais à quel point ils peuvent être manipulateurs. C’est transparent pour moi qu’une difficulté est introduite à la page 12, que les ennemis deviendront amis et les amis des ennemis, etc.. Je trouve ce genre de choses très banal et convenu. Et j’ai l’impression que beaucoup continuent à utiliser ces méthodes car c’est une sécurité. Si un réalisateur est compétent, techniquement accompli et qu’il applique son savoir-faire à une narration basique, il y a de fortes chances que le film soit bon. Ce sera un bon film mais pas un grand film. Je m’en fiche un peu des bons films. Je préférerais voir des dizaines de mauvais films de Pasolini (il a fait des chefs-d’œuvre mais aussi des mauvais films) que regarder des centaines de thrillers de guerre bien exécutés. Je pense que si quelqu’un souhaite être vraiment bon, il doit prendre le risque d’être un peu nul. Parce qu’être vraiment passionné par quelque chose, cela peut vouloir dire frôler la frontière du ridicule. Quand quelqu’un fait quelque chose de grandiose, c’est comme si un élève se levait sur sa chaise pour crier au milieu du cours et bouleverser le calme. Je comprends que cela puisse être vraiment irritant pour les autres, mais je pense que c’est important pour notre évolution en tant que spectateurs, consommateurs, artistes, et ensemble. »
Brady Corbet
Brady Corbet investit assurément de nouveaux horizons dans le cinéma contemporain — et ceci avec une grande culture cinéphile et des intentions précises. Né en Arizona, Brady Corbet est entré dans le monde du cinéma comme jeune acteur (Thirteen, Mysterious Skin, Funny Games U.S). Il a co-écrit plusieurs scénarios dont Simon Killer d’Antonio Campos et The Sleepwalker de sa femme, la réalisatrice Mona Fastvold. Le réalisateur s’entoure d’impressionnants collaborateurs : Protect You + Me est éclairé par le directeur de la photographie Darius Khondji. Au générique de The Childhood Of A Leader, on retrouve le musicien Scott Walker, le chef décorateur Jean-Vincent Puzos ainsi que le monteur Dávid Jancsó. À 27 ans, Brady Corbet prépare déjà son second long-métrage intitulé Vox Lux: A 21st Century Portrait sur l’ascension d’une pop star de 1999 à nos jours. Le film sera produit par Killer Films (Velvet Goldmine, I’m Not there, Carol) et tourné en 65 mm. On a déjà hâte de le voir ! Réalisation : Brady Corbet - 2008 - États-Unis - 10 min AVEC : Daniel London & Patricia Conolly - SCÉNARIO : Brady Corbet - PRODUIT PAR : Erin Wile, Chris Coen & Cassandra Kulukundis - IMAGE : Darius Khondji - MUSIQUE : Silke Matzpohl - MONTAGE : Marc Thomas Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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JOHN'S GONE
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Josh & Benny Safdie
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2010
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États-Unis
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23 min
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Voici un second court-métrage des débuts des brillants réalisateurs new-yorkais Josh et Benny Safdie. John’s Gone est une suite du film de thèse de Benny Safdie, The Acquaintances Of A Lonely John, présenté ci-dessous. On y retrouve une version plus sombre du même personnage solitaire car, comme Benny l’explique, « la vie n’a pas été aussi douce avec lui qu’il ne l’imaginait ».
Les réalisateurs résument leur film ainsi : « John’s Gone est une comédie fiévreuse sur le monde de John alors qu’il vient de perdre sa mère. Il vend des trucs sur internet, a besoin d’amis mais s’entoure d’inconnus, et a des cafards chez lui. Son environnement ne le comprend pas. Il est ivre, pas d’amour mais de quelque chose de bien plus étrange et confus. La seule chose que l’on peut dire, c’est que John n’est plus. »
Josh et Benny Safdie ont tourné John’s Gone dans le Queens, dans l’appartement de Benny de l’époque — peu de temps après avoir réalisé Lenny and the Kids. Leur père était un grand cinéphile qui les a introduits très jeunes au cinéma. Ils sont restés sous le charme de l’image des films amateurs qu’il tournait avec une caméra vidéo à la fin des années 80 et souhaitaient s’en inspirer pour John’s Gone. En recherchant la version pro d’une caméra que leur père rêvait d’acheter, qu’ils n’ont jamais réussi à trouver, ils sont tombés sur une caméra de sécurité sur laquelle ils ont monté des objectifs 16mm Bolex. Les frères ont produit et monté le film eux-mêmes, et co-écrit le scénario avec leur étroit collaborateur Ronald Bronstein qui joue le rôle du père dans Lenny and the Kids et que l’on retrouve au scénario et au montage de leurs deux derniers long-métrages.
« Qui sait d'où vient notre tristesse. Un jour le bonheur est là, et le jour d'après il ne l'est plus. »
Josh Safdie
Le film a été présenté à la Biennale de Venise en 2010. Depuis, Josh et Benny Safdie ont réalisé le documentaire Lenny Cooke ainsi que Mad Love in New York, encensé par la critique internationale. L’ensemble de leurs premiers courts et longs-métrages les ont déjà établis parmi les voix les plus originales du nouveau cinéma américain. Ils viennent de finir leur dernier long-métrage Good Time, dont Robert Pattinson interprète le rôle principal, et ont annoncé leur prochain long Uncut Gems, qui sera produit entre autres par Martin Scorsese. Réalisation : Josh & Benny Safdie - 2010 - États-Unis - 23 min AVEC : Benny Safdie, Owen Kline & Dakota Goldhor - SCÉNARIO : Josh Safdie, Benny Safdie, Ronald Bronstein - PRODUIT PAR : Josh Safdie, Benny Safdie - IMAGE : Josh Safdie - MUSIQUE : Paul Grimstad, Abner Jay - MONTAGE : Josh Safdie, Benny Safdie Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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THE ACQUAINTANCES OF A LONELY JOHN
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Benny Safdie
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2008
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États-Unis
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12 min
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Le CiNéMa Club prend plaisir à vous présenter les premiers courts-métrages réalisés par Josh et Benny Safdie — deux des réalisateurs les plus talentueux du cinéma indépendant new-yorkais. Ils combinent parfaitement un sens du cinéma classique avec une signature innovante et personnelle. Les deux frères ont commencé à réaliser des films avec zéro ou très peu de budget, en tournant dans les rues de New York. Leur filmographie réunit une série de superbes courts-métrages et quatre longs-métrages — dont leur dernier Mad Love in New York (Heaven Knows What), encensé par la critique internationale. Ils sont au début d’une carrière qui promet d’être longue et passionnante ! Mais revenons à présent à leurs débuts avec ce court-métrage centré autour d’un jeune homme solitaire dénommé John.
Voici le film de fin d’études de Benny Safdie, The Acquaintances of a Lonely John, réalisé en 2008 à Boston. Ce brillant et très drôle court-métrage suit un jeune garçon qui tente d’entrer en contact avec le monde qui l’entoure, sans parfaitement y arriver. Benny Safdie s’est inspiré de sa propre expérience d’étudiant à Boston. Il vivait juste à côté de cette station service et passait des nuits entières avec l’employé Firas — « un individu incroyable et hilarant qui me jouait tout le temps des tours. »
« Ce court représente une époque très spécifique de ma vie. Et bien sûr résonnaient à ce moment-là dans ma tête les films de Tati, Chaplin, Keaton. »
Benny Safdie
Benny Safdie a tourné ce film en 16mm au format 4:3, encourageant son équipe à utiliser au maximum la lumière naturelle et souhaitant intégrer la lumière des néons de la station service. Le film a été sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes, et projeté en amont du premier long-métrage de Josh Sadie The Pleasure of Being Robbed. Ce court-métrage révèle déjà le talent des frères Safdie qui parviennent à transformer la réalité en pur cinéma. Réalisation : Benny Safdie - 2008 - États-Unis - 12 min AVEC : Benny Safdie - SCÉNARIO : Ben Safdie - PRODUIT PAR : Stephen Barker, Ben Safdie, Samara Vise - IMAGE : Samara Vise - MUSIQUE : -- - MONTAGE : Ben Safdie, Udita Upadhyaya Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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I REMEMBER: A FILM ABOUT JOE BRAINARD
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Matt Wolf
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2012
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États-Unis
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24 min
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Le cinéaste américain Matt Wolf réalise ici un portrait inventif de l’artiste et écrivain de la New York School Joe Brainard, donnant ainsi vie à son très beau poème autobiographique I Remember. Brainard est un héros méconnu de la scène artistique et littéraire new-yorkaise des années 60-70 et qui est mort du sida dans les années 90. Les personnes qui connaissent son travail en sont passionnées. I Remember est son œuvre la plus connue : il y détourne les traditions du genre des mémoires, juxtaposant l’ordinaire à la révélation, nous guidant de son enfance dans l’Oklahoma dans les années 50-60 à sa vie à New York dans les années 60-70.
Matt Wolf croise des archives sonores de Joe Brainard lisant son poème avec une interview de son meilleur ami et étroit collaborateur, le poète Ron Padgett. Il installe ainsi une conversation entre les deux amis, entre passé et présent, un dialogue qui transcende l’aspect nostalgique du film, un récit sur cette merveilleuse amitié qui s’est étendue tout au long de la vie de Brainard. Le montage d’archives trouvées de Matt Wolf rappelle aussi la nature de l’oeuvre de Brainard qui utilisait beaucoup le collage. Matt Wolf ajoute aux photos et films en Super 8 fournis par Ron Padgett des films d’adolescents des années 50 trouvés aux archives nationales américaines (dont des films à vocation éducative contre la syphilis).
« Dans le texte de Brainard, on trouve beaucoup de références générationnelles et des icônes du passé, mais il y a aussi des expériences et des émotions viscérales de l’enfance qui sont intemporelles. Je suis intéressé par les choses qui ne changent pas à travers les époques. »
Matt Wolf
Matt Wolf est un cinéaste basé à Brooklyn, qui a remporté une bourse du musée Guggenheim en 2010 et dont les films ont été présentés dans de nombreux festivals internationaux (Berlin, Sundance, Rotterdam, Tribeca, Hot Docs). Il a réalisé Wild Combination, un documentaire sur le musicien Arthur Russell, le documentaire Teenage sur l’évolution de la notion d’adolescence au XXème siècle, ainsi qu’un documentaire sur l’illustrateur Hilary Knight intitulé It’s Me, Hilary: The Man Who Drew Eloise et produit par Lena Dunham. Ses futurs projets incluent un documentaire sur Marion Stokes et un sur Bayard Rustin, un militant du mouvement des droits civiques et du mouvement de libération gay. Réalisation : Matt Wolf - 2012 - États-Unis - 24 min AVEC : Joe Brainard & Ron Padgett - SCÉNARIO : Matt Wolf - PRODUIT PAR : Ken Kuchin - IMAGE : -- - MUSIQUE : -- - MONTAGE : Mark Phillips Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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DONE DIRTY
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Oscar Boyson
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2013
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États-Unis
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11 min
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Oscar Boyson est un producteur et réalisateur vivant à New York. Ses crédits de producteur incluent Frances Ha et Mistress America de Noah Baumbach, ainsi que Mad Love in New York de Josh et Benny Safdie. Il a réalisé plusieurs films et documentaires courts pour des marques et sites internet — il en qualifie certains d’ « essais pops en vidéos ». Ils sont à découvrir ici.
Done Dirty se déroule dans une ville du Tennessee, dans la région des Appalaches. Le film est inspiré de la vie réelle de Travis, un jeune homme de 19 ans qui, à sa sortie de prison, possède peu de perspectives réjouissantes, entre un enfant qu’il n’a pas souhaité et les jobs misérables qui l’attendent. Pour Oscar Boyson “Done Dirty est un bref aperçu d’une vie que peu ont mérité mais que bien trop ont dû accepter ».
C’est en travaillant comme assistant à la réalisation et producteur sur un de ses premiers tournages qu’il a rencontré Travis et découvert ce village. Boyson est reparti avec l’envie de faire un film sur ces gens et cet environnement peu représentés ailleurs. Entre deux tournages, il décide donc de réaliser un court-métrage sur Travis. Avec une petite équipe, il trouve les décors et un casting local (il n’y a aucun acteur professionnel) en deux jours et tourne le film en cinq avec une caméra RED Scarlet. Si le début est volontairement tourné sous un angle documentaire, Boyson ajoute à la fin une touche de fantaisie à la vie cinématographique de Travis, ancrant soudainement le court-métrage dans la tradition des films de bandits en fuite.
Boyson met en avant dans son film ce qu’il a pu constater dans cette région : les jeunes se retrouvent en prison et/ou avec des enfants non voulus car il y a un manque d’agences sociales et d’infrastructures locales. Un cercle vicieux se met en place où beaucoup préfèrent encaisser les chèques des services sociaux plutôt que de trouver un emploi dans un fast-food ; tandis que d’autres se mettent à voler pour payer la drogue avec laquelle ils tentent d’échapper à l’ennui quotidien d’une vie dont ils n’attendent pas grand chose. Cependant Oscar Boyson est aussi touché par les grandes qualités humaines et le caractère chaleureux de la communauté du village — ce qu’il traduit dans Doing Dirty à travers des moments où les personnages apparaissent à la fois personnels et authentiques.
« Réaliser sur plusieurs formats me donne le recul nécessaire pour soutenir un cinéaste lorsque je produis. De la même façon, l’expérience de production renforce un réalisateur — on sait quelle type d'énergie et quelles genre de ressources donnent lieu au meilleur résultat, ce qui va et ne va pas se voir à l’écran à la fin. »
Oscar Boyson
Questionné sur les réalisateurs qui l’inspirent, Oscar Boyson cite les grands Howard Hawks, Buster Keaton, Jacques Tati, Jacques Demy, Claire Denis, Robert Bresson et Robert Kramer. Il a étudié à la Northwestern University où il s’est investi auprès d’un cinéma local géré par des étudiants. En tant que producteur, il vient de finir le tournage du nouveau film des frères Safdie, Good Time, avec Robert Pattinson dans le rôle principal. Ses projets en tant que réalisateur comprennent plusieurs formats courts dont une comédie musicale et un documentaire sur les villes du futur. Réalisation : Oscar Boyson - 2013 - États-Unis - 11 min AVEC : Travis Penn, Robert Lunceford, Kelli Hudgens & Diamond Ann Jones - SCÉNARIO : Oscar Boyson - PRODUIT PAR : Claire MacDonald - IMAGE : Kevin Hayden - MUSIQUE : --- - MONTAGE : Thomas Niles Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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BABYSITTER
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Todd Solondz
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1984
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États-Unis
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9 min
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À l’occasion de la sortie en salles de la nouvelle comédie de Todd Solondz Le Teckel aux Etats-Unis, Le CiNéMa Club est fier de vous présenter en exclusivité l’un des premiers courts-métrages du réalisateur : Babysitter. Ceci sera certainement la seule chance pour vous de découvrir ce prodigieux film qui annonce le talent du réalisateur de Bienvenue à l’âge ingrat et Happiness.
Todd Solondz a écrit et réalisé Babysitter en 1984 alors qu’il étudiait à la New York University. L’épreuve donnée : créer un film narratif de 7 à 10 minutes dont le son n’est pas synchrone et avec un minimum de dialogues. Dans Babysitter, un garçon se remémore les babysitters de son enfance, et plus particulièrement une adolescente, une pin-up.
On découvre dans ce court la passion cinéphile d’un jeune réalisateur ainsi que la naissance d’une nouvelle signature dans le cinéma américain. Au cours de ces quarante dernières années, Todd Solondz s’est établi comme un satiriste et commentateur social. Son humour noir et son esprit pince-sans-rire ont fait de lui un réalisateur audacieux et unique. Voici d’ailleurs le synopsis de son dernier film, à prendre évidemment avec humour : Le Teckel raconte la vie d’un chien qui traverse le pays, répandant joie et réconfort sur son passage. Solondz n’est pas du genre à prendre plaisir à la vie ; il trouve son bonheur dans le malheur de la vie. Et comme le titre d’une critique l’a dit : ‘Le Teckel vous fera rire de l’absurdité et de la futilité de votre vie’.
Le film a été acheté par Amazon Studios à Sundance cette année. On y retrouve un très beau casting avec entre autres Greta Gerwig, Julie Delpy, Danny de Vito et Ellen Burstyn. Lorsque nous lui avons demandé sur quoi il travaillait en ce moment, il nous a répondu : « J’espère pouvoir tourner mon prochain long-métrage rapidement. Cela se passe au Texas. »
Réalisation : Todd Solondz - 1984 - États-Unis - 9 min AVEC : Eric Schwartzman & Patti Seitz - SCÉNARIO : Todd Solondz - PRODUIT PAR : -- - IMAGE : Cedric Klapisch - MUSIQUE : -- - MONTAGE : Todd Solondz Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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BROTHERS
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Robert Eggers
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2014
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États-Unis
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11 min
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À l’occasion de la sortie en France du brillant premier long-métrage de Robert Eggers The Witch, Le CiNéMa Club vous présente en exclusivité Brothers, le court-métrage que le cinéaste réalisa juste avant pour convaincre ses investisseurs. Robert Eggers remporte avec The Witch le Prix de la Mise en scène au Festival de Sundance. Le film fit autant sensation auprès des critiques qu’au box-office lors de sa sortie aux Etats-Unis.
Brothers est présenté en collaboration avec Memory, une société de production de Los Angeles rassemblant sous un programme itinérant des courts-métrages des nouveaux talents américains. Et pour accompagner votre séance, nous avons le plaisir de vous présenter cet entretien exclusif avec Robert Eggers.
Comment vous est venue l’idée de réaliser BROTHERS et dans quel contexte le film a t-il été tourné ?
J’ai réalisé Brothers car j’avais du mal à financer The Witch. Cela faisait longtemps que je n’avais pas réalisé quelque chose et les investisseurs demandaient à voir un travail plus récent. De plus, mon dernier court-métrage était très stylisé, avec des performances volontairement fabriquées et décalées – un des rôles principaux est par exemple joué par une marionnette. Mes producteurs Jay Van Hoy et Lars Knudsen m’ont alors suggéré de réaliser un court-métrage avec des rôles d’enfant réalistes et qui rende les bois effrayants. Le tout pour prouver que j’en étais capable. C’était la mission donnée. J’ai aussi décidé d’y ajouter un animal. À dix minutes de là où j’ai grandi, il y a une très belle ferme en ruines, entourée d’une superbe forêt de pins blancs et de ciguës. Je savais que c’était un cadre parfait pour y réaliser un film. Il ne me restait plus qu’à trouver une histoire.
Au même moment, j’avais entendu le poète Gregory Orr parler. C’est un peu un Sam Shepard du Nord-Est des Etats-Unis. Il racontait comment il avait tué son frère dans un accident de chasse. Cette idée est restée en moi. Et afin de créer cette histoire, une sorte d’Abel et Caïn du milieu du siècle, je me suis servi de mes propres souvenirs d’enfance, du temps où je jouais dans la forêt avec mon meilleur ami et mes frères, et de mes propres cauchemars de les tuer accidentellement. Ce film a été écrit, casté et tourné sur une période de deux mois.
Où avez-vous tourné ? Quelle caméra avez-vous utilisée ?
Jodi Redmond a produit le film, et nous avons fait venir une équipe de New York dans cette région rurale du New Hampshire pour tourner ce film en trois (longs) jours. C’était une petite et géniale équipe. Sans assistant à la réalisation, au désespoir de tous. Les jeunes acteurs ont été trouvés sur place, et la grand-mère aussi. C’était vraiment un film du genre ‘fait dans la cour du réalisateur’ avec toutes les choses géniales et celles horriblement stressantes qui viennent avec. Jarin Blaschke, qui fut également directeur de la photographie sur The Witch, avait aussi éclairé mon court précédent et nous avions travaillé ensemble sur d’autres projets où j’étais le chef décorateur. On a utilisé l’Alexa avec des vieux objectifs, comme sur The Witch. Ce film, qui a moins de personnages et est plus claustrophobique, a été tourné dans le format 1:33, avec des focales légèrement plus longues que celles utilisées sur The Witch.
Est-ce que vous considérez que BROTHERS est un prélude à THE WITCH ? Etait-ce une préparation à tourner dans ces bois?
Je voulais que ce soit un film séparé mais on m’avait confié une mission. Et finalement l’expérience m’a encore plus convaincu que les investisseurs. Je me suis senti capable de réaliser The Witch.
Quand est-ce que vous avez su que vous vouliez devenir réalisateur ? Quels ont été les réalisateurs qui ont inspiré ce choix ?
Petit, je voulais être soit peintre, soit réalisateur, soit musicien. J’alternais entre ces trois envies. Je pense que c’est après avoir vu le documentaire From Star Wars to Jedi: The Making of a Saga (1983) que l’idée de réaliser s’est vraiment imprégnée en moi. Pour être honnête, et comme pour la plupart des Américains de mon âge, Spielberg, Lucas et Disney m’ont vraiment donné envie de faire ce métier – bien que Burton était mon préféré. Et c’est en grandissant que des réalisateurs tels que Bergman, Dreyer, Kubrick et Ken Loach ont changé mon goût.
Vos deux premiers courts-métrages et votre premier long-métrage sont remplis de suspense et font part d’une vision profondément nouvelle et bienvenue du film d’horreur. Quel est votre rapport au genre et qu’est-ce qui vous y attire ?
Je ne sais pas. Il faut demander à mon psychologue. C’est vrai que je suis attiré par les choses sombres. Les histoires de fantômes, les contes de fées, la religion, le mythe, l’occulte… J’ai toujours aimé cela. Dans un récit, on a besoin de tension pour maintenir l’histoire en vie. Dans les mythes il y a généralement un drame, et dans l’horreur et le suspense il y a automatiquement une extrême angoisse. Cela permet de maintenir la tension.
Sur quoi travaillez-vous en ce moment ?
Quelque chose de sombre.
Réalisation : Robert Eggers - 2014 - États-Unis - 11 min AVEC : Ethan Sailor, Griffen Fox Smith & Beth Brown - SCÉNARIO : Robert Eggers - PRODUIT PAR : Jodi Redmond - IMAGE : Jarin Blaschke - MUSIQUE : Damian Volpe, Matt Rocker - MONTAGE : Louise Ford Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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MILLE SOLEILS
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Mati Diop
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2013
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France
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45 min
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Dans Mille Soleils, la réalisatrice et actrice française Mati Diop nous emmène en voyage à Dakar, sur les traces du film culte sénégalais Touki Bouki réalisé par son oncle Djibril Diop Mambety en 1973. Les acteurs de Touki Bouki, Magaye Niang et Myriam Niang, ont étrangement suivi la trajectoire de leurs personnages : comme dans le film, Magaye n’a pas voulu quitter sa terre natale et Myriam est partie vivre à l’étranger.
Dans Mille Soleils, Mati Diop retrouve donc Magaye, qui est aujourd’hui un fermier ordinaire de Dakar. Le film est un voyage intime : à travers ce projet, Mati Diop remonte le fil de ses origines, de son rapport à l’Afrique et au cinéma. Enfin, à travers le regard de la jeune réalisatrice et le destin de Magaye, Mille Soleils nous offre un portrait personnel et contemporain, profondément cinématographique, de Dakar. Le film a été sélectionné et présenté dans de nombreux festivals, remportant plusieurs prix dont le Grand Prix au Festival International de Cinéma de Marseille ainsi que le Grand Prix au Festival International du Film Indépendant IndieLisboa.
Mille Soleils est tourné en Mini DV et en 35 mm, les deux textures se mélangeant parfaitement dans ce film qui mêle fiction et réalité sans en faire la distinction. Le passé et le présent sont aussi entremêlés. Le film débute sur le thème musical du grand classique High Noon, le western qui avait profondément marqué Djibril Diop Mambety enfant. Magaye entre sur cette musique, guidant son troupeau de vache à travers les routes de Dakar. Mati Diop nous introduit son personnage comme un cowboy moderne. Dans la scène du taxi, la cinéaste le confronte à la jeunesse dakaroise et à l’actualité politique du pays. Elle choisit pour jouer le chauffeur Djily Bagdad — un jeune rappeur appartenant au mouvement Y’en a marre — et déclenche une conversation entre lui et Magaye.
On est plongés dans le Dakar d’aujourd’hui. Le titre – une des toutes premières décisions prises sur le projet – est tiré du jingle d’une émission sénégalaise des années 70 que Mati Diop trouve en parcourant des archives sonores : « L’Afrique, le passé, le présent, le futur… Mille Soleils ! ». Mille Soleils est une explosion de couleurs : le rouge des abattoirs, le jaune resplendissant de la lumière et du sable dakarois, le bleu numérique de l’écran de projection, les verts et roses de la discothèque, le blanc de la neige…. Cette scène finale dans la neige est aussi la première image qui est venue à Mati Diop, et qui a inspiré le film quand elle apprit que Myriam, l’héroïne de Touki Bouki, vivait aujourd’hui sur une plateforme pétrolière en Alaska. Une image lyrique, quasi-fantastique.
« Je trouvais belle l'idée de parler de la vie invisible d’un film une fois qu’il est terminé, de questionner ce que devient un film quand il est fini... »
Mati Diop
Formée au Fresnoy — Studio national des arts contemporains, Mati Diop a aussi réalisé quatre courts-métrages dont Atlantiques (2009), Snow Canon (2010) et Big in Vietnam (2011). Elle reçoit cette année le Emerging Artist Award de la prestigieuse Film Society of Lincoln Center à New York. En tant qu’actrice, elle a joué dans Hermia y Helena de Matias Piñeiro (2015), Fort Buchanan de Benjamin Crotty (2014), Simon Killer d’Antonio Campos (2012) et 35 Rhums de Claire Denis (2008). Mati Diop était invitée cet hiver par l’université d’Harvard pour faire une résidence afin d’écrire son premier long-métrage, un film de revenants qui se déroule dans la banlieue dakaroise, au bord de la mer. Réalisation : Mati Diop - 2013 - France - 45 min AVEC : Magaye Niang - SCÉNARIO : Mati Diop - PRODUIT PAR : Corinne Castel, Charles de Meaux, Anna Sanders films - IMAGE : Mati Diop, Hélène Louvart - MUSIQUE : -- - MONTAGE : Nicolas Milteau Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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TÊTE - À - TÊTE
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Dustin Guy Defa
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2014
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États-Unis
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18 min
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Ce merveilleux court-métrage réalisé par Dustin Guy Defa a déjà été vu par beaucoup aux Etats-Unis et ailleurs. Pour tous ceux qui ne l’ont pas encore vu, voici un film dont vous n’aurez pas envie de quitter l’atmosphère ou le personnage de sitôt. Et pour ceux qui l’ont déjà vu, n’avez-vous pas juste envie d’entendre à nouveau Bene raconter ses histoires dans sa boutique de vinyles ? Ou juste d’étudier comment Dustin Guy Defa a si bien réussi un moment de cinéma sous la forme d’un court, comme le ferait une excellente nouvelle en littérature ? Le court-métrage a été présenté dans de nombreux festivals dont Sundance et Berlin, puis mis en avant sur internet par un grand nombre de journalistes. Dustin Guy Defa est considéré comme un des nouveaux réalisateurs parmi les plus prometteurs du cinéma américain indépendant et Person to Person en est la preuve.
Le synopsis donne déjà envie : Le lendemain d’une fête organisée dans son appartement, Bene, le très sympathique propriétaire d’un magasin de disques, retrouve une belle inconnue endormie sur son sol. Il passe la journée à essayer de la convaincre de partir de chez lui.
Dans Person to Person, Dustin Guy Defa réussit à créer un univers profondément divertissant, romantique et cinématographique prenant forme dans un Brooklyn authentique. Le film repose aussi sur son très charismatique personnage principal Bene Coopersmith, qui n’est autre que l’ancien colocataire du réalisateur. Pendant plusieurs années, Dustin Guy Defa souhaitait mettre en scène Bene, ce dernier faisant partie de ces personnes qui semblent tout droit sorties d’un film. On apprécie son talent naturel pour raconter des histoires, que l’on voit à l’œuvre à plusieurs occasions dans le film. Dustin Guy Defa a composé une histoire parfaite pour que Bene puisse se développer en un réel personnage de cinéma. Person to Person est une exquise histoire new-yorkaise qui s’impose parmi les meilleures racontées à l’écran. Et pour finir, le film possède une excellente bande originale comprenant Little Ann, The Georgettes, The Supreme Jubilees, Jus Us, Darando, Mattison, Helene Smith.
« J’adore entendre Bene raconter des histoires. La manière dont il les raconte est si cinématographique. Et selon moi, Bene est New York. »
Dustin Guy Defa
Dustin Guy Defa est né dans l’Utah et vit à New York depuis plusieurs années. Il a réalisé une série de courts-métrages qui ont déjà fait l’objet d’une rétrospective à la Film Society of Lincoln Center de New York, ainsi qu’un premier long-métrage intitulé Bad Fever. Il vient de finir de tourner son deuxième long-métrage à New York dans la lignée de Person to Person et dans lequel on retrouve Michael Cera, Tavi Gevinson, Abbi Jacobson ainsi que le génial Bene. Réalisation : Dustin Guy Defa - 2014 - États-Unis - 18 min AVEC : Bene Coopersmith, Deragh Campbell & Zachary Levy - SCÉNARIO : Dustin Guy Defa - PRODUIT PAR : Dustin Guy Defa, Keha McIlwaine - IMAGE : Adam Ginsberg - MONTAGE : Dustin Guy Defa Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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THE GAME OF LIFE
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Naia Lassus & Baptist Penetticobra
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2015
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France
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17 min
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The Game of Life est une mini-série de fiction réalisée par Naia Lassus et Baptist Penetticobra une fois leur diplôme de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs en poche. Partageant le même goût pour la culture populaire américaine, ils avaient l’envie de réaliser un projet depuis leur rencontre. The Game of Life est présentée ici sous forme d’un film court rassemblant quatre épisodes qui se déroulent tous un soir orageux, pendant une fête organisée au centre sportif local. Une bande de jeunes tente de trouver la réponse à la question « Que faut-il pour gagner au jeu de la vie ? ».
Les réalisateurs utilisent ici le format de la série comme moyen d’exploration spatiale et non de développement dans le temps. Autrement dit, les épisodes se déroulent simultanément dans un même lieu. On se déplace donc d’un endroit à l’autre, d’une situation à l’autre. On passe un moment avec chaque personnage en train de converser, qu’il soit en plein milieu d’un monologue ou d’un débat. Les réalisateurs souhaitaient créer des scènes courtes desquelles on entre et sort rapidement, comme des extraits tirés d’un film qui n’existe pas.
Naia Lassus et Baptist Penetticobra ont grandi en regardant les mêmes séries à la télévision. Ils ont été influencés par la téléréalité et la culture MTV avec des émissions telles que Dismissed. Ils évoquent aussi les séries américaines Malcom ou Desperate Housewives, ainsi que des plus récentes comme House of Cards ou Empire. Ils s’inspirent aussi de vidéos dénichées sur des chaînes YouTube improbables.
« Les séries et les vidéos YouTube sont un immense réservoir d’idées, de phrases, de dialogues et de situations dont nous nous inspirons. On aime utiliser et jouer avec leurs codes. »
Naia Lassus & Baptist Penetticobra
The Game of Life a été réalisée pour le magazine annuel Congrats! qui travaille autour de la question « Qu’est ce que devenir un homme aujourd’hui ? » et invite des artistes à collaborer. Naia et Baptist y ont répondu avec distance et humour. The Game of Life a été tournée avec une caméra Blackmagic, un petit budget et des non-acteurs américains castés sur plusieurs mois. Baptist Penetticobra vient de finir un film court intitulé For Real, Tho réalisé pour le Centre Pompidou dans le cadre du festival Hors-Pistes. Il travaille sur un projet de film et cherche à réaliser des clips de rap. Naia Lassus vient quant à elle de finir un court-métrage réalisé à Montréal qu’elle souhaiterait développer en long-métrage. Réalisation : Naia Lassus & Baptist Penetticobra - 2015 - France - 17 min AVEC : Piper Lincoln, Susie Kahlich, Jamar Taylor, Leonard Barkley, Brett Gillen, Tristan Fox, Clara Kundin, Lar Park Lincoln & Marci Otranto - SCÉNARIO : Naia Lassus & Baptist Penetticobra - PRODUIT PAR : Pierre-Luc Baron-Moreau & Florent Routoulp - IMAGE : Alexandre Bricas - MUSIQUE : Gil - MONTAGE : B&N Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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WASP
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Andrea Arnold
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2003
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Angleterre
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24 min
http://2018.lecinemaclub.com/wp-content/uploads/2016/05/wasp3.jpg,http://2018.lecinemaclub.com/wp-content/uploads/2016/05/wasp2.jpg,http://2018.lecinemaclub.com/wp-content/uploads/2016/05/wasp6.jpg,FILM NON DISPONIBLE EN LIGNE
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À l’occasion de la première mondiale du nouveau film d’Andrea Arnold, American Honey, présenté en compétition officielle du 69ème Festival de Cannes, Le CiNéMa Club vous présente son court-métrage Wasp pour lequel elle reçut un Oscar en 2005. Le parcours cannois de cette réalisatrice est impressionnant : ses deux premiers films Red Road (2006) et Fish Tank (2009) ont tous deux reçu le prix du Jury, et elle a été membre du Jury du Festival en 2012.
Réalisé en 2003, Wasp révèle tout le talent d’Andrea Arnold en tant que réalisatrice et scénatrice. Le film se déroule dans le même univers que Red Road et Fish Tank : il dépeint la banlieue anglaise et sa détresse sociale. On est happés par ses personnages captivants et réalistes, bruts et cinématiques. Wasp raconte l’histoire d’une mère célibataire, trop jeune pour déjà avoir quatre enfants et trop pauvre pour s’en occuper. Lorsqu’elle croise un ancien petit ami, elle lui fait croire qu’elle garde les enfants d’une amie pour qu’il l’invite à sortir.
La réalisatrice grandit dans l’Angleterre ouvrière. Elle décrit ce qu’elle connaît. C’est si juste de vérité qu’on aurait mal à croire que tout est inventé. Andrea Arnold a tourné ce court-métrage à Dartford, une ville au sud-est de Londres où elle vécut jusqu’à ses 16 ans – c’est aussi la ville natale de Mick Jagger et Keith Richards.
« J’essaie d’être véridique. Avec les fins, les débuts, les millions de choix entre. Selon moi, c'est tout l’intérêt, faire des choix honnêtement. Un manteau noir ou marron ? Nu ou habillé ? Les films, ce sont principalement des décisions, et c’est ce que j’aime. »
Andrea Arnold
La réalisatrice quitte l’école à l’âge de 16 ans et part vivre à Londres. Elle se fait d’abord connaître comme actrice et présentatrice d’une émission de télévision pour enfants. Plus tard, elle décide d’étudier à l’American Film Institute de Los Angeles puis commence à réaliser des courts-métrages. Dès Wasp et Red Road, on parle d’elle comme contribuant au renouveau du cinéma britannique ; elle est comparée à Michael Haneke et Lars Von Trier. Andrea Arnold a bien une patte, une signature unique au monde. Son troisième film, Les Hauts de Hurlevent (2011), une adaptation du roman d’Emily Brontë de 1847, est un film que nous avons aussi adoré. Elle a récemment réalisé deux épisodes pour la série Transparent. Réalisation : Andrea Arnold - 2003 - Angleterre - 24 min AVEC : Natalie Press & Danny Dyer - SCÉNARIO : Andrea Arnold - PRODUIT PAR : Natasha Marsh - IMAGE : Robbie Ryan - MUSIQUE : Neil Leigh - MONTAGE : Nicholas Chaudeurge Partager sur TWITTER, FACEBOOK ou EMAIL -
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LES HÉROS SONT IMMORTELS
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Alain Guiraudie
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1990
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France
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13 min
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